Aller au contenu

Noter ce sujet


vagary

Messages recommandés

Membre, 55ans Posté(e)
vagary Membre 1 826 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

Je viens de lire une étude menée par le Président directeur du Centre d'Information sur la Peine de Mort aux Etats-Unis.

Cette étude démontre la discrimination raciale en vigueur dans les états pratiquant la peine de mort. La discrimination pour les accusés qui ont 4 fois plus de chance d'être condamnés à mort si ils sont noirs, mais aussi par rapport aux victimes si les victimes sont blanches le procureur va d'abord demander à la famille ce qu'elle désir et si la famille réclame la peine capitale alors il va tout mettre en oeuvre pour l'obtenir. Ce type de procès a un coût élevé et lorsque le but est atteint il n'est pas étonnant que la machine judiciaire rechigne à faire marche arrière.

La discrimination s'exerce aussi parmi les jurés avec une forte préférence pour des jurés composés de blancs uniquement.

Voici une petite sélection de cette étude qui date de 1998. Je rappelle que Troy Davis avait été condamné à mort en 1989.

En dépit de preuves accablantes de discrimination, la réponse des tribunaux est de refuser toute assistance, sous le mobile que des tendances généralisées aux disparités raciales ne constituent pas une preuve suffisante pour être appliquée à des cas individuels. Seul le Kentucky a promulgué une version de la Loi pour La Justice Raciale (Racial Justice Act), alors que les corps législatifs ailleurs ont tourné le dos à des mesures correctives. En dépit d’exemples de législation en réponse à une discrimination de même nature dans l’accès au logement et à l’emploi, les corps législatifs au niveau des états, et au niveau fédéral, ont échoué à mettre en place des lois de droits civils dans le contexte de la peine de mort, de crainte de précipiter son abolition.

Le coût humain de cette injustice raciale est incalculable. Les décisions sur le sort des accusés, la vie ou la mort, sont prises en tenant compte de critères raciaux, par un groupe de procureurs, presque tous de race blanche. La peine de mort constitue un symbole saisissant des effets de la discrimination raciale. Dans des cas individuels, ce racisme prend la forme d’insultes ethniques lancées à la tête des accusés noirs par l’accusation, parfois même par la défense. Ce racisme entraîne l’exclusion systématique des Noirs des jurys, ainsi que l’allocation de davantage de ressources à des victimes blanches de meurtre, au dépens des

victimes noires. Et il produit un système où les Noirs sont souvent exécutés pour avoir tué des Blancs, mais où ceux-ci ne sont presque jamais exécutés pour avoir tué des Noirs.

Le racisme ouvert est vu et entendu bien trop souvent dans les tribunaux du pays. Dans les procès capitaux, l’utilisation d’injures à caractère raciale enflamme les préjugés et permet au jury de condamner durement ceux qu’il souhaite ériger en bouc émissaire du problème du crime.

« L’un de vous deux va être pendu pour ceci. Puisque c’est toi le nègre, tu es élu. »

,Ces paroles, de la bouche d’un officier de police du Texas, étaient adressées à Clarence Brandley, qui avait été inculpé pour le meurtre d’une lycéenne blanche. Brandley a été disculpé en 1990 après avoir passé 10 ans dans le couloir de la mort.

Pendant la procédure pour déterminer la peine dans le procès d’un accusé afro-américain, un juge blanc en Floride a proclamé devant l’assistance : « Puisque la maman et le papa dunègre sont déjà là, pourquoi pas procéder à la détermination de la peine aujourd’hui au lieu d’avoir à les rappeler aux frais de l’Etat ? » Anthony Peek a été condamné à la peine de mort, et le jugement a été maintenu par la Cour Suprême de l’Etat de Floride (Florida Supreme Court) en 1986 après que celle-ci eut examiné son affirmation d’avoir été l’objet de discrimination raciale.

