Les primaires, enjeu médiatique ?

Je m'étais déjà fait la remarque lors des primaires américaines des dernières élections. Tandis que les républicains s'endormaient sur leur candidat désigné, les démocrates sillonnaient le pays en quête de débat et d'échange lourdement soutenus par les médias. Au final de ce marathon épuisant pour les candidats, l'élection présidentielle qui se plaçait volontiers en filiation des primaires. Le candidat démocrate jouissant d'une couverture médiatique complète depuis des mois avant les élections, il finirait par l'emporter au mérite d'un programme déjà distillé bien avant le début de la campagne présidentielle prévue à cet effet.

Je me faisais la remarque donc, de savoir si les primaires étaient "juste" dans le cadre de notre démocratie puisqu'en définitive, c'est du battage médiatique pré électoral mais dont la vocation reste bien la même : capter le temps médiatique. Je n'ai pas le souvenir que les primaires écologistes avaient requis de moyens nationaux et de débats télévisuels d'importance. Peut être car ce n'étaient pas des primaires ouvertes comme compte le faire le PS. Mais en définitive, il y a quelque chose qui me dérange vis vis de l'équité requise et nécessaire pour une campagne présidentielle.

Autre question, si la complaisance, aveugle pour qui ne voudrait voir, des médias pour la primaire PS, qu'en serait il si le FN se mettait lui aussi à suivre un schéma identique, captant le regard des masses, distillant un programme présidentiel plus tôt que prévu ?

Il apparait clair que l'équité n'est pas respecté, la primaire PS étant une pré campagne bien en lien avec une échéance électorale majeure. Je suis surpris du reste que se soit permis comme autant diffusé à la télé.

Mouais je trouve que tu ne rends pas suffisamment l'attention médiatique dont a disposé Marine Le Pen lors de sa campagne à la présidence FN. C'est dans ce temps, essentiellement, qu'elle a monté en puissance. Elle s'en est même réjouie.

D'autre part, je ne pense pas que l'accaparement du temps médiatique soit l'enjeu. Je pense même que c'est parfois à double tranchant : la lassitude peut gagner du terrain. Par exemple moi, ces primaires PS qui s'étalent sur des mois de campagne avant la campagne : ça me gonfle un tantinet ^^'

Enfin, je pense que ce temps médiatique est à relativiser avec la conjoncture de l'actualité. M'est avis que je suis plus las à entendre parler de cette primaire que pour les précédentes (de 2007 pour le PS, du FN, ou les feuilletons marrants des Verts) en raison de la sur-sur-sur-surmédiatisation de l'affaire DSK avec à chaque fois les commentaires de tout ce qui tient une rose à la main. J'ajouterai un argument plus annexe : il y a beaucoup de candidats à la candidature, alors ça alourdit la campagne.

Mouais je trouve que tu ne rends pas suffisamment l'attention médiatique dont a disposé Marine Le Pen lors de sa campagne à la présidence FN. C'est dans ce temps, essentiellement, qu'elle a monté en puissance. Elle s'en est même réjouie.

Il n'y a (je ne crois pas) pas eu de débat télévisé comme ceux auxquels on assiste avec la primaire PS. Pas de grand débat d'idée ou de différentiation d'opinion expliquées. La couverture du relai à la présidence du FN n'a quand même rien de similaire à la séquence des primaires PS. Mais je te l'accorde, je l'avais même oublié (comme quoi c'était pas si marquant :p), probablement que ça ne s'inscrit pas dans la continuité directe de la campagne présidentiel de 2012...

Ben si puisque le président FN a légitimité pour être candidat FN à la Présidence de la République. Ensuite, si je me souviens bien, M. Le Pen et B. Gollnish n'ont pas souhaité de débat télévisé. Il y a donc eu échange (parfois vigoureux) d'idées par médias interposés, avec une nette faveur envers M. Le Pen.

J'ajouterai même qu'il y eut un forme de primaire UMP lors du dernier grand remaniement ministériel qui a vu reconduire, après suspens, le Premier ministre. Les médias étaient tout ouis aux challengers, à Copé tirant à boulet rouge etc. Au final, il en est ressorti que tous, sauf bien sûr deux ou trois centristes se positionnant pour la présidentielle, que N. Sarkozy serait le candidat de l'UMP, et non Fillon ou Copé, sauf incident majeur.