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Mon roman policier


billythekid

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billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
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Bonjour à tous,

Tout est dit, je me suis lancé dans l'écriture de mon premier roman. Je souhaiterais avoir vos avis pour améliorer mon style, mon histoire etc. Soyez francs :) même si la critique n'est pas bonne elle sera constructive.

Merci d'avoir lu et à bientôt

Biohazard

Florian CELLI

Chapitre 1 :L’inattendu

« Demain, le soleil sera présent sur toute la région malgré quelques nuages… » Alan éteignit la télévision. Vivant seul, dans son splendide appartement au dernier étage d’un gratte-ciel de Tokyo, ce bruit de fond sonore lui permettait d’oublier quelque peu sa solitude. Il posa son regard sur le grand mur blanc à sa droite où trônait le symbole de sa réussite. Diplômé d’informatique de la « Massachusetts Institute of Technology », ainsi que de la célèbre université de « Tôkyô Daigaku » dont il sortit major, aucun doute Alan Beaker passait pour un modèle en la matière. Il faisait d’ailleurs, à ce titre, la fierté de ses parents. En fait, ses études étaient sa seule consolation. Spécialiste et passionné de nouvelles technologies, son environnement était composé des gadgets les plus « High-Tech ». Alan aimait avoir une longueur d’avance et se procurait sans arrêt les dernières nouveautés. Il se demandait parfois si ce besoin compulsif n’était pas lié à un profond sentiment d’abandon…

Pensif, il contemplait les lumières de Tokyo en cette nuit d’hiver au travers de l’immense baie vitrée qui entourait son appartement. Cette vision lui rappelait des décors de cartes postales. Cependant, l’admiration qu’il ressentait face à ce spectacle était bien loin de ses pensées du moment, empreintes de nostalgie.Il se remémorait ses jeunes années. Le souvenir de ces trente-quatre ans écoulés faisait naître en lui un sentiment d’inachevé. L’absence d’une personne avec laquelle partager son quotidien, la vie loin de ses parents restés dans sa ville natale de Sacramento faisaient de ses jours un long ennui sans fin. Il ne prenait d’ailleurs plus la peine de donner de ses nouvelles aux rares personnes qui tenaient à lui. Il ne pouvait s’empêcher de penser que la monotonie de sa vie ne valait pas la peine d’être racontée. Cette routine convenait parailleurs parfaitement à cette ville nippone où chacun inspire la rigueur, cette manière de toujours être dans la norme. D’après lui, les japonais étaient passés maître dans l’art de se fondre dans la masse, de respecter les règles établies par la société. Décidément, les rues américaines où tout le monde traverse au feu rouge lui manquaient.

Un bruit sourd le sortit de sa léthargie, un crissement de pneu et enfin un bruit de verre brisé. Sous ses yeux, une camionnette venait de s’encastrer dans un réverbère provocant les cris de la foule, apeurée. Sur cette fourgonnette était écrit en lettres capitales : « WorldWide Genetics ». Alan sursauta en reconnaissant le logo de la WWG, l’entreprise pour laquelle il travaillait ! Des hommes cagoulés armés de fusils automatiques s’avançaient vers l’utilitaire. L’un d’entre eux, une« armoire à glace » défonça la poignée des portes arrière d’un coup de crosse. Alan réalisa qu’il assistait à un braquage en règle. Il sentit dans son dos qu’il ruisselait de sueur. Après quelques instants sans bouger, comme paralysé par ce qu’il voyait, il attrapa son téléphone : «

—Allo ?

— Police nationale j’écoute ?

— Oui, il y a eu un accident en bas de chez moi, une camionnette, ils cambriolent la fourgonnette ! Vite !

— Calmez vous et dites moi où vous êtes?

— J’habite à deux rues de « Takarazuka-Minamiguchi »

— La station de métro ?

— Oui, faites vite ! »

Trente minutes plus tard, Alan répondait aux innombrables questions posées par l’enquêtrice Aikyo Shiwaze de la « Keisatsu-chô », la police nippone. Le stress avait encore une forte emprise sur lui. Les événements brutaux de ces dernières minutes ne lui avaient pas encore permis de retrouver ses esprits et l’insistance de son interrogatrice n’arrangeait rien: «

— Êtes-vous sûr de ne rien avoir oublié ?

— Non, je suis navré je n’ai pas plus de précisions à vous donner, tout s’est déroulé si rapidement, Balbutia t’il, encore sous le choc.

— Ces types que vous avez vus, avaient-t’ ils des choses en commun ?

— En dehors de leur cagoule sombre, je ne crois pas…je ne me souviens pas.

— Cette camionnette appartenait à l’entreprise dont vous faites partie, savez-vous qui aurait pu s’attaquer à la WWG ? Que pouvaient-ils vouloir y trouver?Rajouta-t-elle.

— Non…non, je n’en ai aucune idée. Je n’appartiens qu’au service informatique, vous savez.

— N’avez vous vraiment rien remarqué de particulier ? Quelque chose qui sorte de l’ordinaire,qui puisse nous aider ?

Alan pris une profonde inspiration, essayant de se calmer. Il suait à grosses gouttes tant il était bouleversé.

— Il y a bien cet homme, celui qui a mené le cambriolage. Une force de la nature, il devait mesurer au moins deux mètres et était très carré, le genre de mec qui intimide. Celui là, je m’en souviens… Malheureusement je n’ai rien de plus à vous apprendre, je suis navré. »

Elle le remercia en lui rappelant de rester disponible pour un éventuel autre entretien puis, s’en alla interroger d’autres témoins. Alan se dit alors que la police allait en avoir pour un long moment tant il y avait de témoins durant le braquage.

Alan méditait, le regard vague sous sa douche, le jet chaud et réconfortant ruisselant le long de son corps. Il y avait bien longtemps qu’il ne pratiquait plus le sport, aussi ses muscles s’étaient amenuisés au fil des années passées devant son ordinateur. Si la nourriture japonaise lui avait permis de garder la ligne,il n’était plus aussi fringant que durant sa jeunesse. Alan se repassait mentalement en boucle les images des dernières heures. Après maintes tentatives pour se rappeler quelque chose, un détail, ses souvenirs étaient devenus deplus en plus flous et imprécis. Il ne parvenait plus à distinguer la réalité de son imaginaire. Il parvint alors à une conclusion : un peu de repos luiferait le plus grand bien. Il écrivit un email à son patron, lui demandant delui accorder sa journée en raison des circonstances particulières. Il espéraitainsi apaiser ses émotions. Peu après, il s’endormit, exténué.

Chapitre 2 : La naissance

Lundi, 7h du matin, la fourmilière parisienne était déjà en pleine activité. Comme à son habitude, Paul Roussel, allait passer toute sa journée assis sur un banc du bois de Boulogne. Il aimait y travailler. Il trouvait cet endroit paisible et d’un autre coté, le fait de ne jamais être seul en cet endroit le rassurait. Il y a bien longtemps que Paul avait laissé tomber l’idée d’aller suivre les cours magistraux à la Sorbonne où il étudiait l’informatique. Il considérait la présence en cours et l’obligation de se déplacer comme un gaspillage abusif de son précieux temps. Il préférait apprendre par lui-même en pianotant sur son ordinateur, surfant sur internet et expérimentant toujours de nouvelles choses. Sa curiosité naturelle et son intelligence rare lui permettaient d’exceller dans ses études malgré son absentéisme. Il prenait d’ailleurs un malin plaisir à rappeler aux personnes lui faisant des remarques désobligeantes à ce sujet, que les plus grands de ce monde tels que Bill Gates ou encore Mark Zuckerberg étaient parvenus à accomplir de grandes choses en laissant leurs études de coté. Ainsi, il mettait tout son temps et son investissement dans ses projets personnels.

Fort de son expérience dans les domaines de la programmation et du piratage, Paul avait atteint un niveau que ses professeurs qualifiaient de « prodigieux ». Il avait par exemple mis au point un logiciel permettant de détecter la méthode de chiffrement et ainsi, de « cracker » quasiment n’importe quel code. Pas un seul ne lui avait encore résisté. Sa passion pour l’informatique tenait du fait que pour n’importe quel problème, « il y avait toujours une solution ».Dans ce monde fait d’octets et de lignes de codes, il se sentait libre de faire ce qu’il voulait, car tout lui paraissait possible, ses rêves n’avaient ainsi plus de limite.

Paul avait grandi dans un petit quartier de Bobigny, dans le « 9-3 » comme ils disent. Repéré dès son plus jeune âge comme un enfant précoce, turbulent et lassé du faible niveau de l’enseignement qu’on lui proposait, il avait sauté deux classes. Ceci lui permis de retrouver un semblant de stimulation intellectuelle… durant quelques mois tout au plus. Ainsi, Bac’ en poche à 15 ans, Paul dû déménager pour étudier à la Sorbonne c’est alors que son attrait pour l’informatique atteint son paroxysme. La différence d’âge qu’il avait avec les autres étudiants parfois plus vieux de trois ou quatre ans l’avait progressivement isolé.Cependant, cette situation ne le dérangeait pas outre mesure, il aimaitréfléchir, rêver pendant des heures, penser à son avenir. Ces moments de solitude décuplaient sa volonté de toujours aller plus loin et de faire degrandes choses. C’est de cette manière, au calme du bois de Boulogne, que son talent s’exprimait le mieux. Il savait qu’un jour son talent serait reconnu de tous. Conscient de son intelligence hors-norme, il tentait sans cesse de trouver une nouvelle idée capable d’alimenter sa fortune. Au cours de cesquelques années universitaires, il avait déjà amassé plusieurs milliers d’euros grâce à ses logiciels. Il s’efforçait ainsi de toujours découvrir de nouvelles possibilités innovantes et ingénieuses. Cependant, ces derniers temps, son machiavélisme et son envie grandissante d’aller plus loin l’avaient poussé à seservir de son intelligence pour d’autres projets. En effet, il lui étaitpossible de s’introduire dans n’importe quel serveur, d’espionner n’importe quel ordinateur et d’accéder à n’importe quel type de données. Il réalisait alors toutes les possibilités qui s’offraient à lui. Partant de cette idée et avec sa persévérance habituelle, il s’était attiré les bonnes grâces d’un groupe de mercenaires trouvés sur divers forums dont il avait le secret. Ainsi, il organisait depuis son écran d’ordinateur des braquages de petites banques dont il avait au préalable piraté les codes d’accès des portes d’entrées et des coffres. Ses diverses tentatives s’étaient révélées très fructueuses. Son business commençait à prendre une envergure considérable et le côté lucratif l’encourageait à explorer denouvelles opportunités. Son âme de compétiteur le poussait au dépassement de soi et braver les interdits sonnait à ses oreilles comme un défi à relever. Les défis, il adorait ça !

Il était 18h, en pleine heure depointe, Paul pris le métro 5 en direction de « Place d’Italie » afin de rejoindre son appartement ou, comme il aimait le désigner, « son QG ». Il habitait un petit F2 dans le 13e. Habiter dans cet endroit cosmopolite lui rappelait son « 9-3 » natal, lui conférant ainsi un sentiment de réconfort. Cette émotion que lui procurait son quartier valait bien le déplacement et lui donnait une raison de passer une demi-heurematin et soir dans la fournaise des transports bondés. Paul sentit alors dans sa poche que son téléphone vibrait. Il décrocha : «

— J’écoute ?

— Tout s’est déroulé comme prévu, commença un homme d’une voix rauque

— Vous m’en voyez ravi, rétorqua-t-il. Attendons à présent.

— Compris. »

La conversation s’était achevée aussi sèchement qu’elle avait débuté. Paul esquissa un sourire. Le sourire satisfait qu’il arborait lorsqu’il avait la certitude d’avoir un coup d’avance sur ses adversaires.

Une fois arrivé chez lui, Paul ne prit même pas la peine de ranger ses affaires, il sauta sur sa télécommande et alluma la télévision, le journal de 20h allait débuter. Claire Chazal fit alors son apparition sur son petit écran :

« Madame, Monsieur, bonsoir. Voici les gros titres de l’actualité : Tokyo choquée après un coup de feu sur une camionnette de la célèbre multinationale WWG ayant provoqué l’accident du véhicule. Ce dernier fut par la suite pillé par des malfrats cagoulés etarmés… »

Paul sauta sur place, lançant un « Ça yest ! » triomphant. Son talent allait enfin être reconnu de tous.

« Nul ne sait pour le moment l’objectif de cette attaque et aucun des malfaiteurs n’a encore été identifié. La police nippone explore pour le moment différentes pistes qui pourraient permettre d’en apprendre plus sur ce dramatique incident »

Il se réjouissait. Il savait que les journaux bluffaient, la police n’avait aucune piste. Il en était persuadé. Comment un étudiant, tapis dans l’ombre à l’autre bout de la planète pouvait-il laisser la moindre trace ? La première étape de sa nouvelle opération venait de toucher au but et l’effet produit était bien au delà de ses espérances. Toutes leschaines de télévision diffusaient les images du braquage et les réseaux sociaux regorgeaient de vidéos amateurs de passants se trouvant sur les lieux. Cette audience inespérée lui donnait à son égo une nouvelle dimension.

