Fréquenter des dépressifs.

Pensez vous que fréquenter des personnes dépressives puisse permettre de retrouver ou de garder soi-même le moral ?

Si l'on est soi-même dépressif cela peut aider à se sentir "compris", la personne vivant (peu ou prou) la même chose que nous. Si l'on n'est pas dépressif, il s'agit d'avoir les épaules pour ne pas faire éponge, "l'histoire de l'autre n'est pas la sienne". Sinon... Bienvenue au sous-sol.

Tu sembles très sûre de toi. Es tu psychologue ou dans le métier de la psychologie ?

Je n'affirme pas, c'est vrai que ça fait un peu "cash" mon propos désolée. Je ne suis pas psychologue, mais j'interviens effectivement régulièrement dans ce milieu, à côté d'un tout autre job.

Ah ok. Et quand tu dis dans ce milieu, est ce trop indiscret de te demander comment exactement ? Enfin, si tu veux.

J'interviens dans des groupes de paroles en milieu hospitalier

D'accord. Je comprend pourquoi tu parles de protection. Tu rencontres de nombreuses personnes dépressives (voire associé à d'autre pathologie, j'imagine). Donc pour ne pas être dépassée, tu fais attention à garder une certaine distance "protectrice".

C'est vrai qu'en écrivant mon sujet, je pensais aussi au cadre familial ou amical.

Fréquenter des dépressifs ne permet il pas à certaines personnes de "rehausser" leur propre moral par effet de comparaison, en constatant que eux ne sont pas si bas et donc bien portants.

Surtout pas fréquenter les gens dépressifs, instables au niveau psy quand on est soi-même pas bien. Il faut aller vers des gens positifs qui tirent vers le haut.

Si, je pense que tu as raison oui, ça peut faire relativiser, "rehausser" son propre moral comme tu dis. J'ai pensé "inscrit dans la durée" quand j'ai lu "fréquenter", et là je pense qu'il faut faire très attention, qu'on aille bien, ou mal.

Si, je pense que tu as raison oui, ça peut faire relativiser, "rehausser" son propre moral comme tu dis.

C'est ce que je pense. Mais enfin, sujet difficile à amener je trouve.

Sujet difficile à amener oui, Il y a un autre fait aussi : Ca flatte l'égo (donc : up) d'aller remonter le moral à un dépressif. Ne serions-nous pas vaniteux ? (attendez que je sois sortie avant de me balancer fruits et légumes !!)

Je crois qu'il faut garder une certaine distance émotionnelle autant que possible pour ne pas se laisser entraîner dans le mal être. Cependant, je connais des personnes dépressives qui, au delà de leur état, savent faire preuve d'autodérision et se montrer drôles...la dépression n'est pas ce qui les définit en premier lieu.

Comme il a été dit : ton histoire n'est pas leur histoire.

Bien sûr, il faut savoir quand on est disponible ou pas pour éventuellement être à l'écoute du mal être de quelqu'un d'autre. Quand on est plus fragile, on peut se faire entraîner vers le bas.

Personnellement, si je suis dans un état moral "normal" , je ne me sens ni mieux ni moins bien ... je pense que je suis plus utile vis à vis d'une personne qui n'est pas au top si je garde la tête froide, ou si je me comporte normalement, sans lui taper sur l'épaule à tout bout de champ ou lui demander de faire des choses qu'elle ne se sent pas capable de faire.

je pense qu'on peut avoir besoin lorsque l'on est fragilisé d'essayer d'aides une personne dépressive. En effet, donner des conseils, essayer de faire positiver l'autre peut dissiper notre mal être....

Oui, c'est exactement ça. Mais il s'agit de la version "soft" de la description du phénomène.

Il arrive que dans la vie ce soit nettement plus..."hard core"