La saveur du sang

Si j'avais des ailes,

Je serais seule comme le sont les étoiles, à briller pour un regard incertain.

Pourtant, sans cet iris qui les toise, elles ne sont rien.

Alors, je n'existerais pas.

Je serais lointaine comme le sont les nuages, ne faisant que passer vers demain.

Pourtant, sans le vent qui les pousse, ils stagnent.

Alors, je serais petite.

Si petite que mes gestes seraient imperceptibles.

Non !

Si j'avais des ailes,

Elles seraient brisées en deux endroits distincts.

Et le précieux liquide vital, élixir du souffle,

Perdu à jamais dans le ventre de la Terre,

N'abreuverait aucune espèce d'arbre.

Il suffirait alors que le sel de mes yeux s'y mélange.

Car sans l'expression de la douleur,

Le sang n'a pas de saveur.

Oh, le sang a une saveur, si.

Sinon, c'est bien écrit. Et, j'aime assez la structure.

Salut Jedino et merci d'aimer.

Le sang n'a une saveur que dans l'expression de la douleur et de la souffrance, c'est ce que je raconte dans ce poème. Saigner sans blessure serait une vue de l'esprit, une chimère.

Tu écris aussi ?

Très belle sonorité dans la première strophe, avec les allitérations en "s" et "r" qui sont souvent désagréables mais que j'apprécie beaucoup ici

Ce qui m'a surpris, c'est de ne pas avoir été sensible aux deux strophes suivantes, ainsi la dernière m'a étonnée car étant relativement semblable à la première, elle a été pour moi la chute qui a refait basculer mon plaisir à te lire.

Donc une irrégularité qui a nécessairement accentué l'intérêt de ton poème, en ce qui me concerne!

Merci pour ce regard précis.