Un tableau, une histoire!

Bonsoir

Je vous propose ici de mettre une oeuvre que vous aimez et d'en raconter la petite ou grande histoire...

J'ai envie de commencer avec cette oeuvre, qui n'est pas un tableau mais un dessin. Oui je sais, "ça commence bien"...

Tout ça pour vous dire que vous êtes libre de choisir l'oeuvre qui vous plaira... Aucune frontière!

Pablo Picasso "La Colombe de la paix"

En 1949, Picasso alors membre du parti communiste, dessine cette colombe pour un congrès organisé par le Mouvement Mondial des partisans de la paix. Au printemps, elle sera affichée sur tout les murs des villes d'Europe (elle sera par la suite détournée par la contre propagande anti-communiste).

Il se dit aussi qu'il réalisa ce profil en hommage aux pigeons qu'il gardait dans son atelier, et à ceux de son enfance.

Une colombe qui l'inspira jusqu'au choix du prénom de sa fille.

La petite histoire de ce sujet (parce que certains sujets ont aussi une histoire). C'est en cherchant à répondre au mot "solaire" d'Ama et en trouvant une anecdote sur l'oeuvre, que m'est venue l'idée.

Superbe idée ma constellation et merci pour le clin d’œil, Ama te remercie :), mais oui, c'est moi :p

Pour ma part, je viendrais tout à heure car vu l'heure, je risque de me mélanger les pinceaux et de ne pas forcement mettre ce qu'il faut :D

Bien sûr que c'est toi.

Joli! C'est le cas de le dire oui, il est tard... Et moi j'ai la tête dans les étoiles de maîtres ...

Bonne nuit ma belle

Allé, un peu de sérieux, je me lance

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Les Glaneuses 1857

A la différence des membres du groupe de peintres, fixé dès 1849 en forêt de Fontainebleau à Barbizon, Millet ne peint guère de paysages sans y faire figurer les hommes. il montre dans Les Glaneuses ses intentions majeures : présenter la vie quotidienne des paysans sans verser dans le sentimentalisme et dépeindre la campagne sans pour autant s'épancher en rêveries bucoliques.

Millet essaie également de faire passer un message : la vie paysanne est exemplaire sur le plan moral et religieux comme dans le domaine de l'esthétique. Le geste dans Glaneuses doit être beau car il est naturel : Rien ne se perd à la campagne et surtout pas le grain dont on fait le pain, aliment de base de l'homme.

Le tabeau des glaneuses est aussi en quelque sorte une bande dessinée... Oui, regardez bien, les trois femmes, de gauche à droite, décomposent le geste précis et rapide de la glaneuse :

1) Un doigt pointé, la main s'approche d'un épi de blé,

2) La main saisit l'épi pour le tirer de la terre,

3) L'épi est assemblé avec les autres déjà récoltés pour former une gerbe.

C'est un triptyque peint sur une seule et unique toile.

Bonjour Esperluette

et merci pour ces compléments d'information

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Un tout autre style ....

Peint par Vasarely en 1970 - Cheyt-G

Vasarely est sans doute le plus célèbre représentant de l'abstraction géométrique européenne. Il s'est attaché, à travers les différentes phrases de sa carrière, à élaborer un langage pictural rigoureux en développant des "formes-couleurs" susceptibles de variations et d'applications infinies. Adepte de la règle, du compas, puis des techniques les plus modernes, allant jusqu'à abandonner à d'autres l'exécution de ses tableaux, il a fondé toute son œuvre sur "la force extraordinaire des couleurs pures qui, dans certains contextes, assignables et intégrées à certaines formes, ont des effets psychologiques considérables". Analysant les données particulières de la perception optique, il a refusé l'imitation des formes données par la nature autant que le signe pictural, pour mettre en évidence "la vérité d'aujourd'hui, la vérité des structures".

Jérôme Bosch – L’escamoteur

Ce tableau sur bois de Jérôme Bosch fait partie des collections du musée municipal de Saint-Germain-en-Laye. Mais ce n’est pas la peine de vous rendre dans cette commune du département des Yvelines pour l’admirer car vous ne l’y verrez pas. Sans doute par crainte d’une contagion, par prudence donc, les conseillers municipaux l’ont placé dans un coffre-fort !

Si Monsieur le Maire de Saint-Germain-en-Laye est donc le dernier escamoteur de ce tableau, il n’est pas le seul et il est facile de repérer les deux premiers. Regardez bien, vous y êtes ? Bravo !

Pour ce qui est de l’escamoté, notons que s’il se relevait, il dépasserait par sa haute taille tous les autres personnages de cette saynète. C’est ainsi qu’il fallait représenter les nobles à l’époque du peintre, même s’il doit passer pour un grand nigaud.

