Budget européen: trahison, vaudeville et marchandage au sommet

Budget européen: trahison, vaudeville et marchandage au sommet

La négociation sur le budget européen devrait finir par déboucher sur un accord que chacun s'appliquera à revendiquer comme une victoire. Pas sûr pourtant que ces discussions laissent un très bon souvenir, surtout du côté français. Récit.

C'est la contrepartie des négociations européennes dites "cruciales": elles ne peuvent être que marathon. Celle qui se tient depuis jeudi sur le budget européen n'échappe pas à la règle. Et ce d'autant plus qu'un précédent sommet, fin novembre, a échoué à résoudre le problème. Des dizaines de rencontres bilatérales et quelques fâcheries, de longues suspensions de séance et de courtes siestes: les dirigeants européens ont âprement défendu leurs intérêts au cours d'une interminable nuit de négociation sur le budget de l'UE, dont ils sont sortis épuisés... sans en avoir terminé. Même si un accord semble se dessiner, plutôt au détriment du camp mené par la France.

Hollande trahi par Merkel?

Redoutable négociateur, le Premier ministre britannique David Cameron a ouvert les hostilités en cherchant d'emblée à dicter les règles du jeu. "Il a annoncé combien il était disposé à payer et a voulu imposer l'élaboration du budget sur cette base", a expliqué un participant. Il a été aidé dans cette tentative par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et par la chancelière allemande Angela Merkel, a-t-il déploré.

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L'intégration politique européenne avance encore à grand pas, super. Je me pose une question, après tout ça, est ce qu'il y aura encore des hommes politique avec si peu d'honneur qu'ils oseront encore nous la vendre comme objectif crédible ?

Ah bon ! Je croyais que le "moi président" allait mettre au pas la finance et l'europe ! Pas surprenant, car il a bien enfumé pour être élu...En attendant, il faut savoir qu'avant l'entrée des pays de l'Est, c'était la France qui bénéficiait le plus des subsides de l'Europe au regard de ses cotisations. ( et les Français ont voté contre la constitution Européenne ), et qu'elle est toujours bénéficiaire pour la PAC...Pourtant là aussi, les paysans râlent après l'Europe...A force de tirer sur la corde...Une alliance Anglo-Allemande se profile...

Budget : "l'Europe des radins" l'emporte sur François Hollande.

La France a perdu et la Grande-Bretagne conservé son chèque. Voici le premier bilan du dernier sommet européen. Un compromis au rabais et sans ambition.

David Cameron et François Hollande le 6 septembre 2012 à Londres.© Ben Stansall / AFP

And the winner is... David Cameron ! Le Premier ministre rentre à Londres en ayant conservé le montant de son chèque. Et tant pis pour François Hollande qui voulait que le Royaume-Uni participe aussi au financement des rabais offerts à plusieurs pays. Cameron a été inflexible. "C'est un très bon négociateur", reconnaît-on côté français. Le dirigeant britannique réclamait aussi un budget en baisse : c'est fait, et c'est une première. Le montant total des crédits d'engagement est de 960 milliards d'euros pour la période de 2014 à 2020. C'est 13 milliards de moins que le chiffre sur lequel les dirigeants s'étaient séparés, après l'échec du premier sommet sur le budget en novembre.

Enfin, David Cameron voulait accrocher le scalp des eurocrates à sa ceinture. Il avait fait un symbole de ce combat contre ces "privilégiés", dont "3 000 au moins gagnent plus que le Premier ministre", s'insurgeait récemment la presse populaire outre-Manche : leur budget de fonctionnement sera amputé de 1,5 milliard d'euros au moins.

La Pac en baisse de 15 %

En revanche, François Hollande doit encaisser des échecs. Le président avait durci son langage en arrivant à Bruxelles. "Je viens pour chercher un accord. Si certains ne sont pas raisonnables, je ferai en sorte de les raisonner. Mais jusqu'à un certain point. Si l'Europe devait, pour chercher un compromis à toute force, abandonner ses politiques communes, oublier l'agriculture et ignorer la croissance, je ne serais pas d'accord." Or, les versements au titre de la politique agricole commune baissent nominalement d'environ 15 %. Paris affirme toutefois que la perte sera compensée par d'autres revenus, comme un "cadeau" d'un milliard d'euros glissé dans la rubrique consacrée au développement rural.

Jeudi soir, le ministre des Affaires européennes Bernard Cazeneuve confiait au Point.fr vouloir "se battre pour l'aide alimentaire aux plus démunis". Mais dans le projet de budget, celle-ci est amputée d'un tiers de ses ressources : 2,5 milliards d'euros, au lieu de 3,5 milliards. Les Restos du coeur et autres associations qui étaient montés au créneau apprécieront !

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