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Ecorésistants, ces consommateurs qui refusent de consommer durable


Fuel4Life

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Fuel4Life Membre 10 926 messages
Baby Forumeur‚
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Tout le monde semble faire plus attention à consommer « durable », « responsable », à avoir un comportement plus respectueux de la planète. Tout le monde deviendrait ce « nouveau consommateur », plus soucieux de valeurs, qui choisit et maîtrise sa consommation. Tout le monde ? Et bien pas vraiment

pas-changer-bdo.jpg

Les consommateurs se sont laissés gagner progressivement par des comportements nouveaux qui montrent leur souci éthique : leurs préoccupations environnementales, sanitaires et sociales influent de plus en plus sur leurs décisions d’achat. Et dans leur comportement quotidien en tant que citoyen.

Nous le voyons autour de nous, la consommation durable gagne du terrain (1). Mais pas partout.

Le consommact’eur responsable s’impose doucement

jach%C3%A8te-150x113.jpgVous connaissez des consommateurs écolos, attirés par la consommation durable. A contrario, il y a sans aucun doute dans votre entourage des personnes qui ne font rien pour changer leurs habitudes, et qui pour tout dire, « s’en foutent ». Ce consommateur qui n’a rien changé à ses habitudes afin de moins consommer et gaspiller les ressources limitées de notre environnement est un résistant au changement, un écorésistant.

Au contact quotidien des internautes et des clients, consoGlobe qui scrute et essaie d’encourager la nouvelle consommation depuis 5 ans bénéficie d’un point de vue privilégié sur l’évolution du marché et sur ses différentes tendances.

D’où la modeste tentative de partir à la rencontre des consommateurs qui sont à la périphérie du coeur de notre audience, de nos fidèles habituels

Qu’est-ce qu’un éco-résistant ?

A force d’interroger autour de nous, nous avons trouvé nombre de témoins : ils confirment que si l’espèce de l’écorésistant éco-sceptique existe bel et bien, on ne peut la réduire à un unique spécimen ; loin de là. Parmi les personnes qui refusent de changer pour des motifs écologiques, on trouve une large gamme de convictions sur l’échelle de la croyance verte : du sceptique absolu à l’écologiste convaincu en passant par l’athée ou l’agnostique.

Petite tentative de typologie des consommateurs rebelles :

Qui sont les consommateurs qui résistent au changement

L’éco-résistant est-il un mauvais citoyen ?

Portrait robot du consommateur anti-écolo

Un profond renversement de perspectives

L’écorésistant des 30 Glorieuses

L’écorésistant traditionnaliste

L’écorésistant économique

L’écorésistant parano

L’écorésistant intello

L’écorésistant extrêmiste

L’écorésistant agnostique

L’écorésistant satisfait ou « l’effet rebond »

*

Qui sont ces consommateurs qui résistent au changement ?

Les éco-sceptiques ont un certain nombre de points communs.

pas-changer.1.jpg

Définition de éco-résistant ?

Les écorésistants sont les consommateurs « non engagés » qui résistent au changement de comportement induit par l‘urgence environnementale et la solidarité éco-citoyenne.

  • Un écorésistant n’adopte pas les comportements d’économies de ressources (consommation de produits bio, écogestes, écomobilité, …) désirés par la vulgate de la croissance soutenable : les arguments « bons pour la planète » le laisse indifférent, mieux ils les trouvent futiles voire il est contre.

Capt-12063721-300x181.jpgEn bref, on peut dire que l’écorésistant est l’anti nouveau consommateur, le consommateur qui ne joue pas le jeu de la solidarité citoyenne dans ses comportements de consommateur.

L’écorésistant est souvent un technophobe qui est peu avancé dans l’adoption des nouveaux outils proposés par l’internet. C’est l’opposé d’un pionnier.

L’écorésistant est-il un mauvais citoyen ?

Il y a dix ans les instituts d’étude et les sociologues, quand ils parlaient de consommateurs rebelles, faisaient allusion au consommateur qui refusait la consommation (2). Le mauvais consommateur était un mauvais citoyen. On se souvient de ce livre (3) qui soulignait que le consommateur qui consommait moins échappait à son devoir patriotique de faire tourner l’économie.

