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Sécurité: le système Sarkozy s'épuise


eklipse

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
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Bernard Squarcini, l'homme du renseignement français, est bousculé par un livre sur l'affaire des fadettes. Avec lui, Philippe Courroye et Frédéric Péchenard, c'est tout un système qui montre ses limites. Mais quelle alternative existe en face? L'édito de Christophe Barbier.

Bernard Squarcini, le patron de la DCRI mis en examen dans l'affaire des fadettes, va porter plainte en diffamation contre les auteurs du livre L'espion du président qui l'accusent d'être "instrumentalisé" par l'Elysée, a annoncé jeudi son avocat, Patrick Maisonneuve.

Dans la même affaire, Philippe Courroye, procureur de Nanterre, proche de Nicolas Sarkozy, a aussi été mis en examen. Quant à Frédéric Péchenard, directeur général de la police national, il a simplement été entendu comme témoin, mais tout de même secoué.

Est-ce la fin de la Sécurité selon Sarkozy? Et si oui, que propose son principal opposant François Hollande?

http://www.lexpress....se_1073329.html

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Le livre consacré au patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, accusé d'avoir "dévoyé" ce service, a déclenché une guérilla judiciaire, M. Squarcini promettant des poursuites en diffamation tandis que Mediapart va saisir la justice sur des soupçons d'espionnage.Dans "L'espion du président" (Editions Robert Laffont), publié jeudi, les journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé dressent un portrait au vitriol de M. Squarcini à partir de témoignages le plus souvent anonymes.

Pour les auteurs, M. Squarcini est au "service de l'Elysée" et "instrumentalisé" par le président Nicolas Sarkozy, dont il est un proche. Ils affirment que la DCRI, un super service de renseignement intérieur créé en 2008, a été "dévoyée" de ses missions de renseignement.

L'avocat de M. Squarcini, Patrick Maisonneuve, a assuré que des poursuites en diffamation seraient engagées contre les auteurs du livre, l'éditeur ainsi que le site Mediapart et son fondateur, Edwy Plenel, auteur d'un article sur l'ouvrage.

"M. Squarcini n'est l'espion de personne. Les auteurs se retranchent derrière le secret des sources mais ils devront prouver leurs accusations et ils ne le pourront pas car ce ne sont que des rumeurs", a dit à l'AFP l'avocat du patron de la DCRI.

"Nous sommes très, très, très sereins. On a fait un travail extrêmement sérieux et extrêmement recoupé", a réagi auprès de l'AFP Christophe Labbé, journaliste au Point et l'un des trois auteurs de l'ouvrage.

"C'est son droit. C'est l'occasion de lancer un débat démocratique autour du renseignement en France et autour du rôle de son chef", a renchéri Didier Hassoux, du Canard Enchaîné. M. Hassoux a également mis en avant "une habitude de Bernard Squarcini d'attaquer systématiquement" les journalistes en justice.

"ordre illégal"

Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, est aussi visé par M. Squarcini. Il écrit en particulier que "les méthodes d'espionnage des rédactions par la DCRI, telles qu'elles sont décrites par ce livre, ne relèvent pas d'un dérapage occasionnel mais d'une violation systématique des libertés".

"On est au-delà de la polémique. Accuser de façon aussi ferme et définitive, ce n'est plus possible", a dit Me Maisonneuve.

Le fondateur de Mediapart estime par ailleurs que ce livre apporte "de nouvelles révélations sur l'ampleur de cette surveillance attentatoire aux libertés fondamentales" dont Mediapart dit avoir été l'objet.

L'ouvrage affirme en particulier que "Mediapart, qui était en pointe sur l'affaire Karachi, a fait l'objet en 2010 d'une enquête poussée du renseignement intérieur".

Le site a donc décidé de porter plainte "afin que toute la vérité soit faite sur cet espionnage et que ses auteurs en répondent, ceux qui l'ont ordonné, comme ceux qui ont exécuté cet ordre illégal", écrit Edwy Plenel.

