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ptitepao

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Réveil

Le petit jour poreux

qui efflue

réhabite

nos vitreuses pensées

On s'entoge encore une fois

du faux habit de soi-même.

On replâtre le masque d'hier

à ce visage trop frileux

de sa nudité.

On reprend sa vie - pliée

sur un fauteuil au pied du lit -

comme un vêtement qu'on soigne.

On inventorie la risqueuse

monnaie des paroles qu'il faudra dire,

la trouble marchandise des gestes

qu'il faudra faire

Pour demeurer la dupe

de son signalement.

Et chacun trouve naturel

de n'être pas devenu un autre.

Norge, Plusieurs malentendus

9t39.jpg

Modifié par Lucy Van Pelt
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Membre, ♪ ♫ ♪ ♫, Posté(e)
Herman1 Membre 11 488 messages
♪ ♫ ♪ ♫,
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Je ne savais pas ou le mettre...et va savoir pourquoi....je trouve qu'il a sa place ici :)

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Posté(e)

Emportez-moi dans une caravelle,

Dans une vieille et douce caravelle,

Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,

Et perdez-moi, au loin, au loin.

Dans l'attelage d'un autre âge.

Dans le velours trompeur de la neige.

Dans l'haleine de quelques chiens réunis.

Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.

Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,

Dans les poitrines qui se soulèvent et respirent,

Sur les tapis des paumes et leur sourire,

Dans les corridors des os longs et des articulations.

Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.

Henri Michaux

photographer-of-the-week-francesca-woodman-i--L-39nmsF.jpeg

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Posté(e)

Réveil

Bouche grave des lions

Sourire sinueux des jeunes crocodiles

Au fil d'eau du

fleuve charriant des millions

Iles d'épices

Qu'il est beau le fils

de la reine veuve

et du matelot

Le joli matelot délaisse une sirène

Sa plainte de veuve

au sud de l'îlot

C'est la diane dans la cour de la caserne

Rêve trop court

Aube lanternes mal éteintes

Nous nous réveillons

Fanfare en haillons!

Cocteau

5690738.jpg

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« Devant une neige un Être de Beauté de haute taille.

Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter,

s’élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré ;

des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes.

Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent,

et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier.

Et les frissons s’élèvent et grondent,

et la saveur forcenée de ces effets se chargeant

avec les sifflements mortels et les rauques musique que le monde,

loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, – elle recule, elle se dresse.

Oh ! nos os sont revêtus d’un nouveau corps amoureux. » Arthur Rimbaud

vitre-prague2---Copie.jpg

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Posté(e)

Pasolini_explore_original.jpg

Je suis une force du Passé.

À la tradition seule va mon amour.

Je viens des ruines, des églises,

des retables, des bourgs

abandonnés sur les Apennins ou les Préalpes,

là où ont vécu mes frères.

J’erre sur la Tuscolane comme un fou,

sur l’Appienne comme un chien sans maître.

Ou je regarde les crépuscules, les matins

sur Rome, la Ciociaria, l’univers,

tels les premiers actes de l’Après-Histoire

auxquels j’assiste, par privilège d’état-civil,

du bord extrême d’un âge

enseveli. Monstrueux est l’homme né

des entrailles d’une femme morte.

Et moi, fœtus adulte, plus moderne

que tous les modernes, je rôde

en quête de frères qui ne sont plus.

Pier Paolo Pasolini

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 53ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
53ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
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"Si j'avais un monde de mes propres, tout serait nonsence. Rien ne serait plus ce qu'elle est, parce que tout serait ce qu'elle n'est pas. Et, au contraire, ce qu'il est, il ne serait pas. Et qu'est-ce qu'il ne serait pas, il le ferait."

365_zps1c9d4824.jpg

Extrait d'Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll

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  • 2 semaines après...
Invité
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Elephant.

There’s an elephant

in the room.

He’s wearing your

favourite T-shirt,

cooked us a delightful

lasagna for dinner

and left a note

on the fridge that says,

“You should break up.”

I wonder what he wants?