Dans le Missouri, Le Juge Earl Blackwell a annoncé officiellement à la presse après son élection à la fonction de juge, sa nouvelle appartenance au Parti Républicain en même temps qu’il présidait au procès capital d’un accusé afro-américain au chômage. Un extrait de la dépêche proclamait : « Le Parti Démocrate attache bien trop d’importance à la représentation des minorités, des gens qui ne veulent pas travailler, et des gens dont la peau est tout sauf blanche. » Le juge a refusé de se récuser pour ce procès. L’accusé, Brian Kinder, a été condamné à la peine de mort, et la Cour Suprême a maintenu cette condamnation en

1996.

Quatre-vingt trois pour cent des détenus dans le couloir de la mort à Philadelphie sont afro-américains.

Afin d’établir sans conteste si la race est un facteur décisif, les chercheurs doivent mettre en parallèle le dénouement de cas de sévérité comparables ainsi que de cas d’accusés aux antécédents criminels comparables. Cet examen requiert une analyse statistique qui tient compte de facteurs tels que des victimes multiples, la provocation délibérée de la douleur, et les antécédents de l’accusé. Au fond, la question qui se pose est la suivante : « Dans des cas de même nature, est-ce que la race est un facteur entrant en jeu dans la condamnation à la peine capitale prononcée à l’encontre d’accusés noirs ? »

Les chercheurs ont examiné un grand échantillon des meurtres ayant les conditions requises pour la peine de mort dans l’état entre 1983 et 1993. Ils ont trouvé que, même en tenant compte des différences de cas, les Noirs à Philadelphie encouraient des risques significativement plus élevés de condamnation à la peine capitale que d’autres accusés qui avaient commis des crimes de même nature. Les accusés noirs voyaient le risque d’une condamnation à la peine capitale multiplié par 3,9 par rapport aux accusés aux antécédents semblables.

La première étape pour déterminer la présence de la discrimination raciale dans l’application de la peine de mort consiste à examiner les données brutes : parmi les meurtres ayant les conditions requises pour cette peine, à quelle fréquence les Noirs sont-ils condamnés à la peine capitale comparée aux accusés qui ne sont pas noirs ?

Le taux auquel les accusés noirs étaient condamnés à mort était de 40% plus élevé que le taux de condamnation pour d’autres accusés.

Dans legraphique ci-dessous (Fig. 2), un taux de condamnation à mort de .18 signifie que, pour le groupe des Noirs, 18 Noirs sur 100 seront condamnés à mort. Pour d’autres accusés, seulement 13 sur 100 se verront infligés la même peine.

La race de l’accusé ne devrait pas influer sur la possibilité qu’il soit condamné à mort, mais à Philadelphie, il est évident qu’elle a une influence. (Voir tableau ci-dessus. Fig. 3) Les meurtres commis par des Noirs sont jugés plus graves, plus « dignes » d’une condamnation à mort en raison de la race de l’accusé. Etre noir et accusé a une valeur de prédiction d’une condamnation de mort de 1,4. Ce fardeau supplémentaire que portent les accusés noirs est comparable à des facteurs légitimes d’aggravation tels que la torture, ou « le fait d’avoir provoqué un grand tort, la terreur, la douleur » qui méritaient respectivement les valeurs de

prédiction de 1,9 et de 1,0. Autrement dit, à Philadelphie, la loi gouvernant la peine capitale opère comme si le fait d’être noir était non seulement un attribut physique, mais constituait en lui-même un des facteurs aggravants les plus importants pris en compte pour justifier cette peine.

La race de l’accusé permet de prédire de façon beaucoup plus fiable une condamnation à mort que le fait que le meurtre ait été commis en même temps qu’un autre crime (0,8) ou que l’accusé ait tué en infligeant de multiples lacérations (0,9). Que ce soit dans le cas particulier où un procureur décide de chercher une condamnation à mort, ou que le jury fixe cette peine comme étant celle qui convient, dans l’ensemble, les accusés noirs sont considérés « pires », sans prendre en compte les autres facteurs présents dans leur cas.

Dans l’étude de Philadelphie, la combinaison raciale la plus susceptible d’aboutir à une peine capitale était un accusé noir avec une victime blanche, quelle que soit la gravité du meurtre commis. Venaient ensuite les cas d’accusé noir/victime noire, suivis par des meurtres commis par des accusés d’autres races, quelle que soit la race de la victime.

