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un jour = une histoire

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Invité Cosette 2

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Membre, Posté(e)
voilacté Membre 5 896 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Quand tout va mal une étincelle,

Qui vous surprend et vous ficelle.

Je me demande qui et pourquoi.

Arrêter d'y penser?

Je n'y arrive pas...

Je ne sais pas

Mais j'y vois,

Un coup du sort cocasse et mesquin.

Mais tout cela est dérisoire et sans fin,

Il n'y a plus de place pour le destin.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Ce qui est intéressant, c'est le paradoxe que possède chacun des quatre éléments : la terre, le feu, l'eau, l'air. Prenez celui que vous voulez, et ils représenteront autant la vie que la mort. Comme si l'un n'allait pas sans l'autre, ou plutôt comme si l'un allait avec l'autre. Pas de vie sans la mort, et pas de mort sans la vie. Cela paraît évident. Cependant, notre préférence va pour ce qui nous est directement utile, à savoir la vie. Dès lors, elle devient positive, donnant le rôle inverse à son adversaire. Absurde est celui qui préférerait connaître un incendie que de vivre au chaud et en sécurité. Pourtant, le principe d'un couple, même opposable, consiste en ce que l'un ne va pas sans l'autre. Le rejet de la mort, donc, devient une mauvaise chose, bien qu'il semble justifiable par le désintérêt fort éprouvé à son égard. La raison voudrait que l'acceptation de l'un induise celle de l'autre, même si nous n'y avons pas intérêt directement, puisqu'un couple ne fonctionne que si les deux entités concernées sont réunies harmonieusement. Attention! Je ne dis pas qu'il faut aimer la mort. Je dis qu'il faut l'accepter, comme on accepte la vie. Le schéma inverse, à savoir aimer la mort plutôt que la vie, se retrouve chez les personnes enclines aux comportements autodestructeurs. Dans tous les cas, l'équilibre mental ne dépend pas du choix que l'on fait entre la vie et la mort, mais bien de celui consistant à offrir une place aux deux. Je crois, oui, que la métaphore du couple amoureux correspond pas mal à cette idée : un couple ne peut pas perdurer s'il se fait seul. Le but de notre existence ne serait ainsi pas d'être dans un des extrêmes, à savoir le bonheur ou le désespoir. Il consiste simplement à les allier, tels deux forces que nous posséderions constamment, et s'annulant incessamment. La mauvaise réputation du désespoir et de la mort est issue de la négativité qu'on y associe : oubliez ces préjugés, vivez normalement. Le bonheur n'est possible que si nous nous en éloignons suffisamment, tout en nous en trouvant assez prêt de lui. La croyance populaire veut qu'un objectif doit être obtenu par tous les moyens. Voilà le meilleur moyen d'écraser le reste un jour, et de s'échouer loin de lui, le suivant. Cela revient à faire un effort non pas idiot et maximal, mais raisonnable et contrôlé. Oui, soyez des sportifs, et courez votre vie à petits pas lents.

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Invité Dolce1
Invités, Posté(e)
Invité Dolce1
Invité Dolce1 Invités 0 message
Posté(e)

Bonsoir Jedino et tous les autres!

J'ai lu avec plaisir vos belles phrases :bo:

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Il existe deux mondes : celui des autres, et le nôtre. Ces deux mondes sont en lien. Constamment. Ils n'en sont pas moins distincts. D'ailleurs, nous avons généralement une préférence pour l'un, ou pour l'autre. Peu importe les raisons du pourquoi.

Tu marches. Tu manges. Tu existes. Et pourtant, tu n'es pas vraiment toi. Ton corps, ton esprit, qu'est-ce que c'est, sinon ces outils dont tu n'as pas vraiment le contrôle? Sincèrement, qui es-tu, toi qui est un individu, un être? Je ne parviens pas à t'apercevoir, même avec effort, parce que tu n'es rien, rien de plus qu'une idée, une imagination. Ton identité est semblable à celle du vide.

Nous avons tendance à croire que penser une chose fait de nous quelqu'un de meilleur, de moins minable qu'un autre. C'est un peu la seule façon dont nous disposions pour nous défaire de cette honte de n'être que des abrutis. Parce qu'effectivement, penser n'est rien. Nous avons beau avoir de belles et grandes idées et valeurs, elles ne feront pas de nous quelqu'un de plus avancé, de plus méritant. La pensée peut être haute et digne, elle n'aura jamais la force de l'action. Penser est nécessaire pour faire un pas en avant, mais il n'en est pas un. N'est-ce pas évident? Ou alors, dites-moi que vous vous êtes déjà déplacés en l'ayant juste imaginé, et non pas en ayant marché.

L'évolution n'est jamais voulue. Elle ne peut être que subie. Un peu comme une affreuse nécessité.

Quel curieux besoin que celui de s'associer socialement avec les autres. Ce qui l'est encore plus, c'est qu'une fois qu'on est capable de prendre une certaine distance avec ce fait-là, on remarque à quel point ces relations sonnent faux pour la raison très simple qu'elles ne sont pas voulues, mais nécessaires. D'ailleurs, plus on y songe, et plus le conditionnement social, les besoins, et toutes ces choses qui forment nos vies, deviennent des évidences nécessaires, et non pas le fruit de notre souhait. Nous ne serions ainsi que la résultante de choix que nous ne faisons pas réellement.