La dimension morale de la consommation

En parlant de mauvais ou bon, on se situe sur un terrain qu’occupe volontiers le consommateur engagé : la portée morale de l’acte de consommation. L’éco-résistant, lui, est totalement absent de ce terrain moral, il ne s’agit pas de faire le bien ou le mal mais simplement de « se faire plaisir, d’acheter moins cher, de faire une bonne affaire » etc.

egoiste.jpgC’est en ce sens, en refusant de faire tourner la machine économique, productive, fiscale, consumériste, … que l’écorésistant ne jouait pas le jeu. Aujourd‘hui, après Al Gore, l’évidence du réchauffement, l’ouverture du passage arctique, Copenhague, Deep Water Horizon, etc., le citoyen a une conscience bien plus développée des enjeux éthiques et environnementaux. Et malgré (ou grâce à) la crise, le consommateur de base s’efforce de consommer plus « responsable », plus « soutenable » pour faire allusion au terme anglais. Pas l’éco-résistant, lui ne veut pas se priver ni faire d’efforts d’adaptation.

Résumons :

Le consommateur égoïste

On considérait hier que l’écorésistant était un égoïste économique ou un « égocentrique consommatoire » pour reprendre l’expression de Robert Rocherort. Aujourd’hui, on considère que l’écorésistant est un égoïste environnemental et éthique. Le mot est lâché : notre consommateur qui refuse d’abandonner son 4X4, d’éteindre la lumière, de moins prendre l’avion, … bref de changer son style de vie, serait un égoïste, qui n’a aucune conscience morale de sa consommation.

On discerne quelques caractéristiques récurrentes dans le profil des écorésistants.

  • L’écorésistant est plutôt un climato-sceptique : le consommateur qui n’a pas changé ses habitudes est moins sensible à « l’urgence climatique », moins informé des complexités de la géographie climatique que la moyenne.

C’est parmi ceux qui ne sont pas convaincus du réchauffement et de la finitude des ressources naturelles que se trouvent les bataillons d’éco-résistants.

L’écorésistant est souvent une personne de plus de 50 ans : un consommateur qui a connu l’abondance des 30 Glorieuses et qui a consommé toute sa vie sans être exposé aux messages – bien plus tardifs – du réchauffement climatique. Malgré l’appel du club de Rome, l’écorésistant ne se sent pas concerné par l’extinction des ressources naturelles.

chariots-272x90.jpgUne étude du Credoc de 2004 sur les consommateurs peu engagés dans « l’alter-consommation et l’éco-citoyenneté » notait que ceux-ci sont plutôt moins diplômés, moins aisés, habitent des villes de moins de 100 000 habitants, retraités ou de moins de 25 ans, employés, femmes au foyer, ouvriers, … Aujourd’hui encore, ces attributs restent symétriques à ceux des écocitoyens qui rejettent l’hyper consommation. (4)

  • L’écorésistant est plutôt un homme qu’une femme : les femmes sont plus sensibles à la nécessité de protéger la nature et de léguer un environnement propice à nos enfants. De plus, elles sont plus ouvertes à des nouveautés et aux nouveaux comportements de consommation.

troc-mode1.jpgCe sont souvent les femmes qui décident de la consommation du foyer et qui donc entraînent ces messieurs à choisir une voiture hybride, à essayer des produits bio, à utiliser des produits ménagers traditionnels, à utiliser des matériaux naturels (et oui, ce sont aussi elles qui bricolent de nos jours). Chez consoGlobe, sur 3 millions de personnes inscrites, plus de 65% sont des femmes.

L’écorésistant est plutôt un consommateur classique, consommateurs des médias classiques (la télévision, la radio, la PQR, …) : l’éco-résistant est, en moyenne bien sûr, moins présent sur les nouveaux médias, notamment les médias communautaires où se diffusent assez naturellement les idées de solidarité écologiques et éthiques.

Un profond renversement de perspective et d’attitudes

  • Hier
    : éco-résistant = éco(nomie)-résistant >>

    qui ne consomme pas assez en se retirant du jeu de la consommation à outrance occidentale.

  • Aujourd’hui
    : éco-résistant = éco(logie)-résistant >>

    le bon citoyen d’hier, celui qui consomme et fait tourner le PIB, est devenu le mauvais citoyen d’aujourd’hui, celui qui creuse son empreinte écologique en consommant trop !