Dans les cas les moins graves, comme dans les plus graves, le rapport entre la race et la probabilité d’une condamnation à mort tend à s’estomper. Par exemple, peu d’accusés de quelque race que ce soit seront condamnés à mort lorsqu’ils n’ont aucun antécédent criminel, et que la mort aurait pu être accidentelle. Mais dans la grande majorité des crimes qui sont dans le niveau moyen de gravité, les Noirs qui tuent des personnes d’autres races seront condamnés à la peine capitale plus souvent que les Noirs qui tuent d’autres Noirs, et leur taux de condamnation dépasse largement celui des accusés d’autres races qui commettent des meurtres de moyenne gravité de victimes noires. Il est important de constater que ces cas de moyenne gravité sont précisément ceux où la décision de rechercher et d’imposer la peine capitale est laissée à l’appréciation du procureur et des jurés. Et dans les cas où cette appréciation subjective domine le jeu, la race peut facilement devenir le critère pour décider qui vit et qui meurt.

Le Comité a examiné 28 études sur la discrimination selon la race de l’accusé et de la victime. L’examen a inclus des études comportant des méthodologies et des analyses statistiques différentes et de degrés variables de complexité, dans des états tels

que la Californie, la Floride, la Géorgie, l’Illinois, le Kentucky, la Louisiane, le Mississippi, leNew Jersey, et le Texas. La conclusion de ces études en 1990, basées sur la quantité énorme de données recueillies était sans équivoque :

« Dans 82% des études, la race de la victime avait une influence sur la probabilité que le procureur cherche à obtenir la peine capitale, ou que la peine capitale soit prononcée, ceux qui assassinaient des Blancs risquaient plus une peine capitale que ceux qui assassinaient des Noirs. Ce résultat était uniforme d’une manière remarquable, pour tous les échantillons de données, les états, les méthodes de collecte et d’analyse de données. Le résultat était uniforme, quelle que soit la qualité de l’étude : basse, moyenne, ou haute. »

Une des études les plus sophistiquées examinées par le Comité était celle du rapport entre la race et la peine de mort en Géorgie. L’étude a passé en revue 2400 cas en Georgie sur une période de sept ans. Elle a démontré que, même tenant compte de nombreuses variables qui pouvaient aggraver un cas par rapport à un autre, dans les cas où les victimes étaient blanches, les accusés avaient, en moyenne, 4,3 fois plus de risques d’être condamnés à mort que des accusés de même condition dont la victime était noire.

Un exemple particulièrement affligeant de la discrimination en fonction de la race de la victime est apparu lors d’un examen récent des cas dans le couloir de la mort dans le Kentucky.

De fait, un regard sur la composition du couloir de la mort dans le Kentucky en 1996 révèle que 100% des détenus y étaient pour avoir tué une victime blanche, alors que personne n’était emprisonné pour avoir tué une victime noire, en dépit du fait que plus de 1000 Noirs ont été assassinés dans le Kentucky depuis la reprise de la peine de mort. Cette disparité monstrueuse parmi les cas de peine capitale envoie le message que la vie d’un Blanc vaut plus cher que la vie d’un Noir, et que les tribunaux du Kentucky prononcent la peine de mort selon ce critère.

On pourrait chercher à faire appliquer la peine de mort dans davantage de cas qu’à l’heure actuelle, et les procureurs font appel à de nombreux critères pour déterminer les cas qui méritent la peine la plus lourde de l’Etat. Cette liberté débouche sur des procès capitaux quand la victime est blanche, et, dans certains états, quand l’accusé est noir. En dehors de cas extrêmes, comme l’assassinat d’un policier noir, le meurtre d’une personne de couleur a moins de poids que le meurtre d’un Blanc.

Une des raisons probables de cette différence de traitement pourrait être que la quasi totalité des procureurs mandatés pour décider entre procès capital/procès non capital, est blanche.

Selon une étude récente à paraître dans le Cornell Law Review, seul 1% des procureurs dans les états recourant à la peine de mort est noir. Ce déséquilibre sidérant quant à la race des décideurs de vie et de mort pourrait contribuer à expliquer le déséquilibre racial persistant dans l’application de la peine de mort.

