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Modérateur, Nikita, 154ans Posté(e)
_Dolph Modérateur 60 554 messages
154ans‚ Nikita,
Posté(e)
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Wadjda


Date de sortie: 06 Février 2013




forum Réalisateur: Haifaa Al Mansour
Pays: Arabie Saoudite
Type: Long-métrage
Genre: Drame
Durée: Temps 1h37min
Acteurs: Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani, Ahd, Sultan Al Assaf, ...

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Synopsis

[TAB][/TAB]Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite. Bien qu'elle grandisse dans un milieu conservateur, c'est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d'une chose : s'acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.
Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l'argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

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Membre, Brise-noix devant l'éternel, 31ans Posté(e)
Ninouschkaya Membre 3 047 messages
31ans‚ Brise-noix devant l'éternel,
Posté(e)

J'aime bien ce genre de film...faudrait que je le bouge jusqu'au ciné ou qu'il passe un jour sur arte :mouai:

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
52ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)
"Wadjda" : derrière l'humour, une ironie rageuse

LE MONDE | 05.02.2013 à 14h08 • Mis à jour le 07.02.2013 à 20h55

Par Thomas Sotinel

Que peut-on attendre d'un film surgi du désert ? Cent sept ans après le premier long-métrage de l'histoire du cinéma (The Kelly Gang, réalisé en Australie), Wadjda arrive d'un pays, l'Arabie saoudite, qui n'avait jamais produit de film, pas plus qu'on ne les y regarde. C'est peut-être le seul endroit au monde où les galeries commerciales ne se terminent pas, à l'étage supérieur, par un multiplexe.

Que pouvait-on attendre en fait de premier film ? Une expérience brute ? Une vision distancée, produite par un exilé ? Une oeuvre de propagande à la gloire du régime ? Wadjda n'est rien de tout cela. Lors de sa première projection internationale, au Festival de Venise, en septembre 2012, le public a été saisi par la maîtrise du style, par la clarté du propos, par l'accessibilité de l'histoire et la grâce de ses interprètes, sans parler de celle de la réalisatrice, puisque c'est une femme qui place l'Arabie saoudite sur le planisphère du cinéma. Wadjda est une comédie teintée d'amertume, qui raconte le choc entre une petite fille rebelle, sur le point de devenir femme, et un ordre établi qui n'a pas prévu d'autre place pour elle que celle d'épouse et mère.

Si l'on en sort un peu étourdi, c'est qu'on vient d'être submergé par un flot d'informations, d'intuitions auquel on n'était pas préparé. Encore moins à ce que cette vision de la vie quotidienne d'une famille de Riyad se présente sous cette forme charmante, séduisante.

Normalité moderne

On découvre Wadjda (Waad Mohammed) à l'école dans un groupe de fillettes vêtues de longues robes noires, la tête découverte. Elles sont chaussées de souliers vernis, sauf Wadjda, qui est en baskets. Elle se heurte une première fois à l'institutrice. Sur le chemin entre l'école et la maison, son regard est attiré par une bicyclette, dont l'usage est interdit aux filles. Les efforts désespérés de la fillette pour en faire l'acquisition sont mis en scène avec un humour tranquille dans lequel on peut sans doute discerner une ironie rageuse.

Pour réunir l'argent nécessaire à l'achat du vélo, Wadjda décide ainsi de participer à un concours de récitation et de commentaire du Coran, qu'elle prépare avec un sérieux déconcertant.

Parallèlement, on découvre la vie quotidienne de la mère de l'enfant (Reem Abdullah), qui affronte tant bien que mal l'annonce du second mariage de son époux. On voit aussi, en arrière-plan, une campagne électorale locale, la vie quotidienne des boutiquiers, des employés de la capitale saoudienne. L'absence de salles de cinéma en Arabie saoudite a eu au moins une conséquence heureuse pour la réalisatrice Haifaa Al-Mansour. Puisque son film ne sera jamais exploité, elle n'est pas contrainte à la gymnastique imposée à ses collègues iraniens, qui ne peuvent filmer les femmes tête nue, et doivent limiter les contacts entre hommes et femmes.

