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Nepriss, l'histoire d'une princesse


Nepriss

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Membre, 32ans Posté(e)
Nepriss Membre 457 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Salut à tous,

Petite présentation de l'histoire qui va suivre.

Il s'agit donc d'un fan-art que j'ai écris et que je continue toujours. Il fait partie d'une série de plusieurs histoire que j'ajouterai ici également si celui-ci a du succès. Si vous ne comprenez pas tout les termes c'est que vous ne connaissez pas Dofus! Voici donc un petit lien qui vous donnera de plus amples informations sur le sujet. http://www.dofus.com/fr Vous trouverez notamment le bestiaire qui vous permettra de comprendre à quoi ressemblent les "bestioles" que vous pourriez croiser pendant l'histoire.

Si besoin j'ajouterai une annexe sur ce message afin de vous fournir un peu de vocabulaire supplémentaire s'il venait à en manquer. Si des termes vous sont obscures n'hésitez pas à le signaler par MP afin que je l'ajoute ici même.

Vous noterez également des "petits soucis techniques" sur la narration, le suivi de l'histoire et un grosse différence sur la qualité de l'écriture entre le début et la fin. Et bien c'est en s'entraînant qu'on progresse et cette histoire étant la toute première que j'avais écrite elle m'a servit d'entraînement.

Vous aurez donc l'histoire par bouts à un rythme d'un chapitre par message afin de ne pas vous embrouiller dans votre lecture.

Sur ce je vous souhaite une bonne lecture et n'hésitez pas à commenter si vous avez des choses à dire!

Nepriss

[hrP] Bon, une petite intro d'explication du système de fonctionnement de ce RP solo me paraît peut-être utile. Le fonctionnement est très simple. Il s'agit d'une princesse qui envoi de plusieurs manières différentes les aventures qu'elle vit au château puis en dehors à son amie. Le début est épistolaire (sous forme de lettres). La suite est sous forme de 'souvenirs' (j'y explique de quoi il s'agit). Ce sont donc des potions de souvenir que Nepriss envoie à son amie. Ensuite, il s'agit de simples récits autobiographiques (à la première personne du singulier, donc 'je') essayant de rendre l'histoire au maximum réaliste, c'est à dire qui essaye de faire vivre au lecteur (vous) l'action comme s'il était la princesse. Voilà, espérant que vous ayez été éclairés si quelques choses vous paraissaient sombres, je vous souhaite une bonne lecture![/hrP]

Chapitre 1 :

Nepriss, la princesse iop.

Lettre 1

Les temps sont bien rudes en ce moment au château... Depuis la mort de mon père le roi iop, nombre de prétendants sont venus prôner le trône pour asseoir leur pouvoir et régner quelques temps comme régent. Ma mère, la grande reine, n'est plus capable de gouverner un royaume entier seule... Elle a donc réuni le grand conseil des sages pour l'aider à choisir le régent. A l'heure où je vous écris cette lettre le conseil doit sûrement déjà avoir fini...

*Toc! Toc! Toc!*

Tandis que je t'écrivais cette lettre, j'ai entendu des coup taper à ma porte, les Douze Grands Sages du Conseil étaient venus me rendre une "visite". Celui que l'on nomme l'Ancien s'est approché et m'a dit ceci:

"Nepriss, fille d'Anylae reine iop et Mélognard feu notre digne roi. Le conseil s'est réuni aujourd'hui pour décider de la personne qui accompagnerait votre mère notre grande reine Anylae. Nous avons étudié un très grand nombre de cas mais aucun ne s'est révélé être à la hauteur. Notre reine Anylae a donc décidé d'abandonner le pouvoir à quelqu'un d'autre. Le Conseil a désigné la personne qu'il pensait le plus digne pour succéder à Mélognard et Anylae nos grands roi et reine. Cependant, nous doutons encore de la solidité des épaules de cette personne il lui faudra donc un accompagnateur. C'est pour cela que nous vous avons organisé une rencontre avec les princes les plus haut placés. Car c'est vous que nous avons choisi. Préparez-vous donc car demain aura lieu une première session. Ils sont a vos pieds, vous êtes en ce moment la princesse la plus convoitée du monde des Douze. Choisissez bien, le destin de ce royaume est avant tout le votre."