Une dernière chose en forme de petit jeu : vous devez maintenant trouver une chouette, un singe, un chien et une… ou plutôt deux grenouilles. Bon amusement =^.^=

&sperluette

Belle idée Ama, et merci Esperluette pour l'explication, on visualise bien effectivement une sorte de prise de vue en "rafale".

Tiens, je poursuis avec Millet et son fameux tableau "L'Angélus".

Il montre effectivement à travers ces oeuvres, les rythmes de la vie paysanne.

Millet raconte : "L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts". C'est donc un souvenir d'enfance qui est à l'origine du tableau et non la volonté d'exalter un quelconque sentiment religieux, Millet n'est d'ailleurs pas pratiquant.

... vous ne l’y verrez pas. Sans doute par crainte d’une contagion, par prudence donc, les conseillers municipaux l’ont placé dans un coffre-fort !...

C'est vrai que c'est très utile...

Il me manque une grenouille et le singe. Certains personnages sont singuliers: le plus petit en rouge, celui à la droite de la femme, et le dernier à gauche, la tête relevée qui semble avoir quelque chose sur le nez.

Il me manque une grenouille et le singe. Certains personnages sont singuliers: le plus petit en rouge, celui à la droite de la femme, et le dernier à gauche, la tête relevée qui semble avoir quelque chose sur le nez.

Le singe ? Quel singe ? Ah oui, le singe... Mais il s'est fait escamoté, on ne le vois pas ! Bon, en réalité, certains disent que la tête que l'on apperçoit dans le panier serait celle d'un singe plutôt qu'une chouette. Alors si l'on a trouvé une chouette, il n'y a pas de singe et réciproquement.

La seconde grenouille n'est pas facile à voir. Elle est en train de sortir de la bouche de l'escamoté...

L'enfant en rouge tient une sorte de tourniquet, probablement un jeu. Un jeu de dupe ? Car il semble observer le manège du voleur au pince nez dont il peut-être le complice... L'homme au doigt pointé à côté de la femme s'est-il apperçu, lui aussi, de ce qui se passe ?

Millet raconte : "L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts. C'est donc un souvenir d'enfance qui est à l'origine du tableau et non la volonté d'exalter un quelconque sentiment religieux, Millet n'est d'ailleurs pas pratiquant.

Tu as bien choisi cette citation, je ne la connaissais pas et elle est très éclairante. Avec son Angélus, Millet opère une réelle transgression vis-à-vis de l’Académie tenante d’une hiérarchie des genres propres au classicisme en peinture. Rappel (du plus au moins noble) :

• Peinture allégorique
  
• Peinture d'histoire et peinture religieuse
  
• Portrait
  
• Peinture animalière
  
• Paysage
  
• Nature morte
  

Si l’on voit l’Angélus comme une peinture religieuse, celle-ci devrait alors être considérée comme un sujet noble. Mais il s’agit de simples paysans, une scène de pauvreté et de labeur, sans aucune noblesse selon les canons de l’Académie. Et Millet nous précise que ce n’est pas un sujet religieux. Ce n’est ni une allégorie, ni de l’Histoire, ni un portrait. Pas d’animaux dans un paysage pratiquement inexistant et encore moins de nature morte.

C’est une peinture sur l’âme et l’humilité, une peinture de souvenirs et de sentiments. Ce n’est plus de la peinture classique mais bien une peinture romantique.

Merci pour les dernières précisions.

Le décor est très épuré effectivement.

Le singe ? Quel singe ? Ah oui, le singe... Mais il s'est fait escamoté, on ne le vois pas !...

Ça valait bien la peine que je le cherche...

Bon, en réalité, certains disent que la tête que l'on apperçoit dans le panier serait celle d'un singe plutôt qu'une chouette. Alors si l'on a trouvé une chouette, il n'y a pas de singe et réciproquement.

Ah oui, quand même... Bah là je ne vois qu'une explication:

La seconde grenouille n'est pas facile à voir. Elle est en train de sortir de la bouche de l'escamoté...

Je comprends mieux pourquoi je ne l'ai pas vue!

L'enfant en rouge tient une sorte de tourniquet, probablement un jeu. Un jeu de dupe ? Car il semble observer le manège du voleur au pince nez dont il peut-être le complice... L'homme au doigt pointé à côté de la femme s'est-il apperçu, lui aussi, de ce qui se passe ?

Je ne m'étais même pas aperçue que c'était un enfant... Je trouvais qu'il avait une tête de... Singe!

1) Merci pour les dernières précisions.

2) Je ne m'étais même pas aperçue que c'était un enfant... Je trouvais qu'il avait une tête de... Singe!