Chapitre 3 : La piste

Aikyo Shiwaze croulait sous lapaperasse administrative. Le téléphone ne cessait de sonner. Elle recevait desdizaines d’appels provenant de témoins du braquage qui, ayant vu les images àla télévision, avaient décidé d’apporter leur contribution. Bien qu’ellepensait que ces gens cherchaient à se rendre importants, Aikyo n’avait d’autrechoix que de les recevoir un par un. Lorsqu’une telle affaire se produit, unecarrière peut basculer du tout au tout et elle avait bien l’intention desaisir cette opportunité pour faire, elle aussi, parler d’elle. C’était unebelle jeune femme. Ses cheveux d’ébène encadraient ses traits fins et faisaientressortir la profondeur de ses yeux d’un noir intense, lui donnant un airmalicieux. Elle haïssait cet aspect de son travail. Faire le standardtéléphonique, ce n’était pas pour elle. Lors de l’incident, deux jours plustôt, elle avait donné sa carte de visite à nombre de témoins de la scène.Aussi, recevait-elle des dizaines de propositions de rendez-vous par téléphone.Elle était exaspérée. Dans ces moments, elle maudissait son physique. Lassée,elle transféra sa ligne vers celle de sa secrétaire et, saluant quelquescollègues, quitta son bureau.

Assise à la terrasse d’unfast-food, Aikyo ruminait les images de l’accident essayant de repérer quelquechose qui pourrait lui donner une piste. Elle irait l’après-midi rendre visiteau directeur de la WWG afin de lui poser quelques questions. Malheureusementelle ne pensait pas obtenir une grande aide de sa part sur l’identité descriminels. Elle avait beau retourner la situation dans tous les sens, rien deplus ne lui apparaissait. Elle se devait de résoudre cette enquête, c’était unvéritable tremplin pour sa carrière. Cette enquête pourrait apporter gloire ethonneur sur sa famille. L’aspect familial était primordial dans la culturejaponaise. Elle était décidée, elle se battrait jusqu’au bout.

14h30, l’immense building de laWWG dressé devant elle, Aikyo pénétra dans le hall. Apercevant une femmederrière un comptoire, elle s’avança : «

— Bonjour, jesuis de la police et j’ai rendez-vous avec monsieur Nakashima. Pouvez-vousm’indiquer le chemin ?

— Maiscertainement, prenez l’ascenseur sur votre droite et allez jusqu’au 75eétage. Là, vous arriverez dans un long corridor et le bureau de monsieurNakashima se trouve tout au fond.

— Merci bien.

— Je vous enprie, j’informe monsieur Nakashima de votre arrivée imminente. »

Aikyo se dirigea donc vers l’ascenseur. Elle n’aimait pas ce genred’endroits, étriqué et peu lumineux. Elle avait l’impression d’étouffer. Et lenombre incalculable d’étages restant ne la rassurait pas vraiment.

La sonnerie de l’ascenseurretentit, les portes automatiques s’ouvrirent et Aikyo pénétra dans un long,très long couloir blanc uni dont le sol était fait en marbre. Arrivée à l’autrebout, l’un des bureaux portait l’inscription « M.Nakashima ». Aikyoavança sa main pour toquer à la porte, mais celle-ci s’ouvrit d’elle même,laissant apparaître un vieux monsieur grisonnant. «

— Entrez, jevous en prie, proposa-t-il.

— Je vousremercie de m’accorder un peu de votre temps, je m’appelle Aikyo Shiwaze, jesuis l’enquêtrice responsable de l’affaire.

— J’ai entenduparler de vous, et ma secrétaire m’a informé de votre venue. Cependant,concernant mon temps, vous reconnaitrez que la police ne me laisse pas vraimentle choix, dit-il avec un sourire moqueur. Nous avons tous été choqués par cequi s’est passé. Mes employés ne sont pas rassurés, et à juste titre. Je comptesur vous pour retrouver ces coupables.

— C’est pour çaque je suis là. Que pouvez-vous me dire sur l’accident ?

— Je n’en saispas plus que vous, je sais qu’une de mes camionnettes a été braquée et que parchance, mes hommes ont eu la vie sauve.

— Sur les imagesfilmées on a pu voir les agresseurs voler le contenu de votre véhicule. Quecherchaient-ils d’après vous ?

— Je n’en saisabsolument rien, cette camionnette ne contenait que des solutions chimiques etustensiles destinés à la recherche. Rien de bien important, en somme.

— Et pourquoi seseraient-il attaqué spécifiquement à la WWG ? Je veux dire, il existe biend’autres entreprises de cette envergure. Alors pourquoi vous ? demanda-t-elle

— Eh bien voussavez, différents éléments que nous produisons coûtent un certain prix, ilspourraient tout à fait se revendre très cher et rapporter gros.

— Vous pensezdonc à un trafic de matériel biologique ? Une sorte de marché noir ?

— Je ne pense àrien, mais c’est une possibilité, répondit-il.

— MonsieurNakashima, commença-t-elle, choisissant ses mots avec précaution, je croissavoir que vous possédez une unité de recherche et développement au sein de voslocaux. Puis-je savoir sur quel sujet vous travaillez ? »

Monsieur Nakashima prit une profonde inspiration etreprit : «

— Je suis navré,mais je ne peux pas vous en parler. Avec la virulence de l’espionnageindustriel de nos jours, nous ne pouvons pas prendre le risque que desinformations cruciales nous concernant se retrouvent dans la presse,expliqua-t-il calmement.

— Dans le cadrede cette enquête j’espérais que vous feriez preuve d’un peu plus de coopération,rétorqua-t-elle, agacée.

— Chère Madame,cet entretien s’arrête ici. Je vous souhaite une agréable fin dejournée. »

Aikyo resta impassible, la discussion s’achevabrusquement. Elle prit alors congé. Elle traversa la grande porte d’entrée dubâtiment et sortit son téléphone «

— Allo, Hiro ?

— Oui, qu’y at’il ?

— Je sors dechez Nakashima, il nous cache quelque chose ! Fouilles pour voir si tupeux trouver quoi, fais jouer tes contacts, sois inventif. Je veux découvrir cequi cloche.

— Compris ! »

Elle le savait, Tsukune Hiro, son second, était lemieux placé pour découvrir ce que les gens cachaient. Au cours des précédentesenquêtes, elle avait pu constater que les secrets les mieux gardés n’avaientpas pu lui résister. Elle comptait sur lui, elle lui accordait une entièreconfiance. A présent, il était tard, Aikyo reprit le métro par la station la plusproche en direction de son appartement. Sa petite demeure était un symbole desobriété. Aikyo avait toujours privilégié le côté fonctionnel à l’esthétique.Elle était d’un pragmatisme à tout épreuve. Seule depuis plus de 3 ans. N’ayantjamais su garder un homme plus d’un an, elle était l’archétype de la femmemoderne dont la priorité est placée sur le travail, laissant l’aspectsentimental de côté. Ainsi, elle subissait régulièrement les remarques de sesparents qui espéraient qu’elle trouve un jour un homme capable de la rendreheureuse, de lui faire prendre conscience des choses « réellementimportantes de la vie ». L’amour, la passion, les relations en généralesne lui avaient jamais souri. En bonne féministe, elle désirait être reconnuepour ses talents et sa capacité à travailler dur. Elle ne voyait alors pasl’intérêt de s’encombrer d’une personne susceptible de la détourner du droitchemin vers la réussite. Malgré ses airs fiers et sa façon de resterindifférente à sa solitude, elle ne pouvait nier qu’en cette périodetumultueuse et stressante, un soutien n’aurait pas été de refus. En cette finde soirée, une coupe de glace lui ferait office de réconfort.

Chapitre 4 : L’intrusion

Alanétait de retour dans les bureaux de la WWG. Tous ses collègues ne parlaient quedu braquage. Il était comme envahi. Lui, qui avait voulu se reposer pourlaisser les choses s’apaiser, constatait avec horreur que rien n’avait changé. Ils’assit à son bureau et démarra son ordinateur. Son rôle consistait à élaborerun système de sécurité informatique et réseau complet. Il assurait ainsi laconfidentialité des transferts d’information au sein de l’entreprise et lecontrôle des allées et venues du secteur de recherche de l’entreprise. Alans’apprêtait à vérifier les données de la veille, il fallait vérifier que tout étaitresté en ordre durant sa journée de repos. Il consulta alors les ouvertures etfermetures des portes, vérifiant à chaque fois le nom de la personne ayantapposé son empreinte digitale ainsi que leur visage. Les portes deslaboratoires disposaient de trois systèmes de sécurité. Il fallait tout d’abordtaper un code à l’aide d’un digicode situé sur la droite de la porte. Ensuite,un testeur d’empreinte digitale devait être utilisé. Ces deux actions devaientimpérativement se dérouler dans cet ordre et uniquement dans cet ordre. Enfin,une micro-caméra incrustée dans le blindage de la porte prenait un cliché de lapersonne postée devant. La prise de photo était déclenchée lorsque la personneposait son doigt sur le testeur d’empreinte digitale. Le signal électrostatiquedu corps alimentait la micro-caméra en passant par le testeur d’empreinte. Alann’était pas peu fier de ce système dont il était à l’origine. De touteévidence, rien d’anormal n’était survenu durant les dernières vingt-quatreheures. Il avait pu reconnaître le visage de tous les employés ayant pénétrédans la zone sécurisée. La prochaine étape de la vérification concernait àprésent les transferts de données. Il activa la détection d’anomalies grâce àson logiciel. Cette opération nécessitait un peu de temps dû à la quantitéconsidérable de données analysées. Alan décida qu’il était temps d’allerprendre un café. L’opération pourrait ainsi continuer son déroulement.

A peines’était-il levé de son siège qu’un « bip » sonore récurant se fitentendre. Sur son écran apparaissait en lettres capitales rouges« intrusion externe détectée ; IP : inconnue ; 16h24 ».Alan crut alors que le ciel allait s’écrouler, ses mains devinrent moites.Comment était-il possible qu’une personne extérieure à l’entreprise s’immiscedans son réseau ultra-sécurisé ? Pireque cela, l’adresse IP était inconnue. « Inconnue », ce mot résonnaitdans sa tête et provoquait chez lui laplus totale incompréhension. Etait-ce une défaillance de son logiciel ? Unbug était plausible. Alan relança le test diagnostique. Au bout de deuxminutes, la même alerte apparu. Plus de doutes, il y avait bien eu uneintrusion étrangère. Comment quelqu’un avait-il bu berner son logiciel etmaintenir son IP secrète ? Alanrestait abasourdi. Outre la torpeur qu’il ressentait en associant l’idée d’unespionnage avec l’agression de l’avant veille, il était honteux. Il avait étébattu, lui le génie archi-diplômé. Jamais il n’avait eu à faire face à unetelle humiliation.

Reprenantpeu à peu ses esprits, Alan devaitrétablir la sécurité et référer de cette violation de réseau à la hiérarchie.Il ouvrit sa boite mail intranet et informa son patron, M.Nakashima des faits. Laréponse ne se fit pas attendre, deux minutes plus tard, un mail greffé de lamention « Urgent » arriva. Celui-ci provenait de Nakashima enpersonne. La gorge serrée, Alan ouvrit le message : « Dans monbureau, tout de suite ! ». Direct, sobre. Nakashima n’avait pas pourhabitude d’aboyer ses ordres de la sorte aussi, Alan comprit qu’il n’était pasle seul marqué par les récents événements et qu’il risquait de passer un salemoment...

Alanpoussa la porte du bureau de son patron. Lui, les traits fermés, le regardgrave, prit une longue inspiration avant d’ajouter : «

— Alors ?

— Alors,quelqu’un a réussi à déjouer notre système de sécurité réseau et à s’introduiredans notre base de données.

— Qui celapeut-il être ?

— Je n’en saisrien, l’adresse IP était inconnue, aucun moyen de connaître sa provenance. Laseule certitude : la personne n’est pas de l’entreprise. Il s’agit bien dequelqu’un d’extérieur.

— Bon Dieu,jura-t-il. Cela signifie que toutes nos données ont pu être utilisées ! Ycompris nos données confidentielles ?

— J’en ai bien peur…

— Il fautabsolument faire quelque chose ! Pensez-vous que cela peut avoir un lienavec l’agression de mes employés l’autre soir ?

— Non,l’intrusion a eu lieu après le braquage, je ne pense pas que les deux soientliés.

— En êtes-vouscertain ? Avez-vous vérifié les connexions le jour de l’incident ? »

Nakashima pointait là une faille dans leraisonnement d’Alan. S’il avait bien testé les connexions de la veille, cellesconcernant le jour du braquage auraient du être testées durant son jour derepos. Il n’avait donc pas pu vérifier. Alan reprit : «

— Vous avezraison, je vais aller éclaircir tout ça.