-Pamela August Russell

tumblr_mihco1AGgq1r816kao7_r1_500.jpg

Modifié par Lucy Van Pelt
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  • 2 semaines après...
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tumblr_mamifhyIAD1rpazueo1_500.jpg

ne t'approche pas de moi, je n'ai pas le corps à ça..

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Ryota+Nakajima+as+Mannojo.jpg

Alors c'est toi

l'inventeur du Je

de ce combat de loups

canines, babines, salive, face-à-face,yeux jaunes

, demi-visage derrière le masque noir.

Ryota Nakajima as Mannojo, Hiroshi Watanabe 2005

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1evl.jpg

"À compter d'aujourd'hui-

essayer le monde -

soleils fantômes

fêtes masquées

échecs déguisés

la part non-écrite

l'horreur parfaite."

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  • 1 mois après...
Membre, Too old to die young, 51ans Posté(e)
Rob Gordon Membre 4 731 messages
51ans‚ Too old to die young,
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FAX POEM, THE LAST TEXT OF CHARLES BUKOWSKI

Par Charles chinasky (anotherwhisky)

bukowski-2003-01-g.jpg

Dévoilé par Poetry Foundation, le texte date de Février 1994, et fut envoyé par fax à son éditeur. 18 jours après son envoi, l’auteur décédait d’une leucémie. Nous nous devions de le publier.

voici le texte

#1

oh, forgive me For Whom the Bell Tolls,

oh, forgive me Man who walked on water,

oh, forgive me little old woman who lived in a shoe,

oh, forgive me the mountain that roared at midnight,

oh, forgive me the dumb sounds of night and day and death,

oh, forgive me the death of the last beautiful panther,

oh, forgive me all the sunken ships and defeated armies,

this is my first FAX POEM.

It’s too late:

I have been

smitten.

BukowskiLast2.png

Modifié par Rob Gordon
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  • 1 mois après...
Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Above-the-World-from-Birds-Perspective8-640x415.png

De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ?

De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,

Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?

De quel droit volez-vous la vie à ces vivants ?

Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître

L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?

Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?

Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là

Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle ?

Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,

Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux

Et si la servitude inutile des bêtes

Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes ?

Qui sait si le carcan ne sort pas des licous ?

Oh! de nos actions qui sait les contre-coups,

Et quels noirs croisements ont au fond du mystère

Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre ?

Quand vous cadenassez sous un réseau de fer

Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,

Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,

Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,

Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux

Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux ?

Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde !

Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde

Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants ?

À tous ces enfermés donnez la clef des champs !

Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles ;

Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.

La balance invisible a deux plateaux obscurs.

Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs !

Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles ;

La volière sinistre est mère des bastilles.

Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux !

Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux

Le destin juste et dur la reprend à des hommes.

Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.

Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant

Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?

Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.

Toute l'immensité sur ce pauvre oiseau sombre

Se penche, et te dévoue à l'expiation.

Je t'admire, oppresseur, criant: oppression

Le sort te tient pendant que ta démence brave

Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave

Et la cage qui pend au seuil de ta maison

Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.

Howard Lau / Hugo

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Il sera passé à côté d'elle, juste à côté d'elle sans la voir parce qu'elle était de ces âmes qui ne font aucun signe, mais qu'il faut patiemment interroger, sur lesquelles il faut savoir poser le regard. un peintre en aurait fait autrefois le sujet d'un tableau de genre. Elle aurait été lingère, porteuse d'eau ou dentellière.

tumblr_mksqejRewV1r7fsa9o1_500.jpg

.....

Mais en se saisissant de ce personnage, qu'il comparait à un pollen au hasard du vent, minusculement tragique, l'écrivain n'a su faire que l'abîmer. Il n'y a peut-être pas d'écriture assez fine et déliée pour un être si fragile. C'est dans la transparence même de son ouvrage qu'il fallait faire apparaître la "Dentellière"; dans les jours entre les fils : elle aurait déposé de son âme, quelque chose d'infiniment simple, au bout de ses doigts; moins qu'une rosée, une pure transparence.

Pascal Lainé - La Dentellière

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour Pao et autres Phare Ouestien.