Wadjda montre l'intimité du foyer, le mélange entre les vestiges d'une vie dont on ne veut pas s'avouer qu'elle a disparu à jamais et la normalité moderne (télévision, consommation). Et, si l'existence même du film, sa réussite et le plaisir qu'il procure sont un sujet d'optimisme, Haifaa Al-Mansour mène son récit jusqu'au bout. Sa conclusion rappelle que l'optimisme est pour l'instant réservé aux observateurs, interdit aux femmes ou aux petites filles qui n'ont pas d'autre perspective que de passer le reste de leur existence dans ce royaume qui produit quelque 10 millions de barils de pétrole par jour et un film par siècle.

Lire aussi : le portrait de la réalisatrice Haifaa Al-Mansour, par Florence Aubenas.

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http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/02/05/en-arabie-saoudite-la-premiere-femme-qui_1827396_3246.html

Wadjda-aeuvre-pionniere-du-cinema-saoudien_article_popin.jpg

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
52ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)
En Arabie saoudite, la première femme qui...

LE MONDE | 05.02.2013 à 14h08 • Mis à jour le 05.02.2013 à 14h56

Par Florence Aubenas

Une phrase suffit généralement à rendre le film de Haifaa Al-Mansour irrésistible en Occident : "C'est le premier long-métrage réalisé par une femme en Arabie saoudite." Si, par extraordinaire, votre interlocuteur ne réagit pas, il convient de préciser que c'est "l'histoire d'une petite fille qui s'est mis en tête de faire du vélo dans un pays où les femmes n'ont pas le droit de sortir seules dans la rue". A partir de ces quelques mots, Wadjda a été financé sur scénario - "le vrai coup de coeur", explique la production française, allemande et saoudienne -, il a fait le tour des festivals européens - dont Venise - et sort sur 80 écrans mercredi 6 février, score enviable pour une réalisatrice encore inconnue.

Avant le démarrage officiel, Haifaa Al-Mansour a sillonné la France à coups de projections et de débats. On s'y bouscule. On s'étonnerait presque de découvrir, au-delà du phénomène, un film vraiment très réussi, dans cette lignée d'un cinéma du quotidien qui engloberait à la fois Les Femmes du bus 678 ou Une séparation. Dans le public, on s'émeut. On veut tout savoir d'Al-Mansour. Est-ce qu'elle est pour ou contre la guerre au Mali ? Comment peut-on tourner là-bas quand on est une femme ?

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En Arabie saoudite, à vrai dire, le cinéma paraît en soi une métaphore du pays entier. Avant d'être difficiles à faire, les films sont difficiles à voir : il n'y a pas de salles, ou plutôt il n'y en a plus, balayées par la vague conservatrice à la fin des années 1970. "La culture s'est privatisée, tout passe par des canaux personnels", explique Fatiha Heni-Dazi, une des meilleures spécialistes de la région. En revanche, il existe des loueurs de films. C'est là que s'approvisionnent Haifaa Al-Mansour et ses frères. Ils y vont tous ensemble, mais les filles n'entrent pas dans le magasin. Les garçons leur apportent la liste, elles choisissent sans bouger de la voiture, sous leur voile. Elles veulent tout voir, Bruce Lee, le héros dont les jeunes se disputent les posters, les films d'horreur, les grosses productions américaines où elles guettent le moindre détail de la vie quotidienne, les comédies romantiques dont chaque baiser est censuré, sauf pour les clients qui ont de bonnes connexions avec un loueur.

Ils les visionnent dans le salon, derrière les portes closes, entre soi. Recevoir trop d'invités, en dehors d'un mariage, pourrait être assimilé à un rassemblement politique. Donc interdit. "Lire, regarder des films était aussi un choix de vie", dit Al-Mansour.

Elle est accoudée dans un café de Paris, chemisier et pantalon, tête nue, et on se sent presque dérouté de la voir si pareille à nous. Al-Mansour fait partie de cette génération de femmes, entre 30 et 40 ans, généralement d'une bonne famille, mais assez libérale pour laisser ses filles étudier à l'étranger et afficher au nez de tous leur ambition de travailler.