Il y a une catégorie de consommateurs qui n’est pas « non écolo » par choix mais tout simplement du fait que leur budget ne leur permet pas – enfin le pensent-ils.Il existe une catégorie de consommateurs qui n’adoptent pas de comportements écologiques ou citoyens.

N°1 : faire des économiesUne catégorie de consommateurs qui ne résistent pas au changement par conviction mais parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Malika, jeune mère de famille de 26 ans, explique que consommer bio et acheter des produits « responsables » lui parait un luxe hors de sa portée : « Je voudrais bien acheter du bio ou des produits écologiques mais franchement, j’ai pas les moyens ; moi je me contente de produits hard discount chez Dia. C’est trop cher ».

Plusieurs études montrent qu’environ 20% des consommateurs sont prêts à payer jusqu’à, en moyenne, 5% plus cher pour un produit répondant à un engagement environnemental ou de citoyenneté. Et bien, l’écorésistant économique, lui, ne veut pas payer plus cher, quelle que soit la raison. De manière surprenante, on trouve ce consommateur parmi les visiteurs de consoGlobe : surtout parmi les personnes qui viennent sur le service de DON, consoRecup, pour trouver des objets donnés gratuitement.

De fait, la réputation de chèreté des produits bio (essentiellement due aux produits textiles bio et alimentaires bio) donne l’impression à de nombreux foyers français que la consommation responsable est encore « un truc de riches ».

« Chez les bas revenus, plus on avance en âge, moins on porte d’attention aux engagements de citoyenneté« (3)

On passe quand même au vert pour des raisons … de budget

bons-reduction-150x150.jpgL’écorésistant pour raisons économiques n’est pas totalement immobile dans ses comportements : sur internet, il fait partie des « chasseurs de primes » ; de ces personnes qui cherchent presque systématiquement les bonnes affaires, le moins cher possible… Ainsi, l’écorésistant économique pourra adopter certains comportements (les écogestes d’économies d’énergie, l’achat groupé ou les ventes privées sur le net) mais n’ira pas jusqu’à investir dans ces nouveaux produits écologiques qui sont considérés comme des investissements « qu’on ne peut pas se permettre ».

Ainsi, sur consoGlobe, on estime que la moitié au moins des personnes qui ont utilisé le service de don, de location ou de troc, l’ont tout d’abord fait parce que c’est bon pour leur porte-monnaie, parce que c’est une bonne affaire. Qu’un troc, un don ou une location soit bon pour la planète tant mieux, mais cela n’est qu’un bonus, pas la motivation première.

bandeau1-300x50.gifAinsi, quand on regarde qui achète des produits comme des fontaines à eau gazeuse, des chargeurs solaires, des récupérateurs d’eau de pluie, des composteurs, on constate qu’on trouve rarement de clients appartenant aux foyers les moins aisés. Pourtant, une fois leur achat remboursé, ces produits font faire de vraies économies sur le budget. Mais voilà, le budget de ces personnes ne leur permet pas d’investir, même un peu, même pour des produits qui à terme allègeront leur budget.

« ça fait peut-être faire des économies plus tard, mais en attendant, moi je peux pas les sortir, les 60 euros » nous déclare une mère de famille d’Arras considérant l’achat d’une fontaine à eau. L’hostilité du public envers les ampoules fluocompactes provient sans doute du fait que leur rentabilité paraît très hypothétique.

L’écorésistant parano est une catégorie qu’on a vu apparaître en 2008. Après une phase intense de communication sur le réchauffement climatique est apparue une certaine saturation du public, lassé de trop de messages écologiquement corrects.

ampoule-purificatrice.jpgAvec l’addition de la crise économique, de nouvelles affaires sur des produits causant des problèmes sanitaires (parabens, phtalates, bisphénols, ..) et surtout avec la crise de pouvoir d’achat, l’écorésistant parano s’est manifesté. Il a commencé à réagir à certaines obligations économiques : notamment celle de ne plus acheter que des ampoules basse consommation (fluocompactes ou led) au détriment des ampoules à incandescences classiques désormais interdites.

nakkad.jpg« Ces ampoules basse conso, c’est de la foutaise !! Les gens ne voient pas que c’est pour nous faire acheter toujours plus que les fabricants nous les proposent ?! Acheter toujours plus, voilà pourquoi on interdit les vieilles ampoules. Moi j’en ai fait un stock parce que, désolé, mais leurs nouvelles ne marchent pas aussi bien qu’ils le disent et coûtent bonbon ». Djibril, 32 ans

  • Ce témoignage laissé par un internaute de consoGlobe est typique : « ils », les représentants des Pouvoirs économiques, ont inventé les achats de produits durables pour nous faire acheter toujours plus ; pour rouler le consommateur dans la farine, derrière des arguments (le réchauffement, le trou de la couche d’ozone) dont on doute également.