Notre société est parfois étonnante. Pourquoi? Parce que nous y naissons, plus ou moins malgré nous, et que nous devons y prouver notre existence et notre légitimité, alors que nous n'avons absolument rien décidés. Autrement dit, nous sommes clairement des esclaves, colons d'une société qui nous fait naître afin de nous exploiter le temps d'une vie. Le plus surprenant étant que nous y consentons volontiers, comme si cela tenait d'une évidence inéluctable. Travailler devient le moyen de compenser le coût d'une vie que nous n'avons aucunement choisi.

La culpabilisation prend tout son sens ici. En effet, on invite les gens à penser que l'inactif sera un profiteur, une personne vivant sur le dos de ceux qui se fatiguent à la tâche. Ce que nous ne comprenons que trop peu souvent, c'est que c'est un moyen efficace de convaincre la population de garder courage et de travailler, et surtout, de ne rien y gagner. Le système économique consiste en une même logique. La dette n'est pas beaucoup plus que la façon de justifier une saignée de tout le corps afin d'éviter une crise où la vie deviendrait difficile.

Je crois que notre société fonctionne mal pour cette raison très simple qu'elle s'appuie sur une erreur : celle de la sociabilité. La mauvaise sociabilité. On ne peut s'entendre avec quelqu'un ou avec une chose qu'à partir du moment où la confiance est une évidence, l'essence-même de la relation. Seulement, à l'heure actuelle, le camarade de classe est un potentiel concurrent pour notre place à un poste richement garni, et notre collègue, un adversaire. Le voisin, parce qu'il est plus ou moins riche, est méprisable. La famille semble être le seul bastion qui saurait résister à une telle logique. Quoi que les situations peuvent être différentes. La famille peut être un lieu de haine, et le lieu de travail, une entente presque réelle.

Continuer n'est pas utile. Quelqu'un qui sait cela n'aura pas besoin d'un discours plus long.

Je m'entends si mal avec moi-même que je ne m'écoute même plus.

Pourquoi pensons-nous que les seuls hommes dignes d'avoir le pouvoir sont ceux qui ont accumulés une masse si importante et prestigieuse de diplômes en provenance de l'entité source de nos maux? Cela revient à faire l'apologie de notre souffrance.

La société ne peut persister justement que par le chaos, le chaos étant le moyen de relier ce qui ne le serait pas autrement, logiquement.

La linéarité de notre existence est son défaut majeur. Ne dit-on pas qu'une vie intéressante est une vie où la surprise est au rendez-vous?

Personne n'est différent. Moi, quand je marche dans la rue, je me vois aller à un endroit précis, comme tout le monde. Je vois aussi des gens qui se ressemblent tous. Différent, mais pas trop. Juste assez pour le ressentir, mais pas trop pour en souffrir. Non, nous n'avons rien de particulier, d'original : nous faisons tous la même chose pour les mêmes choses.

La guerre est le moyen le plus efficace de faire accepter la souffrance au peuple.

Notre sentiment de grandeur est une petitesse de notre esprit.

Vouloir le meilleur, c'est déjà se diriger vers le pire.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Parfois, Thanatos est là.

Tu ne sais pas toujours pourquoi, mais c'est comme ça.

Regarde-les. Ils se marrent et s'amusent,

L'air niais, et les tristesses qui s'usent.

Observe-les. Ils sont si répugnants

Dans cette sauce d'heureux séants.

Ce désir, tu l'as en toi.

Cette envie, elle travaille tes nerfs.

L'étau se resserre-t-il sur toi?

Contemple-les. Ils écoutent et s'instruisent,

Assidus, sans que leurs cœurs s'amenuisent.

Dégueule-les. Ils te délaissent tous riants

Car tu es des justes des plus méchants.

Tu ne sais pas toujours pourquoi, mais c'est comme ça.

Parfois, Thanatos est toi.

Modifié par Jedino
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Invité Dolce1
Invités, Posté(e)
Invité Dolce1
Invité Dolce1 Invités 0 message
Posté(e)

Pages de vies qui passent

Diverses émotions

Chaque être a ses problèmes

Surtout quand il aime...

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Invité galaxien
Invités, Posté(e)
Invité galaxien
Invité galaxien Invités 0 message
Posté(e)

Rêver, c'est se trouver soi-même...

" Une tasse de thé; une cigarette que l'on fume

en se laissant pénétrer de son arôme, les yeux

mi-clos dans la pénombre de la pièce...Je ne veux

rien d'autre de la vie, que cette réalité, et mes rêves.

C'est peu? Je ne sais. Est-ce que je sais seulement

ce qui est peu, ce qui est beaucoup? "

Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquanlité...

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Membre, 54ans Posté(e)
Sha'Do Membre 2 240 messages
Baby Forumeur‚ 54ans‚
Posté(e)

Bonjour

Flirter avec le peu, permet d'en acquérir beaucoup,

ne jamais être rassasier du peu,

ne jamais se contenter de peu,

s'ouvrir et saisir les opportunités

et surtout ne pas fermer les yeux

sur ce qui pourrait être aventureux.

