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La sexualité, un grief de Nietzsche contre le Christianisme


jean ghislain

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

On a enseigné à mépriser les tout premiers instincts de la vie ; on a imaginé par le mensonge l'existence d'une "âme", d'un "esprit", pour ruiner le corps ; dans les conditions premières de la vie, dans la sexualité, on a enseigné à voir quelque chose d'impur; dans la très profonde nécessité de la croissance, dans le sévère amour de soi (- le mot lui-même est déjà injurieux ! -) on a cherché le principe mauvais ; au contraire, dans le signe typique de la dégénérescence et de la contradiction des instincts, dans le "désintéressement", dans la perte du centre de gravité, dans la "dépersonnalisation" et l' "amour du prochain" (-dans la maladie du prochain), on aperçoit la valeur supérieure, que dis-je, la valeur en soi...

(Ecce Homo, chap. Pourquoi je suis un destin, §7)

Ce n'est que le christianisme, avec son fond de ressentiment contre la vie, qui a fait de la sexualité quelque chose d'impur : il a jeté de la boue sur le commencement, sur la condition première de notre vie...

(Le Crépuscule des Idoles, chap. Ce que je dois aux anciens, §4)

La prédication de la chastété est une incitation publique à la contre-nature. Le mépris de la vie sexuelle, toute souillure de celle-ci par l'idée d' "impureté" , est un véritable crime contre la vie, - le vrai péché contre le Saint-Esprit de la vie." -

(Ecce Homo, chap. Pourquoi j'écris de si bons livres, §5)

Je pense qu'un des griefs de Nietzsche concerne la sexualité. D'ailleurs comment ne pas affronter le christianisme en ne s'attaquant pas à la notion de péché originel? Le christianisme a en effet renversé Éros pour Agapé, le beau ne résidant plus dans l'attrait des corps mais se transformant en beauté de l'âme avec son "amour du prochain" comme développement, laissant la jouissance de côté, pour la béatitude et l'extase dans la foi en Dieu.

Certes Nietzsche ne parle pas autant de sexualité que Freud, mais n'est-ce pas parce qu'à son époque il aurait été réprouvé, les moeurs n'étant pas si libres que de nos jours? Cela étant je pense que l'oeuvre de Nietzsche, visant à se détourner du christianisme vers des valeurs plus saines (le Corps et la Terre, plutôt que l'Âme et le Ciel) , passe aussi par la réconciliation avec la sexualité.

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Invité O_O
Invités, Posté(e)
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Invité O_O Invités 0 message
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Certes Nietzsche ne parle pas autant de sexualité que Freud, mais n'est-ce pas parce qu'à son époque il aurait été réprouvé, les moeurs n'étant pas si libres que de nos jours?

A voir si les gens friqués étaient croyants ou non.

Car des chansons paillardes comme ici :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chanson_paillarde

sont antérieures.

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 972 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

J’en parlais justement avec un de mes potes bonobos.

Il me disait très justement, vous les hommes vous ne connaissez pas votre bonheur, dans notre monde animal c’est la loi du plus fort qui s’impose toujours.

Tandis que chez vous avec votre humanisme, fruit de votre culture humaine, les plus faibles ont la possibilité non seulement d’exprimer leur désaccord, mais de se regrouper pour défendre leurs intérêts.

Certes, le combat est permanent et constant, rien n’est jamais acquis définitivement.

Mais si vous balayez tout cela d’un revers de la main, vous nous rejoindrez sans conteste dans notre univers de bonobo, me dit-il.

Après réflexion, je me suis dit que mon pote bonobo n'était peut-être pas aussi bête que l'on le prétend ?

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
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On a enseigné à mépriser les tout premiers instincts de la vie ; on a imaginé par le mensonge l'existence d'une "âme", d'un "esprit", pour ruiner le corps ; dans les conditions premières de la vie, dans la sexualité, on a enseigné à voir quelque chose d'impur; dans la très profonde nécessité de la croissance, dans le sévère amour de soi (- le mot lui-même est déjà injurieux ! -) on a cherché le principe mauvais ; au contraire, dans le signe typique de la dégénérescence et de la contradiction des instincts, dans le "désintéressement", dans la perte du centre de gravité, dans la "dépersonnalisation" et l' "amour du prochain" (-dans la maladie du prochain), on aperçoit la valeur supérieure, que dis-je, la valeur en soi...