En résumé, l’écorésistant parano est un consommateur qui n’a jamais cru que le réchauffement soit autre chose qu’un vaste prétexte (complot ?) visant à le pousser à consommer des produits dont il n’a cure. Avec la crise, encouragé par de nouveaux Allègre, il fait son coming out sans complexe.

*

L’écorésistant trop intello

Vous l’avez peut-être rencontré. Comme le climato-sceptique, l’écorésistant intello-écolo n’adopte pas une consommation « durable » faite de produits verts ou de comportements quotidien (écogestes). Mais lui, c’est parce qu’il trouve qu’ils les trouvent trop futiles à l’échelle de la question écologique, à sa dimension planétaire complexe… En gros, l’écorésistant intello est un super écolo qui trouve qu’on ne s’attaque pas aux vrais problèmes.

paul2.jpg« On parle de modifications à une échelle géologique, de milliards de tonnes de carbone, des milliards de tonnes de polluants générés par les industries et la structure économique mondiale. Fermer mon robinet quand je me lave les dents, éteindre la lumière ou acheter un chargeur solaire est ridicule : ça ne pèse rien. Ce n’est pas là où ça se joue » Thierry, ingénieur informatique, 44 ans.

« C’est tout le système économique mondialisé qu’il faudrait changer, la Chine et l’Inde qu’il faudrait empêcher de grandir, le permafrost qu’il faudrait empêcher de dégeler, les cycles naturels du climat qu’il faudrait changer ! Franchement, je vois pas pourquoi, moi qui ne vis que quelques dizaines d’années, je ne devrais pas partir en vacances en avion aux Caraïbes ; pour ce que ça change ! » Laurent, 34 ans, médecin urgentiste

Bref, l’écorésistant écolo a une vision macro des questions environnementales et ne croit pas aux actions individuelles micro économiques. Pour lui, ce n’est pas en changeant de comportement de consommation qu’on fait avancer les choses : le changement est de la responsabilité des États, des organisations internationales capables de faire évoluer le droit (les accords internationaux). Même les grandes entreprises, soumises à concurrence, ne changent pas d’elles-mêmes pense-t-il.

Pour lui, un bon exemple d’écologie pratique qui lui parait digne de se mobiliser est le traité de Montréal par exemple, qui a su, par l’interdiction des CFC, réduire le trou de la couche d’ozone, mais sur des dizaines d’années.

L’écorésistant est trop intello au sens où il a une conscience et une connaissance trop aiguës de la globalité, de l’intrication, de la complexité des phénomènes écologiques et surtout de leur ampleur. Le petit geste du citoyen consommateur lui parait dérisoire au regard de la taille des enjeux planétaires.

climat_graph.gifUn article de consoGlobe fait particulièrement bien écho à ce type de points de vue : « Réchauffement, la planète s’en fout » : un scientifique explique qu’à l’inconcevable et gigantesque échelle du temps, il importe finalement peu que la planète mettre 1000 ou 2000 ans à effacer le réchauffement du à l’activité humaine. L’impact humain est une broutille à l’échelle géologique.

L’écorésistant est un consommateur qui trouve que la consommation responsable et les nouveaux comportements de consommation ne sont pas vertueux, ne vont pas assez loin. Pour lui ce qui contient le mot consommation est encore trop suspect. Consommer est pour lui un acte politique tout autant que moral.

eco-warriors-150x150.jpgCet écorésistant extrémiste se trouve dans le rang des écologistes « durs » dont les éco-warriors anglo-saxons sont des figures emblématiques. En France, on le trouve chez les partisans de la décroissance, de la sobriété volontaire et dans le noyau central des militants écolo. Pour eux, il ne faut pas réformer la consommation, il faut l’éliminer au maximum.

Dans le discours de l’éco-résistant ultra écolo, on voit bien qu’il a conscience de faire partie d’une minorité agissante par opposition à une masse de consommateurs passive qui « passe sa vie dans les hypermarchés ».