"Les implications de cette étude dépassent les chiffres outrageants et l’isolement racial de ceux qui détiennent cette fonction clé dans le système judiciaire. Lorsqu’un procureur se trouve confronté à un crime dans sa communauté, il prend souvent avis auprès de la famille de la victime dans sa décision de chercher ou non, à faire appliquer la peine capitale. Si la famille de la victime est influente, blanche, et susceptible de le soutenir lors des prochaines élections, il y a plus de chances que soient engagés les coûts et le temps considérables qu’impliquent de tels procès". Harry A. Blackmun, Juge de la Cour Suprême

"Un examen de tous les cas de meurtre qui ont donné lieu à des poursuites… de 1973 à 1990 indique que dans les cas où la victime était blanche, les procureurs ont souvent consulté sa famille avant de prendre la décision de rechercher la peine de mort. Dans le cas du meurtre de la fille d’un influent fournisseur blanc, le procureur a contacté celui-ci pour demander son avis. Quand ce dernier a répondu qu’il désirait un procès capital, le procureur a dit que c’était tout ce qu’il avait besoin de savoir. Il a cherché et obtenu la peine de mort. En récompense il a reçu $5 000 du fournisseur lorsqu’il s’est présenté avec succès à l’élection suivante en tant que juge. Cette somme était la plus importante qu’il ait reçue. Il y avait d’autres cas où le procureur avait annoncé à la presse sa décision de rechercher la peine de mort après consultation des familles de victimes blanches. Pourtant, les procureurs ont

négligé de consulter les familles de victimes noires pour obtenir leur avis. La plupart de ces dernières n’ont même pas été averties des suites de la procédure. En conséquence, bien que 65% des victimes d’assassinats du secteur judiciaire de Chattahoochee fussent noires, 85% des procès capitaux concernaient des victimes blanches."

Non seulement les procureurs décident de qui fera l’objet de poursuites, et à quel niveau, mais ils ont une influence majeure sur le déroulement du procès. Quand un procureur traite un Latino de « putain de bouffeur de piment », comme c’était le cas dans un procès capital dans le Colorado, cela crée une ambiance propice à l’expression de préjugés raciaux pour la durée du procès. De même, la sélection des jurés est une partie essentielle de la procédure, et certains procureurs récusent systématiquement les Noirs des jurys, avec pour conséquence probable, un jugement où influera l’appartenance raciale.

Dans le secteur judiciaire (Judicial District) de Chattahoochee en Géorgie, cité ci-dessus, les procureurs ont utilisé 83% de leurs

« peremptory challenges » (Note du traducteur : « peremptory challenge » est le processus qui permet, lors d’un procès avec jury, à la défense et à l’accusation de récuser un nombre limité de jurés sans besoin de justification.) contre les Noirs. Six accusés

noirs ont comparu devant des jurys composés exclusivement de Blancs.

Dans le secteur judiciaire d’Ocmulgee en Géorgie, le Procureur de la République, Joseph Briley, est intervenu dans 33 procès capitaux entre 1974 et 1994, dont vingt-quatre impliquaient un accusé noir. Dans les procès où l’accusé était noir et la victime blanche, Briley a utilisé 96 « peremptory challenges » sur 103 contre des Noirs.

Dans la commune de Chambers (Chambers County) en Alabama, le procureur avait établi des listes classant les candidats aux jurys en quatre catégories : « fort, médium, faible » et « noir ». Une telle pratique a eu comme conséquence la récusation de 26 candidats noirs aux jurys lors des trois procès capitaux d’Albert Jefferson, un accusé noir dont la victime était blanche. (Note du traducteur : trois procès : un procès pour la compétence, un pour la culpabilité, un pour la peine.) Ces procès se sont déroulés devant des jurys composés exclusivement de personnes blanches. Un tribunal d’Alabama a déclaré qu’aucune

discrimination raciale n’avait eu lieu.

