Certitudes

Ce dont je suis sûr, c'est que je ne suis sûr de rien. Et, ça n'a rien d'un jeu de mot.

De même.

Je me reconnais un peu dans la maxime socratique "tout ce que je sais c'est que je ne sais rien".

N'es-tu pas sûr de l'acte qu'effectue ta pensée en se réfléchissant sur elle-même et en te faisant Homme ?

Pas le moins du monde, non. Je ne me sens ni homme, ni Homme, et encore moins humain. Ma pensée ne peut être qu'une illusion. Oui oui, le fameux cogito, ergo sum. Mais non.

Je suis sûr d'aimer, c'est suffisant pour vivre.

Pas le moins du monde, non. Je ne me sens ni homme, ni Homme, et encore moins humain. Ma pensée ne peut être qu'une illusion. Oui oui, le fameux cogito, ergo sum. Mais non.

C'est bien là jouer sur le mot, ou sur les mots.

Néanmoins, si tu n'es pas conscient de ta pensée, tu ne peux être sapiens sapiens, et encore moins existant.

L'illusion qui un jour, à un instant donné (pas dans un lieu donné car supposons que tu dises juste et que nous ne sommes qu'illusion) donne cette image de la réalité et s'étant ainsi accomplie au moins une fois par succession de propositions intelligentes et auto-réflexives, existe.

Il est inconcevable qu'à partir de là, l'Homme ne puisse exister en tant qu'entité qui soit fruit ou créateur de cette illusion qu'est la pensée. Je ne parle pas de lui en tant que réceptacle de cette pensée, car nous supposons toujours que tu dises vrai.

Nous aboutissons ainsi à une semi-contradiction.

C'est bien là jouer sur le mot, ou sur les mots.

Néanmoins, si tu n'es pas conscient de ta pensée, tu ne peux être sapiens sapiens, et encore moins existant.

L'illusion qui un jour, à un instant donné (pas dans un lieu donné car supposons que tu dises juste et que nous ne sommes qu'illusion) donne cette image de la réalité et s'étant ainsi accomplie au moins une fois par succession de propositions intelligentes et auto-réflexives, existe.

Il est inconcevable qu'à partir de là, l'Homme ne puisse exister en tant qu'entité qui soit fruit ou créateur de cette illusion qu'est la pensée. Je ne parle pas de lui en tant que réceptacle de cette pensée, car nous supposons toujours que tu dises vrai.

Nous aboutissons ainsi à une semi-contradiction.

Semi-contradiction? Je suppose que l'esprit/conscience n'est qu'une illusion créée par notre cerveau, rien de plus ni de moins. Le fait de penser le contraire a tout son sens étant le but-même de cette illusion dont je parle, c'est-à-dire faciliter l'accession aux besoins du corps (qu'ils soient besoins ou désirs, d'ailleurs). En fait, ce que tu entends par "Homme", concept flou pour moi et mal choisi puisqu'en général, c'est un corps et un esprit, ne peut pas être à l'origine de l'esprit-même, l'étant déjà. Ou alors, je comprends mal la façon dont le vous définissez et je m'en excuse.

La pensée n'est pas illusion en soi. Nous pensons. Mais ce "nous" dont on parle, qui est-il? Le fruit d'une illusion du corps ou quelque chose qui nous dépasse? J'accepte la première. Seulement, le fait de provenir d'une illusion (ma conscience qui me dit que j'agis "librement") ne peut que mener à des illusions, aussi vraies sont-elles. Le rocher, une fois divisé, ne peut produire que des pierres de tailles plus petites. Je ne vois donc pas où est la semi-contradiction, et je ne vois pas où est l'intelligence que je suppose être un moyen d'échapper au déterminisme de nos besoins, besoins au sens large (on pourrait entendre par là les instincts, si l'on veut).

Ce dont je suis sûr, c'est que je ne suis sûr de rien. Et, ça n'a rien d'un jeu de mot.

J'ai songé a répondre de maniere similaire a la tienne, mais il y a tout de meme une question d'ordre sémantique qui me gene. On en revient en fait un peu a la question "Es-tu un menteur?", dans tout les cas de figure, ce que tu affirmes est impropre a la logique. Si tu n'es sur de rien, alors tu ne peux pas affirmer que tu es sur de rien, et si tu es sur de quelque chose, il est profondement stupide d'affirmer que tu n'es sur de rien. En fait, la seule chose que nous pouvons affirmer, c'est qu'il n'y a pas de certitudes absolus. Juste des certitudes relatives qui figurent dans le temps et dans l'espace, et qui sont cloisonnées par la finitude de l'etre humain. C'est la ou se trompe les cartésiens et aussi les existentialistes. Je suis sur que je pense et que je suis! Oui peut-etre, je n'en sais rien. Et si je te pose la question quand tu es dans la tombe, seras-tu sur de m'affirmer que tu as un jour existé et que tu existes toujours? Ou si je pose la question avant que tu n'en viennes a penser et a exister? Je pense qu'il serait quand meme temps de mettre un terme a l'hégémonie que represente la raison et la logique de nos jours, car l'histoire semble nous faire remarquer que le siecle des lumieres est anti-datés et qu'il est temps de se rendre compte des limites que s'impose a elle meme la raison.

moi je suis sûre que la nature humaine me surprendra toujours que ce soit en bien ou en mal

Avant, je n'étais sûre de rien, maintenant, j'en doute !

J'ai songé a répondre de maniere similaire a la tienne, mais il y a tout de meme une question d'ordre sémantique qui me gene. On en revient en fait un peu a la question "Es-tu un menteur?", dans tout les cas de figure, ce que tu affirmes est impropre a la logique. Si tu n'es sur de rien, alors tu ne peux pas affirmer que tu es sur de rien, et si tu es sur de quelque chose, il est profondement stupide d'affirmer que tu n'es sur de rien. En fait, la seule chose que nous pouvons affirmer, c'est qu'il n'y a pas de certitudes absolus. Juste des certitudes relatives qui figurent dans le temps et dans l'espace, et qui sont cloisonnées par la finitude de l'etre humain. C'est la ou se trompe les cartésiens et aussi les existentialistes. Je suis sur que je pense et que je suis! Oui peut-etre, je n'en sais rien. Et si je te pose la question quand tu es dans la tombe, seras-tu sur de m'affirmer que tu as un jour existé et que tu existes toujours? Ou si je pose la question avant que tu n'en viennes a penser et a exister? Je pense qu'il serait quand meme temps de mettre un terme a l'hégémonie que represente la raison et la logique de nos jours, car l'histoire semble nous faire remarquer que le siecle des lumieres est anti-datés et qu'il est temps de se rendre compte des limites que s'impose a elle meme la raison.

T'as même pas analysé la seconde phrase qui est tout de même importante, selon qu'on la prenne à la lettre ou comme de l'ironie.

Mais, cela dit, tu sais très bien que je suis d'accord avec ça.

Cela dit aussi, tu n'as pas soulevé (ou alors j'ai mal saisi) le paradoxe : comment pourrais-je être sûr de n'être sûr de rien? Ca n'a pas de sens. C'est là une démonstration très cartésienne, au contraire, de mon incertitude.

Avant, je n'étais sûre de rien, maintenant, j'en doute !