Consommer moins et surtout, consommer mieux

C’est parmi les consommateurs écolo-extrêmistes (et les « intellos ») qu’on va trouver la conviction qu’il faut consommer moins, mais surtout consommer mieux ; par exemple en recyclant les matériaux renouvelables (comme le verre, l’aluminium, …) ou bien les ressources naturelles en voie d’extinction.

denis-Beaupin-ecolo-150x150.jpgPour lui, la voiture électrique n’est pas un progrès car elle reste une voiture à acheter : la réaction de Denis Beaupin, responsable écologie de la Mairie de Paris, à l‘apparition de l’auto-partage de voiture électrique à Paris en octobre 11 est presque caricaturale. Alors que la majorité applaudit, lui trouve que la Blue car, la voiture électrique parisienne, n’est pas un progrès car elle « n’incite pas les gens à prendre les transports en commun ».

*

L’écorésistant agnostique

doute.jpgC’est un peu le Saint Thomas des consommateurs : il doute et se pose beaucoup de questions. Les produits responsables et les nouveaux comportements ne le convainquent pas.

Ses principales interrogations sont autant de frein au changement : le manque de crédibilité de la promesse environnementale chez certains produits, favorisé par le Greenwashing. La perte de confiance que provoque le greenwashing nuit à l’ensemble du secteur et trouble les néophytes.

manipulation-pub1.jpg« Les lampes fluo-compactes sont certes intéressantes en terme de consommation d’énergie à l’usage mais pas autant qu’on voudrait nous le faire croire ce qui nuit inutilement à leur image ! L’écologie, je suis 100% pour à condition qu’elle soit fondées sur des faits scientifiques et pas sur du « pipeautage » commercial dont on est constamment inondé dans nos sociétés de consommation. » Steve, commentaire sur un article sur les ampoules sur consoGlobe (D’autres commentaires de ce type dans cet article, pris parmi d’autres)

  • la confusion de différentes sources d’information, accentuée par la prolifération des blogs ou sites plus ou moins improvisés qui ne font que recopier l’information, y compris les idées reçues.

  • les doutes sur la justification d’un prix plus élevé, renforcées par la réalité prix de l’alimentaire bio ou du textile bio…

  • le manque de clarté du marché, concrétisé par la prolifération des vrais et des pseudos labels à destination du consommateur. Notre annuaire des labels recense plus de 70 labels utilisés sur le marché français !
    « C’est vrai que c’est troublant cette guéguerre des labels : je ne suis pas sur que la lutte contre la déforestation y gagne … » Marco

Ce type de consommateur qui résiste au changement est le plus paradoxal : il s’agit d’un consommateur écolo qui finit par ne plus adopter de comportements vertueux. Pourquoi ? A cause d’un effet dont on a déjà parlé lors du débat sur le réchauffement climatique.

L’effet de rebond post conso-durable

191-7460-large.jpgL’effet de rebond se manifeste lorsqu’un consommateur qui a fait un effort, trouve dans cet effort, un alibi pour ne plus le faire. On n’éteint pas les ampoules basse conso parce qu’elle consomme moins, on laisse couler l’eau car on a installé un réducteur sur le robinet, on fait plus de kilomètres car on roule en voiture hybride, etc. Illustration :

« Toute l’année, je fais attention, j’achète bio et tout. Et je me suis acheté une Prius. Alors en matière de consommation verte, je fais largement ma part et je n’ai pas du tout honte de prendre l’avion pour mes vacances d’été. »

L’effet rebond mesuré

Steve Sorrell, de l’Université du Sussex, a étudié l’impacct de 3 écogestes d’économie d’énergie : remplacer les courts trajets en voiture par du vélo ou de la marche vélo / baisser son chauffage de 1°C / gaspiller un tiers de moins de nourriture. Selon cet expert, si vous menez ces 3 actions mais consacrez l’argent économisé à vos dépenses habituelles, l’effet de rebond sera de 34%, ce qui annule d’un tiers vos gains d’émissions de gaz à effet de serre. (6)

Décryptons.

Ce consommateur qui ne suit pas le changement ecocitoyen, comme nous tous, n’est ni tout blanc ni tout noir : il metun peu – de vert dans ses actes. Mais objectivement, l’effet rebond le pousse, consciemment ou pas, à revenir à une consommation non vertueuse, en contre-point de ses ecogestes. Du point de vue des économistes, ce phénomène est possible car les « externalités » ne sont pas assez chères : autrement dit, le prix des biens et services « non durables et polluants » n’est pas assez élevé et ne tient pas assez compte de leur impact négatif.