La Cour Suprême des Etats-Unis dans Batson v. Kentucky a déclaré qu’il était anticonstitutionnel de tenir compte de la race lors de la sélection du jury. Pourtant, les procureurs parviennent parfois à contourner ce jugement en prétextant des raisons neutres quant à la question raciale afin de récuser des candidats noirs non désirés. A Philadelphie, l’assistant au Procureur de la République, Jack McMahon a suggéré de telles manipulations aux procureurs nouveaux sous sa direction dans sa vidéo déjà citée :

"A l’avenir, il nous faudra tenir compte de (Batson), et le meilleur moyen d’éviter des problèmes, c’est de vous protéger. Et mon conseil, c’est que dans le cas où vous avez un jury noir, vous les interrogez longuement. Et sur le petit papier que vous avez, vous marquez

quelque chose auquel vous pourrez vous référer plus tard en cas d’incident…

Ben voyons, prenons le cas où vous récusez d’emblée trois Noirs, les trois premières personnes. Et puis la défense proteste en invoquant la question raciale. Et bien, vous ne pourrez pas faire marche arrière et dire, oh—et inventer une raison pour vous justifier. Marquez le sur le champ. Et puis, interrogez-les (les candidats noirs), dites « Alors, il avait un_ » ou « la femme avait un gamin d’environ le même âge que l’accusé et j’ai pensé qu’elle pourrait être sensible à sa personne » ou « elle est au chômage et je n’aime pas les gens au chômage. »

Donc, de temps en temps dans ces cas, vous pourriez avoir envie de poser plus de questions à ces gens pour vous donner plus d’armes afin de justifier votre décision de les récuser sans faire référence à leur race.

Dans une autre juridiction, les procureurs suivaient la stratégie de McMahon à la lettre. Leurs fausses raisons pour récuser les candidats noirs étaient exposées par la Cour Suprême de l’Etat de Floride dans l’examen de la condamnation de Robert Roundtree. Lors du procès, le juge a accepté sans conteste que l’accusation récuse dix candidats noirs du groupe des jurés éligibles. Les deux premiers étaient récusés pour « code vestimentaire incorrect », un autre portait « des chaussures noires pointues à la New York ». Pourtant, un candidat blanc habillé de la même façon était sélectionné. Une autre candidate noire était récusée pour avoir trente

ans et être au chômage, alors qu’une candidate blanche au chômage était sélectionnée. Trois Noirs ont été récusés, en partie, pour être célibataires, mais cinq célibataires blancs ont été sélectionnés. Et la raison donnée pour avoir récusé une autre Noire était que l’Etat préférait un jury mâle, bien que 13 femmes aient déjà été sélectionnées, dont six ont été retenues pour le jury. Le tribunal lors du pourvoi en cassation a déclaré que « les raisons invoquées étaient un prétexte pour dissimuler la discrimination raciale » et a invalidé la condamnation.

Les procureurs ne sont pas les seuls à mettre en acte la discrimination raciale. Les juges, les avocats de la défense et les jurés peuvent aussi manifester des préjugés raciaux à effet néfaste.

En Georgie, lors du procès de Wilburn Dobbs, un Noir accusé du meurtre d’un Blanc, le juge, ainsi que l’avocat de la défense appelaient Dobbs, « un garçon de couleur ». L’avocat de la défense était de l’avis que « les Noirs sont illettrés et ne feraient pas de bons enseignants, mais sont doués pour le basket » et traitait la communauté noire de Chattanooga de « junglede garçons noirs » Dobbs a été condamné à la peine capitale, et sa condamnation a été maintenue par les tribunaux de Georgie.

En Utah, le Noir William Andrews était exécuté en dépit de l’existence d’un papier trouvé et dévoilé par un juré, papier où était gribouillé un bonhomme têtard pendant au gibet avec l’inscription « Pendez le Nègres (sic) » Même après avoir vu cette preuve de discrimination raciale chez le jury composé exclusivement de personnes blanches, le juge au procès initial n’avait jamais cherché à découvrir l’auteur du dessin, ni à déterminer le nombre de jurés susceptibles de l’avoir vu.

