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Dans la peau d'Aung San Suu Kyi


Invité David Web

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Dans la peau d'Aung San Suu Kyi.

La dissidente birmane devient une héroïne de cinéma. Dirigée par Luc Besson, Michelle Yeoh incarne "The Lady".

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Soleil d'hiver sur le bois de Vincennes. On se frotte les yeux et l'espace-temps se reconfigure : on est bien à Paris, en 2011, au palais de la porte Dorée devenu Cité nationale de l'histoire de l'immigration, et Aung San Suu Kyi n'est pas Aung San Suu Kyi mais la James Bond Girl de Demain ne meurt jamais, la très fine lame de Tigre et dragon qui tournoyait dans les airs : l'actrice Michelle Yeoh.

Elle incarne l'ex-prisonnière politique la plus célèbre au monde dans le prochain film de Luc Besson, The Lady, comme on l'appelle à Rangoon, où il a toujours été interdit de prononcer son nom.

The Lady, ou comment une femme qui élevait ses enfants à Oxford auprès d'un mari aimant revient dans le pays où elle est née pour y prendre la tête d'une révolte, devenir une icône politique et tout sacrifier au nom d'un idéal. Un demi-siècle d'histoire, depuis l'assassinat par balles de son père, le général Aung San, héros de l'indépendance birmane - elle a alors 2 ans -, jusqu'à la "révolution safran" de 2007 qui a bouleversé le monde entier.

"J''ai été prise de panique, avoue l'actrice d'une voix très douce. On ne peut pas vraiment parler d'un rôle. C'est évidemment plus que cela." Incroyable ressemblance, même sans la frange de cheveux noirs ornés de fleurs de jasmin, même sans le longyi qui, il y a quelques semaines, sur le tournage en Thaïlande, enveloppait ses hanches. Elle a eu peur, et c'est tout à son honneur. Parce que c'est elle, Michelle Yeoh, qui a apporté le projet à Luc Besson, d'après un script rédigé par l'Anglaise Rebecca Frayn. "J'ai simplement demandé à Luc de m'aider à le produire. De me conseiller.

"Je connaissais Aung San Suu Kyi comme tout le monde, confesse le réalisateur, c'est-à-dire que j'ignorais les bouleversements de sa vie, l'assassinat du père, la maladie de son mari, les choix qu'elle a dû faire... C'était shakespearien. J'ai demandé à Michelle : "C'est vrai, tout ça ?" Plus je lisais le script, plus j'avais envie de le faire moi-même.

Son actrice, la seule de l'équipe à avoir obtenu un visa - pouvoir du cinéma ? -, rencontre Aung San Suu Kyi. Quelques heures, dans sa maison, avant de quitter la Birmanie dès le lendemain. Une rencontre qui illumine son regard, sur laquelle elle reste très pudique. "On s'est serrées dans nos bras. C'était une bénédiction." Michelle Yeoh n'a plus peur.

The Lady, de Luc Besson, avec Michelle Yeoh et David Thewlis, sortira en salles le 11 octobre 2011.

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Invité David Web
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Qui est Aung San Suu Kyi ?

Fille du général Aung San (leader de la libération birmane et dirigeant national assassiné en 1947) et de la diplomate Daw Khin Kyi, Aung San Suu Kyi est née le 19 juin 1945 à Rangoon (Myanmar, anciennement Birmanie), peu avant que la Birmanie ne se libère de la tutelle colonisatrice de la Grande-Bretagne.

Elle passe son enfance à Rangoon, puis son adolescence à New Delhi (Inde, où sa mère a été nommée ambassadrice de Birmanie en 1960), avant d'aller suivre des études de philosophie, d'économie et de sciences politiques au St. Hugh's College d'Oxford (Grande-Bretagne) de 1964 à 1967. Elle travaille ensuite à l'étranger, notamment comme secrétaire aux Nations Unies à New York, et épouse en 1972 le Dr. Michael Aris, un anglais spécialiste des civilisations tibétaines.

Aung San Suu Kyi partage dès lors sa vie entre le Royaume-Uni et le Bhoutan, pays où habite son mari, et donne naissance à deux enfants, Alexander en 1973, et Kim en 1977. En 1988, Aung San Suu Kyi retourne vivre en Birmanie pour s'occuper de sa mère malade.

Cette même année, le général Ne Win, à la tête d'une junte militaire au pouvoir depuis 1962, doit démissionner. Des troubles éclatent dans le pays mais sont brutalement réprimés par l'armée avant qu'une nouvelle junte reprenne le pouvoir.

