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Éducation : "J'ai l'impression de vivre en territoire occupé"


eklipse

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
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Le manque de remplaçants en Seine-Saint-Denis vire au drame. Des parents ont investi le bureau d'une directrice d'école de Bobigny. Voici son témoignage.

C'est un coup de téléphone arrivé un peu avant 18 heures à la rédaction du Point. Au bout du fil, d'une voix calme, une femme explique qu'elle occupe le bureau de la directrice de l'école Marie-Curie à Bobigny. Elle s'appelle Nathalie Le Balc'h et elle est déléguée des parents d'élèves de l'école où ses deux filles de 9 et 10 ans sont scolarisées. À Marie-Curie, la maîtresse d'un CM1-CM2 enceinte a été absente cinq semaines en raison de complications. Elle n'a pas été remplacée. Cinq semaines sans école pour les élèves. Puis elle est revenue. Depuis lundi, elle est de nouveau absente, jusqu'à son accouchement... en août.

Dans cette école de 13 classes, la directrice bénéficie d'une totale décharge de cours. Mais elle aussi va devoir s'absenter.

Elle est atteinte d'un cancer et doit être opérée. Alors Nathalie Le Balc'h, de sa voix douce, nous explique qu'elle a l'intention de monter sur le toit de l'école, seule ou avec tous ceux qui voudront bien l'accompagner, et de n'en descendre que lorsqu'elle aura obtenu l'assurance qu'une solution sera trouvée.

5 classes sans maître jusqu'à la fin de l'année

La directrice de Marie-Curie s'appelle Véronique Decker. Nous lui avons parlé au téléphone. Voici son témoignage.

"Les parents d'élèves occupent mon bureau. Je ne peux plus y accéder. Mais ce n'est pas cela qui me gêne, ce sont les deux classes que j'ai sur les bras. Il y a encore deux semaines, je n'étais pas trop inquiète. Je comptais prendre le CM1-CM2. Et puis j'ai appris que j'étais malade. Ce n'est pas un rhume des foins. Voilà 30 ans que je travaille, et je n'ai pas pris trois mois de congé maladie en toutes ces années, mais là, je ne sais pas combien de temps cela peut durer. Cette école compte 13 classes, qui toutes se situent à l'étage. Il faut quelqu'un au rez-de-chaussée pour accueillir les parents et répondre à leur demandes administratives, trouver un traducteur pour les non-francophones, signer des certificats de scolarité... Cette école ne peut pas se passer de directrice.<br style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; padding-top: 0px; padding-right: 0px; padding-bottom: 0px; padding-left: 0px; font-size: 14px; vertical-align: top; ">

Il n'y a plus de remplaçants. En ce moment, sur Bobigny, cinq classes sont sans maître jusqu'à la fin de l'année. Marie-Curie arrive en 6e position sur la liste. D'autres attendent depuis plus d'un mois. Au début de l'année, tous les remplaçants titulaires de la zone ont été affectés dans une classe. Les vacataires ont été épuisés à leur tour. On prend un remplaçant dans une classe pour le mettre ailleurs, alors que le titulaire n'est pas revenu. C'est fini. Le système est à bout. On ne peut pas former un enseignant en une nuit...

Si l'on ne trouve pas de solution, il y aura le feu. Les parents sont prêts à aller sur le toit de l'école, l'émotion est très forte ici. Vous savez, j'ai l'impression de vivre dans un territoire occupé, de payer des impôts à une puissance hostile. Je paye mes impôts, et il n'y a pas de police, pas de justice, il n'y a plus d'école, pas d'assistantes sociales, d'hôpitaux, de logements sociaux. Quand j'appelle le 115, on me répond : Madame, nous sommes complets. Cette femme dont vous nous parlez couchera dehors avec son enfant. Ça suffit, ça ne peut plus durer."

http://www.lepoint.f...-1646327_23.php

Restitution des 66 000 postes d’enseignants: un message politique qui passe bien

Vendredi 9 septembre, dans l'Aisne. François Hollande, le candidat en pôle position pour la primaire socialiste du 13 octobre, annonce que s’il est élu à la magistrature suprême il restituera tous les postes d’enseignants coupés par la droite depuis 2007

Ben alors , elles sont passées où les promesses de Hollande ?

Le-pre-recrutement-comme-solution-a-la-penurie-d-enseignants_article_main.jpg

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)
"Il y a des départements où il n'y a plus de professeurs des écoles devant les CP". Durant l'ère Sarkozy près de 80 000 postes ont été supprimés dans l'éducation. Afin que ces coupes soient le moins visibles possible pour les parents d'élèves, les pools de remplaçants ont été sacrifiés. A la rentrée 2012, quelques postes ont été remis en urgence dans les départements déficitaires mais cela ne suffit pas.

La Seine-Saint-Denis souffre énormément de ce manque de remplaçants et dans les zones les plus défavorisées les enfants n'ont pas d'enseignants parfois pendant plusieurs semaines y compris dans les classes où se jouent les apprentissages fondamentaux. Trouver une solution viable et pérenne sera un des grands défis du ministre. Sur le terrain les parents commencent à perdre patience.