Le temps glisse et parfois nous échappe,

saisissez le avant que celui-ci sonne le glas.

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Invité galaxien
Invités, Posté(e)
Invité galaxien
Invité galaxien Invités 0 message
Posté(e)

D'un premier Amour..Le premier !

" Le temps qui passe reste silencieux...Je voyage dans le passé...Ce souvenir de mon adolescence me rend serein...

A la recherche de mon premier amour! L'avez-vous connu??? Moi si ! Ce premier Amour, celui qui pour la première

fois nous remue les tripes de l'age ado...Je crois que cet Amour, quand on y pense, conditionne notre vie amoureuse,

C'est ce que je pense...il m'a rendu nostalgique du beau sentiment et depuis je ne m'en suis jamais défait...

Ce premier Amour, c'est bien plus tard qu'on y pense!!! Pas le temps de notre adolescence...où nos parents posent

un premier regard sur nos émois...nos solitudes...nos fantasmes...nos abscences... nos devoirs vite faits...baclés ...

Nous étions emportés par nos rêves les plus fous à la découverte de nos sentiments...on s'inventait des mots, censés

que nous étions les seuls à connaïtre, on s'écrivait des billets doux...

Je me souviens...nous étions si frêles, si empruntés dans nos premiers baisers, découvrant ainsi ces "doux pêchés" ,

que condamnaient nos leçons de catéchisme...Nos joues étaient étaient rouges...nos coeurs battaient si forts dans nos

poitrines fragiles, prêtent à exploser...Nous avions le regard transformé...Nous découvrîmes cet univers sublime

que le premier baiser, que dis-je, l'éffleurement de nos lèvres peut engendrer quand on est les enfants de l'innocence...

La sueur perlait de nos fronts où nos cheveux collaient...nos mains étaient moites...nos jambes d'allumettes tremblaient...

Quelles douces sensations...Qu'elles étaient fortes nos émotions...lorsque nous marchions côte à côte dans la rue...

Ils nous semblaient que tous les gens nous observaient, nous regardaient d'un oeil réquisitoire...Que tous les gens

savaient que nous avions "éffleurés" nos lèvres dans le couloir vétuste et obscure de l'immeuble d'en face....

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Qu'est-ce que la logique? Qu'est-ce que comprendre? Qu'est-ce que raisonner?

Généralement, on consent à penser que raisonner consiste à comprendre à la fois le problème posé, et à pouvoir le résoudre de façon logique et juste. Bref, d'effectuer un raisonnement mesuré et précis pour sortir la solution inhérente au problème. Autrement dit, non pas de "trouver" une solution, mais d'être capable d'ordonner des idées, d'y ajouter celles qui peuvent y manquer, et de les ajuster correctement pour en faire une démonstration. D'où la recherche active et importante pour appréhender des questions à la fois existentielles, nécessaires, et/ou utiles. D'où aussi les difficultés qui en résultent. En effet, tout le monde n'est pas capable de solutionner les mêmes choses, ce qui induit des termes comme "matheux" qui ne signifient rien de plus qu'une personne apte à résoudre facilement (par rapport à une moyenne imaginaire) un problème mathématique. On peut imaginer cela dans n'importe lequel des domaines.

De ce fait, la raison ne serait que la faculté permettant de résoudre un problème très divers. Elle serait la conséquence directe de la conscience, c'est-à-dire de la capacité à choisir, puisqu'elle permettrait ainsi de faire un choix se voulant objectif face à des questions d'ordre intellectuelles ou spirituelles. Autrement dit, la distinction entre conscience et raison tiendrait de la nature "vitale" ou subjective des questionnements de la conscience, là où la raison serait un questionnement indirectement lié à la nécessité vitale d'un être. Par exemple, choisir d'affronter un prédateur ou de prendre la fuite tient de la conscience. Sonder son âme pour savoir si nous croyons en Dieu ou non tient de la raison. Nos croyances sont un pilier important de notre équilibre psychique, mais enfin, elles n'impliquent pas directement notre corps. Ainsi, réfléchir sur une séparation amoureuse consiste à raisonner, et non pas à user de notre conscience. De même, on peut mourir par mauvaise conscience, c'est-à-dire par un choix qui implique le coût de notre intégrité physique, mais on ne peut que se suicider par raison. Je ne dis pas par là que la raison et la conscience n'ont aucun lien, loin de là. Je dis simplement que l'origine de nos actions n'est pas la même.

Maintenant, il faut que j'éclaircisse un dernier point. J'ai affirmé plus haut que la raison est une conséquence directe de la conscience. Ceci, je le fais par constat : de nombreux êtres vivants ont une conscience. Peut-être même tous. Il n'empêche, la raison est une faculté plus rare. Elle implique de transformer la conscience en raison. Partiellement. Comment? Difficile à dire. Mais j'imagine que cela se fait de la même manière que toutes les autres évolutions : soit par le "hasard" d'une mutation, soit par la nécessité évolutive qu'implique l'environnement. Ce raisonnement est similaire dans le domaine des technologies humaines : n'a-t-on pas inventé la jachère par souci d'alimentation, la voiture par souci de vitesse de déplacement, les fusées par souci d'être puissant?