L’éco-sceptique éco-résistant, combien de divisions ?

Depuis 2008, on voit donc une proportion minoritaire mais nette des consommateurs faire preuve, au mieux d’éco-lassitude et au pire d’éco-rejet, avec en toile de fond, un regain de l’éco-scepticisime qui se nourrit des théories climato-sceptiques. A la question « Les éco-résistants,combien de division ? », bien difficile de répondre. En croisant les études et notre observation du marché depuis 6 ans, on l’estime de un quart à un tiers des consommateurs.

*

Sans doute, avez vous reconnu quelques traits de vos proches parmi ces portraits de consommateurs car ils représentent en réalité 90 % des consommateurs. Cette revue gagnerait à être enrichie de vos témoignages. Partagez-les avec nous !

(1) Les comportements opposés à ceux évoqués ici sont résumés dans La Nouvelle Consommation. ou La consommation collaborative. Voir toutes les données dans les Français et le développement durable

(2) Par exemple le CCA avait établi une cartographie des consommateurs peu enclins à consommer.

(3) Le bon consommateur et le mauvais citoyen, de Robert Rochefort – éd. Odile Jacob, 2007

(4) Moins d’un tiers des non-diplômés se préoccupent de « citoyenneté » contre 58% pour les individus issus de l’enseignement supérieur. Avant 40 ans, les valeurs citoyennes attirent peu (43%) contre 49% chez les 40-59 ans et 51% chez les sexagénaires. Le revenu est un facteur important. source : Une pratique inégalement répartie dans la société, Documentation française

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 68ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
68ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

Vivant au quotidien dans mon entreprise les comportements de "green washing" (une vague couche de peinture verte sur un comportement de pollueur) je me sens assez proche de l'agnostique.

Ce qui ne m'empêche pas de trier consciencieusement mes déchets.:smile2:

Exemple de "green washing" maison :

Grande campagne par affichage sur écrans géants (bonjour le bilan carbone) et distribution de tract (bonjour les arbres) :

"Pensez vous a éteindre la lumière quand vous quittez votre bureau ?"

Mais en parallèle tous les déplacement en avion vers l'étrangers passent par Francfort parce que Lufthansa fait de meileurs prix qu'Air France.

Un décollage et un atterrissage en plus et, le plus souvent, un allongement du parcours : merci le bilan carbone.censored.gif

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Membre, 46ans Posté(e)
_plop_ Membre 2 325 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

Il n'est nul part fait mention de l'éco-resistant qui ne juste pas être pris pour un gros pigeon qui va payer son poulet 4 fois plus cher juste parce qu'il a pu manger du maïs au pesticide au lieu de granulés ... Ni des flocons d'avoine sans emballage au prix du caviar parce que c'est plus écolo qu'un bon bol de corn flakes.

Quand on arretera de prendre les gens pour des cons, et que, par exemple, on leur proposera des produit avec un minimum d'emballage (sans Bisphenol A dans les encres) pour le même prix (voir moins puisque le coût de l'emballage sera réduit ...), ils seront peut être moins "antis" !

Bref, à mon sens, c'est juste un article de merde, destiné à stigmatiser un comportement sans se soucier de ce qui le provoque. L'éco-resistant de cet article, c'est un peu le fumeur des années 90. Il est soit egoïste, soit complotiste, soit anarchiste ... bref, c'est un irresponsable.

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  • 3 semaines après...
Invité Sandy8
Invités, Posté(e)
Invité Sandy8
Invité Sandy8 Invités 0 message
Posté(e)

Petite précision a propos des éco resistan "parano",

quand vous voyez leurs "ampoule a économie d'energie" qui

font 4 fois le prix (et je suis gentils!) des normale, qui claque

en 3 mois (si, si, 3 mois, venez faire un tour chez moi vous verrez!)

et en plus qui sont NOCIVE au poinnt qu'on puisse pas les toucher a main nue,

désoler mais il faut arreter de se foutre de la gueule du monde!

A coté les normales, elles, ne présentes aucun risque pour la santé, peuvent duré

3 ans et sont bien moin cher!

J'en ai un stock!

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