"Nicolas Sarkozy est l'homme qui a enlevé 40 jours d'école aux écoliers français".

L'organisation actuelle de quatre jours hebdomadaires d'école en primaire remonte à 2008. A cette rentrée là, une demi-journée de classe a purement et simplement disparu. A l'époque, les enseignants et leurs syndicats ne demandaient pas ce changement qui avait été fait pour libérer le samedi au familles. En fin de quinquennat Sarkozy, un Observatoire des rythmes scolaires a rendu deux rapports successifs qui soulignaient un consensus pour revenir à quatre jours et demi de classe. Mais il était politiquement difficile à un gouvernement de défaire ce qu'il avait mis en place quelques années auparavant.

L'écolier français a seulement 144 jours de classe par an alors que la moyenne européenne est à 180 jours. Faut-il faire le lien entre les mauvais résultats des élèves français aux évaluations internationales et cette organisation très déséquilibrée ? Entre le fait qu'un enfant ne peut pas être attentif plus de 4 h 30 par jour, alors qu'il a 6 heures de classe aujourd'hui ? Aucune étude scientifique ne le montre clairement. Le bon sens laisse pourtant penser qu'il y a peut-être un lien... Vincent Peillon a rappelé sur Europe 1 qu'il souhaitait aussi allonger l'année à 38 semaines de classe – au lieu des 36 actuelles - et alléger les journées des collégiens et des lycéens. Sans donner de dates !

"Nicolas Sarkozy a créé une dette éducative pour la France que nous allons mettre du temps à effacer".

Cette "dette" s'appelle coupe de postes. Près de 80 000 postes ont disparu dans les écoles, les collèges et les lycées sous le quinquennat Sarkozy. Français Hollande s'est engagé durant sa campagne à rétablir 60 000 postes. Vincent Peillon les a inscrits dans sa loi d'orientation qui sera discutée à l'Assemblée à partir de mars.

Les spécialistes du sujet s'accordent à dire qu'il fallait des postes, mais qu'on ne change pas l'école en remettant seulement de moyens. L'efficacité de la mesure dépendra de ce qui en est réellement fait.

"Si on ne trouve plus d'enseignants en France, c'est que le métier est difficile".

La crise des rythmes a mis l'accent sur le malaise des enseignants du premier degré. Moins médiatisé que celui des professeurs des collèges, il est pourtant profond.

Vincent Peillon a ouvert 43 000 postes aux deux sessions de concours qui se déroulent cette année. De quoi donner le vertige quand on sait que les années précédentes tous les postes n'étaient pas pourvus, alors qu'il n'y avait qu'un concours et qu'on ne remplaçait que la moitié des départs en retraite. Le ministre est plutôt coutumier de la méthode Coué sur ce sujet, disant qu'il n'y a pas de "crise des vocations mais une crise des recrutements".

Prendrait-il la mesure du défi 2013, alors même que les résultats récents à l'admissibilité à la première session des concours 2013 ne permettra pas de remplir tous les postes dans toutes les disciplines ?

"Nous nous répartissons entre nous".

Depuis quelques semaines, l'idée court que le ministre va octroyer une prime de 400 euros aux professeurs des écoles. Pas besoin d'arbitrages avec Matignon. Cet argent existe bel et bien et est déjà budgété.

Chaque année au budget de l'éducation, figure une ligne intitulée "mesures catégorielles". Une partie de cette somme, additionnée de quelques primes de l'ère Sarkozy qui n'étaient distribuées qu'aux instituteurs de CE1 et de CM2, pourrait permettre à chaque professeur des écoles de recevoir 400 euros de plus par an.

La communication du ministre a été assez mauvaise pour que cette prime soit perçue, le jour où il l'annoncera, que comme un pis aller par rapport aux 1 000 euros que reçoit chaque enseignant dès le collège pour le suivi et l'orientation des élèves.

Vincent Peillon ouvre lundi des discussions avec les syndicats sur l'évolution du métier et préférerait que cette annonce soit perçue comme une nouvelle façon de penser le métier et non en lien avec l'effort demandé pour appliquer les nouveaux rythmes scolaires.

http://www.lemonde.fr/education/article/2013/02/10/peillon-on-ne-trouve-plus-d-enseignants-en-france-car-le-metier-est-difficile_1829758_1473685.html

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Invité Long Nao
Invités, Posté(e)
Invité Long Nao
Invité Long Nao Invités 0 message
Posté(e)

Si on veut des jeunes motivés pour le métier, il faut rabaisser les exigences d'accès au concours : Bac +5 pour devenir instit', c'est trop, ça demande trop de sacrifice pour ce qu'est devenu le métier.

Mais il ne fait aucun doute qu'au lieu de ça, le gouvernement préfèrera embaucher des contractuels, payés au lance-pierre et sans forcément la formation adéquat pour faire face aux loupiots et (surtout) leurs parents :mef:

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Invité Long Nao
Invités, Posté(e)
Invité Long Nao
Invité Long Nao Invités 0 message
Posté(e)

"Nicolas Sarkozy a créé une dette éducative pour la France que nous allons mettre du temps à effacer".