3) D'ailleurs moi aussi je vois des choses bizarres...

1) C'est à moi de te remercier, je trouve l'idée de ce 'post' excellente et captivante.

2) Bosch peint souvent ses personnages sous des traits grotesques, ce qui est le cas ici pour tous ces gens un peu ridicules.

3) C'est là où ce 'post' m'interpelle. J'aime bien observer depuis longtemps la peinture comme une sorte de jeu de décryptage que nous propose l'artiste : qu'est-ce qu'il nous raconte ? A nous d'imaginer une histoire, même si elle ne correspond pas toujours aux intentions du peintre. Nous avons parfaitement le droit de nous emparer de ces oeuvres, c'est légitime. Alors, si tu vois des choses bizarres, et bien tant mieux. =^.^=

J'ai eu ce déclic pour ce 'jeu' avec une peinture célèbre :

Magritte - La Trahison des images :

Magritte est-il facétieux ou sérieux avec ce tableau qui semble être un gag ?

Il s'amuse avec nous en nous disant : prenez garde, ce que vous voyez n'est pas la réalité, les choses nous trompent. Ce que vous voyez, ce n'est qu'une toile avec de la peinture étalée, certainement pas une pipe !

Hello,

Je m’initie entre vous deux, enfin j'ose, je ne voudrais pas vous déranger ....

Ne faites pas attention à moi ....

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La Duchesse d'Albe de Goya y Lucientes en 1795

Au mois d'aout 1795, la duchesse d'Albe entra pour la première fois dans l'atelier de Goya qui travaillait au portrait de son mari. Elle ne tarda pas à revenir s'y faire peindre. Merveilleux portrait : tout concourt à montrer le caractère orgueilleux du personnage posé dans un espace très clair devant un paysage lointain.

Deux ans plus tard, Goya fit un autre portrait. La duchesse vêtue de noir porte deux bagues, l'une gravée "Alba", l'autre "Goya". De son index, elle désigne une inscription sur le sol : "Solo Goya". De là vient toute l’ambiguïté des relations entre le peintre et la duchesse. Son rôle s'arrêtera-t-il a celui d'une bienfaitrice, ou y eut-il une véritable histoire d'amour entre ces deux êtres passionnés ? Goya, en tous cas, fut sûrement fasciné par cette femme qui méprisait les conventions.

Parfois dans la peinture, la présence d'un chien symbolise la fidélité. Fidélité au peintre ? :blush:

1) C'est à moi de te remercier, je trouve l'idée de ce 'post' excellente et captivante.

2) Bosch peint souvent ses personnages sous des traits grotesques, ce qui est le cas ici pour tous ces gens un peu ridicules.

3) C'est là où ce 'post' m'interpelle. J'aime bien observer depuis longtemps la peinture comme une sorte de jeu de décryptage que nous propose l'artiste : qu'est-ce qu'il nous raconte ? A nous d'imaginer une histoire, même si elle ne correspond pas toujours aux intentions du peintre. Nous avons parfaitement le droit de nous emparer de ces oeuvres, c'est légitime. Alors, si tu vois des choses bizarres, et bien tant mieux. =^.^= ...

C'est sympa ça, merci.

Cela permet d'apprendre plein de chose, et de regarder plus attentivement une oeuvre devant laquelle on ne me serait pas forcément arrêté.

Ok j'en prends bonne note. :) De toute façon, même sans en avoir le droit, c'est une réalité contre laquelle on ne peut rien. On imagine des choses différentes et c'est tant mieux effectivement. Un enrichissement mutuel en somme.

@ Ama: Comme si on ne te voyait pas.

D'où l'expression se faire tirer le portrait? :D

Un enrichissement mutuel en somme.

Voilà, c'est exactement ça !

Les Demoiselles d'Avignon

1906-1907

Œuvre clef de la peinture moderne, Les demoiselles d'Avignon - qui évoquent une maison close située dans une rue malfamée de Barcelone, la carrer d'Avinyo - rompent de façon provocante avec le système de représentation traditionnel. La volonté de se libérer de l'imitation du réel se manifeste non pas par l'abandon de tout sujet, comme chez les pionniers de l'abstraction, mais par une réinterprétation toute personnelle de la figue humaine. Visages et corps subissent les déformations les plus arbitraires ; en allant ainsi à l'encontre du sens commun, Picasso provoquait le scandale. On a beaucoup discuté de l'influence que l' "art nègre" aurait exercé sur lui. Mais Picasso a affirmé qu'à l'époque il ne l'avait pas encore découvert. En revanche, il se serait inspiré de la sculpture ibérique ancienne.

Sources : fiche personnelle