(Ecce Homo, chap. Pourquoi je suis un destin, §7)

Ce n'est que le christianisme, avec son fond de ressentiment contre la vie, qui a fait de la sexualité quelque chose d'impur : il a jeté de la boue sur le commencement, sur la condition première de notre vie...

(Le Crépuscule des Idoles, chap. Ce que je dois aux anciens, §4)

La prédication de la chastété est une incitation publique à la contre-nature. Le mépris de la vie sexuelle, toute souillure de celle-ci par l'idée d' "impureté" , est un véritable crime contre la vie, - le vrai péché contre le Saint-Esprit de la vie." -

(Ecce Homo, chap. Pourquoi j'écris de si bons livres, §5)

Je pense qu'un des griefs de Nietzsche concerne la sexualité. D'ailleurs comment ne pas affronter le christianisme en ne s'attaquant pas à la notion de péché originel? Le christianisme a en effet renversé Éros pour Agapé, le beau ne résidant plus dans l'attrait des corps mais se transformant en beauté de l'âme avec son "amour du prochain" comme développement, laissant la jouissance de côté, pour la béatitude et l'extase dans la foi en Dieu.

Certes Nietzsche ne parle pas autant de sexualité que Freud, mais n'est-ce pas parce qu'à son époque il aurait été réprouvé, les moeurs n'étant pas si libres que de nos jours? Cela étant je pense que l'oeuvre de Nietzsche, visant à se détourner du christianisme vers des valeurs plus saines (le Corps et la Terre, plutôt que l'Âme et le Ciel) , passe aussi par la réconciliation avec la sexualité.

bonjour

le problème est que ,le chistianisme oublie la réalitée charnel de l'individus .

le coté spirituel domine et devient aveugle à une réalité qui serait voulut par dieu puisque la procréation est une réalitée incontournable .

la spiritualité doit prendre en compte la réalitée charnel des individus , sinon , elle se coupe de la réalité et de la vie .

bonne journée

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 972 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Le merle,

Spiritualité ou pas, si nous devions satisfaire chacun de nos désirs sous prétexte d’une réalité charnelle, qu'est-ce qui pourrait bien limiter nos pulsions, sinon les interdits institutionnels?

Violer un nourrisson vous semble donc dans la normalité des choses au regard de la réalité charnelle de tout individu ?.

Le plus terrible c’est que ces actes existent, j’en déduis donc que vous les approuvez ?

Il est interdit d’interdire, ce qui autorise chacun à faire ce que bon lui semble

Est ce cela qu'il faut comprendre en définitive ?

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Ce qu'il faut surtout comprendre c'est que ce qui caractérise les extrêmistes religieux, c'est qu'ils prennent toujours des exemples extrêmes... la preuve est faite avec Enchantant. Je prendrais la peine de "balayer d'un revers de main" son pauvre argument du viol du nourisson (j'aime bien cette expression, ça me fait penser aux mouches indésirables qu'on balaye d'un revers de main), puisqu'il faut bien maintenir un minimum d'honnêteté dans le débat. Donc l'argument est : y'a des nourissons qui sont violés, donc faut interdire la sexualité. D'abord désolé pour le nourisson en question ,d'autant plus s'il s'agit de Enchantant :snif: . Ma réponse est : la sexualité concerne tout le monde, tout comme l'interdit constitutionnel. Mais tout le monde ne viole pas des nourissons. Parallèlement le violeur de nourisson doit bien se contrebalancer depuis longtemps de la valeur de toute considération d'interdit institutionnel. Donc l'interdit constitutionnel n'a aucune force à être légitimer. CQFD. (Ce qui clos ce débat un peu macabre sur le viol du nourisson, mais bon... il fallait bien mettre un terme à l'imagination débordante de Enchantant).

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Le merle,

Spiritualité ou pas, si nous devions satisfaire chacun de nos désirs sous prétexte d’une réalité charnelle, qu'est-ce qui pourrait bien limiter nos pulsions, sinon les interdits institutionnels?

Violer un nourrisson vous semble donc dans la normalité des choses au regard de la réalité charnelle de tout individu ?.

Le plus terrible c’est que ces actes existent, j’en déduis donc que vous les approuvez ?