— Bien,tenez-moi informé.

— C’estnoté. »

Alan se retira, priant pour ne rien découvrir desuspect.

Deretour à son bureau, il se pressa de lancer le scan des connexions comme on lelui avait demandé de faire. Il regardait son logiciel opérer, crispé et tendu.Après quelques minutes, il tressaillit, le même message d’intrusion externeapparaissait sur son écran. Il laissa échapper un « Ohputain ! ». Une bouffée de chaleur l’envahit. Il tremblait presque. Ildéglutit avec difficulté. Il resta ainsi une minute, fixant le message rougeclignotant sur son ordinateur. Il se leva d’un bond et couru jusqu’au bureau deNakashima. Poussant la porte en trombe, il manqua de tomber en faisantirruption dans la pièce. «

— Vous aviezraison ! Il y a bien eu une connexion la veille du braquage.

— C’est bien ceque je craignais

— Que dois-jefaire ?

— Vous, vous nefaites rien. J’appelle la police, nous verrons bien ce qu’ils nous diront. Laporte est juste là.

Décidément, Nakashima devait être passablementéreinté par ces péripéties pour abuser de formules aussi cavalières.

Peu detemps après, Alan vit une charmante jeune femme toquer à son bureau. Il se levaet lui ouvrit. Il reconnut alors l’enquêtrice qui l’avait interrogé le soir duvol : «

— Ah, c’estvous. Bonjour

— Bonjour,Monsieur Beaker. Il me semble que vous aviez oublié de me préciser votrefonction au sein de la WWG durant notre précédent entretien.

— C’est vrai, jevous prie de m’excuser, mais je ne voyais pas ce que cela pourrait apporter àl’enquête.

— Passons, onm’a parlé d’une histoire de connexion intempestive sur vos réseaux sécurisés,c’est bien ça ?

— A vrai dire,il s’agit de deux connexions. Dont l’une ayant eu lieu avant les faits del’autre soir. Nous avons donc jugé bon de vous en informer.

— Et vous avezbien fait ! D’où proviennent ces connexions ? Pouvez-vous identifierune zone où chercher ?

— Hélas non, lefumier a parfaitement masqué ses coordonnées. Il a réussi à passer outre monsystème de décodage.

— Commentpourrions-nous réussir à le coincer ?

— Il faudraitêtre présent durant sa connexion et établir une triangulation manuelle. Maiscela prendrait du temps, et je doute qu’il reste connecté suffisammentlongtemps pour réussir.

— Hum… je nesuis pas sûre de tout saisir, mais qui sait, peut-être aurons nous un peu dechance. Bref, ce sera tout pour cette fois. Si jamais il réapparait, passez moiun coup de fil dans la minute !

— Entendu. »

Alan observa la silhouette élancée de la bellejaponaise s’éloigner dans le couloir. Il s’était toujours émerveillé des traitsfins et délicats des femmes du pays du soleil levant. Contrairement auxaméricaines souvent surfaites, ces femmes faisaient preuve d’un séduisantnaturel. S’il n’avait jamais entretenu de relations avec des japonaises, l’idéene lui aurait pourtant pas déplu. Chassant ces idées de ses pensées, Alan seremit au travail.

12h10,l’heure de sa pause déjeuner, Alan traversa la rue pour acheter un sandwich. Ilétait navrant de constater que les fast-foods à l’américaine avaient réussi àenvahir les rues japonaises. Il se disait souvent : « au moins, je nesuis pas dépaysé ». Avalant unebouchée de son jambon-beurre-cheddar, le regard vague, il repensait auxmessages en lettres rouges. Il se demandait « comment ? ».Pourtant, aucune réponse ne lui parvenait. Une fois son déjeuner englouti, Alanremontait les étages de la tour pour rejoindre son bureau. A peine entré, lemême message que précédemment clignotait sur son écran d’ordinateur. Alan seprécipita vers son fauteuil. Le vil était connecté en ce moment même. Alandevait agir. Il réalisa une triangulation manuelle, méthode dont il avait le secret.Enchaînant les invites de commandes à une vitesse défiant toute concurrence, ilafficha l’IP : « 123.789.345.34 », puis celle-ci clignota et uneautre série de chiffre apparut « 367.926.367.73 ». Incompréhensible.Qu’était-il en train de se passer ? Pourquoi l’adresse avait-ellechangé ? Soudain, l’adresse se métamorphosa une fois de plus, et encore.L’adresse changea une bonne douzaine de fois avant de s’effacer complètement,laissant Alan bouche bée, sans voix. L’utilisateur n’était plus en ligne. Alanavait loupé sa chance. « Eh merde ! ». Un message apparu alorssur son ordinateur : « Bien essayé, Monsieur Beaker. Qu’avez-vouspensé de ma démonstration ? Amusant non ? Moi, j’ai beaucoup ri. Abientôt ». Alan était estomaqué. Il n’en croyait pas ses yeux. Unevéritable provocation. Cet abruti le cherchait vraiment à l’humilier. Ilvoulait une compétition, il serait servi. Il inspira lentement et pris sontéléphone. Il composa le numéro inscrit sur la carte de visite de AikyoShiwaze. «

— Allo ?

— Shiwaze, quiest à l’appareil ?

— C’est Alan Beaker,de la WWG. Pardonnez-moi de vous déranger, il a recommencé. J’ai tout tenté,mais impossible de le localiser.

— Malgré votreméthode de triangulation ?

— En réalité,c’est comme si son IP rebondissait d’un coin à un autre de la planète. Impossiblede savoir où il se trouve réellement.

— Je vois…ilnous a encore eu. Je vous recontacte plus tard. Merci du renseignement. »

Si Alan n’en revenait toujours pas de cettevéritable « claque » qu’il venait de prendre, paradoxalement, lesévénements de ce matin avaient ravivé chez lui une sorte de motivation. Il yavait longtemps que son intelligence et sa curiosité n’avaient pas été mises àtelle épreuve. Aussi, était-il particulièrement remonté. Sa seule envie étaitde s’élever au dessus de cette ordure, de le doubler. Il voulait lui montrerque personne ne surpasse Alan Beaker. Cela lui rappelait ses jeunes années,lorsque la concurrence était à son comble et que sa combativité lui avaitpermis d’atteindre sa situation actuelle. Il fallait trouver une solution, ildevait trouver LA solution. Cette situation l’avait piqué au vif, s’il devaittravailler jour et nuit pour surclasser son concurrent, il était prêt à lefaire. C’était peut être là, le piquant qu’Alan attendait depuis longtemps danssa vie.

Merci à tous d'avoir lu. Donnez moi votre ressenti! A bientôt :)

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

Bonsoir,

Alors déjà, je tiens à préciser que j'ai adoré le début, et que j'attends la suite s'il te plaît :bave:

Et, second point, je ne suis pas une pro en écriture, mais j'ai repéré des "fautes".

Les voici.

Chapitre 1 §2, l.3 "trente-quatre ansécoulés ", je dirais plutôt "trente-quatre années écoulées".

" " §3, l.5 "Il sentit dans son dos qu’il ruisselait de sueur.", je mettrais "il sentit son dos ruisseler de sueur"

Chapitre 2 §3, l.3 Bac’ pour moi ne doit pas contenir d'apostrophe.

:bo:

Petit plus : à la fin du chapitre 2, j'ai adoré ton dénouement, ce petit élan d'adrénaline. Je me suis bien laissée emportée.

Chapitre 2 (discussion) "Vous m’envoyez ravi" je ne sais pas si c'est une erreur de ta part ou non, mais comme d'autres mots sont attachés entre eux, je te le dis au cas où : Vous m’en voyez ravi. (du verbe voir et non envoyer)

Chapitre 3 §2, l.5 "ethonneur sur sa famille" je dirais plutôt "à sa famille".

" " " " était primordial dans la culturejaponaise" j'utiliserais du passé car c'est encore vrai de nos jours

" §3 "comptoire" s'écrit sans "e"

Voila en gros ce que j'ai repéré, ah, et aussi, tu utilises l'imparfait ( je crois^^) mais quand il y a le braquage vu d'Alan, je pense que le présent serait bienvenu car on vit la scène au moment présent. Je pense en tout cas.

mais sinon, c'est super. A quand la suite? A quand la vente de ton roman?

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billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
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Merci beaucoup! je suis très touché par tous ces compliments! Tu as totalement raison pour le présent, je pense l'appliquer de suite! Pour la suite... je la retravaille ce soir et je la poste d'accord? :p j'ai écrit le chapitre 5 ce matin mais je n'ai pas eu le temps de le retravailler :). Merci pour toutes ces corrections et pour ton temps !!

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
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ok je regarderais ça demain dans l'après-midi

Bonne continuation ^^

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Comme on me l'a demandé, voici la suite :). Je n'en suis pas encore totalement satisfait, mais cela vous donnera une idée.

Chapitre 5 : Le Chuchoteur

Paul jubilait. Le sentiment desupériorité qu’il éprouvait le réjouissait, il les battrait à plates coutures. Son braquage avait déjà fait le tour du monde et à présent, les services de polices étaient informés de ses capacités, suite à ses connexions sur le réseau de laWWG. Cependant, une question subsistait : les flics avaient-ils déjà fait le lien entre ses connexions et le braquage ?

Si sa réputation prenait une nouvelle ampleur, son égo surdimensionné ne lui permettait pas de s’arrêter en si bon chemin. Semer la terreur, il adorait ça. Il devait aller encore plus loin, viser toujours plus haut. Son objectif : marquer les esprits. Ce soir, il allait frapper, et il frapperait un grand coup. En effet, peu après ses immersions dans la base de données de la WWG, une idée avait germé en lui. Ses recherches s’étaient révélées très fructueuses. Il avait appris que la compagnie disposait de l'un des rares laboratoires de type P4 du japon. Cette classe de laboratoire de haute sécurité permettait des expérimentations de haute précision sur des agents pathogènes très dangereux et pour lesquels aucun traitement n’existe. Ainsi, les chercheurs de la WWG travaillaient sur le virus Ebola, responsable de fièvreshémorragiques, mortelles en quelques jours. Une belle saloperie. En fouillant les données qu’il avait récoltées, il s’était aperçu que leurs recherches portaient plus particulièrement sur un vaccin. Un vaccin qui pourrait éradiquer ce virus. Le traitement était apparemment en phase de test sur les animaux et les résultats étaient très prometteurs : quatre-vingt pourcent de guérison.S’il s’avérait qu’un tel vaccin puisse être compatible avec l’homme, les retombées économiques pourraient être prodigieuses. Son inventeur…ou son détenteur, deviendrait rapidement l’une des plus grosses fortunes mondiales. Acette idée, Paul sourit. Il ne lui en fallait pas tant. Il avait trouvé sa cible. Il devait à présent s’emparer du remède.

Le jeune homme pressa le bouton« entrer » de son clavier d’ordinateur. L’email partit. « Il est temps », murmura-t-il. Il venait d’envoyer son plan d’action à sa liste demercenaires. Chacun de ses hommes le recevrait sur son mobile. Ils pourraient ainsi appliquer à la lettre ses recommandations. Cette opération, si elle était menée à son terme, serait sans aucun doute son plus bel accomplissement. Son excitation était palpable, il bouillait intérieurement de plaisir.

A l’autre bout de la planète, Andreï Nowakowski prit son téléphone portable, consulta ses emails. Il lu attentivement et pendant de longues minutes. C’était « lui », il lui leur transmettait ses volontés. A présent, à eux de jouer. Le point de ralliement avait été fixé à la « Tôkyô-eki », la gare de Tokyo à 20h. L’opération se déroulerait de nuit. Plus pratique, moins de monde. En effet, si le laboratoire de la WWG était en activité 24h/24, en période nocturne, ce dernier ne fonctionnait qu’avec cinquante pourcent de son effectif. Ceci, d’après Andreï laissait une marge de manœuvre confortable. L’ukrainien s’était spécialisé dans les interventions à risques. Issu de l’armée ukrainienne, il avait peu à peu troqué sa droiture pour sa nouvelle profession plus lucrative de chasseur deprime. Andreï excellait dans ce domaine. Du haut de ses deux mètres couplés à cent kilos de muscles, Andreï ou « la montagne » comme le surnommaient ses amis, était un véritable monstre. Sa force colossale et sescapacités athlétiques lui permettaient de désarçonner un adversaire, de grimperà un mur ou à une corde grâce à la seule force de ses bras. Il pouvait également réaliser des sauts impressionnants qui, un jour lui sauveraient surement la vie. Il était bâti pour la compétition. Il considérait chaque nouvelle mission comme un défi de plus à relever. Ainsi, petit à petit, ils’était construit une solide réputation dans le milieu du mercenariat. A tel point qu’il avait été récemment contacté par un certain « Whisperer of thenight » autrement dit, le chuchoteur de la nuit. Le pseudonyme l’avait tout d’abord interpelé. Andreï aimait être intrigué, qu’on attise sa curiosité.Il avait donc décidé de rejoindre ce chuchoteur de la nuit. Il comprenait à présent pourquoi l’homme avait choisi un tel surnom. Le chuchoteur n’agissait que la nuit, jamais ne se montrait. La discrétion était son maitre mot. Il murmurait ses ordres à ses hommes de main et se volatilisait à nouveau. Andreï eut un petit ricanement. Il aimait cette mentalité. Il n’avait jamais été très doué pour les relations sociales, ainsi ce mode de fonctionnement lui convenait parfaitement. Lors des premiers contacts avec le Whisperer, qu’il avait fini par appeler « boss », Andreï avait émis quelques exigences notamment celle de pouvoir choisir son équipe de travail sans aucune condition, ce à quoi son employeur avait répondu par l’affirmative sans poser plus de questions.Ainsi, le géant ukrainien s’était entouré des meilleurs, des hommes de confiance disait-il. Le boss lui avait parlé de son désir de mener des actions prolongées à Tokyo, c’est ainsi qu’ Andreï y louait à présent un petit studio.Confort minimum, praticité maximum tel était son crédo.

