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Lettre à mon assureur


Pierre-de-Jade

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Membre, 45ans Posté(e)
Pierre-de-Jade Membre 1 884 messages
Forumeur alchimiste ‚ 45ans‚
Posté(e)

Dans la série, lettres ou pas lettres, là est la question...

Lettre à mon assureur

Mon cher Assureur (Si, si, je vous assure),

Je vous envoie ce courrier pour vous faire part (n'ayez pas peur, vous n'avez pas perdu un client) de quelques appréciations personnelles sur votre confrérie.

Je ne tiens pas particulièrement à vous mais néanmoins votre compagnie m'est chère, je pourrais même aller jusqu'à dire très chère.

Vous m'avez assez vanté l'étendue de votre couverture, mais par précaution je préfère quand même garder mes chaussettes pour dormir.

Même si cette couverture est large, vous nous encouragez sans cesse à la surdimensionner un peu plus au risque de se prendre les pieds dedans : c'est rassurant, mais parfois on peut aussi se demander : que fait la police ?

Deux exemples concrets pour bien comprendre. Vous m'avez tout d'abord proposé récemment une assurance auto à tarif préférentiel qui, je n'en doute pas une seconde, me sera très utile lorsque j'aurai passé mon permis de conduire. D'autre part, il y a six mois, lorsque ma femme attendait des jumeaux, vous m'avez proposé une assurance pour la perte des eaux sous la condition que ce soient des gars : la chance était de notre côté puisque c'était le cas, mais l'inverse n'aurait pas été une catastrophe naturelle !

Je reconnais toutefois que vous n'êtes pas démuni d'experts : quand j'ai constaté que vous assuriez les cars au tiers, j'ai tout de suite compris que l'effraction n'avait aucun secret pour vous.

En faisant commerce de la franchise, je vous concède que votre profession a eu le mérite d'ouvrir un front contre la mafia, adepte de l'achat du silence.

Ce n'est pourtant pas une raison pour vous ériger en grand maître de la morale : avec vous, le bien paye à long terme et le mal se paye immédiatement. Une simple sortie de route, et c'est à la fois le décors et l'enfer du décors.

Le principe pervers du bonus, c'est un peu comme celui du cadeau Bonux, à la différence près qu'il faut acheter beaucoup de paquets de lessive avant de trouver un cadeau qui n'est pas toujours à la hauteur de l'attente, elle-même étant sensiblement plus petite que mon oncle.

Pour être franc, comme disait Clovis qui a été le premier à faire payer sa franchise à l'un de ses soldats à l'origine d'un dégât sur un vase personnel auquel il tenait beaucoup, c'est dommage, et vous êtes bien placé pour savoir que le dommage n'est pas gratuit.

Pour terminer sur une bonne note, je suis ravi que mes dernières primes aient contribué à l'édification de votre nouveau siège social, beaucoup moins sinistre que le précédent. Il est la preuve d'une situation bien assise dans le monde de l'assurance.

Veuillez agréer, mon cher assureur, l'assurance de mes biens les plus précieux.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Dans la série, lettres ou pas lettres, là est la question...

Lettre à mon assureur

Mon cher Assureur (Si, si, je vous assure),

Je vous envoie ce courrier pour vous faire part (n'ayez pas peur, vous n'avez pas perdu un client) de quelques appréciations personnelles sur votre confrérie.

Je ne tiens pas particulièrement à vous mais néanmoins votre compagnie m'est chère, je pourrais même aller jusqu'à dire très chère.

Vous m'avez assez vanté l'étendue de votre couverture, mais par précaution je préfère quand même garder mes chaussettes pour dormir.

Même si cette couverture est large, vous nous encouragez sans cesse à la surdimensionner un peu plus au risque de se prendre les pieds dedans : c'est rassurant, mais parfois on peut aussi se demander : que fait la police ?

Deux exemples concrets pour bien comprendre. Vous m'avez tout d'abord proposé récemment une assurance auto à tarif préférentiel qui, je n'en doute pas une seconde, me sera très utile lorsque j'aurai passé mon permis de conduire. D'autre part, il y a six mois, lorsque ma femme attendait des jumeaux, vous m'avez proposé une assurance pour la perte des eaux sous la condition que ce soient des gars : la chance était de notre côté puisque c'était le cas, mais l'inverse n'aurait pas été une catastrophe naturelle !

Je reconnais toutefois que vous n'êtes pas démuni d'experts : quand j'ai constaté que vous assuriez les cars au tiers, j'ai tout de suite compris que l'effraction n'avait aucun secret pour vous.

En faisant commerce de la franchise, je vous concède que votre profession a eu le mérite d'ouvrir un front contre la mafia, adepte de l'achat du silence.

Ce n'est pourtant pas une raison pour vous ériger en grand maître de la morale : avec vous, le bien paye à long terme et le mal se paye immédiatement. Une simple sortie de route, et c'est à la fois le décors et l'enfer du décors.

Le principe pervers du bonus, c'est un peu comme celui du cadeau Bonux, à la différence près qu'il faut acheter beaucoup de paquets de lessive avant de trouver un cadeau qui n'est pas toujours à la hauteur de l'attente, elle-même étant sensiblement plus petite que mon oncle.

Pour être franc, comme disait Clovis qui a été le premier à faire payer sa franchise à l'un de ses soldats à l'origine d'un dégât sur un vase personnel auquel il tenait beaucoup, c'est dommage, et vous êtes bien placé pour savoir que le dommage n'est pas gratuit.

Pour terminer sur une bonne note, je suis ravi que mes dernières primes aient contribué à l'édification de votre nouveau siège social, beaucoup moins sinistre que le précédent. Il est la preuve d'une situation bien assise dans le monde de l'assurance.

Veuillez agréer, mon cher assureur, l'assurance de mes biens les plus précieux.

bonjour et bravo , bonne soirèe . :cray:

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