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L'impasse de l'occident


Invité Quasi-Modo

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Invité Quasi-Modo
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Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Les religions du Livre étant universalistes, elles impliquent un aveuglement qui tend à les faire se charger de questions au-delà de ce qui les concerne, c'est à dire au delà de la communauté des croyants, pour former un projet de société global. Certes, concernant l'islam et l'humanisme, religion qu'à titre intellectuel je trouve fascinante, il s'y heurte tout comme le judaïsme et le christianisme, mais pas sous le même rapport. Le judaïsme a toujours été ultra-minoritaire de telle sorte qu'il ne pouvait poser question dans une société démocratique, tandis que la chrétienté s'est heurtée historiquement à la laïcité ce qui permit de la domestiquer. Une religion était facile à gérer tant qu'elle était seule pour une immense majorité de citoyens (christianisme) et qu'elle fût vaincue dans ses prétentions de façon interne.

En effet, l'humanisme étant la portée de la révolution de 1789 et l'Histoire étant toujours nouvelle, il est impossible de restaurer un ancien système qui a manifesté son imperfection (en tout cas pour un peuple qui connaît ses racines). L'humanisme était efficace pour lutter contre le christianisme, c'est pourquoi il a remporté, mais il ne l'est pas pour lutter contre l'islam dont le réformisme a toujours impliqué historiquement le fondamentalisme, c'est à dire le retour rigide de la lettre face à l'esprit, religion qui s'est de surcroît bel et bien construite dès ses origines contre le christianisme dont elle prétendait être la suite logique. Dans tous les cas, la fraternité, bien qu'elle soit une valeur me semble-t-il désinvestie politiquement, s'est gagnée au cours de la révolution française, donc en opposition au christianisme qui n'avait alors d'autre choix que d'opérer une mutation.

Le libéralisme est originellement un humanisme. Il est né dans un souci de préserver la nation des dissensions internes propres aux guerres de religions (principalement entre catholiques et protestants) en proposant un état axiologiquement neutre et garantissant la liberté de culte pour chacun. Cependant, l'anti-humanisme des musulmans ne permet plus aujourd'hui d'en référer à l'humanisme des Lumières pour le combattre, ou plutôt cela n'est-il possible que d'un points de vue rhétorique à leurs yeux. La conclusion logique d'une philosophie libérale est qu'il faut vider l'Etat de toute valeur humaniste afin de préserver la paix sociale (indépendamment de la vérité d'une telle affirmation). Il convient donc pour tout humaniste qui se respecte de faire aujourd'hui la critique constructive du libéralisme pour y opposer un projet de société commun, mais de préférence sans réveiller les vieux démons religieux.

Le libéralisme sans valeurs restera l'instrument de la reproduction d'un système inique par l'appropriation du gouvernement de la notion de liberté. N'y a-t-il pas quelque contradiction pour une philosophie libérale, à s'approprier la liberté tandis que le gouvernement ne peut exercer son pouvoir que de façon coercitive chez les gens les plus défavorisés? Lorsqu'on interroge une personne de classe défavorisée et un aristocrate sur la justice, le premier vous répondra qu'elle consiste en un ensemble d'interdictions, tandis que le second vous répondra qu'elle consiste en un ensemble de droits qui assurent la défense du citoyen. Ce n'est pas un hasard. La justice a toujours fonctionné comme justification de la part du pouvoir et des favorisés du système, mais comme revendication de la part des classes populaires.

Il n'est alors plus possible aujourd'hui d'espérer modifier ou introduire une loi si il n'y a pas de référence plus ou moins partagée à la notion de liberté. L'égalité et la fraternité sont devenues désuètes, parce que le socialisme ne peut plus porter de projet global pour l'humanité dans une époque mondialisée. C'est le libéralisme politique dont le libéralisme économique est le corolaire dans un système capitaliste. Pour cause, même la gauche est aujourd'hui devenue libérale, étant donné la pression inavouée des capitaux et des électeurs musulmans qui suivent une philosophie qui renie l'humanisme laïque, dénoncé comme une laïcité de combat pour mener à une reconnaissance communautaire à l'anglo-saxonne qui permettrait la mise en demeure des humanistes des Lumières.

De façon parallèle, il n'existe plus de culture ouvrière indépendante de la culture patronale. La guerre de tous contre tous rend méfiants envers son prochain et divise pour la plus grande gloire de nos élites. L'islam est effectivement instrumentalisé à ces fins, et les musulmans acculés font le jeu du système en réagissant de façon communautaire et en refusant l'humanisme, c'est à dire la laïcité. Peut-on leur donner tort dans la mesure où ils défendent leurs intérêts? Peut-on donner tort aux humanistes qui ont bien compris que l'islam posait effectivement un problème?

Le déni de réalité des politiciens de gauche les mènent à un grand écart digne d'une schizophrénie. La conciliation de l'islam et de l'humanisme ne tient que par le mortier de la rhétorique, puisqu'on ne peut contenter à la fois l'un et l'autre dans les faits. Finalement, le libéralisme mène à une forme d'aliénation d'autant plus dangereuse qu'elle mène à faire croire que nous sommes libres. Nous pouvons avoir le sentiment de défendre notre communauté, mais elle est transcendée par la société qui n'admet quant à elle aucun projet véritablement porteur digne de celui que l'on pourrait défendre, société où il ne restera plus que des dominés et des dominants possesseurs des capitaux.

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Membre, Surhomme Nietzschéen, 48ans Posté(e)
Zarathoustra2 Membre 8 656 messages
48ans‚ Surhomme Nietzschéen,
Posté(e)

Le libéralisme sans valeurs

Le libéralisme n'est pas sans valeur. Il conçoit simplement que ces valeurs doivent provenir des hommes et non des Etats.

Car que pouvons nous attendre de bien de l'Etat ?

L'Etat, c'est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « moi l'Etat, je suis le peuple ».

Nietzsche.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Je suppose que dans le fond tu traites du surhomme Nietzschéen. Je remarque que le libéralisme comme origine d'institutions libérales fût lui-même condamné par Nietzsche qui soutient un peu l'une des idées de mon premier texte : la liberté qui prend la forme d'institutions est contradictoire en soi. Quand l'Etat s'approprie la liberté il est au contraire l'acteur de la plus grande aliénation.

Les valeurs se construisent toujours dans la limitation de la liberté individuelle, dans l'idée de réciprocité et d'exigence.

Ensuite à titre personnel je ne crois pas qu'il soit possible de sortir du nihilisme par l'intérieur comme l'aurait voulu Nietzsche. En effet, certains dans la lignée de Nietzsche ont réussi à déconstruire l'idée même d'Homme (Foucault) qui lui-même avouait qu'il était criminel d'écrire ce qu'il écrit et ne voyait pas les conséquences que pourraient avoir en termes politiques l'abandon de l'humanisme.

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Membre, 36ans Posté(e)
getalife Membre 1 417 messages
Baby Forumeur‚ 36ans‚
Posté(e)

Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre article Quasimodo ... quelle est votre thèse ?

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