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la crise de la France; faillite?


Seg

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Membre, 46ans Posté(e)
jimmy45 Membre 11 016 messages
Maitre des forums‚ 46ans‚
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Bonjour, beaucoup de contre vérités dans ce que dis l'auteur, il y a tellement de contre vérités que ça se rapproche pratiquement de la fiction.

D'abord, histoire de reprendre les choses sur des bases solides et fiables, il faut comprendre comment fonctionne le financement de la dette publique de nos pays européens ( de la zone euro ).

L'état ne pioche pas dans l'épargne c'est faux. Il pourrait le faire, et même il devrait le faire, mais ça c'est un autre débat ( celui des alternatives au système de financement de la dette publique actuel ).

Pour financer ses déficits, l'état est obligé par la loi et par les traités européens d'emprunter de l'argent sur les marchés financiers. Il ne peut pas faire autrement. Ca a été décidé depuis 1973 en France ( par une réforme de la banque de France sous la présidence de Pompidou et par le ministre des finances de l'époque Valery Giscard D'estain ) et cela a été enterriné en 1994 par le traité de Maastricht pour tous les pays de la zone euro.

Pour cela il procède principalement par la vente sur ces marchés financiers de titres de dette publique ( sous une forme équivalente aux bons du trésor ), c'est ce qu'on appelle les titres de dette négociables.

Ces titres peuvent avoir différentes formes, mais pour simplifier les choses disons qu'ils ont une durée de vie, et un taux d'intérêt comme n'importe quel emprunt.

Seulement, à la différence des emprunts, l'état ne doit rembourser l'argent qu'à l'expiration du titre, et pas chaque mois comme pour un crédit à la consommation. Par contre l'état paye des intérêts selon un certain nombre d'échéances (généralement tous les ans).

Ainsi, si l'état émet sur les marchés financiers un titre de dette de 10000 euros en lui fixant une durée de vie de 2 ans et un taux d'intérêt de 3% par an, l'état devra donc payer 300 euros chaque année pendant deux ans à celui qui lui achètera, et au bout de deux ans, il devra lui rembourser les 10000 euros ainsi empruntés.

Du point de vue du créancier, l'opération consiste donc à placer 10000 euros et à en tirer une rente de 600 euros sur 2 ans.

Ce qui est pratique pour l'état, c'est qu'arrivé à l'échéance de remboursement, il peut rembourser en réempruntant à nouveau ( en émettant de nouveaux titres au moment où d'anciens titres arrivent à expiration ).

Ainsi pour la france, il y a une organisation carrément qui s'occupe de gérer la dette publique et qui s'appelle l'agence france trésor ( AFT ), c'est à dire de rembourser tout ce qu'il y a à rembourser, et emprunter tout ce qu'il y a à emprunter, et en ayant pour mission d'essayer de grapiller sur les taux d'intérêts ( ex remplacer un emprunt fait à 4% par un emprunt à 3% ) et de lisser les échéances de remboursement de manière à ce qu'il n'y ait pas par exemple 90 milliards à rembourser telle année et seulement 10 milliards à rembourser l'année suivante, il vaut mieux rembourser 50 milliards chacune des deux années.

Donc tant que l'état peut payer les intérêts, virtuellement il lui est possible d'entretenir la dette à l'infinie.

Ainsi depuis le milieu des années 1970, après l'apparition de la dette publique, la France n'a pratiquement plus jamais remboursé réellement la moindre dette, elle s'est toujours contentée uniquement de payer les intérêts. Si bien que nous avons payé depuis 1978, 1150 milliards d'euros rien que pour les intérêts, c'est à dire l'équivalent pratiquement de la dette publique elle-même.

Les agences de notations privées justement ont pour rôle de noter les différents titres négociables qui circulent sur les marchés financiers pour informer les gens des risques ( de non remboursement ) que représentent ces différents titres.

Lors de la crise des subprimes justement il leur a été reproché d'avoir noté avec les meilleurs notes les fameux subprimes alors que les faits ont démontré qu'ils étaient risqués, ils ont provoqué une crise mondiale :yahoo:

On voit donc bien à quel point ces notes sont arbitraires ( de toute façon c'est le principe de toute note, on porte un jugement ) et à quel point ces agences de notation sont soient incompétentes ( pas réussit à voir que les subprimes étaient risqués ) soit malhonnêtes ( connivence avec ceux qui vendaient des subprimes, leur attribuant les meilleures notes pour pouvoir mieux les vendre ).

Pourtant aujourd'hui, certains comme l'auteur ou comme notre premier ministre FrançoisFillon, font de ces notes délivrées par des agences de notations aux intérêts plutôt opaques, l'alpha et l'oméga de la politique que doit conduire notre pays.

N'y voyez vous pas vous aussi un léger problème ?

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Membre, 46ans Posté(e)
jimmy45 Membre 11 016 messages
Maitre des forums‚ 46ans‚
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Autre chose, qu'est ce que la faillite d'un état ? Un état peut-il faire faillite ?

En réalité un état ne peut pas faire faillite au sens où on l'entend pour une entreprise par exemple.

