A-t-on vraiment tiré la leçon de la canicule de 2003?

A voir nos fringants journalistes (brushing sur la tête, rillettes sous le bras comme aurait dit le regretté Coluche), la canicule de 2012 passe comme une lettre à la poste. Je croyais plutôt à ce discours, seriné sur l'air de "Tout va très bien Madame la marquise". Et puis j'ai eu au téléphone une de mes soeurs. Elle habite toute l'année dans une région du sud-est, où il fait assez chaud. Tout ça pour dire que la chaleur, elle connaît. Fin juillet elle part en cure afin de perdre du poids, dans un centre agréé par la Sécurité sociale. Je vais pas dire où c'est pour pas faire d'histoires, disons que c'est dans le midi. Or ce que ma soeur m'a décrit, c'est exactement la situation de 2003. Dans ce centre les salles collectives (restaurant etc.) sont climatisées, mais pas les chambres. Là, la chaleur peut monter jusqu'à 45° (quand je pense que je me plains parce que j'ai 29° chez moi!) Pas un souffle d'air. La seule fontaine est celle du restaurant, et son eau est à peine buvable tellement elle a un mauvais goût : les gens doivent acheter des boissons fraîches à leurs frais. Ce centre abrite de nombreuses personnes du 3e âge, dont beaucoup souffrent de maladies chroniques (diabète etc.) Avec la canicule elles tombent comme des mouches, et on doit faire venir le SAMU afin de les emporter à l'hôpital le plus proche, où on tentera de les réhydrater. Ma soeur m'a avoué qu'elle avait l'impression d'être tombée dans un piège, et qu'elle n'avait qu'une hâte, rentrer chez elle le plus vite possible. Qu'en pensez-vous?

C'est vrai quoi.

Il suffit- simplement de faire une loi décrétant la canicule interdite.

Et puis pendant que l'on y est.

Pourquoi ne pas faire une loi décrétant aux personnes âgées l’interdiction de mourir ?

Il n'est pas forcément possible d'équiper tous les locaux en climatisation pour de fortes chaleurs qui ne durent que quelques jours par an. Par exemple, la loi oblige les bâtiments publics à être accessibles aux handicapés, mais là où les transformations sont infaisables, il n'y a toujours rien et il n'y aura jamais rien ; demandez aux handicapés moteurs s'ils peuvent prendre le métro.

Certes, cela peut sembler indigne, mais les contingences matérielles sont fortes.