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Les fusées russes inquiètent le monde


Aaltar

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Membre, Con de Sysiphe, 49ans Posté(e)
Aaltar Membre 11 523 messages
49ans‚ Con de Sysiphe,
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Les fusées russes inquiètent le monde

L'agence spatiale russe Roskosmos est au fond du gouffre. La principale concurrente d'Arianespace pour les lancements commerciaux a été contrainte de repousser ses prochains lancements après une série de graves incidents. Les deux principales fusées russes, Soyouz et Proton, sont concernées et des dizaines de vols déprogrammés sont désormais incertains. En huit mois, ce sont pas moins de quatre lancements qui ont échoué, ce qui laisse planer le spectre d'un problème de grande ampleur, voire d'un sabotage.

Dernier incident en date, mercredi. Le lanceur Soyouz a échoué à placer le cargo Progress sur l'orbite prévue. Le vaisseau (non habité) de ravitaillement de la Station spatiale internationale (ISS) s'est donc écrasé sur Terre, à la frontière de la Russie, de la Chine et du Kazakhstan. L'avenir immédiat de l'ISS n'est pas menacé, car elle dispose encore de réserves pour plusieurs mois, le temps d'attendre le prochain cargo. Mais cet accident effraie les agences spatiales du monde entier, car la Russie est l'unique pays à pouvoir convoyer les équipages vers la station spatiale, depuis la mise à la retraite des navettes américaines en juillet.

Réputé lanceur le plus fiable du monde (98 % de réussite sur près de 2 000 lancements), le vénérable Soyouz utilise une technologie qualifiée de rudimentaire, développée dans l'Union soviétique des années 1960. Il doit être déployé prochainement depuis le centre spatial guyanais de Kourou, où il sera opéré par Arianespace, en parallèle des lancements russes. Le pas de tir est fin prêt pour le premier lancement prévu fin 2011, mais la décision de Moscou pourrait refroidir les ardeurs des Européens et entraîner des retards. L'objectif de l'Agence spatiale européenne est de disposer d'un lanceur de moyenne capacité, en plus du lanceur lourd Ariane 5 et du lanceur léger Vega (qui doit, lui aussi, être mis en service fin 2011).

Proton

La semaine dernière, c'est le lanceur lourd Proton-M qui a provoqué la perte très probable d'un satellite géant de 265 millions de dollars. Même si la première phase du lancement d'Express-AM4 a réussi, un dysfonctionnement du système de guidage de la fusée a placé le satellite, là aussi, sur une mauvaise orbite. Certes, il peut être déplacé, mais les réserves de carburant des satellites sont très limitées. Si, ce qui est hautement improbable, l'agence russe arrivait à le ramener sur son orbite, il ne lui resterait que très peu d'autonomie d'autonomie, voire plus du tout. Un gigantesque gâchis alors que sa durée de vie devait être de quinze ans au moins*.

Express-AM4 devait fournir des services de télécommunications et de télévision à la Russie. Il était attendu comme un libérateur, car il devait décupler les maigres capacités satellitaires de couverture du pays et de son voisinage. L'ensemble de ses capacités d'émission et de réception avait d'ailleurs été vendu avant même le lancement, un fait très rare. Fabriqué par Astrium (EADS) à Toulouse, l'engin pèse cinq tonnes et est présenté comme le plus gros jamais construit en Europe.

Tensions multiples

Au mois de décembre, trois satellites Glonass (système alternatif au GPS) étaient retombés dans l'océan Pacifique et, en février, le satellite militaire GEO-IK-2 avait été perdu sur une mauvaise orbite. La fiabilité est un critère majeur pour les clients des lanceurs, car en cas d'échec ils doivent patienter plusieurs années, le temps de construire un nouveau satellite. Las, le gouvernement russe a donc décidé de limoger le patron de l'agence spatiale, le 29 avril dernier, et de le remplacer par le vice-ministre de la Défense.

Dans le même temps, les autorités kazakhs demandent depuis des années à Moscou de quitter Baïkonour, situé sur leur territoire. Non seulement les loyers ne satisfont pas Astana, mais la population se plaint du risque permanent qu'elle court, alors que des dizaines de tonnes de combustible toxique s'étaient répandues dans la nature après des lancements ratés en 1999 et 2007. La construction d'un nouveau cosmodrome russe à Vostochny (région de l'Amour, Extrême-Orient) doit coûter au moins six milliards d'euros. Une somme difficile à réunir en ces temps de crise, même si les travaux doivent toujours commencer avant la fin de l'année.

* Dans les satellites, le carburant ne sert pas à l'alimentation de la charge utile (c'est le rôle des panneaux solaires), mais à la propulsion. Sans carburant, un satellite ne peut être maintenu sur son orbite : il devient alors un débris spatial, sauf s'il se consume dans l'atmosphère ou part se perdre dans l'espace.

Source : le point

Curieuses coïncidences... le programme Apollo arrêté, les USA avaient alors annoncés qu'ils ne comptaient maintenant plus que sur les Soyouz pour acheminer certains composants et voilà que l'option se referme peu à peu...

On dit toujours que la course à l'espace est emblématique de la conjoncture et très révélatrice de l'état de réussite de l'idéologie du pays qui la soutien. L'Amérique voit ses prétentions repartir sérieusement à la baisse autant que ses capacités à soutenir un programme ambitieux quand dans un même temps la Chine tend à ouvrir de nouvelles perspectives (ils veulent être les premiers à poser une base permanente sur la Lune).

