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L'usine


g_pu_rien

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Membre, 47ans Posté(e)
g_pu_rien Membre 5 344 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
Posté(e)

C’était une mélodie mécanique, un enchaînement robotique. On n’entendait que cet étrange bruit dans l’immense pièce des machines, les sons étaient amplifiés par l’écho de la salle. Perché sur son balcon, le chef d'atelier vérifiait le travail de chacun, criant ordres et remontrances à intervalles réguliers. C’était carré et réglé, rien ne venait troubler la monotonie du travail à la chaîne.

Au milieu des tâches d’huiles, des machines grinçantes et autres tapages incessants, se cachait Océane, jeune ouvrière de vingt-trois ans. C’était le seul métier qu’elle avait trouvé pour subvenir à ses besoins. Les gestes étaient machinaux et répétitifs. Cela faisait cinq mois qu’elle occupait ce poste, et déjà elle se lassait. Elle n’en pouvait plus, son dos la faisait souffrir horriblement, et elle arrivait à peine à poser un pied devant l’autre après plus de neuf heures passées assises devant son appareil. Sa souffrance ne durerait plus longtemps, elle le savait. Le patron avait déjà commencé des recherches pour un nouvel appareil qui pourrait la remplacer et faire son travail à sa place.

A partir du moment-là, Océane serait mise à la porte, sans aucun merci ni au revoir, juste au plaisir de ne plus vous revoir ici. Océane n’était plus qu’un nombre, 189. La cent quatre-vingt neuvième personne a être entrée ici, elle compta rapidement, ils n’étaient plus qu’une cinquantaine à travailler désormais, pour toujours le même rendement. Combien de numéros avaient été jeté à la poubelle ? Bientôt elle ferait partie de ces déchets qu’on jette.

Océane ne pouvait se décider si elle était heureuse ou non d’être bientôt licenciée. Elle avait besoin de ce boulot pour vivre, mais elle s’y ennuyait et mourrais chaque jour un petit peu plus devant son poste de travail. Elle avait tout perdu : sa vitalité, sa santé, sa beauté. Elle n’était plus rien.

Devant elle, les grosses scies coupaient le bois, elles le débitaient en petits morceaux de leurs dents d’acier. C’était très tentant de se jeter dans la gueule grande ouverte. Chaque minute passée à regarder avec délice ces grands broyeurs, la rapprochait du vide. Elle avait arrêter son fatiguant travail et maintenant ne pouvait poser ses yeux autre part. Le chef dû la voir car il commença à lui gueuler des ordres incompréhensibles. Peut-être l’insultait-il de tous les noms. Qu’importe.

N’a-t-il jamais compris qu’avec le bruit des machines, nous n’entendons rien de ses ordres ?

Ce fut sa dernière pensée, avant de plonger dans l’énorme scie au milieu des morceaux de bois, sans aucun regret.

La mélodie mécanique couvrit ses cris... S’il y en eu.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

C’était une mélodie mécanique, un enchaînement robotique. On n’entendait que cet étrange bruit dans l’immense pièce des machines, les sons étaient amplifiés par l’écho de la salle. Perché sur son balcon, le chef d'atelier vérifiait le travail de chacun, criant ordres et remontrances à intervalles réguliers. C’était carré et réglé, rien ne venait troubler la monotonie du travail à la chaîne.

Au milieu des tâches d’huiles, des machines grinçantes et autres tapages incessants, se cachait Océane, jeune ouvrière de vingt-trois ans. C’était le seul métier qu’elle avait trouvé pour subvenir à ses besoins. Les gestes étaient machinaux et répétitifs. Cela faisait cinq mois qu’elle occupait ce poste, et déjà elle se lassait. Elle n’en pouvait plus, son dos la faisait souffrir horriblement, et elle arrivait à peine à poser un pied devant l’autre après plus de neuf heures passées assises devant son appareil. Sa souffrance ne durerait plus longtemps, elle le savait. Le patron avait déjà commencé des recherches pour un nouvel appareil qui pourrait la remplacer et faire son travail à sa place.

A partir du moment-là, Océane serait mise à la porte, sans aucun merci ni au revoir, juste au plaisir de ne plus vous revoir ici. Océane n’était plus qu’un nombre, 189. La cent quatre-vingt neuvième personne a être entrée ici, elle compta rapidement, ils n’étaient plus qu’une cinquantaine à travailler désormais, pour toujours le même rendement. Combien de numéros avaient été jeté à la poubelle ? Bientôt elle ferait partie de ces déchets qu’on jette.

Océane ne pouvait se décider si elle était heureuse ou non d’être bientôt licenciée. Elle avait besoin de ce boulot pour vivre, mais elle s’y ennuyait et mourrais chaque jour un petit peu plus devant son poste de travail. Elle avait tout perdu : sa vitalité, sa santé, sa beauté. Elle n’était plus rien.

Devant elle, les grosses scies coupaient le bois, elles le débitaient en petits morceaux de leurs dents d’acier. C’était très tentant de se jeter dans la gueule grande ouverte. Chaque minute passée à regarder avec délice ces grands broyeurs, la rapprochait du vide. Elle avait arrêter son fatiguant travail et maintenant ne pouvait poser ses yeux autre part. Le chef dû la voir car il commença à lui gueuler des ordres incompréhensibles. Peut-être l’insultait-il de tous les noms. Qu’importe.

N’a-t-il jamais compris qu’avec le bruit des machines, nous n’entendons rien de ses ordres ?

Ce fut sa dernière pensée, avant de plonger dans l’énorme scie au milieu des morceaux de bois, sans aucun regret.

La mélodie mécanique couvrit ses cris... S’il y en eu.

bonjour

pas mal du tout , malheureusement,une triste réalitée pour certaine et certain .

bonne journée

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