L'air débonnaire, ressemblant un peu à un Mao Zedong qui aurait pris du poids, Mao Xinyu est serein.

Mao mesurait 1,70 mètres et pesait plus de 100 kg, et on imagine encore qu'il pouvait prendre du poids ?!

Au fait, Nathaniel, pourquoi le "re-sic" ?

Après tout, on regarde souvent Mao comme un despote, certes, mais il était surtout un doctrinaire, un des derniers hommes à avoir imaginé un nouveau fonctionnement pour la société, voire pour le monde. Ce n'est pas un hasard si, après Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao tienne la cinquième place, et non plus un soviétique !

Moi, si j'avais mis un "sic", c'eût été pour dire que Mao avait conscience que le maoïsme mourrait avec lui. Il ne semble pas avoir pensé à sa descendance pour lui succéder, et faisait jouer les différents clan du parti (y compris sa propre femme) les uns contre les autres. Juste pour qu'il ait le plus de puissance, lui. C'est comme le gaullisme : on peut s'en réclamer à tout va, il est mort avec son créateur...

D'accord, mais combien de personne sont mortes a cause de Mao? On ne peux pas nier ce qu'il apporta à l'Histoire, mais on n'oublie (ou préférons ignorer) trop souvent le coté sombre du Maoïsme.

Mao était un doux rêveur, un romantique disent certains. Ce n'est pas pour l'excuser, loin de moi cette idée, mais ça explique comment un chef d'Etat a pu croire si longtemps en l'application stricto sensu d'un idéal de vie communautaire comme celui qu'il avait créé. Le grand bond a causé au moins une dizaine de million de mort indirectement, c'est à dire via la famine engendrée par la mobilisation des paysans dans l'industrie de l'acier, elle-même un échec notoire.

Quel chef d'Etat, autre qu'un rêveur, laisserait sa jeunesse nettoyer librement ou presque la société de ses rebus capitalistes ?

Mine de rien, le maoïsme est détenteur de sa propre logique, à la réalisation tout à fait contraire à la nôtre, mais à l'objectif identique. Nous, nous en sommes au devoir de mémoire, postulant que les événements du passé ne se reproduirons pas juste parce que nous nous en souviendrons.

Pour Mao, il fallait que chaque génération fasse la révolution pour que rien ne reste en place trop longtemps (le pouvoir corrompt, après tout), pour ne pas que l'immobilisme fasse resurgir des classes (trop) dominante, excepté le chef d'Etat, culturellement intouchable puisqu'il guide le peuple et lui procure son pain quotidien.

Mais c'était un défi à la nature humaine (réduire les relations intimes d'un couple à quelques unes par moi, pour ne pas que l'individualisme ne prenne le dessus) et à l'objectif que s'imposait la Chine en même temps, devenir la plus forte économie du monde (faire travailler les paysans dans l'industrie, en délaissant de facto l'agriculture, alors que la population était de 700 000 000). D'où les victimes.

Et bien sûr, il faut y ajouter la répression (au moins un million directement jusqu'à la Révolution culturelle).