Il est interdit d’interdire, ce qui autorise chacun à faire ce que bon lui semble

Est ce cela qu'il faut comprendre en définitive ?

bonjour

pardon si je me suis mal expliqué et , de là , mal fait comprendre .

je ne parlais absolument pas d'abus ni de pervertion ,mais de la réalitée de la nature et de biologie de l'ètre .

je ne critique pas le christianisme ,je voulais dire que le spirituel oublie , parfois , la réalité de la vie charnel adulte.

il n'est pas question de laisser la liberté en toute choses , mais de ne pas mélanger les espérences de la spiritualité et les exigences naturelle de la vie humaine .

sur çe ,je te prie de m'excuser si tu à crue à une offance quelconque .

bonne soirée :(

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 972 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Bonsoir, le merle,

Le christianisme que l’on le veuille ou pas est le fondement de la culture européenne.

Que l’on soit croyant ou pas, ne change rien à l’affaire.

Le Moyen Âge vit dès le XIIe siècle et le XIIIe siècle, l’Europe se couvrir d’abbayes, d’églises et de cathédrales, difficile de ne pas convenir de cette réalité-là.

Les abbayes et leurs moines, en concurrence avec la monarchie, disputer la terre pour la valoriser dans le domaine de l’agriculture,l’élevage, l’arboriculture.

Favoriser et développer l’enseignement théorique de la jeune noblesse, bien avant Jules Ferry.

Ces liens entre la noblesse et le clergé n'étaient sans doute pas étrangers à cette relation complice.

Les cathédrales étaient des chantiers où le clergé distribuait de la nourriture en échange d'une main-d'œuvre itinérante. C’étaient les restaurants du cœur avant l’heure, en contrepartie d’un coup de main.

Ce qui explique aussi que la durée de ces constructions pouvait s'étaler sur plus d'un siècle.

Parallèlement, les bourgs et leurs habitants les bourgeois se développaient à l'abri des remparts du suzerain local pour se protéger des hordes de brigands qui sillonnaient les campagnes.

Alors que les cerfs, ouvrier agricole à la disposition de la noblesse, exploitaient les terres sans en être les propriétaires.

Si la notion de l'héritage et de la succession fut le centre de tous les conflits au sein des noblesses régnantes au Moyen Âge.

L'Église catholique, quant à elle, évacua cette difficulté de l'héritage en interdisant le mariage des prêtres et certainement pas pour les raisons d'un quelconque ressentiment contre la vie, comme le prétendait Nietzsche ou un de ses suiveurs comme Sartre.

Même si Michel Onfray est un bouffeur de curé notoire, j'écoutais,sur France Culture, tailler des shorts à Sartre et à Simone de Beauvoir décrivant la médiocrité de ces personnes-là, dont l' existence s'inspirait justement des pensées de Nietzsche.

Je ne suis pas offensé de tes propos, je développe mes arguments, on peut ne pas les partager tous, c’est la loi du genre, mais c’est aussi un plaisir d’en débattre.

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

A t'écouter raconter cette belle histoire du christiannisme, Enchantant, on croirait que les religieux ont tout inventé (et pourquoi pas que si la religion n'existait pas, il faudrait mieux l'inventer aussi...). L'Europe n'est pas née avec le moyen-âge. Les Egyptiens et les Grecs, déjà dès l'Antiquité jetaient les bases des sciences. C'est d'ailleurs en Grèce qu'est apparue la philosophie, ne te semble-t-il pas ? En tout cas, pour en revenir au sujet - si tu veux - c'est bel et bien les religieux qui ont inventé cette fameuse malédiction sur la sexualité, avec la condamnation originellle du péché de la chair. Et comme tu le dis, il faut avoir du ressentiment pour éprouver tant de haine envers la nature, qui fait que nous sommes bel et bien des êtres sexués. Faut-il supputer que les religieux ne le sont pas ? Mystère ? Ou est-ce que la sexualité leur travaille tellement leur conscience qu'ils en arrivent à la rejeter à tout va ? Même des milliers d'années de joug religieux ne suffiraient pas à justifier cette malédiction. Alors, c'est vrai qu'il ya des chrétiens plus ou moins progressistes qui peuvent comprendre la critique de Nietzsche, mais je crois qu'hélas que quand on est fondamentalement religieux, on se met volontairement des oeillères (ou un voile, dans ton cas, Enchantant...)

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