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

La vie

Tout jeune, on apprend, presque malgré nous, que vivre, c'est vivre avec les autres. Partager, écouter, comprendre, s'entre-aider... Les qualificatifs sont nombreux. Forcément, on trouve ça beau. Les idéaux le sont toujours. Puis vient le temps des incertitudes, des coups faisant mal. On remet en doute. On nous assure doublement de l'exactitude de ces idées, de cette vérité. Une vie sans les autres est inimaginable. Humainement parlant.

Parce que oui, la société, qu'est-ce, sinon un ensemble cohérent, ou plutôt, interdépendant, où chacun joue un rôle afin de s'entretenir, d'entretenir ses semblables, et, surtout, de faciliter notre existence par partage des tâches? C'est le principe même de l'entreprise. La société serait-elle alors l'entreprise du monde? Au fond, on y découvre les bons travailleurs, qu'ils soient sincères, ou non, qu'ils le fassent par générosité, ou par avidité. Il y a aussi la masse, tantôt fainéante, tantôt travailleuse, mais jamais de trop, sauf s'il le faut, sous la pression, la nécessité. Puis, il y a les emmerdeurs, ceux qui ne font rien, ou pas grand chose, sous prétexte d'être révolté, d'absurdité. Bref, on y reconnaît bien tous les échantillons d'une bonne et grande entreprise, c'est-à-dire toute l'hétérogénéité des êtres face à une même condition, et de ce fait, les sentiments très différents qui en découlent.

Il n'empêche, un système, qu'il soit hiérarchique, circuit, marché, ou que sais-je, ne peut fonctionner que si les éléments le composant ont une capacité optimale à chaque instant. Autrement dit, une entreprise, une société, donc la sociabilité, n'est possible qu'à condition d'être sincère et égale dans la répartition des tâches et dans les reçus du profit tiré. Seulement, force est de constater que cette optimisation n'existe pas dans la réalité, parce que ce n'est rien de plus qu'un schéma. La réalité n'est en soi pas complexe. Nous la traduisons juste mal.

En effet, nous ne voulons pas être sociables. Si nous allons vers les autres, ce n'est pas par envie, mais par besoin. Bref, nous ne souhaitons pas être sociables, mais la sociabilité veut que nous le soyons, ce qui est profondément différent. Quelque chose d'imposé se distingue très largement de quelque chose qu'on décide. Le sens du rejet de l'autorité, qu'elle soit politique, intérieure, ou peu importe, se situe là. La sociabilité découle donc non pas de notre intérêt de l'autre. Il n'est que le fruit de notre besoin de croire que nous choisissons notre vie, et ainsi, nos amis, nos occupations, notre situation. Quoi de plus rassurant que le pouvoir? Qui a le pouvoir a tout. La division de l'autorité paraît ainsi tenir de l'absurdité. Pas sûr que ce soit si faux que ça.

Dans tous les cas, nos relations se fondent sur une couche de nécessité. Une couche à la fois terriblement bien ancrée en nous, et horriblement glissante. Tenter de quitter ce besoin, c'est s'assurer une souffrance mentale monumentale. Le mot n'a rien d'une exagération ici. Et cela, malgré notre connaissance de l'hypocrisie de ces relations, de ces faussetés qui nous dérangent, et que l'on accepte tout de même. C'est le principe du révolté "normal" : dénoncer un fait qui semble le déranger, sans pour autant assumer au point d'appliquer ou de réagir selon ce ressenti. Le confort est le moyen le plus efficace de taire une population qui s'indigne. Par confort, j'entends autant l'ordre que la propriété sécurisée ou le canapé. Révoltons-nous, mais pas de trop : il faudrait se lever, sinon.

Voilà quelques raisons qui expliquent la difficulté immense que j'éprouve à saisir parfaitement pourquoi nous préférons souffrir que réagir. Je crois d'ailleurs que l'égoïsme découle essentiellement de là, à savoir qu'il est à la fois la crainte de perdre un confort quelconque, et de perdre cette illusion d'être aimé, voir adulé. Cela implique la pensée suivante : nous n'existons qu'à travers les autres. Ce qui paraît vrai. Ce qui est idiot. Sinon, à quoi bon discuter avec un "Je"? A quoi bon donner son opinion? Si nous n'étions que des êtres dont les morceaux trainent chez les autres, à quoi bon réfléchir sur ce que nous sommes, justement? Il y a là une contradiction que je ne m'explique que d'une façon : nous n'aimons pas la vie. Bien entendu, chacun se persuade du contraire. Mais, pour parvenir à s'imaginer n'être quelqu'un qu'à partir du moment où nous sommes un quelqu'un dans un groupe, il y a un manque de confiance évident en un quelque chose.