19h,il était temps. Andreï se mit en route. Direction la gare où sa troupe le rejoindrait. Il était incroyablement calme malgré la difficulté et les risques de l’opération. Peut-être était-ce dû au nombre incalculable de situations dangereuses dans lesquelles il était parvenu à se fourrer. Ce genre de soirées était devenu son quotidien. C’était son job et il le faisait bien. Pénétrant dans le métro,il relu les indications envoyées par le boss de sorte à ne rien oublier. Chaque étape, chaque phrase résonnait dans sa tête. Un véritable fil directeur des tâches à effectuer s’échafaudait dans ses pensées. Il en était maintenant imprégné, il le maîtrisait à la lettre. Il était définitivement le meilleur. En véritable meneur, il s’enquit de la ponctualité de ses équipiers sur le lieu de rendez-vous. Cinq réponses positives, Andreï était rassuré. Plus que dix minutes,il trépignait d’impatience. Tenant toujours son téléphone, un nouvel email arriva. Le message, rempli de chiffres, contenait en fait tous les codes dont ils allaient avoir besoin. Il sourit. Ils étaient prêts.

Andreï sauta hors du métro, traversant la rue en direction de la gare. A l’intérieur,se trouvait un groupe de grands gaillards. Il s’avança vers eux. De tous,Andreï était, de loin le plus imposant. D’un simple signe de tête, il les guida vers la sortie. Là, une voiture les attendait.Un gros Range Rover noir aux vitres teintées. Tous s’installèrent. La voiture démarra sans que le chauffeur, dont Andreï ignorait l’identité, ne dise quoique ce soit. Le boss s’était occupé seul de cet homme, il lui avait surement transmis les informations nécessaires. C’est du moins ce qu’Andreï espérait. Quelques minutes plus tard, la voiture bifurqua sur la droite, s’engageant dans une petite ruelle sombre. Brusquement, le chauffeur arrêta la voiture :« Descendez! » leur dit-il d’une voix sèche. Tous s’exécutèrent. Ils y étaient presque, la voiture ne pouvait pas s’approcher plus de leur cible de toute façon. Trop risqué. Ils se dirigèrent ainsi vers les locaux de la WWG. Andreï en première ligne, se trouvait face à la première difficulté :les portes d’entrée de la tour,verrouillées pour la nuit. Il pianota alors avec dextérité sur le digicode grâce mot de passe fourni par le boss. Un bip, et la porte s’ouvrit. L’un après l’autre, ils entrèrent. Ils mirent tous leurs cagoules puis marchèrent en direction de l’ascenseur. Andreï pressa le bouton « 70 », l’étage indiqué dans le message afin d’accéder au laboratoire. L’ascenseur entama sa montée vertigineuse. Les six hommes aux carrures impressionnantes étaient un peu à l’étroit dans cet espace réduit.Lorsqu’il était petit, Andreï était un peu claustrophobe. Durant son passage à l’armée, il avait été enfermé dans une sorte de cachot après avoir cassé la figure à un officier. Cette punition avait duré deux semaines. Ainsi, était-il à présent capable de retrouver son calme et sa sérénité. Il pouvait faire face à ce type de situation. L’ascenseur stoppa. « Merde ! », lâcha-t-il. Ils n’étaient qu’au 53e.Les portes coulissantes s’ouvrirent et 2 employés leur firent face. Deux hommes d’entretien en tenue de travail. Les employés s’arrêtèrent net à la vue des six hommes encapuchonnés. Il y eut deux secondes d’attente des deux cotés. Puis, les deux employés esquissèrent un mouvement de recul. C’est alors qu’ Andreï prit les devants, il sortit del’ascenseur et assomma les deux hommes, cognant leurs têtes l’une contre l’autre avant qu’ils aient pu dire quoi que ce soit. Il les traina en les faisant entrer d’un coup dans l’ascenseur. Puis il regarda ses collègues : « Quoi? On va pas laisser trainer ça ». Puis l’ascenseur repartit. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à l’étage désiré sans encombres. Ils s’extirpèrent de l’ascenseur et pénétrèrent dans un long corridor. Andreï se souvenait parfaitement du chemin à suivre, ils prirent à gauche en direction des laboratoires. Cent mètres plus tard, était placé un panneau : « laboratoire de microbiologie P4 ». Andreï le pointa du doigt sans prononcer mot. Ils suivirent cette direction, longeant les murs, s’abaissant lorsqu’ils comportaient des fenêtres afin de ne pas être vus. Deux minutes plus tard, ils parvinrent enfin au « Saint Graal » : la porte menant aulaboratoire tant convoité. Maintenant se posait le véritable problème, la seule difficulté réellement technique : le scanner d’empreinte digitale. S’ilétait informé du code permettant l’accès au laboratoire, il ne pouvait pas résoudre le problème d’empreinte digitale. Du moins… pas seul. Andreï se posta du coté droit de la porte du laboratoire et demanda à l’un de ses hommes de se placer de l’autre côté. Il suffisait à présent de faire preuve de patience…

La porte s’ouvrit d’un coup. Saisissant l’occasion, Andreï s’abattit de tout son poids sur le chercheur assommé sur le coup. Il se releva et entra le mot de passe àl’aide du digicode. Il se rua de nouveau sur le scientifique. Il ne disposait que de peux de temps. Le géant retroussa la manche de la blouse de l’homme inconscient et apposa son pouce sur le scanner. Un flash survint puis la portes’ouvrit. Victoire !

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

Ah, c'est super :)

Je me permets de te signaler deux oublis d'accent de ta part :

§3 Surement devient sûrement (l.10); Maitre mot devient maître mot (l.14)

et à la ligne 7 en partant du bas, "volatilisait à nouveau", je dirais plutôt volatilisait DE nouveau.

Voilou, sinon, petite curiosité, pourquoi tu n'en es pas satisfait?

Merci en tout cas ;)

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Salut,

Merci pour ces relevés de fautes :). Comment as tu trouvé mon récit alors?

Pour le chapitre 5, je ne sais pas, je le trouve moins bien que les autres... qu'en penses tu?

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

franchement, dès qu'il sort, je l'achète.

C'est juste dommage que des mots soient attachés entre eux, et pour être honnête, au début, vu la longueur du texte, je me suis dis "je lis ou je lis pas" et je ne regrette pas du tout d'avoir commencé. Tu as du talent, je me suis faite embarquée par ton roman.

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

C'est vraiment gentil de ta part ! :) ça m'encourage. Sinon pour les mots collés, je ne sais pas à quoi c'est dû... lorsque je copie colle, voilà ce qui arrive. J'ai pourtant essayé de tout décoller dans le chapitre 5 mais bon. Et toi tu écris? :) Me ferais-tu l'honneur de me laisser lire ce que tu fais? :)

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

haha je n'écris pas, seulement pour moi, des trucs perso.

Mais par contre, je lis Bernard Werber en ce moment. J'ai vachement accroché à ses bouquins.

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

ah je ne connais pas, je vais me documenter ;)

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

et toi, c'est quoi comme livres que tu lis?

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Vraiment de tout, de eragon (heroic fantasy) à jean christophe grangé, en passant par dostoievski! vraiment de tout :)

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

eragon, j'ai commencé à le lire mais je n'ai pas accroché. J'ai vu le film mais pareil, ça n'a pas fait tilt dans ma tête. Les deux autres, je ne connais pas.

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

le film eragon est pourri :). Et pour le reste si tu aimes ls thriller, grangé c'est pour toi ;)

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonjour Billy,

Comme promis, je l'ai parcouru ce matin en compagnie d'un bon thé. Je t'avoue que j'ai beaucoup apprécié ton roman de par tes idées et aussi tes tournures.

Cela dit, où il se poserai lacune pour en apprécier d'avantage, c'est tous ces mots collés qui en réduisent la concentration. Mais à part cela, c'est un très bon moment à savourer. J'ai grande hâte à découvrir la suite ... tu es de grand talent.

Ah oui, un petit aparté, avant que je n'oublie. Il serait, je ne sais en rien si tu serais de mon avis, à aérer certains de tes paragraphes car à ces instants, on pourrait très vite être perdu par toutes ces lignes rapprochées, surtout pour le chapitre 5.

Merci en tous les cas et au plaisir

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Merci beaucoup pour tes remarques et je suis content que tu aies apprécié. Concernant les mots collés, comme je l'ai dit, c'est dû à un formatage du site quand j'ai copié-collé mon texte. Je n'en suis pas responsable...

Je posterai la suite dans ce cas ;)

A bientôt !

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonsoir Billy ;)

Je me doute bien que cela vient d'une procédure de recopie mais pourquoi ne pas le modifier directement par ici, même si cela te demande un peu de temps à une re-lecture. Je te dis cela, car certains ne se donneront la peine d'y poser regard si déjà par une approche approximative, ils n'en soient satisfait.

En tous les cas, vivement la suite ..... :bo:

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Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je comprends tout à fait, je vais prendre le temps de modifier tout ça ;)

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  • 4 semaines après...
Membre, Posté(e)
billythekid Membre 11 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour, voici la dernière version de mon roman. (passages modifiés, Cinquième chapitre écrit). Vos retours sont importants pour moi alors n'hésitez pas à donner vos avis. Merci d'avance :)

Biohazard

Florian CELLI

Chapitre 1 : L’inattendu

«Demain, le soleil sera présent sur toute la région malgré quelques nuages... »Alan éteignit la télévision. Vivant seul, dans son splendide appartement au deuxième étage d’un gratte-ciel de Tokyo, ce bruit de fond sonore lui permettait parfois d’oublier quelque peu sa solitude. Il posa son regard sur le grand mur blanc à sa droite où trônait le symbole de sa réussite. Diplômé d’informatique de la « Massachusetts Institute of Technology », ainsi que de la célèbre « Tôkyô Daigaku », l’université de Tokyo, dont il était sorti major, aucun doute : Alan Beaker passait pour un modèle en la matière. Il faisait d’ailleurs, à ce titre, la fierté de ses parents. En fait, ses études étaient sa seule consolation. Spécialiste et passionné de nouvelles technologies, son environnement était composé des gadgets les plus « High-Tech». Alan aimait avoir une longueur d’avance et se procurait sans arrêt les dernières nouveautés. Il se demandait parfois si ce besoin compulsif n’était pas lié à un profond sentiment d’abandon...

Pensif, il contemplait les lumières de Tokyo en cette nuit d’hiver au travers del’immense baie vitrée qui ornait son appartement. Cette vision lui rappelait des décors de cartes postales. Cependant, l’admiration qu’il ressentait face à ce spectacle était bien loin de ses pensées du moment, empreintes de nostalgie. Il se remémorait ses jeunes années. Le souvenir de ces trente-quatre ans écoulés faisait naître en lui un sentiment d’inachevé. L’absence d’une personne avec laquelle partager son quotidien et la vie loin de ses parents restés dans sa ville natale de Sacramento ternissaient son quotidien. Il ne prenait d’ailleurs plus la peine de donner de ses nouvelles aux rares personnes qui tenaient à lui. Il ne pouvait s’empêcher de penser que la monotonie de sa vie ne valait pas la peine d’être racontée. Cette routine convenait par ailleurs parfaitement à la ville nippone où chacun inspire la rigueur, une manière de toujours être dans la norme. Selon lui, les japonais étaient passés maître dansl’art de se fondre dans la masse, de respecter les règles établies par la société. Décidément, les rues américaines où tout le monde traverse au feu rouge et qui respiraient la liberté lui manquaient.

