L'automne.

Ce matin, le ciel était presque palpable.

Son teint gris et blafard semblait si fragile que seul le silence du vent qui dort semblait lui tenir compagnie.

Cet espèce de bonheur qui m'envahit c'est un peu comme retrouver les joies simples de son enfance, cette naïveté qui vous tient et fait que la moindre chose vous émerveille.

Entre les arbres encore verts de ce début du mois de septembre, loin des hommes, loin du monde qui bouge, loin des considérations stériles et dérisoires, la vie est là à portée de main.

L'eau claire du ruisseau, ou les petits gardons qui comme des traits,autant de flèches traversants l'onde sans vague, avec délicatesse, ils passent et repassent sans se soucier du monde immense qui les entoure.

L'homme ne sait plus regarder, il se doit de toujours décortiquer , il devient esclave de ses convictions, de ses propres questions, de ses propres démons.

D'un coté, la vie, l'eau claire, une nature qui bouge, qui vit, qui meurt sans témoin sans histoire sans passé avec seulement un avenir.

De l'autre des questions, des palabres et de l'inutile.

Dans quelques semaines, les derniers beaux jours vont s'espacer, la nature va commencer à se modifier, changer de couleurs, cette tranquillité de fin d'été, ou le chemin sec et praticable va peu à peu être abandonné, l'eau qui ruissellera repoussera l'homme, le chevreuil récupérera un peu d'espace pour peu que le chasseur le laisse tranquille.

Cette période qui opère un changement profond sur la nature, délivrant des parfums nouveaux mais connus, est pour moi comme une renaissance, c'est toujours là que mêlant cafard et envie de bouger, je suis comme emporté dans un tourbillon d'automne, parfois je pourrais comparer ceci aux larmes qui montent sans jamais couler, c'est quelque chose inexplicable.

C'est me sentir comme cette nature peut être influencée par je ne sais quel mystère et se modifie.

L'air frais que l'on sent sur les bras encore dénudés.

Les couleurs qui deviennent plus pales, comme cotonneuses, les bruits aussi qui changent.

Après les bruits des moissons et des travaux agricoles, tout redevient silence, sauf au loin peut être quelqu'un coupant du bois ou un coup de fusil déchirant le silence.

Puis s'élèveront les volutes de fumée au dessus des toits, les nuits sombres grignoteront des jours de plus en plus froids, la nature se figera sans doute comme une immense barbe à papa blanche sous le givre et la neige, s'endormiront les animaux, disparaîtrons chants et gloussement, le coq n'énervera plus le dormeur infatigable, puis les mois passeront et ici ou là percera un petit point de couleur, sur un talus ou au détour d'un bois, les perce neiges ou les crocus, et tout recommencera, mais vous ne l'aurez pas vu.

Toi je t'aime bien.

Et, j'aime plus le début que la fin, à vrai dire. Je le trouve plus rythmé, plus à mon goût.

Merki!!:)