Engagée dans la lutte pour la démocratie, Aung San Suu Kyi et ses amis politiques fondent alors, en septembre 1988, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND). Influencée par la philosophie et les idées du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, plébiscitée par la population, la secrétaire générale de la LND prône la non-violence pour renverser le régime en place et propose des réformes pour installer durablement la démocratie en Birmanie.

Le 20 juillet 1989, Aung San Suu Kyi est arrêtée. Les militaires lui offrent le choix entre quitter la Birmanie ou être emprisonnée. Elle décide de rester dans son pays et sera assignée à résidence dans sa villa du 54 rue de l'Université à Rangoun.

La mesure n'empêche pas la LND de remporter 392 des 492 sièges en lice lors des élections de 1990, mais le régime au pouvoir refuse le résultat du scrutin et accentue la répression contre les opposants. La Ligue Nationale pour la Démocratie est autoritairement dissoute par la junte.

De sa résidence surveillée, Aung San Suu Kyi continue de lutter pour la paix et l'indépendance du pays, écrivant plusieurs discours et livres politiques. Elle devient aux yeux du monde la figure emblématique de l'opposition birmane à la dictature militaire.

En 1990, elle reçoit le Prix Rafto pour les droits humains, puis en 1991 successivement le Prix Sakharov pour la liberté de pensée et le Prix Nobel de la paix. Avec l'argent du Prix Nobel (1,3 millions de dollars), elle crée un fonds pour un système de santé et d'éducation populaire.

En juillet 1995, Aung San Suu Kyi est libérée de sa détention surveillée mais elle sait que si elle quitte la Birmanie, pour rendre par exemple visite à ses enfants qui vivent avec leur père en Grande-Bretagne, elle ne pourra plus revenir. Le gouvernement multiplie les tracasseries administratives à son encontre, cherchant à lui faire quitter le pays, notamment lorsque son mari décède en 1999 à Londres.

Interdite d'activité politique, elle est arrêtée à plusieurs reprises, emprisonnée de septembre 2000 à mai 2002, relâché sous pression des Nations Unies, puis réemprisonnée en 2003.

Le prix Olof Palme pour les Droits de l'homme lui est décerné en 2005. La junte militaire birmane prolonge tous les semestres son assignation à résidence malgré ses graves problèmes de santé. Tous ses moyens de communication (téléphone, courrier, internet, etc) sont filtrés ainsi que ses éventuels visiteurs. Aucun étranger ne peut la rencontrer.

Aung San Suu Kyi bénéficie malgré tout de nombreux soutiens dans le monde entier, notamment de l'ONU et de l'organisation Campagne pour une Birmanie libre (Free Burma Campaign). Le groupe rock irlandais U2 lui dédie la chanson Walk On, un film sur sa vie est réalisé par le cinéaste John Boorman (Au-delà de Rangoon, 1995), l'Université Libre de Bruxelles et l'Université catholique de Louvain lui octroient le titre de docteur honoris causa. En mai 2007, 57 dirigeants ou ex-dirigeants politiques -- entre autres Bill Clinton, Benazir Bhutto, Jimmy Carter, Vaclav Havel, Jacques Delors,.. -- adressent une lettre au chef de la junte birmane, le général Than Shwe, pour exiger la libération immédiate du "seul lauréat du prix Nobel de la paix emprisonné au monde".

En septembre de la même année, elle sort brièvement pour saluer devant sa maison des moines bouddhistes qui manifestent contre le pouvoir en place, puis elle est de nouveau mise en prison et de nouveau réassignée à résidence.

Deux ans plus tard, la junte birmane l'accuse d'avoir enfreint les règles de son assignation à la suite de l'intrusion d'un Américain, John Yettaw (1), dans sa maison de Rangoon. Inculpée, elle écope en août 2009 d'une nouvelle condamnation à 18 mois de résidence surveillée, ce qui l'empêche de se présenter aux élections législatives de 2010.

Le 13 novembre 2010 -- une semaine après un simulacre d'élections remportées par le Parti de la Solidarité et du Développement de l'Union (USDP, une émanation des militaires au pouvoir) -- Aung San Suu Kyi est remise en liberté par le général Than Shwe.

Aujourd'hui âgée de 65 ans, Aung San Suu Kyi a été privée de liberté pendant plus de quinze ans depuis 1989. Quelque 2.200 opposants politiques restent encore prisonniers de la junte birmane.