Mediapart pourrait se joindre à l'enquête conduite par la juge d'instruction, Sylvia Zimmermann, sur les fadettes de journalistes du Monde ou déposer une plainte autonome, a précisé à l'AFP l'avocat du site, Jean-Pierre Mignard.

Dans l'affaire des fadettes, le patron de la DCRI a été mis en examen en octobre, soupçonné d'avoir tenté de découvrir illégalement les sources d'un journaliste du quotidien travaillant sur l'affaire Bettencourt.

"Le code de déontologie de la police prévoit qu'un policier doit refuser un ordre illégal. Espionner des journalistes qui font légitimement leur travail est un ordre illégal", a estimé M. Plenel auprès de l'AFP.

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http://www.lepoint.f...-1421196_23.php

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
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L’ancien patron des RG révèle l’existence d’un système d’écoutes sauvages

20 JANVIER 2012 | PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE

En pleine polémique suscitée par les révélations du livre L'Espion du Président, Yves Bertrand, l’ancien patron des RG, qui a été le supérieur de Bernard Squarcini durant douze ans, révèle dans un entretien à Mediapart l’existence depuis 1995 d’un système d’écoutes téléphoniques « effectuées à la discrétion de Matignon et de l’Elysée » en dehors de toute procédure de contrôle. « Vous avez en réalité deux types d’écoutes administratives, celles qui passent par la commission, qui peuvent être refusées, et les autres... », confie-t-il. Selon lui, « le pouvoir actuel s’est beaucoup servi de ce système »

http://www.mediapart.fr/journal/france/200112/l-ancien-patron-des-rg-revele-l-existence-d-un-systeme-d-ecoutes-sauvages

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
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D’après le livre qui vient de paraître sur lui, Bernard Squarcini est devenu l’incontournable policier du président, celui chargé notamment des basses œuvres. Que pensez-vous de son parcours ?

C’est quelqu’un que j’ai longtemps eu comme adjoint. Je l’ai pris à la sortie de l’école. C’est vous dire si je le connais ! On l’a nommé à Brest, puis dans les Pyrénées-Atlantiques pour s’occuper d’ETA militaire. Ensuite, on l’a fait venir à la direction. C’est un excellent exécutant, mais ce n’est pas un concepteur. Il ne savait pas bien rédiger. On le voit aujourd’hui, il se défend très mal.

A un moment donné, Nicolas Sarkozy s’est entiché de lui. J’étais alors en fonction. Cécilia Sarkozy ne m’appréciait pas – elle m’appelait « le grincheux » – et elle a poussé son mari à mettre Squarcini à ma place. Mais je l’ai gardé jusqu’au bout. C’était un très bon collaborateur.

Les points forts de Squarcini sont faciles à voir. Il a fait de la lutte antiterroriste toute sa vie, en se limitant toutefois aux Corses du FLNC et au Pays basque – il ne connaît pas bien le terrorisme islamiste. Il a fait son travail de sous-directeur de la recherche, mais il n’a pas de faits d’armes particuliers. L’arrestation d’Yvan Colonna qu’on lui attribue souvent est due en réalité à un ancien agent, François Casanova, qui travaillait beaucoup dans les prisons.

Pensez-vous que Bernard Squarcini soit allé trop loin avec M. Sarkozy ?

Il est en effet devenu l’homme du président, l’espion du président. Il s’est entiché de M. Sarkozy comme n’importe quel fonctionnaire l’aurait fait dans un système autoritaire. A un moment donné, il n’a pas pu reculer et il lui reste aujourd’hui douze ans à faire avant la retraite... Il a fait des coups tordus chaque fois qu’il y en avait à faire. Il n’a pas su dire non à Sarkozy. Il a tout fait. Il n’y a pas que les fadettes.

C’est-à-dire des écoutes ?

Oui. Mais plus que ça. Les écoutes, la DCRI en a fait comme vous pouvez manger des croissants. :mouai:

Il faut savoir qu’il y a des écoutes qui ne passent pas par la commission de contrôle des interceptions de sécurité, comme on dit pudiquement. Je l’ai vécu moi-même, lorsque j’étais à la tête des Renseignements généraux. Il y avait des écoutes sauvages, à la discrétion de Matignon et de l’Elysée. Et qui n’étaient pas contrôlées. C’est en dehors de la procédure d’autorisation.