William Henry Hance, un Noir handicapé mental, était condamné à mort en Géorgie en dépit du fait qu’une des jurés, la seule personne noire, s’était déclarée favorable à une peine de réclusion à perpétuité en raison du handicap de Hance. Son vote avait été passé sous silence. Dans la salle d’audience, elle avait été intimidée au point de ne pas oser s’exprimer, mais elle a révélé plus tard son vote, ainsi que le climat de discrimination raciale dans la salle de délibération. Un autre juré a confirmé sa version des faits, mais M. Hance a néanmoins été exécuté en 1994.

"En réservant la peine de mort aux accusés noirs, aux pauvres, à ceux condamnés pour avoir tué des personnes blanches, nous transmettons l’héritage ignoble de l’esclavage, en enseignant à nos enfants que certaines vies valent moins que d’autres."

Le Révérend Joseph E. Lowery, ancien Président du Groupe des Leaders des Chrétiens du Sud (Southern Christian Leadership Conference) 1989

Les preuves de discrimination raciale dans le système de peine capitale aux Etats-Unis ont attiré l’attention de la communauté internationale. En 1996, la Commission Internationale des Juristes (the International Commission of Jurists), dont les membres constituent, pour certains, des juges respectés du monde entier, a visité les Etats-Unis pour y faire des recherches sur l’application de la peine de mort. Leur rapport critiquait sévèrement la manière dont la peine est appliquée, surtout en raison de la question raciale. « La Commission estime que… l’application de la peine de mort aux Etats-Unis reste entachée d’injustice et de discrimination raciale, avec pour conséquence que cette peine est arbitraire et non conforme avec les Articles 6 et 14 du Pacte Politique et Article 2 de la Convention Raciale. » (Political Covenant…Race Convention)

Lors d’un jugement en mars 1998, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (Inter-American Commission on Human Rights) a conclu que les Etats-Unis avaient enfreint le droit international et devaient dédommager les proches de William Andrews, exécuté en Utah en 1992, en raison des préjugés raciaux à l’œuvre dans son cas.

Des courants religieux qui contestent la peine de mort citent également la discrimination raciale dans son application. Dernièrement, tous les évêques catholiques du Texas ont signé un appel à l’abolition de la peine capitale, en faisant remarquer que « L’imposition de la peine de mort a conduit à la discrimination raciale. En fait, il a été démontré que la race de la victime est le facteur déterminant dans la décision de procéder à un procès capital. » Despréoccupations semblables ont été exprimées par la Conférence Nationale des Evêques Catholiques (National Conference of Catholic Bishops), ainsi que par des religieux d’autres

obédiences. L’opinion publique du pays est très consciente du rôle que joue la race dans l’application de la peine de mort. Un sondage récent dans l’hebdomadaire Newsweek a révélé que près de la moitié des Américains croient qu’un Noir risque davantage d’être condamné à la peine de mort qu’un Blanc pour le même crime.

Le moment exact où cette conscience se traduira dans une contestation n’est pas prévisible. Jusqu’alors, cette injustice reste une source sérieuse de tensions raciales, et une cause d’embarras pour les Etats-Unis dans leur rôle de modèle des droits de l’homme devant la communauté internationale.

L’influence de la race sur la peine de mort est envahissante et pernicieuse. Dans d’autres domaines de la loi, des barrières de protection ont été érigées afin de limiter les effets d’un racisme systémique quand l’impact de celui-ci est évident. Or, dans le cas de la peine capitale, de telles protections ont été combattues par ceux qui protestent que le système de peine capitale s’enliserait s’il était soumis à l’exigence de l’équité raciale. Ainsi, la plaie s’infecte.