Je ne dis pas qu'il ne faut pas être sociable. Au contraire, et c'est là où je fais, pour ma part, fausse route. Je dis seulement que nous ne devons pas être sociables sans raison, sans avoir décortiqué cette évidence qui n'en est pas tellement une. Rien ne force deux êtres à s'entendre, et rien ne les force à s'allier. Rien, mis à part un intérêt. Qu'il soit danger, peur de la solitude, besoin de parler, amour. Sa nature n'a aucune importance. L'essentiel consiste à dépasser cet intérêt. Une communion doit devenir une union. On peut penser en connaître une, et on peut concevoir cela comme extrêmement difficile. Les deux propositions sont inexactes. La première, parce que nous ne sommes que des hommes. La seconde, parce que la difficulté n'est qu'un prétexte à l'inaction. C'est là une recherche faite dans l'amitié et l'amour que d'effacer les intérêts pour ne garder que la réunion des âmes.

Bien entendu, ma position ne représente qu'une position, ma foi, pessimiste, réductrice, et erronée, de ce qu'est être sociable. Parce que je suis moi-même, il paraît, un asocial. Parce que ma conception du monde, de la société, n'a pas forcément les couleurs belles et élégantes de celles que les autres peuvent avoir. Il n'empêche, n'oublions pas à quel point nous pouvons souffrir au court d'une seule vie pour des questions de duperies, de lâcheté ou de tout autre comportement méprisable et issu des conséquences amplement considérées comme des possibles inséparables de ce que sont les relations. Bref, rencontrer un enfoiré, en quelque sorte. En plus de renier le fait que nous ne sommes pas toujours nous-mêmes très respectables, nous consentons à la soumission.

Je ne dis pas qu'il faut rester seul. La solitude n'est un monde appréciable que si nous savons l'apprécier. Ce que je veux dire ici, par un raisonnement délirant, inconsistant, et infondé, c'est qu'il y a un véritable travail à faire pour sortir de nos certitudes profondes. Etre sociable, ce n'est pas discuter futilement de banalités et se dandiner bêtement en troupeau. Ce n'est pas non plus cracher sur celui qui semble ne pas l'être, parce qu'il ne l'est pas moins que nous, et parce qu'il le mérite autant que nous. A vrai dire, je crois qu'une amitié ou un amour vrais ne sont possibles qu'à la condition d'être indifférent. Indifférent, dans le sens où ce n'est pas notre désir d'intérêt qui nous guide, mais notre désir de ne pas s'unir avec cette personne. Bref, si vous comptez aimer réellement, si vous tenez à goûter à ce qui ressemblerait à une vraie amitié, entendez-vous avec le type le plus moche ou le plus chiant que vous connaissiez. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut ce que ce soit n'importe qui : une relation ne fonctionne-t-elle pas que si les deux individus sont sur une même longueur d'onde? Il faut que ce désir d'indifférence soit réel chez les deux partis. Vous seriez étonnés de voir tout ce qu'on peut se raconter avec quelqu'un qui ne cherche pas à vous exploiter. Parce que oui, être sociable, actuellement, tient plus de l'esclavage que de l'amitié. Vous m'en voyez désolé.

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Invité Dolce1
Invités, Posté(e)
Invité Dolce1
Invité Dolce1 Invités 0 message
Posté(e)

Vivre avec les autres

C'est savoir oublier nos différences

C'est savoir trouver ce qui nous rapproche :)

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Invité galaxien
Invités, Posté(e)
Invité galaxien
Invité galaxien Invités 0 message
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A Une fleur de Jasmin...qui a fait un beau voyage...

Chanson de Serge Reggiani

*

Il suffirait de presque rien,

Peut-être dix années de moins

Pour que je te dise "Je t'aime",

Que je te prenne par la main

Pour t'emmener à Saint-Germain

T'offrir un autre café-crème.

Mais pourquoi faire du cinéma,

Fillette, allons regarde-moi

Et vois les rides qui nous séparent.

A quoi bon jouer la comédie

Du vieil amant qui rajeunit,

Toi même ferais semblant d'y croire.

Vraiment de quoi aurions-nous l'air ?

J'entends déjà les commentaires :

"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire ?

Elle au printemps, lui en hiver".

Il suffirait de presque rien,

Pourtant personne, tu le sais bien,

Ne repasse par sa jeunesse.

Ne sois pas stupide et comprends

Si j'avais comme toi vingt ans

Je te couvrirais de promesses.

Allons bon voilà ton sourire

Qui tourne à l'eau et qui chavire,

Je ne veux pas que tu sois triste.

Imagine ta vie demain

Tout à côté d'un clown en train

De faire son dernier tour de piste.

Vraiment de quoi aurais-tu l'air ?

J'entends déjà les commentaires :

"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire

Elle au printemps, lui en hiver"

C'est un autre que moi demain

Qui t'emmènera à St-Germain

Prendre le premier café crème.

Il suffisait de presque rien,

Peut-être dix années de moins

Pour que je te dise

"Je t'aime "

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 503 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

A Une fleur de Jasmin...qui a fait un beau voyage...

Chanson de Serge Reggiani

*

Il suffirait de presque rien,

Peut-être dix années de moins

Pour que je te dise "Je t'aime",

Que je te prenne par la main

Pour t'emmener à Saint-Germain

T'offrir un autre café-crème.

Mais pourquoi faire du cinéma,

Fillette, allons regarde-moi

Et vois les rides qui nous séparent.

A quoi bon jouer la comédie

Du vieil amant qui rajeunit,

Toi même ferais semblant d'y croire.

