Une page sur une feuille

Ce matin dès l'aube, à l'heure où le soleil éveille la rosée, j'ai ramassé une feuille qui regardait le ciel en attendant l'éternité, allongée sur le sol.

Pourquoi ne pas écrire en une page, en un feuillet, les mémoires de cette feuille, me dis-je ?

Je pris donc mon crayon, celui qui est en bois, pour écrire quelques lignes sur la feuille qui a tourné la page.

De jeune pousse tu es vite devenue une grande et belle feuille élégante, élancée, parée de dentelle, frissonnant et t'inclinant avec grâce sous le souffle d'Eole.

Ta liaison tumultueuse avec le grand arbre massif à la cime un peu dégarnie, s'est répandue très tôt jusqu'à la clairière du Père Mathieu, dans un bruissement dont l'échos a traversé la forêt.

Puis, à la saison où le soleil s'essouffle et les couleurs vacillent, l'éclat de ta robe s'est évanoui sous les assauts répétés des tempêtes voulues par les Dieux du ciel.

Et malgré l'hiver encore au loin, dans un dernier souffle et en dépit d'une ultime et vaine résistance, ta liaison soudain a pris fin.

Tu es tombée aux pieds de ton grand arbre qui, il t'a semblé, s'est incliné pour te saluer.

Tu es retournée à tes racines.

C'était l'histoire de la feuille morte qui a retrouvé vie sur une page, juste le temps de noircir du papier¿

Même s'il s'agit d'un cliché, j'aime bien. Cette image qui alterne, qui oscille. Qui tombe en automne.

Par contre, je trouve que tu éventes la chose en répétant trop souvent "feuille" dès le début, et en fait tout le long du texte. Ce n'est pas à proprement parler irritant, mais cela donne l'impression que tu as voulu pointer et re-pointer du doigt sur le jeu de mots que, je l'espère, chacun aura(it) compris.

Mes phrases préférées : ¿De jeune pousse tu es vite devenue une grande et belle feuille élégante, élancée, parée de dentelle, frissonnant et t'inclinant avec grâce sous le souffle d'Eole. ¿ et ¿Tu es retournée à tes racines.¿