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Mental hurlant


Niouki

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Membre, 33ans Posté(e)
Niouki Membre 195 messages
Baby Forumeur‚ 33ans‚
Posté(e)

J'essaye désespérément de travailler depuis une heure, mais les élans de bonne volonté qui m'avaient lancé, ont fini par me quitter. Le travail est là, il attend, mais cette mécanique imprévisible que l'on appelle « esprit », continue de vivre, et je ne peux résolument pas la laisser de côté.

Je me sens tiraillé, assailli par des souvenirs. C'est le passé qui m'assiège. Je mets en parallèle ce que je considère aujourd'hui comme des difficultés, avec ces souvenirs, et je me dis que peut-être, l'éducation que j'ai pu recevoir y est pour quelque chose. Je m'efforce de considérer l'obstacle avec calme et lucidité, et j'aperçois ces barrières qui m'affligent : mes incertitudes, mes indécisions. Mes réticences à dire spontanément ce que je pense, quand j'en ai envie. Ne pas hésiter, à n'importe quel moment, à dire ou être ce que je veux. Je veux retrouver l'énergie, la spontanéité d'aller où je veux, quand je veux. Me rendre compte que ce monde n'a pas de compte à me rendre, et que je n'ai pas à lui en rendre non plus. Je n'existe que pour moi, et en dépit de toutes les pressions sociales s'exerçant, il n'y a que moi pour peindre les choses au sens où je l'entends.

La faute peut-être à une éducation où mes parents avaient toujours peur pour moi. Peur que je me blesse en faisant du sport, que je me fasse enlever lorsque je jouais sur la place devant chez moi. Il y avait toujours une bonne raison pour que je n'aille pas faire du vélo avec des amis. Alors j'ai grandi en m'occupant comme je le pouvais, renfermé chez moi. Je me souviens aussi avec amertume maintenant, alors même que j'en étais bien incapable à cette époque, à quel point j'étais en complet malaise dans le milieu scolaire. Maintenant arrivé en fac, je suis heureux de prendre conscience que j'ai découvert un environnement de travail, et un mode de vie, qui me correspondent. Jusqu'au lycée, les jugements m'étouffaient, car présents non seulement en cours, mais également chez moi, endroit où l'on trouve traditionnellement le réconfort. Non pas que j'aie été mauvais ; en dépit de ma paresse délibérément choisie, je m'en tirait très honorablement. Mais pas aux yeux des parents, pour qui les résultats obtenus et les efforts fournis, n'étaient jamais assez bons. Leurs inquiétudes ont fini par me peser, même si j'ai fini par saisir que je devais pour mon bien, résister à cette érosion psychique, lente mais perfide.

C'est sans doute cette impression de « jamais assez » dans laquelle j'ai été conditionné, qui m'a conduit à cet état régulier d'insatisfaction de moi aujourd'hui. Toujours mieux, toujours plus. J'essaye de ne pas en vouloir à mes parents, car objectivement, ils ont fait tout cela par excès d'amour. J'ai seulement quelques regrets, parce que j'ai fini par ne me croire accepté que das la réussite. Et c'est cela sans doute, qui me pousse maintenant à éviter leur présence autant que possible.

Si je me révolte ce matin, c'est parce que je me rends compte combien tout cela m'éloigne du bonheur. Parce que jamais je ne serais aussi parfait que je l'aimerais. Parce que réussir est quelque chose de plaisant, mais « échouer » n'est pas une fatalité. En prendre conscience est un début, et accepter les échecs est indispensable à mon bonheur. Tout ceci ne va nulle part, ce n'est qu'un texte de constatation que j'écris tandis que se déroulent devant moi mes pensées. Un texte qui fait du bien, mais qui fait aussi du mal. Parce que je m'avoue faible, et que je laisse les idéaux de perfection de côté. Je perds une partie de moi, et je me raccroche à une autre. Je m'efforce de raccrocher des valeurs plus proches de la réalité, ainsi qu'un peu plus d'humilité. Toutes ces prétention de perfection m'éloignent quotidiennement des valeurs qui me sont chères. L'empathie et la tolérance, parce que petit à petit, rien n'est assez bon par goût de la perfection. La spontanéité et la franchise, parce que je préfère souvent me taire qu'être mal jugé. Et enfin la sincérité, parce que je préfère souvent cacher qui je suis par peur de ne pas être à la hauteur. Et c'est sans doute cela qui fait le plus mal : me découvrir à ce point à côté de la plaque ; ces idéaux auxquels je crois pourtant dur comme fer, j'ai fini par emprunter le mauvais chemin pour les atteindre.

Mais comme j'aime trouver des solutions plutôt que seulement constater, je saisis l'importance d'écrire tout ceci. J'en prends pleinement conscience. Et je m'apprête à amorcer un nouveau virage, un ajustement de plus, pour retrouver les valeurs que j'affectionne. Pour accepter enfin que dans ce monde, l'erreur est humaine.

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Membre, 43ans Posté(e)
clipper Membre 353 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)

tu es victime de tes parents qui t'ont surprotégés et à qui tu devais constamment faire plaisir avec de bonnes notes, en restant sage etc ... finalement ce type d'éducation produit que des enfants asociaux, qui n'ont pas pu se développer car on ne se construit qu'en affrontant ses peurs et en les surmontant, les étapes de ton épanouissement ne sont pas déroulés et tu te retrouve du certaine façon handicapé.

Il est très difficile de s'en sortir car le conditionnement de tes parents te poursuis et t'empêche de vivre. Les études c'est sécurisant et reproduit le schéma dans lequel tu fonctionnes, mais comme tu le dis, continuer dans cette voie ne t'apportera jamais le bonheur.

Même si tu réussissais tes études, au moment d'avoir un travail, tu te retrouverais confronter aux autres et tes difficultés vont se multiplier.

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Membre, 33ans Posté(e)
Niouki Membre 195 messages
Baby Forumeur‚ 33ans‚
Posté(e)

Je ne me sens pas un cas désespéré. Peut-être que je devrais! Je sais seulement qu'effectivement, j'ai des lacunes dans mon éducation. Sur certains points c'est parfait, mais socialement ça pourrait être mieux. D'ailleurs, c'est un peu étrange mais je suis plutôt très sociable. Beaucoup de gens sont étonnés de voir à quel point je peux lier vite des liens en arrivant quelque part sans connaître personne. Presque toutes les personnes de mon groupe de travail de fac se sont connues grâce à moi. J'ai une bonne énergie pour aller vers les autres. Je pense que j'ai certaines lacunes, à des points bien précis de mon éducation, et c'est contre ces lacunes que j'essaye de trouver des solutions pour évoluer dans le bon sens. Car c'est rares moments où je me trouve en conflit intérieur pour m'exprimer sans entrave, ce sont ceux-là qui me sapent le plaisir que je pourrais normalement tirer des relations que j'ai.

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