Car en cas de faillite, une entreprise a plusieurs possibilité, dont celle de mettre la clé sous la porte et de disparaitre.

Un pays évidement ne peut pas mettre la clé sous la porte et disparaitre, il faut dissocier la finance d'un côté et l'économie réelle de l'autre.

L'économie d'un pays c'est avant tout sa population qui travaille et qui consomme, ses entreprises qui produisent des biens et des services pour satisfaire les besoins de la population ou pour l'exportation, et tout cela évidemment ne peut pas disparaitre du jour au lendemain ni ne plus rien valoir du jour au lendemain.

La finance est donc quelquechose de virtuel, qui interfère avec l'économie réelle via la monnaie, ( les échanges économiques se faisant aujourd'hui par des échanges de monnaie ), avec pour rôle d'orienter des financements ( des quantités de monnaie ) dans des buts précis.

Ainsi le système financier privé a pour rôle de financer les entreprises pour qu'elles puissent obtenir plus facilement les investissements nécessaires pour se développer, ou alors pour rôle d'accorder des crédits aux gens pour leur permettre d'acheter plus facilement des biens tels que maisons / voitures etc ... et alors qu'il leur faudrait des années d'économies avant de pouvoir se les payer.

Et le système financier public a pour rôle d'orienter des financements vers les administrations, les institutions et les services de l'état.

Malheureusement on voit bien qu'aujourd'hui que la finance a largement dépassé ses différents rôles originels si bien qu'il s'est carrément développé une économie parallèle purement financière.

Et vu les résultats ( avec par exemple le financement des états menacés et la crise financière qui a conduit à une récession économique ) on est en droit de se demander si ces évolutions apportent qqchose dont le bilan est positif ou si elles sont néfastes.

Donc quand on nous parle de faillite aujourd'hui, il faut bien comprendre que l'on parle des finances publiques, et qu'il s'agit d'une faillite "virtuelle" dont les conséquences seraient :

Du côté de l'état, de ne plus pouvoir emprunter l'argent nécessaire au financement de ses déficits publics ( et donc de ne plus pouvoir payer certains fonctionnaires ou certains services. )

Du côté des créanciers de l'état, de ne pas être remboursés par l'état.

Mais en réalité, ce qu'ils oublient ou "taisent", c'est que l'état pourrait procéder autrement pour financer ses déficits publics, par exemple en empruntant à sa banque centrale, ou en empruntant une petite partie de l'épargne, ou se démerder autrement, en augmentant les recettes de ses impôts déjà ou en réduisant ses dépenses,

Si bien qu'en définitive, ceux qui auraient le plus à craindre en cas d'une telle "faillite" virtuelle, ce seraient les créanciers.

On perd d'ailleurs souvent de vue que dans un emprunt il y a certes d'un côté l'emprunteur, mais de l'autre il y a le créancier, et que les conséquences en cas de non remboursement ne sont pas que pour l'emprunteur.

Qui sont ces créanciers ?

Par exemple, la dette publique française est détenue à 60% par des créanciers étrangers dont nous n'avons pas de détails ... mais 40% de la dette française est détenue par principalement les banques françaises, des assurances, des organisations financières diverses, et des rentiers.

Autre exemple, la dette publique de la grèce est principalement détenue par des banques françaises, allemandes et suisses.

Dans le cas d'une faillite d'une entreprise, il y a peu de chance que ses créanciers soient remboursés, généralement ces derniers sont floués, la loi protège les créateurs d'entreprise assez bien pour éviter qu'ils ne deviennent en cas de faillite des esclaves à devoir travailler toute leur vie pour rembourser des dettes ...

Généralement ces dettes sont tout simplement annulées, ou seulement remboursées en partie ( par des saisies par exemple ). C'est pourquoi, accorder des emprunts comporte une part de risque, à la fois pour l'emprunteur, qui va devoir rembourser plus que ce qu'il n'a emprunté, à cause des intérêts, ce qui n'est pas toujours évident, et risquer de tout perdre s'il n'y arrive pas. Et pour le créancier, le risque de ne pas être remboursé ou seulement en partie.

Pour l'état c'est différent car évidemment il n'existe aucune autorité supérieure à l'état ( comme les huissiers ( assermentés par l'état ) pour les entreprises ) qui viendraient saisir ses biens ^^

Et évidemment un pays ne va pas menacer de guerre un autre pays parce qu'il ne rembourse pas l'une de ses banques ...

L'état possède une position dominante dans la relation avec ses créanciers. Ce qui ne plait guère aux financiers qui évidemment préfèrent être certains d'être remboursés.

C'est en partie pour cette raison que les états de la zone euro ont été soumis à un certains nombres de règles, qui composent le système financier européen actuel, inscrites dans les traités, chaque état s'engageant à une certaine discipline financière, et chaque état se rendant dépendant ( pour se financer ) des marchés financiers internationnaux, de manière à s'assurer qu'ils remboursent bien leurs dettes à leurs créanciers.

Il est important de comprendre cela. Les états se soumettent eux même à cette discipline. Les états se rendent eux mêmes dépendants des marchés financiers. C'est un choix politique. Ce n'est pas une nécessité. Rien ne les y oblige.