Un bruit sourd le sortit de sa léthargie, suivi d’un crissement de pneu et enfin, un son de verre brisé. Sous ses yeux, une camionnette venait de s’encastrer dans un réverbère provocant les cris de la foule apeurée. Alan vit que quelque chose était écrit sur les flancs du véhicule. Plissant les yeux, il put distinguer en lettres capitales : « World Wide Genetics ».Alan sursauta en reconnaissant le logo de la WWG, l’entreprise pour laquelle il travaillait. Soudain, il aperçut des hommes cagoulés armés de fusils automatiques s’avançant vers l’utilitaire. L’un d’entre eux, une « armoire à glace» défonça la poignée des portes arrière d’un coup de crosse, déclenchant ainsi leur ouverture. La scène d’accident se métamorphosait peu à peu en braquage. Alan sentait naître dans son dos quelques gouttes de sueur. Après quelques instants sans bouger, comme paralysé, il attrapa son téléphone :« Vous êtes en relation avec la police nationale japonaise, veuillez ne pas quitter » « Allo ? dit une voix féminine.

Oui, il y a eu un accident en bas de chez moi, une camionnette, ils l’attaquent! Vite !

Calmez vous et dites moi où vous êtes?

J’habite rue « omotesando »

Dans le quartier « Harajuku », à deux pas de la station de métro « Shibuya » ?

Oui, c’est exact, faites vite ! »

Trente minutes plus tard, Alan répondait aux innombrables questions posées par l’enquêtrice Aikyo Shiwaze de la « Keisatsu-chô », la police nippone. Comme tout japonais, celle-ci faisait preuve d’une rigueur inébranlable ne souhaitant omettre aucun détail. Alan n’était pas à son aise. Le stress avait encore une forte emprise sur lui. Les évènements brutaux de ces dernières minutes ne lui avaient pas encore permis de retrouver ses esprits. Et il faut dire que l’insistance de son interrogatrice n’arrangeait rien: « Êtes-vous sûr de ne rien avoir oublié ?

Oui, je crois... je suis navré jen’ai pas plus de précisions à vous donner, tout s’est déroulé si rapidement, balbutia t’il, encore sous le choc.

Ces types que vous avez vus,avaient-ils des choses en commun ?

En dehors de leurs cagoules sombres, je ne crois pas...je ne me souviens pas.

Cette camionnette appartenait àl’entreprise dont vous faites partie, savez-vous qui aurait pu s’attaquer à la WWG ? Que pouvaient-ils vouloir y trouver? Rajouta-t-elle.

Non...non, je n’en ai aucune idée. Je n’appartiens qu’au service informatique, vous savez.

N’avez vous vraiment rien remarqué de particulier ? Quelque chose qui sorte de l’ordinaire, qui puisse nous aider ?
Alan pris une profonde inspiration, essayant de se calmer.

Il y a bien cet homme, celui qui semblait mener le cambriolage. Une force de la nature, il devait mesurer au moins deux mètres, très carré, le genre de mec qui intimide. Celui là, je m’en souviens...Malheureusement je n’ai rien de plus à vous apprendre, je suis navré. »

Elle le remercia en lui rappelant de rester disponible pour un éventuel autre entretien, puis s’en alla interroger d’autres témoins. Alan se dit alors que la police allait en avoir pour un long moment tant il y avait de témoins durant le braquage.

Alan méditait, le regard vague sous sa douche, le jet chaud et réconfortant ruisselant le long de son corps. Il y avait bien longtemps qu’il ne pratiquait plus de sport, aussi ses muscles s’étaient-ils amenuisés au fil des années passées devant son ordinateur. Si la nourriture japonaise lui avait permis degarder la ligne, il n’était plus aussi fringant que durant sa jeunesse. Alan se repassait mentalement en boucle les images des dernières heures. Après maintes tentatives pour se rappeler quelque chose, un détail, ses souvenirs étaient devenus de plus en plus flous et imprécis. Il ne parvenait plus à distinguer la réalité de son imaginaire. Il parvint alors à une conclusion : un peu de repos lui ferait le plus grand bien. Il écrivit un email à son patron, lui demandant de lui accorder sa journée en raison des circonstances particulières. Il espérait ainsi apaiser ses émotions. Peu après, il s’endormit, exténué.

Chapitre 2 : La naissance

Lundi, 7h du matin,la fourmilière parisienne était déjà en pleine activité. Comme à son habitude,Paul Roussel, allait passer toute sa journée assis sur un banc du bois deBoulogne. Il aimait y travailler. Il trouvait cet endroit paisible et d’unautre coté, le fait de ne jamais être seul en cet endroit le rassurait. Il y abien longtemps que Paul avait laissé tomber l’idée d’aller suivre les coursmagistraux à la Sorbonne où il étudiait l’informatique. Il considérait la présenceen cours et l’obligation de se déplacer comme un gaspillage abusif de sonprécieux temps. Il préférait apprendre par lui-même en pianotant sur sonordinateur, surfant sur internet et expérimentant toujours de nouvelles choses.Il n’était pas fait pour le modèle scolaire français. Sa curiosité naturelle etson intelligence rare lui permettaient d’exceller dans ses études malgré sonabsentéisme. Il prenait d’ailleurs un malin plaisir à rappeler aux personneslui faisant des remarques désobligeantes à ce sujet, que les plus grands de cemonde tels que Steve Jobs ou encore Mark Zuckerberg étaient parvenus àaccomplir de grandes choses en laissant leurs études de coté. Ainsi, il mettaittout son temps et son investissement dans ses projets personnels. Fortde son expérience dans les domaines de la programmation et du piratage, Paulavait atteint un niveau que ses professeurs qualifiaient de « prodigieux ». Ilavait par exemple mis au point un logiciel permettant de détecter différentesméthodes de chiffrement et ainsi, de « cracker »quasiment n’importe quel code. Pas un seul ne lui avait encore résisté. Seulela complexité du code pouvait jouer sur le temps qu’il lui fallait pour letrouver. Dans tous les cas, la fin était invariable, il y parvenait. Sa passionpour l’informatique tenait du fait que pour n’importe quel problème, « il yavait toujours une solution ». Dans ce monde fait d’octets et de lignes decodes, il se sentait libre de faire ce qu’il voulait, car tout lui paraissaitpossible, ses rêves n’avaient ainsi plus de limite. Paulavait grandi dans un petit quartier de Bobigny, dans le « 9-3 » comme ilsdisent. Repéré dès son plus jeune âge comme un enfant précoce, turbulent etlassé du faible niveau de l’enseignement qu’on lui proposait, il avait sautédeux classes. Ceci lui permis de retrouver un semblant de stimulationintellectuelle... durant quelques mois tout au plus. Ainsi, Baccalauréat enpoche à quinze ans, Paul dû déménager pour étudier à la Sorbonne c’est alorsque son attrait pour l’informatique atteint son paroxysme. La différence d’âgequ’il avait avec les autres étudiants parfois plus vieux de trois ou quatre ansl’avait progressivement isolé. Cependant, cette situation ne le dérangeait pasoutre mesure, il aimait réfléchir, rêver pendant des heures, penser à sonavenir. Ces moments de solitude décuplaient sa volonté de toujours aller plusloin, de repousser ses limites. C’est de cette manière, au calme dubois de Boulogne, que son talent s’exprimait le mieux. Il savait qu’un jour sescapacités seraient reconnues de tous. Conscient de son intelligence hors-normes,il tentait sans cesse de trouver une nouvelle idée capable d’alimenter safortune. Au cours de ces quelques années universitaires, il avait déjà amasséplusieurs milliers d’euros grâce à ses logiciels. Il s’efforçait ainsi detoujours découvrir de nouvelles possibilités innovantes et ingénieuses. Cen’étaient pas les idées qui lui manquaient. Cependant, ces derniers temps, sonmachiavélisme et son envie grandissante de se dépasser l’avaient poussé à seservir de son intelligence pour d’autres projets. En effet, puisqu’il lui étaitpossible de s’introduire dans n’importe quel serveur, d’espionner n’importequel ordinateur et d’accéder à n’importe quel type de données, il avaitrapidement réalisé toutes les possibilités qui s’offraient à lui. Partant decette idée et avec sa persévérance habituelle, il s’était attiré les bonnesgrâces d’un groupe de mercenaires trouvés sur divers forums dont il avait lesecret. Ainsi, il organisait depuis son écran d’ordinateur des braquages depetites banques dont il avait au préalable piraté les codes d’accès des portesd’entrées et des coffres. Ses diverses tentatives s’étaient révélées trèsfructueuses. Son business commençait à prendre une envergure considérable et lecôté lucratif l’encourageait à explorer de nouvelles opportunités. De plus, sonâme de compétiteur le poussait toujours plus loin et braver les interditssonnait à ses oreilles comme un défi à relever. Les défis, il adorait ça !

Ilétait 19h30, en pleine heure de pointe dans le métro 5, direction de « Placed’Italie ». Paul tentait de rejoindre son appartement ou, comme il aimait ledésigner, « son QG ». Il habitait un petit F2 avenue de Choisy, dans le 13e.Habiter dans cet endroit cosmopolite lui rappelait son « 9-3» natal, luiconférant ainsi un sentiment de réconfort. Cette émotion que lui procurait sonquartier valait bien le déplacement et lui donnait une raison de passer unedemi-heure matin et soir dans la fournaise des transports bondés. Paul sentitalors dans sa poche que son téléphone vibrait. Il décrocha : «
J’écoute ?


Tout s’est déroulé comme prévu, commençaun homme d’une voix rauque


Vous m’en voyez ravi, rétorqua-t-il.Attendons à présent.


Compris. »


La conversation s’était achevée aussisèchement qu’elle avait débuté. Paul esquissa un sourire, ce sourire satisfaitqu’il arborait lorsqu’il avait la certitude d’avoir un coup d’avance sur sesadversaires. Une fois arrivé chez lui, Paul ne prit même pas la peine de rangerses affaires, il sauta sur sa télécommande et alluma la télévision, le journalde 20h allait débuter. Claire Chazal fit alors son apparition sur son petitécran :
« Madame, Monsieur, bonsoir. Voici les gros titres de l’actualité :Tokyo choquée après le braquage à main armée d’une camionnette de la célèbremultinationale WWG ayant provoqué l’accident du véhicule. Ce dernier fut par lasuite pillé par des malfrats cagoulés... »
Paul sauta sur place, lançant un «Ça y est ! » triomphant. Son talent allait enfin être reconnu de tous.
« Nul nesait pour le moment l’objectif de cette attaque et aucun des malfaiteurs n’aencore été identifié. La police nippone explore pour le moment différentespistes qui pourraient permettre d’en apprendre plus sur ce dramatique incident», continuait la présentatrice.
Il se réjouissait. Il savait que les journauxbluffaient, la police n’avait aucune piste. Il en était persuadé. Comment unétudiant, tapis dans l’ombre à l’autre bout de la planète pouvait-il laisser lamoindre trace ? Il ne commettait jamais d’erreurs, il était simplement tropfort. La première étape de sa nouvelle opération venait de toucher au but etl’effet produit était bien au delà de ses espérances. Toutes les chaines detélévision diffusaient les images du braquage et les réseaux sociauxregorgeaient de vidéos amateurs de passants se trouvant sur les lieux. Cetteaudience inespérée lui donnait à son égo une nouvelle dimension. Un telbraquage n’était pas si extraordinaire en soi, cependant la cohue provoquée parl’incident avait permis de décupler son importance. De ce fait, les médias s’endonnaient à cœur joie, montrant les gens courant en tous sens, pris de panique.Tant mieux.

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Chapitre 3 : La piste

Aikyo Shiwazecroulait sous la paperasse administrative. Le téléphone ne cessait de sonner.Elle recevait des dizaines d’appels provenant de témoins du braquage qui, ayantvu les images à la télévision, avaient décidé d’apporter leur contribution.Bien qu’elle pensait que ces gens cherchaient plus à se rendre importants qu’àfaire avancer l’enquête, Aikyo n’avait d’autre choix que de les recevoir un parun. Pour l’enquêtrice, il s’agissait d’une affaire banale. Cependant, ellen’avait jamais subit une telle pression de la part de sa hiérarchie. Il étaitimpressionnant de constater comment le fait qu’une des plus grosses entreprisesmondiales soit la cible d’un attentat pouvait influencer le déroulement d’uneétude policière. Devant une telle médiatisation, les moindres faits et gestesde sa part serait inspecté et pouvait se retrouver dans les journaux. Aprésent, elle devait se méfier. C’est dans ce genre d’affaire à laquelle on prêteune trop grande importance, qu’une carrière peut basculer. Elle avait bienl’intention de saisir cette opportunité pour faire enfin parler d’elle. C’étaitune belle jeune femme. Ses cheveux d’ébène encadraient ses traits fins etfaisaient ressortir la profondeur de ses yeux d’un noir intense, lui donnant ainsiun air malicieux. Elle faisait partie des japonaises dont les yeux n’étaientpas totalement bridés, ce qui faisait d’elle une sorte de canon de beauté. Unnouvel appel. Elle haïssait cet aspect de son travail. Faire le standardtéléphonique, ce n’était pas pour elle. Lors de l’incident, deux jours plustôt, elle avait donné sa carte de visite à nombre de témoins de la scène.Aussi, recevait-elle, en plus des appels concernant l’enquête, des dizaines depropositions de rendez-vous. Elle était exaspérée par la bêtise des gens. Dansces moments, elle maudissait son physique. Lassée, elle transféra sa ligne verscelle de sa secrétaire et, saluant quelques collègues, elle quitta son bureau.

