Comment parler des catastrophes aux enfants ?

Comment parler des catastrophes aux enfants ?

Karine : Mes enfants sont âgés de 6 et 9 ans. J'évite au maximum de les laisser regarder les informations et les images très difficiles. Je leur parle juste d'une catastrophe importante au bout du monde en leur demandant d'avoir une pensée pour tous ces gens. En clair, j'essaie de leur faire prendre conscience du monde, de ses difficultés, sans les accabler. Qu'en pensez-vous ?

Je pense que vous avez raison de préserver vos enfants des images de violence, mais il faut se rendre compte que tout le monde parle de ce qui se passe au Japon. Les enfants sont donc susceptibles d'entendre des conversations d'adultes, de copains qui ont vu la télévision. Donc on est obligé de parler.

Tout le problème, c'est de les informer en leur disant les risques sans les faire tomber dans la panique. Il faut les informer de ce qui se passe exactement, ce qui est un bon moyen d'ailleurs de développer leurs connaissances ; on peut leur montrer le Japon sur une carte, on peut leur expliquer comment est construite la Terre, comment des plaques peuvent bouger, en précisant que cela n'arrive pas tout le temps et n'importe où.

On peut leur expliquer ce qu'est un tsunami, on peut aller avec eux à la bibliothèque, chercher des informations. Ce qui est important, c'est de rester dans le monde réel de l'enfant. Il peut éprouver de la peur, qui est réelle, c'est très différent de l'impression que peuvent avoir certains enfants d'être projetés dans un film d'horreur, où il y a des dangers contre lesquels on peut se battre, mais aussi une horreur sans limite qui peut surgir n'importe quand, de n'importe où.

Donc on raconte bien la réalité, le monde réel, et les connaissances que les hommes ont pour limiter les dégâts de la nature, et, comme vous dites, c'est aussi un moyen de favoriser chez l'enfant la compassion pour l'autre, qui est une dimension civilisatrice très importante.

Le Monde.

Je pense que c'est important de ne pas cacher la vérité aux enfants, mais de leur en parler en évitant de dramatiser pour ne pas les affoler.

Bonjour,

Je partage complètement les arguments de David Web et de samira123, sur le sujet.

J'ajouterais que les adultes, ont tendance à croire que ce qui les bouleverse, affecte de la même façon leurs enfants. Pour les enfants, ils se trompent, car ces derniers sont protégés à leur insu, par une disposition remarquable et naturelle.

Ce qui caractérise l'enfance, c'est une disposition d'esprit qui est de se considérer spectateur de la vie. Lorsque les enfants s'entretuent dans leurs jeux, ils ne perçoivent pas la gravité et la tragédie de leurs propos. (Ceci pour appuyer mon explication)

Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'enregistrent pas tout évidemment, mais la réalité de notre monde, n'est pas encore complètement le leur.

Je reprends ce topic pour ajouter mon témoignage.

A l'âge de 10 ans, j'ai assisté à des scènes de guerre aérienne terribles. Elles ne me perturbaient pas outre mesure; par contre, les grandes personnes à côté de moi qui exprimaient leur trouble me perturbaient beaucoup...

En premier lieu, il faut tenir compte de leur personnalité et de ce qu'ils peuvent entendre et voir. Les événements sont à évoquer avec prudence et diplomatie. Il faut prendre en compte que déjà pour nous, les choses en sont troublantes, alors pour un petit bout dont l'image en sera pas forcement une compréhension mais, plus une catastrophe aux images entrevues. De le constater en sa réalité, si mon petit ange entrevoit un cliché par mégarde suite à un passage à cet instant et qu'il en pose une question, je lui expliquerais les choses comme ils sont dûes en toute vérité et de leurs mots. Mais surtout je ferais attention à leur expression dû à mon écoute et en y stoppant si cela n'est pas à en suivre.

Oui, et puis assister à une catastrophe en vrai, et en voir une à la télé, c'est pas la même chose.

Tout à fait mais de ce fait, là, on ne pourra l'empêchait de le préserver de ce réalisme mais plus de le protéger de ce qu'il prendra conscience.