Vraiment de quoi aurions-nous l'air ?

J'entends déjà les commentaires :

"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire ?

Elle au printemps, lui en hiver".

Il suffirait de presque rien,

Pourtant personne, tu le sais bien,

Ne repasse par sa jeunesse.

Ne sois pas stupide et comprends

Si j'avais comme toi vingt ans

Je te couvrirais de promesses.

Allons bon voilà ton sourire

Qui tourne à l'eau et qui chavire,

Je ne veux pas que tu sois triste.

Imagine ta vie demain

Tout à côté d'un clown en train

De faire son dernier tour de piste.

Vraiment de quoi aurais-tu l'air ?

J'entends déjà les commentaires :

"Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire

Elle au printemps, lui en hiver"

C'est un autre que moi demain

Qui t'emmènera à St-Germain

Prendre le premier café crème.

Il suffisait de presque rien,

Peut-être dix années de moins

Pour que je te dise

"Je t'aime "

bonjour

trés beau poème , plein de vérité et de nostalgie :plus:

bonne soirée

La vie

Tout jeune, on apprend, presque malgré nous, que vivre, c'est vivre avec les autres. Partager, écouter, comprendre, s'entre-aider... Les qualificatifs sont nombreux. Forcément, on trouve ça beau. Les idéaux le sont toujours. Puis vient le temps des incertitudes, des coups faisant mal. On remet en doute. On nous assure doublement de l'exactitude de ces idées, de cette vérité. Une vie sans les autres est inimaginable. Humainement parlant.

Parce que oui, la société, qu'est-ce, sinon un ensemble cohérent, ou plutôt, interdépendant, où chacun joue un rôle afin de s'entretenir, d'entretenir ses semblables, et, surtout, de faciliter notre existence par partage des tâches? C'est le principe même de l'entreprise. La société serait-elle alors l'entreprise du monde? Au fond, on y découvre les bons travailleurs, qu'ils soient sincères, ou non, qu'ils le fassent par générosité, ou par avidité. Il y a aussi la masse, tantôt fainéante, tantôt travailleuse, mais jamais de trop, sauf s'il le faut, sous la pression, la nécessité. Puis, il y a les emmerdeurs, ceux qui ne font rien, ou pas grand chose, sous prétexte d'être révolté, d'absurdité. Bref, on y reconnaît bien tous les échantillons d'une bonne et grande entreprise, c'est-à-dire toute l'hétérogénéité des êtres face à une même condition, et de ce fait, les sentiments très différents qui en découlent.

Il n'empêche, un système, qu'il soit hiérarchique, circuit, marché, ou que sais-je, ne peut fonctionner que si les éléments le composant ont une capacité optimale à chaque instant. Autrement dit, une entreprise, une société, donc la sociabilité, n'est possible qu'à condition d'être sincère et égale dans la répartition des tâches et dans les reçus du profit tiré. Seulement, force est de constater que cette optimisation n'existe pas dans la réalité, parce que ce n'est rien de plus qu'un schéma. La réalité n'est en soi pas complexe. Nous la traduisons juste mal.

En effet, nous ne voulons pas être sociables. Si nous allons vers les autres, ce n'est pas par envie, mais par besoin. Bref, nous ne souhaitons pas être sociables, mais la sociabilité veut que nous le soyons, ce qui est profondément différent. Quelque chose d'imposé se distingue très largement de quelque chose qu'on décide. Le sens du rejet de l'autorité, qu'elle soit politique, intérieure, ou peu importe, se situe là. La sociabilité découle donc non pas de notre intérêt de l'autre. Il n'est que le fruit de notre besoin de croire que nous choisissons notre vie, et ainsi, nos amis, nos occupations, notre situation. Quoi de plus rassurant que le pouvoir? Qui a le pouvoir a tout. La division de l'autorité paraît ainsi tenir de l'absurdité. Pas sûr que ce soit si faux que ça.

Dans tous les cas, nos relations se fondent sur une couche de nécessité. Une couche à la fois terriblement bien ancrée en nous, et horriblement glissante. Tenter de quitter ce besoin, c'est s'assurer une souffrance mentale monumentale. Le mot n'a rien d'une exagération ici. Et cela, malgré notre connaissance de l'hypocrisie de ces relations, de ces faussetés qui nous dérangent, et que l'on accepte tout de même. C'est le principe du révolté "normal" : dénoncer un fait qui semble le déranger, sans pour autant assumer au point d'appliquer ou de réagir selon ce ressenti. Le confort est le moyen le plus efficace de taire une population qui s'indigne. Par confort, j'entends autant l'ordre que la propriété sécurisée ou le canapé. Révoltons-nous, mais pas de trop : il faudrait se lever, sinon.