Se libérer de la peur (éditions des Femmes, 1991), Nationalisme et littérature en Birmanie (éditions Olizane, 1996) et Ma Birmanie (Conversation avec Alan Clements, éditions Hachette, 2008) sont les trois principaux livres d'Aung San Suu Kyi traduits en français. Parmi les essais et biographies qui lui sont consacrés (la plupart sont en anglais), citons entre autres Aung San Suu Kyi, demain la Birmanie de Jean-Claude Buhrer et Claude B. Levenson, et Aung San Suu Kyi, le jasmin ou la lune de Thierry Falise.

1) Condamné à 7 ans de prison ferme pour ce délit, John Yettaw a été libéré quelques jours après le procès, à la suite d'une rencontre entre le sénateur démocrate Jim Webb, proche de Barack Obama, et le général Than Shwe.

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Invité Caminde
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  • 9 mois après...
Invité David Web
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Invité David Web
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  • Date de sortie : 30 novembre 2011
  • Durée : 2h25min
  • Pays de production : france
  • Titre original : The Lady
  • Distributeur : EuropaCorp

  • Synopsis : Biopic sur Aung San Suu Kyi.The Lady est une histoire d’amour hors du commun, celle d’un homme, Michael Aris, et surtout d’une femme d’exception, Aung San Suu Kyi, qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple. Rien pourtant ne fera vaciller l’amour infini qui lie ces deux êtres, pas même la séparation, l’absence, l’isolement et l’inhumanité d’une junte politique toujours en place en Birmanie.The Lady est aussi l’histoire d’une femme devenue l’un des symboles contemporains de la lutte pour la démocratie.

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Membre, Je n'en ai aucun, 52ans Posté(e)
pep-psy Membre 23 493 messages
52ans‚ Je n'en ai aucun,
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ça ne va pas être simple en émotion, comme film... :blush:

Ce genre de film me tente autant qu'ils me font fuir, car je n'ai pas envie de me faire pénétrer par tout type d'émotion

Sinon, j'accorde un grand respect au personnage de ce film! ;)

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Invité David Web
Invités, Posté(e)
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La "Lady" de Luc Besson rattrapée par la militante Aung San Suu Kyi

CHRONIQUE - "The Lady", le biopic du réalisateur français consacré à la dissidente birmane, sort en salles au moment même où la Prix Nobel de la Paix est enfin autorisée à se présenter aux législatives dans son pays.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est que The Lady (La Dame), conçu pour aider à la libération d'Aung San Suu Kyi -elle était toujours en prison lors de l'écriture du scénario- a été rattrapé par l'actualité. En novembre 2010, alors en plein tournage, Luc Besson, réalisateur, et Michelle Yeoh, à l'origine du projet, apprennent que l'assignation à résidence de la Prix Nobel de la Paix 1991 est enfin levée.

Et ce 30 novembre 2011, le film sort en salles quelques jours après qu'Aung San Suu Kyi a pu présenter sa candidature aux législatives partielles qui se tiendront d'ici à la fin de l'année et juste avant la visite historique d'Hillary Clinton en Birmanie pour "récompenser" les ouvertures de la junte au pouvoir -il s'agit de la première visite d'un chef de la diplomatie américaine dans le pays depuis un demi-siècle.

Aspect documentaire

Alors, que retenir de ce film qui entend dépeindre l'engagement politique d'Aung San Suu Kyi et ses conséquences sur sa vie privée ? Tout d'abord, la superbe interprétation de Michelle Yeoh. C'est elle qui a présenté l'idée à la production et à Luc Besson. Et elle s'est sentie investie d'une mission : coller au plus près à la vraie Aung San Suu Kyi, en tentant d'imiter sa gestuelle et en apprenant même le birman pour être la plus crédible possible. Le résultat est bluffant, au point qu'une nomination aux Oscars ne serait pas usurpée.

Sur le plan de la réalisation, la première scène (le coup d'Etat lors duquel le père d'Aung San Suu Kyi est tué en 1947), tout droit sortie de Leon ou Nikita, ressemble à du Besson première génération : sanglante. Par la suite, le réalisateur maîtrise très bien l'aspect documentaire de son entreprise. Il plonge notamment le spectateur dans l'ambiance birmane même si le tournage a eu lieu en Thaïlande, où les paysages sont quasi-identiques.

Source.

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  • 3 semaines après...
Membre, Biscotte, 39ans Posté(e)
zera Membre 6 819 messages
39ans‚ Biscotte,
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Oui pep-psy ce film m'a transmis pas mal d'émotions et je ne regrette pas de l'avoir vu juste à temps... De plus que c'est un sujet très actuel !

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