De son côté, l'écrivaine Raja Alem en plaisante : "Certes, Haifaa est la première réalisatrice, mais c'est vraiment facile d'être la première de quelque chose, chez nous. Notre pays est une terre vierge, longtemps tenue à l'écart derrière des murailles de pétrole et d'argent." Elle-même est la première auteure de polars, déjà couronnée par de nombreux prix.

La première vendeuse dans un magasin a été filmée il y a quelques jours par une télévision saoudienne : l'autorisation de servir dans une boutique vient d'être accordée aux femmes. Et Ahd Kamel, l'actrice qui interprète la directrice d'école dans Wadjda, fut la première Saoudienne à jouer dans des productions internationales. Elles doivent être une petite trentaine aujourd'hui, qu'Al-Mansour a toutes auditionnées pour son film. Et les acteurs ? "Eux, on ne les compte pas."

C'est dans ce club des "Premières Femmes" que s'inscrit résolument l'héroïne de Wadjda, une gamine d'une douzaine d'années, la première, donc, à faire de la bicyclette dans la rue. La version initiale du scénario la campait en victime, plutôt passive. "Son père était terrible, il ne la regardait jamais dans les yeux. A la fin, elle ne chevauchait pas son vélo avec joie, parce qu'elle aimait ça, mais comme une revanche", continue Al-Mansour.

La réalisatrice s'est ravisée, puis remise à l'écriture. "Il faut être positif pour faire du cinéma. Je voulais que le public sorte content de la salle, pas qu'on nous plaigne." Al-Mansour et les autres répètent souvent, presque avec les mêmes mots, qu'elles aiment leur pays et en sont fières.

Trois longs-métrages, pas plus, avaient déjà été réalisés avant le sien, pas vraiment tournés dans le pays, et un seul d'une qualité à passer les frontières. Celui-ci se passe entièrement dans la banlieue de Riyad, filmée très tôt le matin, quand les rues sont encore presque vides. Al-Mansour dirige l'équipe, sans descendre de son van aux vitres fumées. Certains quartiers s'enthousiasment, des jeunes se bousculent pour décrocher un rôle. Ailleurs, la réaction peut être franchement hostile, avec des protestations contre "ce monde corrompu du cinéma qui va changer les âmes". Le tournage a parfois dû être suspendu.

Cet apprentissage des lignes rouges, c'est aussi ce que raconte Wadjda. Jusqu'où peut-on aller et comment ? "On essaie d'avancer sur le chemin sans cri ni clash ; de manière décente, c'est très important. On veut changer les choses mais de l'intérieur", reprend l'écrivaine Raja Alem. "Une opposition frontale libérerait trop d'énergie négative, il faudrait tout arrêter."

Faïza Ambah, elle, fut la première femme journaliste. Devenue réalisatrice à son tour, dans le sillage d'Haifaa Al-Mansour, elle se souvient d'un festival de films organisé à Djedda en 2008 par une poignée de jeunes gens. La deuxième édition, l'année suivante, a été annulée sans que nul ne comprenne pourquoi. Les choses avancent. Puis reculent. La parole est donnée. Puis reprise. "D'un jour sur l'autre, tout peut être balayé, avec des arrestations possibles", explique un autre jeune auteur de court-métrage.

Sur le tournage, les deux gamins acteurs attendaient de jouer la dernière scène, ils en devenaient fous d'impatience. Ils allaient enfin vivre cet événement incroyable : faire du vélo dans la rue, ensemble, garçon et fille. Beaucoup de Saoudiennes racontent avoir versé une larme en les voyant pédaler à l'écran. "Tout est remonté comme un flash, c'est si intime", dit l'une. "Dans ma classe, à l'école, on avait tellement l'impression d'être invisibles qu'on voulait toutes faire quelque chose, faire entendre notre propre voix, comme cette petite fille. Rares sont celles qui y sont parvenues."

Aujourd'hui, en Arabie saoudite, cette scène reste de la fiction : on attend toujours la première petite fille qui fera vraiment de la bicyclette dans la rue.

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Membre, Dazzling blue², 52ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
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Haifaa Al-Mansour

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