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L'incendie du moulin : un cas d’escroquerie à l’assurance


Grenouille Verte

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
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L’INCENDIE DU MOULIN : un cas d’escroquerie à l’assurance


Texte paru dans l’Almanach Vermot à la date du 12 juin 1931

Se non è vero, è bene trovato

Quoique ne figurant pas au premier rang des infractions qui font la Une des journaux,
l’escroquerie à l’assurance n’en constitue pas moins un délit pénal type.

D’un point de vue psychologique, elle suppose calcul, supputations, réflexion,
mauvaise foi, intention arrêtée de se faire payer une somme non due.

D’un point de vue matériel ; d’une part elle implique des mensonges
assortis de manœuvres frauduleuses susceptibles
de tromper des personnes sur leurs gardes ;
d’autre part elle fait comme victimes, non seulement la compagnie d’assurance en cause,
mais encore et surtout l’ensemble des assurés : vous, moi.

Cette fraude trouble manifestement l’ordre social. De surcroît elle incite
ceux qui connaissent des fins de mois difficiles à suivre cet exemple pour,
selon la formule classique, « liquider leur fonds de commerce ».




    Une scène de la vie paysanne... On connaît bien, dans les sociétés d'assurances, aux fins de mois, aux échéances difficiles, ces sortes d'aventures ; mais on n'apas toujours près de soi un esprit délié pour les tirer au clair.
    
    Bien sûr que le père Mazerol ne témoignait pas beaucoup de regret devant les cendres encore chaudes de son moulin, un beau moulin cependant et qui marchait dur, assis sur la rivière qui traversait le village... Non, vrai, son contentement éclatait malgré lui.
    
    Il allait et venait, donnait ces détails aux « messieurs de l’assurance » et surtout faisait des projets... Oh ! des projets !
    
    Son moulin avait brûlé !... Bien sûr que c’était un bon moulin et qu’aurait pu aller longtemps, vu toutes les réparations qu’il y avait faites... Mais, enfin, puisque c’malheur était arrivé, lui, l’pére Mazerol, i’suivrait l’progrès...! On est de son temps, que diable ! A c’t’heure, on n’parlait plus que d’turbines dans les moulins modernes, eh bien il aurait un moulin monté sur turbines... ainsi, il économiserait du temps et du personnel, et puis la farine serait plus belle et la clientèle, qui le boudait depuis quelque temps, reviendrait à lui, confiante et fidèle.
    
    Maintenant, comment, le feu avait-il pris ?... Ça, il l’ignorait, vu qu’il était justement à la foire ce matin-là... Vous savez bien, la foire à Romilly où qu’il avait affaire, rapport à deux vaches et huit moutons — tout son bétail — à vendre, bien entendu... Dame, les affaires n’allaient guère, est-ce qu’il cherchait à le cacher !...
    
    On l’avait vu vendre un cheval, puis un autre, enfin le dernier, et justement le moulin était arrêté depuis deux bons mois, faute de blé à moudre.


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forum Source: Le Droit Criminel.free.fr
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