21 juillet 1861. Début de la guerre de Sécession

21 juillet 1861. Début de la guerre de Sécession

Le 21 juillet 1861, pour la première fois de leur Histoire, les Américains s'affrontent sur un champ de bataille, de part et d'autre de la rivière Bull Run, en Virginie, à 60 kilomètres au sud de Washington.

Les forces nordistes, composées de 35.000 hommes, s'apprêtent à franchir un pont quand elles sont assaillies par les forces sudistes, aussi nombreuses et commandées par des officiers plus aguerris. Elles doivent se replier sur la capitale. Les Sudistes se prennent à croire à leurs chances de victoire et chacun s'accorde désormais à penser que la guerre entre les frères ennemis sera longue.

Bull Run marque le début de la plus terrible guerre qu'eurent à subir les Américains : la guerre de Sécession, plus communément appelée en Amérique du Nord «Civil War» (guerre civile).

Une guerre de principes

Les causes profondes du conflit résident dans l'opposition entre le Sud esclavagiste et le Nord industriel du pays.

Onze États du Sud ont fait sécession et constitué une nouvelle Confédération suite à l'élection d'Abraham Lincoln, un anti-esclavagiste convaincu, à la présidence du pays.

Le 15 avril 1861, après un premier assaut des forces confédérées contre un fort dépendant du gouvernement fédéral, le président Lincoln lance un appel aux armes.

Dès le début, les Confédérés bénéficient du ralliement d'excellents officiers, issus de l'aristocratie des planteurs. Parmi eux le généralissime Robert Edward Lee, qui est pourtant un abolitionniste convaincu, c'est-à-dire partisan de l'abolition de l'esclavage !

Mais la défaite du Sud est inscrite dans les chiffres.

L'Union dispose en effet d'une confortable supériorité : 22 millions d'habitants contre 9 millions au Sud (dont 3,7 millions d'esclaves noirs), un budget militaire et des effectifs deux fois plus élevés, un équipement industriel et un réseau de transports développés, une marine puissante. Par-dessus tout, la foi du président Lincoln en la justesse de sa cause cimente la victoire du Nord.

Le 22 septembre 1862, Lincoln proclame l'émancipation des esclaves du territoire rebelle. Cette déclaration sépare encore davantage les camps en présence mais éloigne le risque d'une reconnaissance de la Confédération par les grandes puissances européennes.

Les Nordistes voient enfin le sort tourner à leur avantage...

La guerre de Sécession aura au total déchiré les États-Unis pendant 4 ans et fait 617.000 morts parmi les combattants, soit davantage qu'aucune autre des guerres qui ont impliqué le pays.

Elle s'achève par l'abolition de l'esclavage, la consolidation des institutions américaines... et la ruine du Sud.

Toussa pour avoir un dollar unique et plus tous les types de dollars différents qu'il y avait dans le pays. Dollars crées pour se dégager de la tutelle des l'Angleterre.

L'histoire est écrite par les vainqueurs. Sauf que le guerre de sécession ce n'est pas les méchants esclavagistes sudistes contre les gentils nordistes. Ce n'est pas pour protester contre l'abolition de l'esclavage que le sud se souleva, mais pour protester contre les taxes.

Avant la guerre, le Sud produisait du coton, du riz, du sucre, de l'indigo et du tabac (matières premières). Tandis que le Nord achetait ces mêmes matières premières pour fabriquer des produits finis. En 1828, les taxes d'import élevées permettaient aux produits nordistes de ne pas subir de concurrence, car, contrairement aux produits finis, les matières premières étrangères n'étaient pas taxées.

Pendant que le Sud devait se battre contre la concurrence étrangère, le Nord bénéficiait de la protection douanière et d'un marché des matières premières libre. Comme les biens manufacturés n'étaient pas produits dans le Sud, ils devaient être importés. À cause des taxes fédérales, les prix étaient exorbitants. Les produits étrangers étants beaucoup moins chers que ceux du Nord, la plus grande part des taxes douanières fédérales étaient payées par le Sud.

Les taxes fédérales servirent surtout à moderniser le Nord (construction de canaux et de voies de chemins de fer). À l'époque, 90% des revenus du gouvernement provenait des taxes sur les importations (principalement payées par le Sud).

Lincoln était contre le libre marché : " Je suis en faveur d'une banque centrale (...), en faveur d'un système d'amélioration intérieure et de taxes douanières très protectrices.  Lors de son discours inaugural, Lincoln promit de ne pas toucher à l'esclavage, mais aussi d'envahir tout État qui ne parviendrait pas à collecter ses taxes.

Le Vice-Président John Calhoun avait prévenu que si la taxe de 1828 n'était pas annulée, la Caroline du Sud ferait sécession (South Carolina Exposition).

https://www.contrepoints.org/2013/07/23/131816-les-barrieres-douanieres-cause-principale-de-la-guerre-de-secession

Le problème de l'esclavage n'était rien de plus qu'une manœuvre politique de Lincoln pour s'attirer la sympathie de l'opinion publique.

Et puis, les États-Unis n'étaient-ils pas une association d'états libres ? Était-ce constitutionnel d'empêcher des états de quitter l'Union ?

Très intéressant. Je ne connaissais pas ce pan de l'histoire.

Je ne suis pas un spécialiste de la guerre de sécession mais selon Tocqueville, si je me souviens bien de De la démocratie en Amérique, le Nord avec un système économique très différent de celui du Sud avait l'intention de l'absorber car d'une part l'esclavagisme massif empêche le développement d'une (pour faire court) économie moderne (ce qui ne motivait pas l'intégration des états et leurs peuples dans l'Union) et d'autre part, très loin d'ignorer le sentiment raciste le Nord était obsédé par l'idée que les noirs arriveraient un jour ou l'autre par le poids démographique à submerger la population euro-américaine (et blanche à l'époque) comme dans les Antilles, et donc à changer, d'une manière ou d'une autre, le destin de cette partie de l'Amérique. Il fallait détruire la société sudiste, c'était urgent.