Voilà quelques raisons qui expliquent la difficulté immense que j'éprouve à saisir parfaitement pourquoi nous préférons souffrir que réagir. Je crois d'ailleurs que l'égoïsme découle essentiellement de là, à savoir qu'il est à la fois la crainte de perdre un confort quelconque, et de perdre cette illusion d'être aimé, voir adulé. Cela implique la pensée suivante : nous n'existons qu'à travers les autres. Ce qui paraît vrai. Ce qui est idiot. Sinon, à quoi bon discuter avec un "Je"? A quoi bon donner son opinion? Si nous n'étions que des êtres dont les morceaux trainent chez les autres, à quoi bon réfléchir sur ce que nous sommes, justement? Il y a là une contradiction que je ne m'explique que d'une façon : nous n'aimons pas la vie. Bien entendu, chacun se persuade du contraire. Mais, pour parvenir à s'imaginer n'être quelqu'un qu'à partir du moment où nous sommes un quelqu'un dans un groupe, il y a un manque de confiance évident en un quelque chose.

Je ne dis pas qu'il ne faut pas être sociable. Au contraire, et c'est là où je fais, pour ma part, fausse route. Je dis seulement que nous ne devons pas être sociables sans raison, sans avoir décortiqué cette évidence qui n'en est pas tellement une. Rien ne force deux êtres à s'entendre, et rien ne les force à s'allier. Rien, mis à part un intérêt. Qu'il soit danger, peur de la solitude, besoin de parler, amour. Sa nature n'a aucune importance. L'essentiel consiste à dépasser cet intérêt. Une communion doit devenir une union. On peut penser en connaître une, et on peut concevoir cela comme extrêmement difficile. Les deux propositions sont inexactes. La première, parce que nous ne sommes que des hommes. La seconde, parce que la difficulté n'est qu'un prétexte à l'inaction. C'est là une recherche faite dans l'amitié et l'amour que d'effacer les intérêts pour ne garder que la réunion des âmes.

Bien entendu, ma position ne représente qu'une position, ma foi, pessimiste, réductrice, et erronée, de ce qu'est être sociable. Parce que je suis moi-même, il paraît, un asocial. Parce que ma conception du monde, de la société, n'a pas forcément les couleurs belles et élégantes de celles que les autres peuvent avoir. Il n'empêche, n'oublions pas à quel point nous pouvons souffrir au court d'une seule vie pour des questions de duperies, de lâcheté ou de tout autre comportement méprisable et issu des conséquences amplement considérées comme des possibles inséparables de ce que sont les relations. Bref, rencontrer un enfoiré, en quelque sorte. En plus de renier le fait que nous ne sommes pas toujours nous-mêmes très respectables, nous consentons à la soumission.

Je ne dis pas qu'il faut rester seul. La solitude n'est un monde appréciable que si nous savons l'apprécier. Ce que je veux dire ici, par un raisonnement délirant, inconsistant, et infondé, c'est qu'il y a un véritable travail à faire pour sortir de nos certitudes profondes. Etre sociable, ce n'est pas discuter futilement de banalités et se dandiner bêtement en troupeau. Ce n'est pas non plus cracher sur celui qui semble ne pas l'être, parce qu'il ne l'est pas moins que nous, et parce qu'il le mérite autant que nous. A vrai dire, je crois qu'une amitié ou un amour vrais ne sont possibles qu'à la condition d'être indifférent. Indifférent, dans le sens où ce n'est pas notre désir d'intérêt qui nous guide, mais notre désir de ne pas s'unir avec cette personne. Bref, si vous comptez aimer réellement, si vous tenez à goûter à ce qui ressemblerait à une vraie amitié, entendez-vous avec le type le plus moche ou le plus chiant que vous connaissiez. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut ce que ce soit n'importe qui : une relation ne fonctionne-t-elle pas que si les deux individus sont sur une même longueur d'onde? Il faut que ce désir d'indifférence soit réel chez les deux partis. Vous seriez étonnés de voir tout ce qu'on peut se raconter avec quelqu'un qui ne cherche pas à vous exploiter. Parce que oui, être sociable, actuellement, tient plus de l'esclavage que de l'amitié. Vous m'en voyez désolé.

bonjour

trés belle analyse de la réalité et de luçidité , bravo :plus:

bonne soirée

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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Merci le merle :)

Les lecteurs se font plus rares encore que les auteurs par ici! Mais, apparemment, cela change un peu des deux côtés.

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Invité Dolce1
Invités, Posté(e)
Invité Dolce1
Invité Dolce1 Invités 0 message
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Bonsoir, je passe chaque jour vous lire même si je n'écris rien.

Je ne suis pas très douée pour faire de longues phrases.

Seuls quelques mots ici et là pour exprimer mes états d'âmes,

trop brièvement sans doute, mais avec intérêt ;)

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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C'est dommage de ne pas te lancer, mais c'est bien gentil de nous porter attention!

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Invité galaxien
Invités, Posté(e)
Invité galaxien
Invité galaxien Invités 0 message
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"

LA BALADE EN TAXI ...

Il y a vingt ans, je conduisais un taxi pour gagner ma vie.

Lorsque je suis arrivé à 2:30 a.m., l'immeuble était sombre excepté une simple lumière dans une fenêtre du rez-de chaussée. Dans ces circonstances, plusieurs chauffeurs auraient seulement klaxonné une ou deux fois, attendu une minute et seraient repartis.