Quoi qu'il en soit, russes comme américains semblent devoir amorcer un renouveau rapide dans leurs capacités spatiales, nul doute que la Nasa en est capable mais avec quelle capacité financière gouvernementale ? Où en sont les projets d'avions spatiaux, quel avenir pour l'ISS sans le formidable soutien logistique que sont les Soyouz ou les navettes américaines ? Un nouveau cosmodrome russe... j'ai peine à y croire tant ils semblent ouvrir d'innombrables dossiers extrèmement couteux dont je me demande toujours comment ils les financent (la modernisation complète de toute l'armée russe pour les 5-10 années qui viennent est financièrement faramineux).

Et toute la question est là, comment financent ils tout ça (les russes), soit ils ont des crédits et on est en droit de s'intéresser de leur provenance soudaine, soit ils le font à crédit et on est en droit de s'interroger sur les causes de la nécessité de se doter d'une armée moderne et de pointe pour cette décennie.

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Membre, Posté(e)
Moriarty Membre 3 624 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pourant, il semblerait qu'Obama a indiqué que malgré l'abandon du projet américain concernant l'édification d'une base lunaire (trop honéreux), les crédits apportés ne seraient pas revu à la baisse. Apparement, seule la nature des projets aurait changé.

Le budjet spatial américain serait de 100 milliards de dollars pour les 5 prochaines années, d'aprés le Directeur de l'agence fédérale spatiale russe Perminov.

Parallèlement à cela, les russes auraient augmenté le budjet de leur programme spatial de 13, 1 %, budjet qui reste bien inférieur à celui que consacre les E.U à leur programme quand on sait que ce dernier fleurte avec les 20 milliards de dollars alors que celui de la Russie avoisine les 1, 87 milliards d'euros.

Poutine a déclaré vouloir accroître la puissance spatiale russe pour les années à venir.

Je pense que la Russie veut prendre sa revanche sur les années d'humiliation subit dans les années 90 et que cette augmentation de crédits n'est qu'une volonté de montrer que la Russie est bel et bien de retour en tant que pièce maîtresse sur l'échiquier géopolitique mondial. n'oublions pas que Poutine est une relique de la Guerre Froide. Ceci expliquant cela.

Concernant la source précise de financement russe, mystère, malgré quelques doutes...Désolé Aaltar, je n'ai pas encore mes entrées au Kremlin...(sourire), bien que je pense que celà soit dû à une ré-orientation de certaines recettes fiscales.

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Membre, Con de Sysiphe, 49ans Posté(e)
Aaltar Membre 11 523 messages
49ans‚ Con de Sysiphe,
Posté(e)

Concernant la source précise de financement russe, mystère, malgré quelques doutes...Désolé Aaltar, je n'ai pas encore mes entrées au Kremlin...(sourire), bien que je pense que celà soit dû à une ré-orientation de certaines recettes fiscales.

Bon, je sais que c'est pas très convenable dans un débat mais la question du financement russe était surtout au sujet du volet militaire, plus que le volet spatiale et quand on voit les investissements russes, c'est pas des recettes fiscales qui permettent ce genre de mises en place. Ca reste un mystère pour moi comment ils financent mais ce qu'il y a de certains c'est que ça répond à une volonté déterminée de revenir dans les leaders mondiaux en terme de capacité militaire et la facture est assourdissante.

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Membre, Posté(e)
Moriarty Membre 3 624 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La Russie est à la recherche d'une gloire perdue tant sur le plan militaire que spatial, ce qui explique son redressement face à l'égémonie américaine.

Son budjet concernant la défense avoisinnerait les 350 milliards d'euros.(sic..!!). Medvedev adopte une politique de modernisation et apparement ce dernier compte sur une prévision de croissance de 3 à 6 % pour financer son programme militaire.

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Membre, Con de Sysiphe, 49ans Posté(e)
Aaltar Membre 11 523 messages
49ans‚ Con de Sysiphe,
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La montée en puissance russe n'est pas véritablement pour se positionner en opposition de l'hégémonie américaine (dans le sens retour à la position pré-90) dont ils ne peuvent concurrencer la capacité du fait de leur profond retard coté aéronaval. La russie tend à travailler en partenariat avec "l'ouest" maintenant. L'Otan et la Russie se sont plutôt bien entendu sur la mise en place du bouclier anti missile ; dossier dont on sait qu'il cherche plus à se couvrir vis à vis de la Chine que des fumisteries laissées au bon soin de l'opinion publique. Donc, on peut sous entendre que la modernisation russe a aussi pour objectif de s'interposer dans des planification chinoise, toujours au terme de la prochaine décennie et ça semble très clair.

Mais bon, on s'éloigne du sujet de base, désolé...

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Membre, Posté(e)
Moriarty Membre 3 624 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Tout à fait d'accord concernant le positionnement de la russie vis à vis de la Chine...

Pour le reste, oui, en effet...

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Membre, La main qui mord, 44ans Posté(e)
Ame errante Membre 11 839 messages
44ans‚ La main qui mord,
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Et bien entendu, la science traine la patte pour des histoires de fierté.

Vous imaginez un peu où on en serait, si les pays y allaient franco main dans la main..?

Sombre utopie. :sleep:

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Membre, Con de Sysiphe, 49ans Posté(e)
Aaltar Membre 11 523 messages
49ans‚ Con de Sysiphe,
Posté(e)

le main dans la main ne se fera jamais, il y en a toujours une sur le porte feuille et l'autre dans le pantalon ;)

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