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3 août 1546. L'imprimeur Étienne Dolet est brûlé pour avoir ajouté un "rien du tout" à une phrase de Socrate.


Invité David Web

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3 août 1546. L'imprimeur Étienne Dolet est brûlé pour avoir ajouté un "rien du tout" à une phrase de Socrate.

Ces trois mots en trop ne sont qu'un prétexte utilisé par l'Inquisition pour se débarrasser de cette grande gueule, ami de Rabelais.

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Ami de Rabelais et de Marot, l'écrivain et imprimeur lyonnais Étienne Dolet est exécuté le 3 août 1546, place Maubert à Paris, pour trois petits mots de trop. Trois mots qu'il rajoute à la traduction d'un discours de Socrate. Celui-ci, s'adressant en grec à son ami Axiochus, prononce la phrase suivante : "... Et si tu mourais, elle [la mort, ndlr] ne serait pas davantage pour toi, puisque tu ne serais plus rien." Pour insister, Dolet traduit cette phrase par : "... Et si tu mourais, elle ne serait pas davantage pour toi, puisque tu ne serais plus rien du tout."

Pour le tribunal inquisitorial, ce "rien du tout" équivaut à une négation blasphématoire de l'immortalité de l'âme. Cela fait de lui un hérétique bon à être jeté dans un bûcher. Gilles Bourdouleix, le maire de Cholet, peut bénir les dieux de n'être pas né au XVIe siècle... La cour, présidée par Pierre Lizet, condamne Dolet à être pendu, puis brûlé sur la place Maubert. Et s'il vient à causer du scandale sur l'échafaud, il aura la langue coupée et sera brûlé vif directement.

Il est jeté dans un tombereau

Avant d'être mené à l'échafaud, l'imprimeur est soumis à la question extraordinaire comme il est de coutume pour tous les condamnés à mort. C'est une petite réjouissance destinée à lui faire cracher le nom d'éventuels complices. Le bourreau commence par lui faire écouter du Carla Bruni en boucle, mais Dolet est un dur, il résiste à l'horrible supplice... C'est au tour de Georges Tron de lui masser la plante des pieds, Dolet ne pipe toujours pas mot... Désespéré, le bourreau emploie les grands moyens : le broyage de genou. Il demande à l'imprimeur de plier une de ses jambes de façon à coller le mollet contre la cuisse avant d'emprisonner le genou dans une sorte d'étau en fer, la mordache. En actionnant une vis, l'exécuteur comprime les deux parties de la jambe jusqu'à faire exploser les tendons, les os et les muscles dans d'horribles craquements. Dolet hurle de douleur. Les deux genoux y passent. Mais il n'a personne à dénoncer. Sinon Sarko pour n'avoir versé que 7 500 euros sur les 11 millions d'euros réclamés par l'État...

Lire la suite (Le Point).

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
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Ah , le brodequin. Supplice qui consistait à enserrer les jambes entre quatre planches. Le tourmenteur enfonçait deux (question ordinaire) ou quatre (question extraordinaire) coins entre les genoux. La moelle sortait par la plante des pieds. Le bourreau devait rafistoler le supplicié pour qu'il aille à l'échafaud. Les bourreaux furent les premiers chirurgiens. L'autodafé (acte de foi, en Portugallois-portugais) ne consistait pas à brûler des livres mais des hérétiques. Pour séparer l'âme pure du corps impur.post-172599-0-05985900-1375514827_thumb.jpg

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Membre, Posté(e)
Scénon Membre 3 615 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Dolet traduit cette phrase par: "Et si tu mourais, [la mort] ne serait pas davantage pour toi, puisque tu ne serais plus rien du tout." Pour le tribunal inquisitorial, ce "rien du tout" équivaut à une négation blasphématoire de l'immortalité de l'âme. Cela fait de lui un hérétique bon à être jeté dans un bûcher.

Indépendamment du fait que cette phrase, tirée du Axiochos 369c et traduite comme dans l'article, avec ou sans “du tout”, ne signifie pas grand-chose (on aurait pu la rendre ou l'expliquer un peu plus clairement...), il faut souligner que l'affaire Dolet était infiniment plus complexe et ne se limitait absolument pas à ces quelques “mots de trop”. Dolet se voyait reprocher des choses bien plus “graves”.

Ceci uniquement pour nuancer les faits, non pour justifier la condamnation ni l'horrible exécution de Dolet. La Sainte Inquisition est déjà suffisamment comparable à, par exemple, la sanglante Terreur pour qu'on en réduise les tragédies à des détails qui, isolés, les rendent inutilement plus absurdes encore.

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