C'était tellement évident que le désastre a été annoncé dès les premières suppressions de poste. Ceux qui gueulent sur les fonctionnaires en seront eux-mêmes pour leurs frais, quand ils verront ce à quoi conduit cette politique de réduction des effectifs de ces "vacanciers" que seraient les profs. C'est beau l'ironie.

Bettencourt, Karachi etc. limite je m'en fous. Ça, en revanche, ça fait mal à la nation tout entière, au pays présent et futur, et c'est pour ça que Sarkozy devrait être poursuivi en priorité, pour démantèlement de ce qui assure l'avenir de nôtre nation !

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Membre, Greuh, 44ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
44ans‚ Greuh,
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Merci aux ultra libéralistes, on a totalement détruit l'éducation nationale, la situation des enseignants devient le témoin de la totale inégalité qui s'installe dans ce pays.

Les écoles des quartiers riches n'auront jamais de problèmes d'effectifs, ce seront toujours les quartiers moins nantis, ouvriers, petits employés, chômeurs qui devront supporter ça.

On retourne socialement au 19eme siècle peu a peu

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Membre, Allez à Jactaès ou vers Saint Gétorix,c'est beau!, 80ans Posté(e)
puceau Membre 6 857 messages
80ans‚ Allez à Jactaès ou vers Saint Gétorix,c'est beau!,
Posté(e)

Si on veut des jeunes motivés pour le métier, il faut rabaisser les exigences d'accès au concours : Bac +5 pour devenir instit', c'est trop, ça demande trop de sacrifice pour ce qu'est devenu le métier.

Bac+5 pour devenir instit , ce n'est pas trop . Quand on pense que ces futurs instits eux-mêmes arrivent au bac en sachant à peine lire et écrire ... Il faut bien 5 ans pour apprendre à apprendre .

J'exagère à peine .

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Invité Long Nao
Invités, Posté(e)
Invité Long Nao
Invité Long Nao Invités 0 message
Posté(e)

Sauf que ces cinq années ne sont pas toutes consacrées à "apprendre à apprendre". Dans une majorité des cas, ceux qui veulent devenir instituteur/trice suivent d'abord une licence dans la discipline de leur choix (chimie, science, histoire, lettres, anglais etc.).

Ce n'est qu'à partir de la L3 qu'une option enseignement des écoles est proposée ! Et encore, hyper superficielle, pour ne pas faire d'ombre, bien entendu, à la discipline principale.

Il faudrait revaloriser une formation spécifique telle qu'elle pouvait se faire dans les Ecoles Normales. Au siècle dernier, il fallait tantôt trois ans, tantôt deux pour devenir instit. Et c'était une formation sur le métier, pas un espèce d'exclusivité disciplinaire qui interdit l'accès aux autres disciplines avant un temps considérable.

Les écoles des quartiers riches n'auront jamais de problèmes d'effectifs, ce seront toujours les quartiers moins nantis, ouvriers, petits employés, chômeurs qui devront supporter ça.

Ce sera ça, la privatisation de l'enseignement, les tenants de ce système ne leurreront personne :sleep:

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Membre, Greuh, 44ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
44ans‚ Greuh,
Posté(e)

En tout cas, cette tendance au sabordage de l'éducation publique s'observe un peu partout dans le monde, ça tend a confirmer ce que je soupçonne depuis un certain temps

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 68ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
68ans‚ Dégonfleur de baudruches,
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Des peuples peu éduqués sont plus malléables.

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Membre, Greuh, 44ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
44ans‚ Greuh,
Posté(e)

un tel rapprochement est un peu osé mais pas dénué de sens

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Membre, Maman brioche, 36ans Posté(e)
Melie- Membre 4 255 messages
36ans‚ Maman brioche,
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Je ne comprends pas pourquoi l'école privée et publique ne fonctionnent pas pareil..

Quand il y a un absent dans le privé il est remplacé au bout de 4 jours maximum.

Les remplaçants (dont je fais partie) sont des personnes qui ont suivi le parcours de formation (licence ou maintenant master) à qui il manque juste le concours. Certes c'est une situation qui comporte pleins de problèmes surtout pour les remplaçants.. mais ça permet aux classes de ne pas rester sans enseignant le temps que le titulaire revienne.

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Invité Long Nao
Invités, Posté(e)
Invité Long Nao
Invité Long Nao Invités 0 message
Posté(e)

Quand il y a un absent dans le privé il est remplacé au bout de 4 jours maximum.

... et payé au lance-pierre...

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Membre, Maman brioche, 36ans Posté(e)
Melie- Membre 4 255 messages
36ans‚ Maman brioche,
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oui ça je te l'accorde :mouai: mais sans parler des conditions (qui pourraient être améliorées) c'est une solution toujours mieux que de rester sans enseignant.

Quand un collègue est absent, s'organiser pour le remplacer 4 jours c'est déjà galère mais alors 5 semaines , j'imagine pas le bazar.. même pour les autres classes qui en pâtissent.

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