Pourquoi n'essaies-tu pas d'écrire?”. Cette phrase n'avait cessé de me hanter tout le jour, revenant d'elle-même avec insistance

Ecrire (…) doit être un acte dépouillé de toute volonté. Le mot, semblable au courant des grands fonds, doit remonté à la surface, de sa propre impulsion. L'enfant n'a pas besoin d'écrire : il est innocent. Si l'homme écrit, c'est pour vomir le poison qu'il a accumulé en lui du fait de l'erreur foncière qu'il commet dans sa manière de vivre. Il cherche à reconquérir son innocence. Ses écrits n'ont d'autre effet que d'inoculer au monde le virus de ses désillusions. Je ne pense pas qu'il se trouverait un homme au monde pour noircir une feuille de papier, si nous avions le courage de vivre ce en quoi nous avons foi. L'inspiration est déviée dans son cours au sortir de la source. Si c'est un monde de vérité, de beauté et de magie que nous entendons créer, à quoi bon dresser des millions de mots entre nous-même et la réalité de ce monde ? Pourquoi remettre à plus tard l’acte – si ce n’est que, comme le reste de l’humanité, nous n’avons, au fond, d’autre ambition que la puissance, la gloire et le succès ? Les livres sont des actes morts, disait Balzac ; ce qui n’empêche qu’ayant perçu cette vérité, il livra délibérément l’ange au démon qui le possédait.

Henry Miller, Sexus

lune9.jpg

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  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
janacek Membre 463 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

12 597 "petites" aquarelles peintes à la main, pour 35 minutes d'un film "culte" :

ici (dispo en HD 1080) :

ou sur le site officiel (connexion et navigation pas très facile, mais d'autres choses aussi à voir)

http://www.andersramsell.com/#!//

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  • 4 semaines après...
Membre, Posté(e)
janacek Membre 463 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Papa, à quoi rêvent les nuages .... ?

872320nuages4.png

210552nuages5.png

500560nuages.jpg

218826nuages6.jpg

Ils ne sont incommodés par le vide ou le silence et n'éprouvent pas, comme nous, l'instinct compulsif de remplir ce vide, ce silence ... Les anges dit-on peuvent passer et repasser sans qu'ils s'en soucies ...

416974father.jpg

et bonsoir.

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Invité Capitan
Invités, Posté(e)
Invité Capitan
Invité Capitan Invités 0 message
Posté(e)

Lucy,

There should be no words left;

One's surface and depth

Are a man's secret

Concealed beneath his thoughts

Deep Inside his chest.

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  • 3 semaines après...
Membre, Posté(e)
janacek Membre 463 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

4689622femmesauxbar.jpg

" Les deux femmes sont assises au comptoir d'un petit bar. Pas d'autres clients. Un vieux vinyle de Ben Webster tourne "My Ideal". Un enregistrement des années 50. Sur une étagère, pas de CD, mais une cinquantaine de vieux 33 tours. Kaoru boit une pression dans une verre à bière, haut et étroit. Devant Mari, un Perrier citron vert. Le barman, la quarantaine, pile de la glace en silence.

Kaoru prend une Camel et l'allume avec le briquet de Mari. Sa manière de fumer est beaucoup plus assurée.

" T"as un petit ami ? "

Mari fait non, d'un bref mouvement de tête.

" Pour le moment, les garçon ne m'intéressent pas spécialement .

- Tu préfères les fille ?

- C'est pas ça. Je sais pas trop. "

Kaoru écoute la musique en fumant sa cigarette. Quand elle se détend, l'usure marque son visage.

" Je veux vous poser une question depuis tout à l'heure. Pourquoi l'hôtel s'appelle Alphaville ?

- Alors ça... Je pense que c'est le patron qui a choisi. Tu sais, les noms des love-hôtels, c'est du n'importe quoi. Au final, c'est un lieu de rencontres pour hommes et femmes. Donc, il faut juste qu'il y ait un lit et une salle de bains. Et le nom, tout lemonde s'en fiche. Quelqu'un en a eu l'idée, et ça suffit. Pourquoi tu demandes ça ?

- Parce que, Alphaville, c'est un de mes film préférés. De Jean-Luc Godard.

- Jamais entendu parler.

