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11 mai 1924 : Le Cartel des Gauches au pouvoir.


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11 mai 1924 : Le Cartel des Gauches au pouvoir.

Le Cartel des gauches, victorieux aux élections législatives françaises de mai 1924 puis de 1932, est une coalition qui regroupe les radicaux (qui dominent la gauche jusqu'en 1936) et les socialistes. Les premiers députés communistes qui sont élus en 1924 siègent dans l'opposition.

Les socialistes ne participent pas au gouvernement de peur de se faire taxer de trahison sociale par les communistes qui verraient en cette alliance une collaboration avec un régime bourgeois. Ils posent même en 1932 des conditions à leur participation, qui sont rejetées par les radicaux (les « conditions Huygens »). Aussi, la victoire de 1924 est une simple entente électorale et non une collaboration, dictée essentiellement par la volonté commune de battre le Bloc national.

Des radicaux, comme Aristide Briand ayant participé aux gouvernements du Bloc national, les socialistes font savoir qu'ils refusent de gouverner, ne faisant que soutenir les orientations politiques prises en cas de succès. Le Cartel des gauches se constitue à la fin de l'année 1923 contre le Bloc national.

Le Cartel des gauches associe 4 groupes :

  • les Radicaux indépendants (frange de droite des radicaux),
  • les radicaux-socialistes, unifiés désormais,
  • les républicains-socialistes, des socialistes indépendants (Paul Painlevé),
  • la SFIO.

Chute du Cartel

Le Cartel des gauches échoue cependant dans la politique financière. En effet, les socialistes voudraient remédier à la dette par l'adoption d'un impôt sur le capital, et notamment sur les profits réalisés pendant la guerre, tandis que la droite et une partie des radicaux, ainsi que les milieux financiers, y sont très hostiles. Herriot a recours à de nombreuses avances auprès de la Banque de France, qui est encore entre les mains d'intérêts privés (les « 200 familles »).

La paralysie financière provoque dès lors la chute de son gouvernement en avril 1925. Se succèdent alors les gouvernements de Painlevé en avril et octobre 1925 puis de Briand en novembre 1925, mars 1926 et juin 1926. Une véritable crise dans le milieu financier provoque la chute finale du cartel qui ne peut la résorber. Joseph Caillaux ayant demandé les pleins pouvoirs financiers pour enrayer la baisse du franc le 16 juillet 1926, Herriot provoque la chute du gouvernement Briand le lendemain. La spéculation provoque la chute du franc ; chute qui cesse au retour de Raymond Poincaré, fort de la réputation acquise lors du « Verdun financier », engagé par lui pour sauver le franc en 1924, à la fin du Bloc national.

Dès lors, les socialistes passent dans l'opposition. Le gouvernement Poincaré bénéficie d'une forte majorité : droite et radicaux. On assiste au retour d'un gouvernement de large coalition républicaine, à laquelle seuls les socialistes, communistes et nationalistes intransigeants ne participent pas.

L'après-Cartel

La droite remporte les élections législatives de 1928 : il y a 329 députés de droite contre 285 pour la gauche. Comme à chaque élection les radicaux se présentent avec la gauche. En 1932, le second Cartel remporte les élections, mais il n'y a pas de majorité de gauche associant radicaux et socialistes. Les socialistes posent leurs conditions à la participation (les "cahiers" ou les "conditions Huygens" du nom du gymnase dans lequel s'était tenu le congrès socialiste). Les gouvernements se succèdent, dirigés par des radicaux alliés aux "modérés". Cette majorité parlementaire, distincte de la majorité électorale, est fragile.

Édouard Herriot, ayant compris les leçons de son bref retour de 1926, s'oblige à laisser les hommes du centre droit prendre la direction de l'économie honorant ainsi leur politique de déflation qu'ils mènent depuis le début de la crise de 1931. Il s'agit alors pour eux de diminuer les dépenses de l'État par une réduction du traitement des fonctionnaires espérant ainsi provoquer une réduction du déficit budgétaire et une baisse des prix.

Cette politique offerte par le radical Herriot ne convient pas aux socialistes qui veulent une augmentation du pouvoir d'achat. Il y a donc un blocage des réformes économiques qui provoque, une fois de plus sous la troisième République, la valse des ministères : se succèdent ainsi à la tête du conseil Édouard Herriot, Camille Chautemps, Édouard Daladier, Albert Sarraut…

Cette période de grande instabilité aboutit à la crise du 6 février 1934.

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