Aller au contenu

8 juillet 1943 : Jean Moulin meurt dans le train Paris-Berlin.


Invité David Web

Messages recommandés

Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

8 juillet 1943 : Jean Moulin meurt dans le train Paris-Berlin.

Jean Moulin (Romanin), né à Béziers le 20 juin 1899 est un préfet et résistant français. Envoyé à Lyon par le général de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance, il est arrêté le 21 juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo. Il meurt aux environs de Metz, le 8 juillet 1943.

969708450pxLesClayessousBoisMonumentJeanMoulin.jpg

En 1939, il est nommé préfet d'Eure-et-Loir à Chartres. Après la déclaration de guerre, il se porte candidat à l'école des mitrailleurs allant à l'encontre de la décision du Ministère de l'Intérieur. Il passe sa visite médicale d'incorporation à l'école le 9 décembre 1939 sur la Base 117 d'Issy-les-Moulineaux. Il est déclaré inapte le lendemain pour un problème de vue. Il force alors le destin en exigeant une contre-visite à Tours, qui cette fois le déclare apte. Mais le Ministère de l'Intérieur le rattrape et l'oblige à conserver son poste de préfet d'où il s'emploie à assurer la sécurité de la population.

Il est arrêté en juin 1940 par les Allemands parce qu'il refuse d'accuser une troupe de tirailleurs sénégalais de l'Armée française d'avoir commis des atrocités envers des civils à La Taye, un hameau près de Saint-Georges-sur-Eure, en réalité victimes de bombardements allemands. Maltraité et enfermé pour refus de complicité avec les Allemands, il tente de se suicider en se tranchant la gorge avec un débris de verre. Il évite la mort de peu et en gardera une cicatrice qu'il cachera sous une écharpe.

En raison de ses idées républicaines marquées à gauche comme radical-socialiste, il est révoqué par le Régime de Vichy du maréchal Philippe Pétain le 2 novembre 1940 et placé en disponibilité. Il se met alors à la rédaction de son journal Premier combat où il relate sa résistance héroïque contre les nazis à Chartres de manière sobre et extrêmement détaillée (ce journal sera publié à la Libération et préfacé par le général de Gaulle).

Il s'installe dans sa maison familiale de Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône) d'où, pressé par le besoin de « faire quelque chose » il s'impose deux buts : tout d’abord il veut se rendre compte de l’ampleur de la Résistance française et ensuite aller à Londres afin d’engager les pourparlers avec la France libre.

L’unification des mouvements de résistance

220px-Plaque_Henri_Deschamps_-_Jean_Moulin_-_M.U.R_-_Miribel.JPG

Plaque commémorative de la création des

Mouvements unis de la Résistance, à Miribel, début 1943

En septembre 1941, il rejoint Londres en passant par l’Espagne et le Portugal, par ses propres moyens, sous le nom de Joseph Jean Mercier. Il est reçu par le général de Gaulle à qui il fait un compte rendu controversé de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement. Son compte rendu donnera lieu à de nombreuses contestations de la part des mouvements de résistance intérieurs comme étant tendancieux avec des visées personnelles tout en perturbant les actions de renseignements au profit de l’armée britannique, et le système en contrepartie de financement et de fourniture d’armes au profit de chacun d'entre eux.

Misant sur l’ambition et les capacités de réseau de Jean Moulin, le général de Gaulle le charge d’unifier les mouvements de résistance et tous leurs différents services (propagande, renseignements, sabotage, entraide) sur le territoire français et notamment le plus important mouvement Combat dirigé par Henri Frenay, afin d’en faire une armée secrète chaperonnée par les forces françaises libres complètement placée sous ses ordres. Avec des ordres de mission, des moyens financiers et de communication radio directe avec le général de Gaulle à Londres, il est parachuté dans les Alpilles dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 à 15 km de Saint-Andiol qu’il rejoint à pied.

Il prend le pseudonyme évocateur de Rex dans la Résistance. Le 27 novembre 1942 est créé le Comité de coordination de Zone Sud à Collonges-au-Mont-d'Or dans le but de coordonner avec la mouvance communiste les trois mouvements principaux de résistance de la zone libre ; ce regroupement donnera naissance aux Mouvements unis de la Résistance (MUR) (membre du directoire et secrétaire général : Pierre Dumas) le 26 janvier 1943, lors d’une réunion au domicile d’Henri Deschamps à Miribel (en banlieue lyonnaise). Dans ce nouveau mouvement, Jean Moulin et ses alliés communistes cherchent non sans mal à contenir les velléités de commandement d’Henri Frenay, chef du mouvement Combat, d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie, chef de Libération-Sud et de Jean-Pierre Lévy, chef de Franc-Tireur.