Mais, j'avais vu trop vu de gens démunis qui dépendaient des taxis comme de leur seul moyen de transport. À moins qu'une situation sente le danger, je suis toujours allé à la porte. Cette passagère pourrait être quelqu'un qui a besoin de mon aide. Alors, j'ai marché jusqu'à la porte et j'ai frappé.

"Juste une minute", a répondu une voix fragile d'un certain âge.

Je pouvais entendre quelque chose qui était traîné lentement sur le plancher. Après une longue pause, la porte s'est ouverte. Une petite femme dans les 80 ans se tenait devant moi. Elle portait une robe imprimée et un chapeau sans bord avec un voile épinglé dessus, comme quelqu'un sorti d'un film de 1940. À ses côtés, il y avait une petite valise de nylon. L'appartement semblait comme si personne n'avait vécu dedans depuis des années. Tous les meubles étaient recouverts de draps. Il n'y avait pas d'horloge sur les murs, pas d'objets de décoration ou d'ustensiles sur les comptoirs. Dans le coin il y avait une boîte de carton remplie de photos et de verres.

"Voudriez-vous porter mes bagages à l'auto ?" a-t-elle demandé.

J'ai apporté la valise jusqu'au taxi, puis je suis retourné vers la femme. Elle a pris mon bras et nous avons marché lentement vers le trottoir. Elle continuait à me remercier pour ma gentillesse.

"C'est rien", je lui ai dit. "J'essaie simplement de traiter mes passagers de la façon que je voudrais que ma mère soit traitée".

"Oh, vous êtes le genre de bon garçon", a-t-elle dit.

Quand nous sommes montés dans le taxi, elle m'a donné une adresse, puis a demandé :

"Pourriez-vous me conduire en ville?"

"Ce n'est pas le chemin le plus court !" lui ai-je répondu !

"Oh, ça ne me dérange pas ; je ne suis pas pressée ; je suis en route pour un hospice".

J'ai regardé dans le rétroviseur arrière. Ses yeux scintillaient.

"Il ne me reste pas de famille".

Le docteur dit que je n'en ai pas pour longtemps".

J'ai tranquilement éteint le compteur.

"Quelle route voudriez-vous que je prenne?" lui ai-je demandé.

Pendant les deux heures suivantes, nous sommes allés dans la ville. Elle m'a montré les édifices où elle avait travaillé auparavant comme opératrice d'élévateur. Nous sommes allés dans le quartier où elle et son mari avaient vécu quand ils étaient nouvellement mariés. Elle m'a fait arrêter devant un entrepôt de meubles qui avait été une salle de danse où elle avait été dansé quand elle était jeune fille. Quelquesfois elle me demandait de ralentir devant un immeuble particulier et s'assoyait en fixant la noirceur, ne disant rien.

Comme les premières lueurs du soleil se repliaient à l'horizon, elle a soudainement dit :

"Je suis fatiguée. Allons-y maintenant !"

Nous nous sommes rendus en silence jusqu'à l'adresse qu'elle m'avait donnée. C'était un édifice bas, comme une petit foyer de convalescence, avec un stationnement qui passait sous un portique. Deux infirmiers sont sortis jusqu'au taxi, aussitôt que nous sommes arrêtés.

Ils étaient soucieux et prévoyants, surveillant chacun de ses mouvements. Ils devaient l'attendre. J'ai ouvert le coffre de la voiture et pris la petite valise pour la porter jusqu'à la porte.

La femme a été installée dès ce moment dans une chaise roulante.

"Combien je vous dois?" elle a demandé, cherchant dans son sac ?

"Rien" !

"Vous devez gagner votre vie !" a-t-elle répondu.

"Il y aura d'autres passagers !" lui ai-je répondu !

Presque sans y penser, je me suis penché et l'ai serré dans mes bras. Elle s'est tenue étroitement contre moi .

"Vous avez donné un petit moment de joie à une vieille femme ! "' a-t-elle dit.

"Merci."

Je lui ai serré la main, puis j'ai marché dans la faible lumière du soir.

Derrière moi, une porte s'est refermée. C'était le son de la fermeture d'une vie. Je n'ai pas pris d'autres passagers sur ce quart de travail. J'ai conduit sans but, perdu dans mes pensées. Pour le reste de la journée, je pouvais difficilement parler. Et si cette femme avait pris un chauffeur fâché, ou quelqu'un qui était impatient de finir son quart de travail? Et si j'avais refusé de prendre cette course, ou j'avais klaxonné une fois, puis était reparti ?

En y réfléchissant bien, je ne pense pas avoir fait quelque chose de plus important dans ma vie.

Nous sommes conditionnés à penser que nos vies seront traversées de grands moments. Mais les grands moments se présentent souvent par surprise, au moment où l'on s'y attend le moins !

LES GENS PEUVENT NE PAS SE RAPPELER EXACTEMENT CE QUE VOUS AVEZ FAIT,

OU CE QUE VOUS AVEZ DIT,

~MAIS ~ ILS SE RAPPELLERONT TOUJOURS

COMMENT COMMENT ILS SE SONT SENTIS, À CE MOMENT-LÀ !

Ket NERBURN.

Modifié par galaxien
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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 31ans Posté(e)
Jedino Membre 47 968 messages
31ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Une très belle histoire. D'autant plus si elle est vraie!

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