Assise à la terrassed’un fast-food, Aikyo ruminait les images de l’accident essayant de repérerquelque chose qui pourrait lui donner une piste. Elle irait l’après-midi rendrevisite au directeur de la WWG afin de lui poser quelques questions.Malheureusement elle ne pensait pas obtenir une grande aide de sa part surl’identité des criminels. On le décrivait comme quelqu’un de froid et peusociable. Elle avait beau retourner la situation dans tous les sens, rien deplus ne lui apparaissait. Elle se devait pourtant de résoudre cette enquête, celapouvait être un véritable tremplin pour sa carrière. Cette affaire pourraitégalement la rendre célèbre et honorer son nom et celui de sa famille. L’aspectfamilial était primordial dans la culture japonaise. Elle était décidée, elle démêleraitce sac de noeuds.

14h30, l’immensebuilding de la WWG dressé devant elle, Aikyo pénétra dans le hall. Apercevantune femme derrière un comptoir, elle s’avança : « Bonjour,je suis de la police et j’ai rendez-vous avec monsieur Nakashima. Pouvez- vousm’indiquer le chemin ?

Mais certainement, prenez l’ascenseursur votre droite et allez jusqu’au 75e étage. Là, vousarriverez dans un long corridor et le bureau de monsieur Nakashima se trouve toutau fond.

Merci bien, répondit-elle poliment.

Je vous en prie, j’informemonsieur Nakashima de votre arrivée imminente. »

Aikyo se dirigea donc vers l’ascenseur.Elle n’aimait pas ce genre d’endroits, étriqués et peu lumineux. Elle avaitl’impression d’étouffer. Et le nombre incalculable d’étages restant ne larassurait pas vraiment. La sonnerie de l’ascenseur retentit,les portes automatiques s’ouvrirent enfin et Aikyo pénétra dans un long, trèslong couloir blanc uni dont le sol était fait de marbre. Arrivée à l’autrebout, l’un des bureaux portait l’inscription « M.Nakashima ». Aikyo avança samain pour toquer à la porte, mais celle-ci s’ouvrit d’elle même, laissantapparaître un vieux monsieur grisonnant. « Entrez,je vous en prie, proposa-t-il.

— Je vous remercie dem’accorder un peu de votre temps, fit-elle en s’inclinant respectueusement. Jem’appelle Shiwaze Aikyo, je suis l’enquêtrice responsable del’affaire.

— J’ai entendu parler de vous,et ma secrétaire m’a informé de votre venue. Cependant, concernantmon temps, vous reconnaitrez que la police ne me laisse pas vraiment le choix.»dit-il avec un sourire moqueur. Puis, l’air grave, il ajouta : « Nousavons tous été choqués par ce qui s’est passé. Mes employés ne sont pasrassurés, et à juste titre. Je compte sur vous pour retrouver ces coupables.

— C’est pour ça que je suislà. Que pouvez-vous me dire sur l’accident ?

— Je n’en sais pas plus quevous, je sais qu’une de mes camionnettes a été braquée et que parchance, mes hommes ont eu la vie sauve.

— Sur les images filmées on apu voir les agresseurs voler le contenu de votre véhicule. Quecherchaient-ils d’après vous ?

— Je n’en sais absolumentrien, cette camionnette ne contenait que des solutions chimiqueset ustensiles destinés à la recherche. Rien de bien important, en somme.

— Et pourquoi se seraient-ilattaqué spécifiquement à la WWG ? Je veux dire, il existe bien d’autresentreprises de cette envergure. Alors pourquoi vous ? demanda-t-elle

— Eh bien vous savez,différents éléments que nous produisons coûtent un certain prix, ilspourraient tout à fait se revendre très cher et rapporter gros aux voleurs.

— Vous pensez donc à un traficde matériel biologique ? Une sorte de marché noir ?

— Je ne pense à rien, maisc’est une possibilité, répondit-il.

— Monsieur Nakashima,commença-t-elle, choisissant ses mots avec précaution, je crois savoirque vous possédez une unité de recherche et développement au sein de vos locaux.Puis-je savoir sur quel sujet vous travaillez ? » Monsieur Nakashima prit uneprofonde inspiration et reprit : «

— Je suis navré, mais je nepeux pas vous en parler. Avec la virulence de l’espionnage industriel de nosjours, nous ne pouvons pas prendre le risque que des informations crucialesnous concernant se retrouvent dans la presse, expliqua-t-il calmement.

— Dans le cadre de cetteenquête j’espérais que vous feriez preuve d’un peu plus de coopération,rétorqua-t-elle, agacée. » Le vieil homme baissa les yeux, levisage fermé, puis après quelques secondes de silence, il releva la tête : « ChèreMadame, cet entretien s’arrête ici. Je vous souhaite une agréable fin dejournée. » Aikyo resta impassible, la discussion s’acheva brusquement.Elle prit alors congé. Elle traversa la grande porte d’entrée du bâtiment etsortit son téléphone « Allo, Hiro ?

— Oui, qu’y a t’il ?

— Je sors de chez Nakashima,il nous cache quelque chose ! Fouille pour voir si tu peux trouver de quoi ils’agit, fais jouer tes contacts, sois inventif. Je veux découvrir ce quicloche.

— Compris ! »
Elle le savait,Tsukune Hiro, son second, était le mieux placé pour découvrir ce que les genscachaient. Au cours des précédentes enquêtes, elle avait pu constater que mêmeles secrets les mieux gardés n’avaient pas pu lui échapper. Elle comptait surlui, elle lui accordait une entière confiance. A présent, il était tard, Aikyoreprit le métro par la station la plus proche en direction de son appartement. Sa petite demeure rue « Bunkyo » était un symbole de sobriété. Située dans une petite ruellesombre de l’arrondissement « Shin-ôtsuka »,elle habitait l’étage supérieur d’une maison typique du coin. Balcon en bois àl’étage et grandes fenêtres au rez-de-chaussée. Aikyo avait toujours privilégiéle côté fonctionnel à l’esthétique. Elle était d’un pragmatisme à tout épreuve.Aikyo n’aimait pas rentrer le soir et passer dans ces petites ruelles si peu éclairées.Elle n’était pas rassurée. Oh bien sûr, plusieurs de ses collègues lui avaient parfoisproposé de la raccompagner, mais elle doutait de leurs bonnes intentions. Etpuis de toute manière, elle n’avait encore jamais rencontré d’ennuis. Il luiaurait fallu un homme dans sa vie, une épaule sur laquelle s’appuyer. Seuledepuis plus de 3 ans et n’ayant jamais su garder un homme plus d’un an, elleétait l’archétype de la femme moderne dont la priorité est donnée au travail,laissant l’aspect sentimental de côté. Ainsi, elle subissait régulièrement lesremarques de ses parents qui espéraient toujours qu’elle trouve un jour quelqu’uncapable de la rendre heureuse, de lui faire prendre conscience des choses «réellement importantes de la vie » comme ils aimaient à le répéter. L’amour, lapassion, les relations en général ne lui avaient jamais souri. En bonneféministe, elle désirait être reconnue pour ses talents et sa capacité àtravailler dur. Elle ne voyait alors pas l’intérêt de s’encombrer d’une personnesusceptible de la détourner du droit chemin vers la réussite. Malgré ses airsfiers et sa façon de rester indifférente à sa solitude, elle ne pouvait nierqu’en cette période tumultueuse et stressante, un soutien n’aurait pas été derefus. Elle inséra la clé dans la serrure et entra. Elle dîna rapidement mais neprit pas la peine de faire la vaisselle. Une vieille habitude qu’elles’efforçait de perdre, se disant qu’une femme à marier ne pouvait pas sepermettre de telles négligences. Elle chassa rapidement ces pensée puis selaissa tomber sur son canapé devant le policier du soir. Une soirée tranquilleet un peu de calme lui feraient le plus grand bien.

Chapitre 4 : L’intrusion

Alan était de retourdans les bureaux de la WWG. Tous ses collègues ne parlaient que du braquage. Ilétait comme envahi. Lui, qui avait voulu se reposer pour laisser les chosess’apaiser, constatait avec horreur que rien n’avait changé. Il s’assit à son bureauet démarra son ordinateur. Dans le cocon de son bureau individuel, il sesentait au calme et cela le rassurait. Son rôle consistait en l’élaboration d’unsystème de sécurité informatique et réseau complet. Il assurait ainsi laconfidentialité des transferts d’information au sein de l’entreprise ainsi quele contrôle des allées et venues du secteur de recherche de l’entreprise. Dansune entreprise d’une telle envergure, la sécurité était primordiale. De plus,les produits manipulés par les différentes équipes de recherche nécessitaientun contrôle de tous les instants afin de s’affranchir du moindre risque. Commeà son habitude, Alan s’apprêtait à vérifier les données de la veille. Ilfallait être sûr que tout était resté en ordre durant sa journée de repos. Ilconsulta alors les ouvertures et fermetures des portes, vérifiant à chaque foisle nom de la personne ayant apposé son empreinte digitale. Il fallait égalementcontrôler la correspondance entre le nom qui s’affichait sur son écran et levisage de la personne. Les portes des laboratoires disposaient de troissystèmes de sécurité. Il fallait tout d’abord entrer un mot de passe à l’aided’un digicode situé sur la droite de la porte. Ensuite, un scanner d’empreintedigitale vérifiait l’identité des chercheurs. Ces deux actions devaientimpérativement se dérouler dans cet ordre et uniquement dans cet ordre maissurtout, en un certain laps de temps. Enfin, une micro-caméra incrustée dans leblindage de la porte prenait un cliché de la personne postée devant. La prisede photo était déclenchée lorsque la personne posait son doigt sur scannerd’empreinte digitale. Le signal électrostatique du corps alimentait la micro-caméraen passant par le scanner. Ce dernier système permettait, le lendemain, deconfirmer l’identité de la personne de manière certaine. Alan n’était pas peufier de cet ingénieux mécanisme dont il était à l’origine. De toute évidence,rien d’anormal n’était survenu durant les dernières vingt-quatre heures. Ilavait pu reconnaître le visage de tous les employés ayant pénétré dans la zonesécurisée. Il pouvait à présent associer un nom et un visage sur chaque employéempruntant ce passage. Seule une poignée de chercheurs y avait accès. Laprochaine étape de la vérification concernait à présent les transferts dedonnées. Il activa la détection d’anomalies grâce à un logiciel spécialisé desa conception. Ce dernier analysait les flux d’informations en vérifiant lesadresses d’entrées et sorties, la source et la destination des téléchargementseffectués et ainsi de suite. Cetteopération nécessitait un peu de temps du fait de la quantité considérable dedonnées à analyser. Alan décida qu’il était temps d’aller prendre un café,rituel qui lui était cher. L’opération pourrait ainsi continuer sondéroulement.

A peine s’était-illevé de son siège qu’un « bip » sonore se fit entendre. Sur son écranapparaissait en lettres capitales rouges : «intrusion externe détectée;IP: inconnue; 16h24». Alan écarquilla les yeux. Jamais cela n’était arrivéauparavant. Cela devait être une erreur technique, c’était la seule solutionplausible. Comment était-il possible qu’une personne extérieure à l’entreprises’immisce dans son réseau ultra-sécurisé ? De plus, l’adresse IP étaitinconnue. Vraiment bizarre. « On va en avoir le cœur net » dit-t-il, commepour se rassurer, en relançant le test diagnostique. Au bout de deux minutes,la même alerte réapparut. Plus de doutes, il y avait bien eu une intrusionétrangère. Comment quelqu’un avait-il pu berner son logiciel et maintenir sonIP secrète ? Alan restait abasourdi. Le braquage l’avant veille, et maintenantça. Les ennuis n’étaient apparemment pas finis. Outre la torpeur qu’ilressentait en associant l’idée d’un espionnage informatique avec l’agression dela camionnette, il éprouvait un immense sentiment de honte. Il avait été battu,lui le génie archi-diplômé. Jamais il n’avait eu à faire face à une tellehumiliation. Reprenant peu à peu ses esprits, Alan devait rétablir lasécurité et référer de cette violation de réseau à la hiérarchie. Il ouvrit saboite mail et informa son patron, Nakashima, des faits. La réponse ne se fitpas attendre, deux minutes plus tard, un mail greffé de la mention « Urgent »arriva. Celui-ci provenait de Nakashima-sama en personne. La gorge serrée, Alanouvrit le message : « Dans mon bureau, tout de suite ! ». Direct, sobre.Nakashima n’avait pas pour habitude d’aboyer ses ordres de la sorte. Aussi,Alan comprit qu’il n’était pas le seul marqué par les récents événements etqu’il risquait de passer un sale moment...