Vous avez été témoin de ce contournement ?

Je m’en souviens. Matignon avait entre vingt et trente lignes, peut-être plus, qui ne passaient pas par la commission. M. Alain Juppé était premier ministre. Un membre du cabinet s’en occupait et Jean-Michel R., chargé de la sécurité auprès de M. Juppé, en était chargé.

Avez-vous vous-même utilisé ce système ?

Non. Moi, j’allais voir la commission tous les six mois pour leur demander si nos demandes étaient correctes. Vous avez en réalité deux types d’écoutes administratives, celles qui passent par la commission, qui peuvent être refusées, et les autres... Mais la commission n’est pas dupe. Les membres de la commission doivent être interrogés là-dessus.

Je pense que le pouvoir actuel s’est beaucoup servi de ce système. Il l’a accentué. Le président Sarkozy se méfie de tout le monde. Et les journalistes, n’en parlons pas ! C’est le gibier le plus prisé. Ceux qui font de l’investigation, ils sont “plombés” en permanence. Tout cela, on peut le faire hors commission, via Matignon, ou par une officine – mais c’est encore autre chose.

« D’un certain point de vue, la création de la DCRI est un crime »

Dans le livre L’Espion du Président, il est précisé qu’un ancien centre technique de la DST, à Boullay-les-Troux, est utilisé pour les « écoutes off »…

C’est possible. La fusion de la DST et des Renseignements généraux a accentué cette dérive. D’un certain point de vue, c’est un crime. Une dérive politique. On ne fusionne pas un service dont la vocation est avant tout judiciaire et opérationnelle, comme la DST, avec un service d’information, comme les RG, qui n’a pas d’attribution judiciaire – mis à part les courses et jeux. Vous créez une police politique. C’est une atteinte aux libertés énorme.

Bernard Squarcini se trouve à la tête de cet outil, qui est devenu le plus puissant du pays – plus puissant encore que la DGSE – que personne ne peut contrôler, en tout cas pas la direction générale de la police nationale. C’est M. Squarcini le maître du jeu. Et c’est quelqu’un qui n’a pas la force de résister.

Pour revenir aux lignes qui peuvent être écoutées hors commission, si le président de la République ou le premier ministre demandent un branchement, que se passe-t-il ?

On le fait !

Dans L’Espion du Président, M. Joël Bouchité, l’ancien patron des RG, affirme que les archives du service sur la presse et la vie politique n’ont pas été détruites, comme cela était prévu, mais transmises à la DCRI.

Ces archives ont été conservées en tous temps, malgré la dissolution de la section des affaires politiques, puis celle de la presse, au sein des RG. Pour cacher la poursuite de cette activité politique, le ministre de l’intérieur Charles Pasqua (1993-95) avait décidé de la rebaptiser la section des “informations générales”. Et la section “presse” s’est appelée “communication”.

M. Squarcini a tout récupéré et il en fait un outil sarkozyste pour déstabiliser les adversaires. Le contre-espionnage ne l’intéresse pas. Le contre-espionnage, c’est devenu un prétexte. Depuis la fin de l’URSS, le contre-espionnage n’intéresse plus personne. Lui, ce sont les adversaires politiques qui l’intéressent. C’est un secret de Polichinelle.

Etes-vous surpris que Dominique de Villepin, que vous connaissez bien, ait pris la défense de M. Squarcini dans l’affaire des fadettes ?

Que Villepin défende Squarcini, c’est incroyable ! Il a tort de faire cela. Si je le vois, je le lui dirai.

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:mouai::mef:

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Membre, Artisan écriveur , 58ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
58ans‚ Artisan écriveur ,
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Petite anecdote en passant sur cette affaire :

Guy Bedos surnomme le juge Courroye : "Courroye de transmission".

Etonnant non ?

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