Remboursement des soins infirmiers aux personnes souffrant de maladies psychiatriques

Bonjour,

Si je vous dis que la caisse primaire d'assurance maladie des Hautes-Pyrénées refuse le remboursement des soins infirmiers aux personnes souffrant de maladies psychiatriques,

Qu'en pensez-vous?

Cas concrets:

1) Un homme souffrant d'autisme, pour qui on note des antécédents d'actes violents envers autrui, vit aujourd'hui à son domicile.

Il est stabilisé dans sa maladie, a un traitement adapté, des activités, un suivi mensuel par son médecin psychiatre.

Cependant il n'est pas autonome pour tous les actes de la vie quotidienne et nécessite par exemple une aide pour l'accomplissement de ses soins d'hygiène.

Cette aide à la toilette suppose une approche spécialisée au regard de sa maladie, qui se décompose en plusieurs étapes spécifiques dont l'objectif final est l'acceptation du soin et le maintien des acquis en matière d'autonomie.

Cette aide à la toilette réalisée par l'infirmier libéral sur prescription médicale est refusée par la CPAM65.

2) Une femme dépendante à l'alcool, se mettant en danger régulièrement, désocialisée, isolée, dont le passée est marqué d'évènements traumatiques graves, est suivie par une addictologue (toutes les 3semaines) et un médecin psychiatre (1fois par mois) qui a prescrit des entretiens infirmiers hebdomadaires. Les objectifs de ces entretiens sont: L'évaluation de l'humeur, de la consommation d'alcool et des situations de mise en danger, l'acceptation de la maladie, la mise en place de projets de réinsertion sociale et professionnelle.

Ces entretiens sont refusés par la CPAM65.

3) Un homme psychotique déficitaire, hébergé par son frère lui même affecté par une maladie psychiatrique est dépendant pour la réalisation de ses soins d'hygiène. Là encore la prise en charge de ces soins nécessite une approche spécialisée au regard de la maladie mais également du contexte environnementale.

Là encore la CPAM65 refuse ces soins.

Nous nous sommes positionnés en tant que professionnels infirmiers et avons effectué diverses démarches pour trouver des solutions pour ces personnes.

Un projet d'expérimentation va être mis en place prochainement dans la région Midi-Pyrénées.

-Que savez vous de la santé mentale? Des personnes qui souffrent de maladies psychiatriques? Des soins qu'elles nécessitent et auxquels elles ont droit?

-Avez-vous dans votre entourage une personne concernée par la maladie mentale? Y êtes-vous, vous-même confronté? Selon vous, quel est le regard de la société porté sur la psychiatrie?

Proposition: une réflexion commune avec confrontation respectueuse des avis et questions de chacun...

Marie

Le temps est aux économies, l'humain ne compte plus. Voilà comment cela marche maintenant, c'est marche ou crève.

heureusement que la solidarité familiale existe pour ces personnes qui généralement n'ont d'autres ressources qu'une allocation handicapé et qui sont laissés à l'abandon ....

Je consacre quelques heures dans la semaine à un ami d'enfance autiste léger pour le forcer à rester en contact avec le monde extérieur et j'ai autant de plaisir qu'à sortir avec des amis "normaux" ...

Par contre sa soeur qui s'en occupe en permanence n'en peut plus de ne pas pouvoir s'absenter plus de quelques jours sans avoir une appréhension de ce qui pourrait se passer ..

effectivement une infirmière qui passerait une fois par jour ne serait pas un luxe ....

C'est la réalité sociétale oui et pourtant ce n'est pas ce qui motive la décision de la sécu.

Car en réalité le suivi infirmier libéral est ce qui ce révèle être le moins onéreux...

A savoir:

En terme de coût, 1semaine d'hospitalisation = 1an de suivi infirmier à raison de 3passges par semaine!

La famille est un atout puissant, mais bien souvent au bord de l'épuisement.

Et puis force est de constater que beaucoup de personnes souffrant de maladies psy se retrouvent complètement isolées...

heureusement que la solidarité familiale existe pour ces personnes qui généralement n'ont d'autres ressources qu'une allocation handicapé et qui sont laissés à l'abandon ....

Je consacre quelques heures dans la semaine à un ami d'enfance autiste léger pour le forcer à rester en contact avec le monde extérieur et j'ai autant de plaisir qu'à sortir avec des amis "normaux" ...

Par contre sa soeur qui s'en occupe en permanence n'en peut plus de ne pas pouvoir s'absenter plus de quelques jours sans avoir une appréhension de ce qui pourrait se passer ..

effectivement une infirmière qui passerait une fois par jour ne serait pas un luxe ....

Oui, mais ce passe t-il quand la famille a démissionné ? C'est mon cas...

Une situation scandaleuse. Les pouvoirs publics ne veulent pas mettre de l'argent dans la psy parce qu'on a souvent l'impression qu'on ne peut pas guérir de pathologies mentales. Comme avec les personnes âgées, ce n'est pas considéré comme "rentable" comme le serait une opération chirurgicale qui donne un résultat évaluable. Très mauvais calcul d'ailleurs, en plus, cela a été démontré plus haut.

J'espère que vos efforts aboutiront.

"Oui, mais ce passe t-il quand la famille a démissionné ? C'est mon cas..."

En ce qui me concerne, je suis convaincue que la famille est un soutien incontestable.

En revanche, elle ne peut remplacer un réseau d'aides professionnelles. Elle n'est pas "outillée" pour assumer cette tâche, et les liens affectifs compliquent beaucoup les choses...

"Oui, mais ce passe t-il quand la famille a démissionné ? C'est mon cas..."

En ce qui me concerne, je suis convaincue que la famille est un soutien incontestable.

En revanche, elle ne peut remplacer un réseau d'aides professionnelles. Elle n'est pas "outillée" pour assumer cette tâche, et les liens affectifs compliquent beaucoup les choses...

C'est sur que la maladie est bien plus supportable lorsque l'on est entouré. Mais il est vrai qu'il faut aussi des intervenants extérieurs pour ne pas étouffer les proches.