Alan poussa la porte du bureau de sonpatron. Lui, les traits fermés, le regard grave, prit une longue inspirationavant d’ajouter : «

— Alors ?

— Alors, quelqu’un a réussi àdéjouer notre système de sécurité réseau et à s’introduire dansnotre base de données.

— Comment ? Savez-vous d’oùprovient l’intrusion ?

— Je n’en sais rien, l’adresseIP était inconnue, aucun moyen de connaître sa provenance. Laseule certitude est que cette personne n’est pas de l’entreprise. Il s’agitbien de quelqu’un d’extérieur.

— Bon Dieu, jura-t-il. Celasignifie que toutes nos données ont pu être utilisées ! Y comprisnos données confidentielles, je présume?

— J’en ai bien peur...

— Il faut absolument fairequelque chose ! Nous ne pouvons pas prendre un tel risque ! » Retrouvantpeu à peu son calme, il ajouta : « Pensez-vous que cela peut avoir un lienavec l’agression de mes employés l’autre soir ?

— Non, l’intrusion a eu lieuaprès le braquage, je ne pense pas que les deux soient liés.

— En êtes-vous certain ?Avez-vous vérifié les connexions le jour de l’incident ? »

Nakashima pointait là une faille dansle raisonnement d’Alan. S’il avait bien testé les connexions de la veille,celles concernant le jour du braquage auraient du être testées durant son jourde repos. Il n’avait donc pas pu vérifier. Alan reprit : «
 Vous avez raison,je vais aller éclaircir tout ça.

Bien, tenez-moi informé.

C’est noté. »
Alan se retira avec uneinclinaison respectueuse, priant pour ne rien découvrir de suspect.

De retour à sonbureau, il se pressa de lancer le scan des connexions comme on le lui avaitdemandé de faire. Il regardait son logiciel opérer, crispé et tendu. Aprèsquelques minutes, il tressaillit, le même message d’intrusion externeapparaissait sur son écran. Il laissa échapper un « Oh putain ! ». Nakashima-samadisait vrai. Il y a peut-être un lien. Une bouffée de chaleur l’envahit. Iltremblait presque. Il déglutit avec difficulté. Il resta ainsi une minute,fixant le message rouge clignotant sur son ordinateur. Il se leva d’un bond etcouru jusqu’au bureau de Nakashima. Poussant la porte en trombe, il manqua detomber en faisant irruption dans la pièce. «

— Vous aviez raison ! Il y abien eu une connexion la veille du braquage.

— C’est bien ce que jecraignais

— Que dois-je faire ?

— Vous, vous ne faites rien.J’appelle la police, nous verrons bien ce qu’ils nous diront. Laporte est juste là.
Décidément, Nakashima devait être passablement éreinté parces péripéties pour abuser de formules aussi cavalières. Peude temps après, Alan vit une charmante jeune femme toquer à son bureau. Il seleva et lui ouvrit. Il reconnut alors l’enquêtrice qui l’avait interrogé lesoir du vol : «

— Ah, c’est vous. Bonjour,Shiwaze-san.

— Bonjour, Monsieur Beaker. Ilme semble que vous aviez oublié de me préciser votre fonctionau sein de la WWG durant notre précédent entretien.

— C’est vrai, je vous prie dem’excuser, mais je ne voyais pas ce que cela pourrait apporterà l’enquête.

— Passons, on m’a parlé d’unehistoire de connexion intempestive sur vos réseaux sécurisés,c’est bien ça ?

— A vrai dire, il s’agit dedeux connexions. Dont l’une ayant eu lieu avant les faits de l’autresoir. Nous avons donc jugé bon de vous en informer.

— Et vous avez bien fait !D’où proviennent ces connexions ? Pouvez-vous identifier un périmètre derecherche ?

— Hélas non, le fumier aparfaitement masqué ses coordonnées. Il a réussi à passer outre mon système dedécodage.

— Comment pourrions-nousréussir à le coincer ?

— Il faudrait être présentdurant sa connexion et établir une triangulation manuelle. Mais celaprendrait du temps, et je doute qu’il reste connecté suffisamment longtempspour réussir.

— Hum... je ne suis pas sûrede tout saisir, mais qui sait, peut-être aurons nous un peu de chance.Bref, ce sera tout pour cette fois. Si jamais il réapparait, passez moi un coupdefil dans la minute !

— Entendu. » Alanobserva la silhouette élancée de la belle japonaise s’éloigner dans le couloir.Il s’était toujours émerveillé des traits fins et délicats des femmes du paysdu soleil levant. Contrairement aux américaines souvent surfaites, ces femmesfaisaient preuve d’un séduisant naturel. S’il n’avait encore jamais entretenude relations avec des japonaises, l’idée ne lui aurait pourtant pas déplu.Chassant ces idées de ses pensées, Alan se remit au travail. 12h10,l’heure de sa pause déjeuner, il était toujours très ponctuel. Une horlogesuisse toujours bien huilée. Alan traversa la rue pour acheter un sandwich. Ilétait navrant de constater que les fast-foods à l’américaine avaient réussi àenvahir les rues japonaises. Il se disait souvent : « au moins, je ne suis pasdépaysé ». Avalant une bouchée de son jambon-beurre-cheddar, le regard vague,il repensait aux messages en lettres rouges. Il se demandait « comment ? ».Pourtant, aucune réponse ne lui parvint. Une fois son déjeuner englouti, Alanremonta les étages de la tour pour rejoindre son bureau. A peine entré, le mêmemessage que précédemment clignotait sur son écran d’ordinateur. « Est-ilpossible que… » Sans terminer sa phrase, Alan se précipita vers sonfauteuil et entra quelques commandes. À présent, il en était sûr, ce n’étaitpas une redite. Le fourbe était connecté en ce moment même. Alan devait agir.Il réalisa une triangulation manuelle, méthode dont il avait le secret.Enchaînant les invites de commandes à une vitesse défiant toute concurrence, ilparvint enfin à afficher l’IP : « 123.789.345.34 », puis celle-ci clignota etune autre série de chiffre apparut « 367.926.367.73 ». Incompréhensible.Qu’était-il en train de se passer ? Pourquoi l’adresse avait-elle changé ?Soudain, l’adresse se métamorphosa une fois de plus, et encore. L’adressechangea une bonne douzaine de fois avant de s’effacer complètement, laissantAlan bouche bée, sans voix. L’utilisateur n’était plus en ligne. Alan avaitloupé sa chance. « Eh merde ! ». Un message apparu alors sur son ordinateur :

« Bien essayé, Monsieur Beaker. Qu’avez-vous pensé de madémonstration ? Amusante non ? Moi, j’ai beaucoup ri.

A bientôt

The Whisperer of the night »

Alan était estomaqué. Il n’en croyaitpas ses yeux. Une véritable provocation. Cet abruti cherchait vraiment àl’humilier. Il voulait une compétition, il serait servi. Il inspira lentement,prit son téléphone et composa le numéro inscrit sur la carte de visite de AikyoShiwaze. « Allo? Shiwaze-san ?

— qui est à l’appareil ?

— C’est Alan Beaker, de laWWG. Pardonnez-moi de vous déranger, il a recommencé. J’aitout tenté, mais impossible de le localiser.

— Malgré votre méthode de...triangulation ?

— En réalité, c’est comme sison IP rebondissait d’un coin à un autre de la planète. Impossiblede savoir où il se trouve réellement.

— Je vois...il nous a encoreeu. Je vous recontacte plus tard. Merci du renseignement. » Alan n’en revenaittoujours pas de cette véritable « claque » qu’il venait de prendre. Un affrontà sa fierté. Il était exaspéré. Paradoxalement les événements de ce matinavaient ravivé chez lui une sorte de motivation. Il y avait longtemps que sonintelligence et sa curiosité n’avaient pas été mises à pareille épreuve. Aussi,était-il particulièrement remonté. Sa seule envie était de s’élever au dessusde cette ordure, de le doubler. Il voulait lui montrer que personne ne surpasseAlan Beaker. Cela lui rappelait ses jeunes années, lorsque la concurrence étaità son comble et que sa combativité lui avait permis d’atteindre sa situationactuelle. Il fallait trouver une solution, il devait trouver LA solution. Cettesituation l’avait piqué au vif, s’il devait travailler jour et nuit poursurclasser son concurrent, il était prêt à le faire. C’était peut être là, lepiquant qu’Alan attendait depuis longtemps dans sa vie.

Chapitre 5 : Le Chuchoteur

Paul jubilait. Lesentiment de supériorité qu’il éprouvait en cet instant le réjouissait. Il lesbattrait à plates coutures. Son braquage avait déjà fait le tour du monde et àprésent, les services de police étaient informés de ses capacités, suite à sesconnexions sur le réseau de la WWG. Cependant, une question subsistait : lesflics avaient-ils déjà fait le lien entre ses connexions et le braquage ? Sisa réputation prenait une nouvelle ampleur, son égo surdimensionné ne luipermettait pas de s’arrêter en si bon chemin. Il devait aller encore plus loin,viser toujours plus haut. Son objectif : marquer les esprits. Ce soir, ilallait frapper, et il frapperait un grand coup. En effet, si au départ sesimmersions dans la base de données de la WWG lui avaient plutôt permis detester ses capacités, les informations qu’il en avait tiré avaient changé sesplans du tout au tout. Ainsi, une idée avait germé en lui. Par ses recherches,il avait appris que la compagnie disposait du seul laboratoire de type P4 dujapon. Cette classe de laboratoire de haute sécurité permettait desexpérimentations de haute sécurité sur des agents pathogènes très virulents etpour lesquels aucun traitement n’existe. Il savait désormais que les chercheursde la WWG travaillaient, entre autre, sur le virus Ebola, responsable defièvres hémorragiques mortelles en quelques jours. Une belle saloperie. Enfouillant les données qu’il avait récoltées, il s’était aperçu que leurs étudesportaient plus particulièrement sur un vaccin. Un vaccin qui pourrait éradiquerce virus. Le traitement était apparemment en phase de test sur des animaux etles résultats étaient très prometteurs : quatre-vingt pourcent de guérison d’aprèsleurs fichiers. S’il s’avérait qu’un tel vaccin puisse être compatible avecl’homme, les retombées économiques seraient prodigieuses. Son inventeur...ouson détenteur, deviendrait rapidement l’une des plus grosses fortunesmondiales. A cette idée, Paul sourit. Il ne lui en fallait pas tant. Il avaittrouvé sa cible. Il devait à présent s’emparer du remède.

Lejeune homme pressa la touche « entrer »de son clavier d’ordinateur. E-mail envoyé. « Il est temps », murmura-t-il. Ilvenait d’envoyer son plan d’action à sa liste de mercenaires. Chacun de seshommes le recevrait sur son mobile et pourraient ainsi appliquer à la lettreses recommandations. Cette opération, si elle était menée à son terme, seraitsans aucun doute son plus bel accomplissement. Son excitation était palpable,il bouillait intérieurement d’impatience.

A l’autre bout de laplanète, Andreï Nowakowski prit son téléphone portable, consulta ses e-mails.Il lu attentivement et pendant de longues minutes. C’était lui, il leurtransmettait ses volontés. A présent, à eux de jouer. Le point de ralliementavait été fixé à la
« Tôkyô-eki »,la gare de Tokyo à 20h. L’opération se déroulerait de nuit. Plus pratique,moins de monde. En effet, si le laboratoire de la WWG était en activité 24h/24,en période nocturne ce dernier ne fonctionnait qu’avec cinquante pourcent de soneffectif. Ceci, d’après Andreï laissait une marge de manœuvre confortable.L’ukrainien s’était spécialisé dans les interventions à risques. Issu del’armée ukrainienne, il avait peu à peu troqué sa droiture pour une nouvelleprofession plus lucrative. À présent, c’est en tant que chasseur de prime qu’ilaccomplissait ses missions. Andreï excellait dans ce domaine. Du haut de sesdeux mètres couplés à cent kilos de muscles, Andreï ou « la montagne » comme lesurnommaient ses amis, était un véritable monstre. Sa force colossale et sescapacités athlétiques lui permettaient de désarçonner un adversaire ou degrimper à un mur ou à une corde à la seule force de ses bras et avec unefacilité déconcertante. Il pouvait également réaliser des sauts impressionnantsqui, un jour lui sauveraient sûrement la vie. Il avait par ailleurs longtempshésité avec une carrière de sportif, cependant il avait été incapable dechoisir une discipline sur laquelle se concentrer tant il excellait danstoutes. Il était bâti pour la compétition. Il considérait chaque nouvellemission comme un défi de plus à relever. Ainsi, petit à petit, il s’étaitconstruit une solide réputation dans le milieu du mercenariat. A tel pointqu’il avait été récemment contacté par un certain « Whisperer of the night »autrement dit, le chuchoteur de la nuit. Le pseudonyme l’avait tout d’abordinterpelé. Andreï aimait être intrigué, qu’on attise sa curiosité. Il avaitdonc décidé de rejoindre ce chuchoteur. Il comprenait à présent pourquoil’homme avait choisi un tel surnom. Le chuchoteur n’agissait que la nuit,jamais ne se montrait. La discrétion était son maître mot. Il murmurait sesordres à ses hommes de main et se volatilisait de nouveau. Andreï eut un petitricanement. Il aimait cette mentalité. Il n’avait jamais été très doué pour lesrelations sociales, ainsi ce mode de fonctionnement lui convenait parfaitement.Lors des premiers contacts avec le Whisperer, qu’il avait fini par appeler «boss », Andreï avait émis quelques exigences notamment celle de pouvoir choisirson équipe de travail sans aucune condition, ce à quoi son employeur avaitrépondu par l’affirmative sans poser plus de questions. Le géant ukrainiens’était alors entouré des meilleurs, des hommes de confiance disait-il. Le bosslui ayant parlé de son désir de mener des actions prolongées à Tokyo, Andreï ylouait un petit studio. Confort minimum, praticité maximum tel était son crédo.