Ceux qui meurent par ce racisme ne sont pas le genre de personnes qui suscitent souvent la sympathie du public. Beaucoup ont commis des crimes horribles. Mais des crimes non moins horribles sont commis par des accusés blancs ou contre des victimes noires, souvent sans que les meurtriers soient condamnés à mort. La peine de mort aujourd’hui constitue un système qui offre un petit nombre de bouc émissaires à une société en proie à une rage dévorante devant le problème du crime. Les données disponibles suggèrent nettement que beaucoup de peines capitales sont le produit de la discrimination raciale. Il n’y a pas moyen de proclamer notre adhésion avouée à une justice équitable devant le droit tout en faisant semblant d’ignorer une telle injustice dans la manière dont l’Etat ôte la vie.

http://www.deathpenaltyinfo.org/WholivesFrench.pdfsource

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Invité som28
Invités, Posté(e)
Invité som28
Invité som28 Invités 0 message
Posté(e)
:bo: voila qui est très éclairant. Merci pour cet apport très intéressant
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 55ans Posté(e)
vagary Membre 1 826 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

Un autre innocent probable a été exécuté au Texas le 13 septembre.

Steven Michael Woods a été exécuté par injection létale pour le meurtre d'un jeune couple à Denton.

L'absence de preuves physiques le reliant à la scène de crime, sa condamnation à mort ayant été obtenue avec un gant en latex que l'accusation avait en sa possession et qui portait son ADN.

Mais Woods a affirmé que ça n'était pas possible et ses avocats ont réussi à faire de nouveaux tests sur le gant et ont découvert que l'ADN qui s'y trouvait ne correspondait pas à celui de Woods.

Le juge a fait retiré le gant des preuves pour que Woods ne puisse pas l'utiliser en appel.

Il n'y avait pas de témoins visuels, tous les témoignages apportés l'ont été sur ouïe dire, des témoins ont été payés, d'autres menacés et d'autres ont renoncé. Un informateur de la prison, Gary Francks a renoncé a témoigner et reconnu avoir passé un accord avec le procureur.

L'accusation a usé de mensonges sur la vie et le passé de Woods, disant qu'ils pourraient trouver des témoins des violences qu'il avait fait subir à ses frères et ses animaux de compagnie. "pourraient" n'est pas "avaient" et il n'y a aucun documents pour confirmer l'existence de ces témoins.

L'accusation avait clamé que Woods avait été affilié à des groupes de suprémacistes blancs, ce qui est complètement ridicule étant donné que Woods était arménien.

L'accusation avait aussi admis des preuves erronées en informant le jury que Woods avait été impliqué dans un meurtre en Californie avant celui-ci. Woods a démonter les preuves lors de son appel mais ça n'a eu aucune incidence sur le jugement.

Trois mois après la condamnation de Woods, un homme nommé Markus Rodhes s'est levé en salle d'audience et a reconnu sa responsabilité propre pour avoir intentionnellement tué les victimes.

La preuve ADN confirmait le fait que Rodhes était le seul tireur. Les sac à dos des victimes furent retrouvées dans le coffre de la mercedes de Rodhes, ses empreintes étaient sur l'arme et des douilles ont été retrouvées sur le sol de sa voiture, les armes étaient enregistrées à son nom et cachées sous son lit dans la maison de ses parents à Dallas.

Toutes ces preuves solidifient clairement le fait que Woods n'a pas tué les deux victimes.

Il n'y a pas de preuve qui démontre que Woods a anticipé, su, conspiré ces meurtres en aucune façon et le manque de mobile le confirme.

Alors pourquoi a-t-il été exécuté? La loi du Texas dit que toute personne ayant pu prémédité un meurtre est aussi responsable que le meurtrier lui-même. L'application de cette loi ne requière aucune preuve au-delà des conclusions.

Steven Woods a été inculpé et jugé comme le tireur.

Plus tard quand Rhodes a admis avoir tiré avec les deux armes, tous les coups de feu mortels et avoir égorgé les victimes, sans jamais mentionner Woods dans son témoignage, les courts ont reconnu sa déposition.

Steven a fait appel de sa condamnation par erreur mais les courts ont indiqué qu'il pouvait toujours avoir su que les victimes allaient être tuées par Rodhes. Il n'y a aucune preuve de ça ni même de sa présence sur les lieux du crime.

Comment les courts ont pu permettre au tireur de s'en tirer avec "prison à vie" tout en laissant Steven être exécuté à l'age de 31 ans basé sur la mémoire théorique de la court suite à un changement?

26583746.jpg

Deux innocents reconnus ou fort probables exécutés en 1 semaine.

source

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×