Il utilise ensuite ses dons artistiques pour sa couverture de marchand d’art et ouvre la galerie d’art « Romanin » - pseudonyme d’artiste de Jean Moulin - au 22, rue de France à Nice. En février 1943, il retourne rendre compte de sa mission à Londres avec le général Delestraint, le chef de l’Armée secrète (AS) communément choisi par les mouvements de résistance et par le général de Gaulle pour uniquement diriger leursactions militaires sous l’ordre direct de ce dernier. Ceux-ci considèrent alors la reconnaissance du général de Gaulle et de son délégué unique Jean Moulin en tant que chefs politiques de la Résistance comme étant uniquement politique et donc prématurée.

La création du Conseil national de la Résistance

En février 1943, Jean Moulin retourne à Londres rendre compte de sa mission au général de Gaulle qui le décore de la Croix de la Libération et le nomme secrètement ministre membre du Comité national français et seul représentant de ce comité en métropole.

Il retourne en France le 21 mars 1943, sous le pseudonyme de Max, chargé de créer le CNR (Conseil national de la Résistance), tâche complexe, car il reste toujours mal reconnu par les mouvements de résistance. La première réunion en séance plénière du CNR se tient à Paris, 47 rue du Four, le 27 mai 1943.

Il parvient non sans mal à se faire admettre en tant que chef du CNR qui réunit les dirigeants de tous les groupes de résistance française. Le CNR représente alors l'unité des forces militaires secrètes françaises reconstituées aux yeux des alliés et la légitimité de la France et du général de Gaulle. Il reconnaît ce dernier comme seul chef de cette armée et chef politique de la France.

Il favorise avec les mouvements communistes la création du grand maquis du Vercors également contesté par les mouvements de résistance comme étant trop important et trop vulnérable pour entreprendre efficacement des actions de guérilla. Ce maquis sera effectivement détruit par les forces nazies dans des conditions sanglantes début 1944.

L'arrestation à Caluire-et-Cuire

250px-Maison_du_docteur_Dugoujon.jpg

Maison "du docteur Dugoujon" à Caluire-et-Cuire.

L'arrestation de Moulin est l'un des aboutissements d'investigations et de manipulations menées par différents services allemands. Le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire (Rhône), dans la "maison du docteur Dugoujon" (en fait louée par le docteur Dugoujon), où s'est tenue une réunion avec plusieurs responsables de la Résistance dont André Lassagne, Albert Lacaze, Raymond Aubrac et Bruno Larat. La venue de René Hardy à la réunion alors qu'il n'y est pas convoqué a amené nombre de résistants à suspecter ce dernier d'avoir par sa présence indiqué à Klaus Barbie le lieu précis de cette réunion secrète. Après avoir été identifié et interrogé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie au Fort Montluc de Lyon, Jean Moulin est transféré à la Gestapo de Paris où il est torturé. Il meurt le 8 juillet 1943 en gare de Metz, dans le train Paris-Berlin qui le conduisait en Allemagne pour y être interrogé.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 015 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

S'il meurt avant d'être interrogé, j'imagine pas l'interrogatoire... :gurp:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La venue de René Hardy à la réunion alors qu'il n'y est pas convoqué a amené nombre de résistants à suspecter ce dernier d'avoir par sa présence indiqué à Klaus Barbie le lieu précis de cette réunion secrète.

Ils avaient de bonnes raisons de soupçonner René Hardy d'avoir été retourné par les Allemands.

Il avait été arrêté par la Gestapo le 8 juin. Klaus Barbie l'a fait interroger pendant 3 jours puis l'a relâché. Hardy a caché cette arrestation à ses amis alors qu'il aurait dû immédiatement les en informer, pour qu'ils le mettent hors-circuit.

Le 12 juin il a refait surface à Lyon et pris contact avec de nombreux amis de la résistance, sans leur révéler qu'il a été arrêté par la Gestapo.

Ignorant que Hardy était "grillé", Henri Aubry (le second de Frenay) décida de l'emmener à une importante réunion qui aurait lieu le 21 juin (il n'en connaissait pas encore le lieu).

Le 20 juin, Aubry rencontra Hardy près du pont Morand à Lyon. La rencontre était surveillée par Barbie en personne (Hardy le savait-il ?)

Le 21, Hardy a été arrêté avec les autres dans la villa du docteur Dugoujon à Caluire, mais il était le seul à ne pas être menotté. Il a réussi à s'enfuir.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Loup Ecossais Membre 675 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je confirme. Mon professeur de Français chez les Pères, Frère Jean, était un résistant et connaissait Jean Moulin. Il m'a dit la même chose. Frère Jean fut arrêté par la gestapo, torturé et déporté au camp de "Dora", à la fabrication des "V2"...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×