19h, l’heure étaitvenue. Andreï se mit en route. Direction la gare où sa troupe le rejoindrait.Il était incroyablement calme malgré la difficulté et les risques del’opération. Peut-être était-ce dû au nombre incalculable de situationsdangereuses desquelles il était parvenu à se sortir. Ce genre de soirées étaitdevenu son quotidien. C’était son job et il le faisait bien. Pénétrant dans lemétro, il relu les indications envoyées par le boss de sorte à ne rien oublier.Chaque étape, chaque phrase résonnait dans sa tête. Un véritable fil directeurdes tâches à effectuer s’échafaudait dans ses pensées. Il en était maintenantimprégné et le maîtrisait à la lettre. Il était définitivement le meilleur. Envéritable meneur, il s’enquit de la ponctualité de ses équipiers sur le lieu derendez-vous. Cinq réponses positives, Andreï était rassuré.Plus que dix minutes, il trépignait d’impatience. Tenant toujours sontéléphone, un nouvel email arriva. Le message, rempli de chiffres, contenait enfait tous les codes dont ils allaient avoir besoin. Il sourit. Ils étaientprêts.

Andreï sauta hors dumétro, traversant la rue en direction de la gare. A l’intérieur, se trouvait ungroupe de grands gaillards. Il s’avança vers eux. De tous, Andreï était, deloin le plus imposant. D’un simple signe de tête, il les guida vers la sortie.Là, une voiture les attendait. Un gros Range Rover noir rallongé aux vitresteintées. Il fallait bien cela pour transporter les six hommes. Touss’installèrent. La voiture démarra sans que le chauffeur, dont Andreï ignoraitl’identité, ne dise quoi que ce soit. Le boss s’était occupé seul de cet homme,il lui avait surement transmis les informations nécessaires. C’est du moins cequ’Andreï espérait. Quelques minutes plus tard, la voiture bifurqua sur ladroite, s’engageant dans une petite ruelle sombre. Brusquement, le chauffeur arrêtala voiture : « Descendez! » leur dit-il d’une voix sèche. Tous s’exécutèrent.Ils y étaient presque, la voiture ne pouvait pas s’approcher plus de leur ciblede toute façon. Trop risqué. Sans un mot de remerciement, ils se dirigèrentvers les locaux de la WWG. La grande tour de verre se dressait devant eux,telle une tentatrice. Les choses sérieuses débutaient. Andreï en premièreligne, se trouvait face à la première difficulté : les portes d’entrée de latour, verrouillées pour la nuit. Il pianota alors avec dextérité sur ledigicode grâce au code fourni par le boss. Un bip, et les portes s’ouvrirent.L’un après l’autre, ils entrèrent. Ils mirent tous leurs cagoules puismarchèrent en direction de l’ascenseur. Andreï pressa le bouton « 70 », l’étageindiqué dans le message afin d’accéder au laboratoire. L’ascenseur entama samontée vertigineuse. Les six hommes aux carrures impressionnantes étaient unpeu à l’étroit dans cet espace réduit. Lorsqu’il était petit, Andreï était unpeu claustrophobe. Durant son passage dans l’armée, il avait été enfermé dansune sorte de cachot après avoir cassé la figure à un officier. Son tempéramentturbulent ne l’avait pas aidé durant cette période. Cette punition avait ainsiduré deux semaines. Aussi, était-il à présent capable de retrouver son calme etsa sérénité. Il pouvait faire face à ce type de situation. L’ascenseur stoppa.« Merde ! », lâcha-t-il. Ils n’étaient qu’au 53e. Les portes coulissantes s’ouvrirentet deux employés leur firent face. Deux hommes d’entretien en tenue de travail,un balai et une serpillère en main. Les employés s’arrêtèrent net à la vue dessix hommes encapuchonnés. Il y eut deux secondes d’hésitation. Puis, les deuxemployés esquissèrent un mouvement de recul. C’est alors qu’ Andreï prit lesdevants, il sortit de l’ascenseur et assomma les deux hommes, cognant leurstêtes l’une contre l’autre avant qu’ils aient pu faire quoi que ce soit. Il lestraina en les faisant entrer d’un coup dans l’ascenseur. Puis, voyant lesregards de ses collègues, il ajouta : « Quoi? On va pas laisser trainer ça ». L’ascenseurrepartit. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent enfin à l’étage désirésans encombres. Ils s’extirpèrent de l’ascenseur et pénétrèrent dans un longcorridor. Andreï se souvenait parfaitement du chemin à suivre, ils prirent àgauche en direction des laboratoires. Trente mètres plus tard, était placé un écriteau: « laboratoire de microbiologie-Zone P4 ». Andreï le pointa du doigt sansprononcer mot. Ils suivirent cette direction, longeant les murs, s’abaissantlorsqu’ils comportaient des fenêtres afin de ne pas être vus des quelquesemployés encore présents à cette heure tardive. Deux minutes plus tard, ilsparvinrent enfin au « Saint Graal » : la porte menant au laboratoire tantconvoité. Maintenant se posait le véritable problème, la seule difficultéréellement technique : le scanner d’empreinte digitale. S’il était informé ducode permettant l’accès au laboratoire, il ne pouvait pas éviter la partieconcernant l’empreinte digitale. Du moins... pas seul. Andreï se posta du cotédroit de la porte du laboratoire et demanda à l’un de ses hommes de se placerde l’autre côté. Il suffisait à présent de faire preuve de patience... Ils attendirentplusieurs dizaines de minutes. Soudain, la porte s’ouvrit d’un coup.Saisissant l’occasion, Andreï s’abattit de tout son poids sur le chercheur.L’homme brun, maigre fut assommé sur le coup, brisant ainsi la fiole qu’iltransportait. Le vacarme déconcentra Andrei et ses hommes durant quelquessecondes. Un bruit sourd. La porte venait de se refermer. Ils avaient manquéleur opportunité. C’est alors que le géant eut une idée. Il se releva et entrale mot de passe à l’aide du digicode. Il se rua de nouveau sur le scientifiquequi gisait toujours à terre. Il ne disposait que de peux de temps. Le géantretroussa la manche de la blouse de l’homme inconscient et apposa son pouce surle scanner. Un flash survint puis la porte s’ouvrit. Victoire ! Ilss’engouffrèrent prudemment dans le laboratoire. Des voix ! Un hommes’approchait, sans doute alerté par le bris de verre. Ils s’accroupirent, secachèrent comme ils purent. L’homme jeta un rapide coup d’œil et, ne voyantrien d’anormal, fit demi-tour avant de reprendre ses activités dans lelaboratoire voisin. « On a eu chaud » se dit Andrei. Avançantlentement à quatre pattes, ils devaient localiser l’endroit où était entreposéle fruit de leurs recherches. Bien évidemment, ce détail n’était pas présentdans le message du chuchoteur. Sans doute l’ignorait-il lui-même. Ils devraientse débrouiller par eux-mêmes. Fort heureusement, Andreï était bien entouré, cestypes là avaient du flair. Ils savaient se dépêtrer de toute sorte desituations et repérer le détail quandil le fallait. Scrutant les alentours, détaillant chaque paillasse, chaquearmoire, il balayait le moindre recoin. En vain. Il avait cependant repéré deuxautres chercheurs. Un homme et une femme en train de discuter. Il jeta un coupd’œil à sa montre : trois heure du matin, ils ne devaient pas trainer. Ilfallait se débarrasser d’eux. Il regrettait de ne pas être armé, tout celaaurait été vite fait. Mais le boss avait été formel : pas de bavure et dela discrétion. Andreï donne le signal d’un signe de main, l’un de ses hommesrampe sous une paillasse, attrape l’homme par les chevilles et le fait basculerd’un coup. La scientifique hurle, horrifiée. Un deuxième homme se jette sur lachercheuse, place une main sur ses lèvres, l’empêchant de faire le moindrebruit. Ce dernier sort de sa poche un couteau de chasse et le place sous lagorge de la jeune
femme : « Maintenant boucle-la ! Si tu ferme ta gueule tupasseras peut-être la soirée ! », hurla-t-il, dans un anglais menaçant.
Andreïn’en revenait pas. Il n’avait pas respecté les consignes. Aucune arme n’avaitété admise. Quand ils ressortiraient, il aurait deux mots à lui dire. Pressantde plus belle le couteau sur la gorge frêle et délicate, l’homme regarda endirection du chercheur à
terre : « Toi là, bouge de là et montre nous laréserve. Fais pas le con, sinon elle y reste ! » Tremblantde peur, l’homme s’exécuta. Les Six hommes ainsi que la jeune femme, toujoursprisonnière, le suivirent jusqu’à un petit couloir au bout duquel se trouvaitune chambre froide. « C’est....C’est par là, bégaya le chercheur, incapable demasquer sa terreur.

Ouvre la!»
Le scientifique activa alorsun mécanisme en tournant ce qui pouvait s’apparenter à une vanne. La portes’ébranla. Ils découvrirent alors une quantité industrielle de tubes à essai,flasques et autre erlenmeyers. Andreï s’adressa à l’homme armé : « Emmène-les». Une fois les otages éloignés, il scruta l’ensemble des produits à sadisposition. Lequel était-ce ? Quelques vagues abréviations étaient griffonnéesau feutre noir, cependant elles étaient indéchiffrables. Son japonais n’étaitpas suffisamment bon. En regardant plus attentivement, il s’aperçût qu’unesérie de tubes était posée sur un présentoir, comme si l’on avait voulu lemettre en valeur. Pas de toute, Andreï avait mis le doigt dessus. Il pritquelques échantillons et demanda qu’on ramène les chercheurs. Les arrachant desbras de l’homme au couteau, il les poussa dans la chambre froide. Dans un élandéfensif, le chercheur pris une seringue sur les étagères et injecta soncontenu dans la gorge d’Andreï. Ce dernier hurla de douleur. « Sale chien ! ».Un monstrueux coup de poing s’abattit sur la figure du scientifique quis’écrasa contre le fond de la chambre froide sous la violence de l’impact. Lajeune scientifique pleurait toutes les larmes de son corps. Le colosseukrainien palpa sa gorge douloureuse, puis referma la chambre froide. Bloquantle mécanisme avec un balai, il laissa ainsi les deux chercheurs à leur tristesort.Le troisième chercheur fit alors irruption dans la pièce : « Maisqu’est-ce qui se passe ici ? » Sans répondre, l’homme au couteau luipoignarda violemment la poitrine. Le scientifique s’effondra, agonisant. Sansattendre, Andrei se pencha sur le mourant et l’acheva, faisant craquer sescervicales d’un geste technique maîtrisé. « Quel bordel » se ditAndrei. Il ne fallait pas s’éterniser. Ilsse précipitèrent vers la sortie en prenant garde de ne pas être vus.L’opération était un succès. Le boss serait ravi. Malgré la douleur qu’ilressentait, Andreï était satisfait. Une mission de plus. Cependant, il luirestait un dernier compte à régler. Une fois sortis, ils s’éloignèrent endirection de la rue où la voiture les attendait. Une fois dans cette ruellesombre, Andreï se jeta sur l’homme au couteau, lui arrachant son arme. Il luiassena un violent coup en pleine figure. Il sentit son nez craquer sous lecoup. Le sang dégoulinait le long de son visage. Les yeux pleins de haine,l’homme se releva et rua l’ukrainien de coups. Le visage parsemé de coupures etmaculé de sang, Andreï déglutit avant d’ajouter « On n’avait dit pasd’armes ! Tu as failli tout foutre en l’air. Je veux des hommes de confiance,je n’ai plus besoin de tes services. Dégage !

Enfoiré ! rétorqua le second »
Il s’enalla sans demander son reste. Les quatre hommes restés spectateurs seregardèrent pendant quelques secondes. Ne sachant que dire. « Bon, on bouge »,coupa finalement Andreï. Ils montèrent dans la voiture qui démarra dans uncrissement de pneus.

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