L'insaisissable

Intriguante et féroce.

Impalpable et furtive.

Spirituelle et mordante.

Et pourtant... pourtant si fragile.

Si vraie.

Si naturelle.

Ils te courent après, te tournent autour.

T'offrent des compliments, enrubannés de fleurs, d'artifices, de proses.

Mais rarement te saisissent.

Plus souvent te font fuir.

Tu haies la médiocrité,

les mièvreries,

l'insipide.

Mais tu aimes la vie.

Peut être plus que quiconque

Tu veux la dompter

Y parviendras tu ?

j'étais en train d'écrire ceci sur mon traitement de textes.... puis en cours d'écriture j'ai cliqué sur le forum..... ah ben tiens :

Je suis le spermatozoïde ivre, je sens bien que je suis de trop mais j'ai répondu à l'appel sacré à l'amour car je suis une gamète, comme disent ces gamins de chercheurs en sciences naturelles qui décrivent ma flagelle, mes chromosomes, comme si c'était des monstres intouchables. Je suis le spermatozoïde ivre et « elle » me sent en elle, mon ressenti passe à travers les vibrations du col de son utérus. Cela grouille, flotte et gigote tout autour, je suis sorti de lui, le crétin affalé sur le ventre maternel comme si c'était son coussin, ce gros pacha.

Et je suis le mouvement de tous mes congénères qui nous précipitons vers les ovaires comme s'il s'agissait de nids douillets, confortables, sans savoir qu'au bout du tunnel il ne peut en rester qu'un. Un seul d'entre nous connaîtra sa destinée, les autres ne verront jamais l'Eldorado.

L'amour est une chose sérieuse, une osmose parfaite entre le corps de l'un et celui de l'autre, et c'est ce qui se passe tandis que nous nageons dans l'ombre des trompes de Fallope, le vagin se contracte, s'humidifie et se tend comme la corde d'un arc. Elle bouge, gémit, accueille en son sein notre pathétique défilé, et je ne suis que le spermatozoïde très légèrement différent des autres qui conserve l'espoir chevillé aux chromosomes de connaître la Fusion.

Profusion de sensations, extase indéfinissable, je frétille tout en progressant, nombre de mes pairs trépassent mais je ne m'en rends pas compte au milieu de la frénésie de mes semblables, nous sommes l'Hydromel, le nectar, nous sommes la vie.....

L' Everest.....

ben dites donc !

A la recherche d'un faux bonheur, d'une illusion.

Elle ne renonce pas, se bat, contre elle même, contre tous.

Mais ce bonheur auquel elle aspire n'est qu'apparences.

Elle se trompe, se ment, et reprend un peu de Salvia

Elle essaie de le trouver en satisfaisant son ego.

Se persuadant d'être la meilleure.

Amenant les autres à le dire.

Pour tromper ses angoisses, elle fuit.

Dans l'ivresse, et le Kratom.

Demeurer seule et sobre lui est insuportable.

L'obligeant à songer à ce qu'elle est.

A ses insuffisances, ses limites.

Elle s'efforce de s'étourdir dans l'action, les plaisirs.

Allant fleurter avec Tanatos et Eros.

Elle se donne des buts futils,

Et met toute son énergie à les atteindre.

Elle a ainsi l'illusion de puissance.

L'impression d'être maître des évènements.

D'imprimer son destin.

Triste aveuglement.

L'ovule possède ses raisons que la raison ignore, bien que moi et mes pairs soyons les porteurs du sexe de l'enfant, x ou y le choix appartiendra cependant au sort, d'une part, à l'ovule d'autre part -scientifiquement démontré- ; je regarde autour de moi, les collègues ou congénères plutôt ne semblent guère conscients de cette destinée, comment se fait-il que moi je sache ? l'ovule ne sait pas non plus, je le sens bien, mes chromosomes contiennent pourtant les gènes de son futur hôte, tout l'organisme est conçu dans cet objectif ; nous sommes l'"alcool" dont s'abreuvera durant neuf mois celle que nous avons élue....