- C'est un vieux film français des années 60.

- Ah, peut-être que ça vient de là... Je demanderai au patron la prochaine fois. Et ça veut dire quoi, Alphaville ?

- C'est le nom d'une citè imaginaire du futur, répond Mari. Une ville, quelque part dans notre galaxie.

- Alors, c'est un film de science-fiction ? Comme Star Wars ?

- Non, pas vraiment. Il n'y a pas d'action, ni d'effets spéciaux. Je ne vois pas comment l'expliquer. C'est un film abstrait. Ou conceptuel. En noir et blanc. Sans dialogues. On ne peut pas le voir que dans les cinémas d'art et d'essai.

- Conceptuel... Tu veux dire quoi ?

- Par exemple, dans Alphaville, les gens qui ont pleuré se font arrêter et exécuter sur la place publique.

- Pourquoi ?

- Parce que, dans cette cité, les habitants n'ont pas le droit de ressentir les choses en profondeur. Donc, il n'y a pas non plus de sentiments. Il n'y a ni irony ni contradiction. Tout se traite au moyen de formules mathématiques De manière centralisée. "

Kaoru fronce les sourcils.

" Irony ?"

" C'est quand les gens s'observent eux-mêmes. Eux, ou ceux de leur groupe. Objectivement. Et qu'ils découvrent quelque chose de drôle. "

L'explication de Mari laisse Kaoru pensive.

" Euh... j'ai pas bien compris, là... Mais dans Alphaville, il y a du sexe ?

- Il y a du sexe.

- Mais du sexe qui n'a pas besoin ni d' irony ni de sentiment.

- C'est ça."

Kaoru, amusée, se met a rire.

" A y réfléchir, fait-elle, c'est bien trouvé, comme nom de love-Hôtel. "

Entre un homme d'âge moyen, plutôt petit, à la tenue soignée. Il s'assoit à l’extrémité du comptoir, commande un cocktail et parle avec le barman à mi-voix. Sans doute un habitué. Sa place. Sa boisson. Un de ceux dont on ne sait rien, qui peuplent la ville, la nuit.

779778hommeseulaubar.jpg

Le disque se termine. L'aiguille relève et le bras retourne sur son support. Le barman va jusqu'à la platine. D'un geste tranquille, il prend le vinyle et le glisse dans sa pochette. Puis en sort un autre, vérifie la surface sous une lampe et le pose sur la platine. Il appuie sur le bouton, l'aiguille desend dans son sillon. Un scratch à peine perceptible. Débute alors "Sophisticated Lady" de Duke Ellington. Avec un solo nonchalant de Harry Carney à la clarinette basse. La façon de se mouvoir de barman est apaisante ; elle fait que le temps de ce bar s'écoule à un rythme qui lui est propre. Mari lui demande :

" Vous ne mettez jamais de CD ,

- Je n'aime pas les CD, répond-il.

- Pourquoi ?

- Ils brillent trop.

- Tu te prends pour un corbeau ou quoi ? intervient Kaoru.

- Les vinyles c'est embêtant, pour ls changer chaque fois ", reprend Mari.

Le barman rit. "Regarde... On est en pleine nuit. Il n'y a pas de train jusqu'au petit matin. Rien ne nous presse non ?

- Ce type, fait Kaoru, il est un peu tordu sur à peu prés tout.

- La nuit, répond le barman, la nuit possède une horloge différente." Il craque une allumette en papier. Allume une cigarette. "Inutile e lui résister. "

- Si tu veux, fait le barman, reviens me voir. A part le dimanche, j'ouvre tous les soirs à partir de sept heure."

- D'accord ", répond Mari. Elle prend une pochette d'allumettes marquée à l'adresse du bar, la glisse dans son blouson. Descend de son tabouret.

L'aiguille de la platine poursuit sa ronde dans son sillon. Nonchalante, la musique d'Ellington. Sensuelle. Une musique faite pour la pleine nuit.

Pablo Picasso, Edward Hopper, Duke Ellington , Ben Webster ..... "Le passage de la nuit" .... H.Murakami

Bonsoir.

Modifié par janacek
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