Et il faut bien comprendre les intérêts qu'il y a derrière tout ça.

Car dans un contrat équilibré généralement l'usage consiste à partager les risques, 50 / 50.

Hors la volonté derrière tout cela est clairement d'annuler tous les risques pour les créanciers, et donc de faire porter tous les risques sur les états, sur nous quoi vu que les recettes des états proviennent de nos impôts.

Quand on comprend cela, on comprend que la thèse de l'auteur est absurde.

Les états ne cherchent évidemment pas la faillite de la grèce ou de l'irlande, ils veulent au contraire les éviter A TOUT PRIX. Parce qu'ils savent très bien que les peuples finiront par comprendre comme en Argentine que finalement en cas de faillite ce n'est pas ni l'état ni le peuple qui sont le plus menacés, mais les créanciers.

En l'occurence, le plan de sauvetage de la Grèce, était surtout un nouveau plan de sauvetage des banques françaises, allemandes et suisses, qui détenaient les titres de la dette publique grecque en masse, en comptant le financer grâce au pillage de la Grèce, ce que nombres de grecs n'ont toujours pas compris à cause de la propagande qu'ils subissent, et c'est pareil dans toute l'europe d'ailleurs.

En clair, les 130 milliards donnés à la Grèce ont pour but de permettre à la grèce de payer les banques françaises allemandes et suisses dont les titres arrivaient à terme dans les 3 ans qui viennent.

Donc comprennons bien l'opération.

Les banques empruntent leur argent à la BCE à un taux directeur de 1%.

Les états européens empruntent aux banques les 130 milliards à un taux de 3% en moyenne du fait de leurs bonnes notes AAA. ( Et donc les banques privées se font une petite marge au passage, sur 130 milliards c'est pas mal n'est ce pas ? )

Les états européens prêtent ces 130 milliards à l'état grec à un taux de 5% et la grèce rembourse les banques avec ces 130 milliards. ( Les états européens deviennent ainsi les créanciers de la grèce à la place des banques, le risque de non paiement est transféré des banques ( qui sont ainsi assurées d'être remboursées ) vers les états )

Les banques ayant acheté les titres grecs à un taux allant de 4-5% à 12% pour les plus récents, on voit encore une fois la bonne marge qu'ils se font au passage.

Donc qui paye dans l'histoire ? Parce qu'il faut bien que quelqu'un paye les marges que se font les banques au passage et les marges des états européens auprès de l'état grec.

Et bien c'est nous, les peuples ! :yahoo: Grâce aux plans d'austérité, grâce à notre travail et aux richesses que nous produisons.

Nous d'abord, pour payer les 3% de l'emprunt initial.

Les grecs ensuite.

Et puis nous encore si jamais les grecs n'arrivent pas à rembourser et si leur dette est finalement rééchelonée.

C'est bien ce que je disais plus haut, ce n'était pas un plan de sauvetage de la Grèce, c'était un plan de sauvetage des banques grâce au pillage de la Grèce. Tout comme cela ne sera pas un plan de sauvetage de l'Irlande, mais un plan de sauvetage des banques qui détiennent la dette de l'Irlande, grâce au pillage de l'Irlande. Et finalement, parce que les pillages dans chaque pays auront tellement mis à genou les économies de ces pays, et ainsi qu'ils ne pourront jamais rembourser, un pillage de tous les peuples européens ...

Il est évident que tant que les peuples se laisseront faire, il n'y a pas de raison que cela cesse. S'ils s'attaquent d'abord aux plus fragiles ce n'est pas sans raison non plus.

Un peuple qui ne se laisse pas faire, c'est comme en Argentine un peuple qui au contraire va jusqu'au bout de la logique de la faillite en disant :

- ok, vous dites que nos titres de dette ne valent plus rien ? alors on ne vous doit plus rien ...

Et comme en Argentine, les créanciers, les fameux "marchés financiers" si puissants aux yeux de certains, n'auraient pas d'autre choix que se mettre à genou et à pleurer pour qu'on leur rembourse au moins une partie de ce qu'ils nous demandaient pour ne pas faire faillite eux mêmes, et ils accepteraient un rééchelonnement des dettes et une baisse des taux d'intérêts.

Et si nous étions non seulement un peuple qui ne se laisse pas faire, mais un peuple tellement courageux qu'il choisirait de s'y prendre autrement pour financer les déficits de son état. C'est à dire un peuple qui se dirait que finalement le financement d'un état devrait rester entièrement une affaire publique, et qu'il n'est pas question que que le moindre intérêt privé, interne ou extérieur à son pays, s'ingère dans ses affaires.

Et bien ce peuple mettrait ainsi un terme à toute cette arnaque de la dette publique, à tous ces milliards que chaque année ces vampires ponctionnent sur nos impôts grâce aux privilèges que leur accordent les traités européens et la loi qui les institue ...

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Membre, 46ans Posté(e)
jimmy45 Membre 11 016 messages
Maitre des forums‚ 46ans‚
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Désolé c'est un peu long mais ya tellement à déconstruire dans le discours de l'auteur qu'il faut beaucoup d'explication.

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