Prix Goncourt 2010

Voici la sélection des 14 romans :

- Olivier Adam, Le C¿ur régulier, L'Olivier

- Vassilis Alexakis, Le Premier Mot, Stock

- Thierry Beinstingel, Retour aux mots sauvages, Fayard

- Vincent Borel, Antoine et Isabelle, Sabine Wespieser

- Virginie Despentes, Apocalypse bébé, Grasset

- Marc Dugain, L'Insomnie des étoiles, Gallimard

- Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, Actes Sud

- Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, Flammarion

- Maylis de Kerangal, Naissance d'un pont, Verticales

- Patrick Lapeyre, La vie est brève et le désir sans fin, P.O.L

- Fouad Laroui, Une année chez les Français, Julliard

- Amélie Nothomb, Une forme de vie, Albin Michel

- Chantal Thomas, Le Testament d'Olympe, Seuil

- Karine Tuil, Six mois, six jours, Grasset

Dans le métro fleurissent les exemplaires des favoris entre les mains des messieurs et des dames de tous les jours ¿ Houellebecq, Nothomb et Despentes. Gageons d'ores et déjà les pronostics. Un peu comme lorsqu'après le prix Nobel reçu par Le Clézio, l'on voyait beaucoup plus d'Africains dans le RER B et de Chercheur d'or dans les sous-sols de la RATP. Il y a dû avoir le même effet pour N'Diaye mais mes souvenirs sont floutés à l'époque.

Quelqu'un a-t-il lu l'un de ces livres et recommanderait-il l'un ou l'autre? ¿ Curiosité parle à nouveau.

Amélie Nothomb, Une forme de vie, Albin Michel

formidable

Je n'ai lu aucun des livres de la liste. On m'avait offert Trois femmes puissantes de Marie N'Diaye car l'histoire m'avait paru très intéressante. Je l'avais commencé et j'ai abandonné (je n'étais pas dans les bonnes conditions pour en apprécier la lecture) car j'avais trouvé l'écriture extrêmement complexe et cela m'avait rebutée. Mais je ne me tiens pas pour battue, je finirai par le lire . J'aime beaucoup Amélie Nothomb, surtout quand son écriture est d'inspiration autobiographique : Stupeur et tremblements , Biographie de la faim , Métaphysique des tubes , Ni d'Eve ni d'Adam. Cependant j'attends de voir ce que donne son dernier roman -que je n'ai donc pas acheté- car j'ai été trop déçue par ses dernières publications depuis Acide sulfurique (2005) que j'inclus dans cette liste noire. Etre un écrivain prolifique et "pondre" un roman tous les ans avec la régularité d'un métronome n'est pas forcément un avantage et n'améliore pas vraiment l'image de marque de l'auteur en question. Pour ma part, je trouve qu'Amélie Nothomb a perdu la verve que l'on avait dans certains de ces romans. Où est passé l'auteure de l'extraordinaire Hygiène de l'assassin (à découvrir absolument si vous ne l'avez pas lu) ? Elle me manque et j'aimerais la retrouver.

J'ai lu peu de livres d'elle ¿ et exclusivement des qui ne font pas partie de ceux que tu as cité ¿ trois précisément, mais parmi ces trois-là Hygiène de l'assassin m'a paru le moins bon ; le gros écrivain n'y est subtil au début que pour se faire déconcerter bien trop aisément à la fin par un personnage dont on sent bien qu'il n'est qu'Amélie Nothomb elle-même, en quelque sorte. J'ai trouvé le procédé assez artificiel, et la fin, malgré quelques petits rebondissement psychologiques, quelque peu téléphonée. ¿ J'avais pourtant adoré Cosmétique de l'ennemi, lui aussi se présentant comme un long dialogue quasiment ininterrompu. Malgré cela, me recommanderais-tu pour autant les mêmes livres-coups-de-c¿ur? (Avais-tu aimé Antéchrista? ¿ Simple, mais qui résonne, dès lors que l'on a connu des mythomanes).

J'ai beaucoup aimé Hygiène de l'assassin, d'abord à cause de la forme dialoguée de l'histoire, première originalité et ensuite à cause du thème de l'histoire. Je peux comprendre que tu n'aies pas aimé la façon dont s'est déroulée l'histoire. En ce qui me concerne, avec ce livre, j'ai découvert Amélie Nothomb, son style très particulier et son univers si reconnaissable. Tout tourne autour de la laideur, de la nourriture, de l'angoisse, du regard des autres sur soi et vice versa. Ce livre m'a fait aimer l'auteur mais ce n'est pas le seul : c'est vrai que Cosmétique de l'ennemi est très bien, mais il y a aussi Mercure (avec une fin surprenante) ou encore Les Catilinaires. En revanche, je n'ai pas été transcendée par Antéchrista. Comme tu peux donc le remarquer, nous n'avons pas accroché aux mêmes oeuvres. J'ai fait découvrir cette auteure à une amie en vantant énormément les romans d'inspiration autobiographique, elle a adoré. Je lui avais également prêté Les Catilinaires, elle ne l'a pas terminé, n'ayant pas supporté l'histoire.

Si tu finis par lire mes coups de coeur (qui n'en seront peut-être pas pour toi), Criterium, je serai curieuse de connaître ton avis.