La dessus ils sont repartis en me laissant seule. Je dois cesser d'écrire cette lettre car Gaya ma fidèle amie est venue me dire que ma mère souhaite que je prenne des leçons de tenue et de savoir-vivre... Nom d'un p'tit tofu je n'suis pas une bworkette!!!

Lettre 1, suite

Me revoici, tout à l'heure j'ai dû abandonner l'écriture de cette lettre car Gaya est venue me chercher pour prendre ma leçon de tenue. Quel désastre ce fut... Quand j'y repense j'en ri beaucoup. Pauvre madame Pomoisie, elle ne s'attendait vraiment pas à une pareil catastrophe je pense. Nom d'un chacha blanc! j'en oublie presque ce qui m'attend après... Mince, je n'aurais peut être pas dû m'exclamer ainsi cela n'est pas correct. Comme me l'a dit madame Pomoisie :

"Une princesse n'utilise pas d'exclamation lorsqu'elle souhaite montrer sa stupeur, sa surprise ou quelque sentiment que-ce-soit."

Ma perceptrice, Enurya, ne m'a jamais éduqué ainsi... Tient chère amie je vais te parler un peu d'elle car je pense que tu aurais aimé la connaître d'avantage. Enurya était une enutrof de cercle 14. Cela n'est pas très élevé pour une perceptrice me diras-tu. Cependant, elle a vu et fait des choses que l'on ne soupçonnerait pas si l'on s'arrêtait a son apparence. Elle m'a entraîné à l'art du combat et je suis a présent de cercle 28 et j'en suis très fière. Avant de mourir, elle a voulu m'enseigner la maîtrise du feu mais apparemment je suis de l'élément terre il était donc bien difficile pour moi de parvenir à un quelconque résultat. Enurya avait un tout autre don et une vision de la vie bien différente de celle des châteaux. Elle s'est d'avantage concentrée sur ses métiers. Boulangère d'exception elle est parvenue a atteindre le cercle 90. Devenue paysanne assez tardivement elle ne put s'entraîner que très peu ce qui lui permit d'en être de cercle 70. Quant à son métier d'alchimiste, elle ne s'y concentra pas réellement quoiqu'il fut utile a bien des reprises. Je te raconterais la suite de tout cela plus tard car j'ai des choses très importantes à te raconter.

Dans deux jours se tiendra l'hommage annuel à ma mère notre reine Anylae. J'ai entendu parler les gardes hier soir et ils disaient qu'ils craignent une attaque de la part des brâkmariens. Je n'y crois pas trop mais je m'en inquiète tout de même. Enfin tu pourrais y croire toi? Des brâkmariens à Bonta? J'ai demandé au maître xélor du château qu'il m'aide pour toutes mes leçons et ... pour en prendre d'autres d'une nature bien différente. Je lui ais demandé d'arrêter le temps pendant une seconde. Une seconde durant laquelle je continuerais de percevoir le temps normalement. Je vivrais un an pendant lequel je ne cesserais de m'entrainer pendant que vous aurez a peine eu le temps de cligner un œil! J'espère seulement qu'il pourra tenir il est si vieux et si chétif... Tient il est bientôt 21h je vais y aller je suis fatiguée et demain je dois me préparer pour mon année d'entrainement.

A bientôt chère amie.

Nepriss, princesse iop, cercle 28.

Lettre 2

Aujourd'hui a eu lieu la première session de rencontre avec mes prétendants. J'en ai vu quelques uns qui étaient ma foi fort intéressants *yeux brillants, bave au coin de la bouche*. En particulier ce prince iop Cualh *soupir passionné*. Je ressens des émotions assez particulière quand je repense a lui c'est assez ... étrange *Oo*. Gaya a énormément rit quand je lui en ai parlé. Je vais en parler à la reine car je pense que je vais choisir celui la. Tout s'est déroulé ainsi:

Ma femme de chambre m'a réveillé puis m'a précipité dans la salle à manger où j'ai rencontré madame Pomoisie qui a hurlé que je devais être habillée, maquillée et coiffée avant de sortir de ma chambre. Retour en haut donc. Cette vieille mama bwork de madame Pomoisie m'a tiré très fort vers ma chambre et a ABSOLUMENT tenu à m'habiller, me coiffer et me maquiller elle même. Elle m'a fait mettre une robe rose pâle et blanche avec des plumes de kido décolorées. Mes cheveux étaient assez crépus mais par je ne sais quelle magie il sont devenus tout soyeux et tout doux après qu'elle m'est étalé... Oh non, quelle honte que de dire ce qu'elle m'a mit dans les cheveux ... Elle y a étalé ... du crottin de dragodinde mélangé a du jus de ouassingue *beurk*. Mais ça ne sentait même pas mauvais. Enfin, elle m'a maquillé. C'est vrai que c'est une vieille mama bwork mais au moins une mama bwork qui à du gout car lorsque je me suis vue dans le miroir... j'avais l'impression d'être véritablement une princesse. Bon, ensuite je suis donc descendue pour manger. Mon dieu quel périple ce fut pour descendre les escaliers du grand hall en talons.

"-Ne vous accrochez pas à la barrière, tenez-vous droite, la tête haute ne regardez pas les marches, tenez delicatement votre robe, pas trop haut, mettez-vous bien à gauche des escaliers, pas trop non plus!"

J'ai donc fais comme elle m'a dit... en levant la tête j'ai vu un groupe de garçons en bas des escaliers *yeux en cœur*. Et là, honte de ma vie, je me suis lamentablement étalée après m'être tordue la cheville. En arrivant en bas un de ces garçons m'a rattrapé et m'a dit:

"-Belle chute princesse, tu devrais faire attention où tu mets les pieds je serais p'tetre pas là la prochaine fois *clin d'œil*"

Aaaaah quel beau garçon *T-T* Finalement avec tout ça je n'ai même pas eu le temps de manger. Je suis donc entrée dans un petit cabinet tranquille et les prétendants sont venus un par un. Le premier à être entré est reparti immédiatement... Ensuite ce fut un eniripsa qui pleurnichait parce qu'il se trouvait trop petit pour moi. Enfin bon ... Il commençait à être dans les 13heures j'en avais marre tellement marre. Le valet est venu me dire qu'il ne restait plus qu'un prétendant. J'ai soupiré puis j'ai vu ... J'ai vu des grands yeux gris avancer. J'ai vu ses longs cheveux noirs, j'ai vu son sourire en coin. Je l'ai revu, celui qui m'a rattrapé. Mon cœur à fait un bond. Je ne sais pas a quoi cela est du mais ce qui est sûr c'est que c'est tout nouveau pour moi. Le devoir m'appelle je dois donc y aller.

Au revoir chère amie.

Nepriss, princesse iop, cercle 28.

Lettre 3

Bonjour chère amie!

Hier je t'ai parlé de ce jeune homme que j'ai rencontré lors de la première session organisée par le Grand Conseil. Il se trouve que les Douze Grands Sages ont approuvé mon choix. Je dois donc le revoir en privé cet après-midi cependant, c'est justement cet après-midi que je suis sensée partir pour mon entraînement. Le maître xelor devait arrêter le temps pour que je puisse m'entraîner. Je dois aller voir de toute urgence le maître et lui demander d'attendre quelques temps car j'ai énormément d'obligations en ce moment. Je ne serais donc pas prête pour défendre mère notre reine Anylae. J'espère alors que ces rumeurs qui courent à propos d'une attaque des brâkmariens seront démenties.

Madame Pomoisie la vieille fecatte m'a encore assermentée par mon manque de tenue à table. Quelle vilaine mama bwork!

*soupir attendri* Je repense encore à Cualh. Il est si...charmant et agréable. Bon, d'accord, je n'ai passé que deux minutes trente avec lui comme avec tous les autres mais quand même. Je me souviens parfaitement ses cheveux noirs tombant presque sur ses épaules. épaules qui ont l'air bien musclées soit-dit en passant. Oh! et ses grands yeux gris profonds, ce sourire si charmeur. Une chose m'a troublée à son sujet. Il est prince des Landes de Sidimote...je n'ai jamais entendu parlé d'un quelconque château iop dans les landes...et encore moins dans les Landes de Sidimote à côté de Brâkmar. C'est assez étrange. De toute façon ce prince est étrange, il est à la fois très galant et plutôt effronté voir impoli. Je crois même que c'est en partie ce qui fait son charme. Lorsqu'il m'a rattrapé au bas des escaliers, je me souviens très bien qu'il m'a tutoyé.

Et il m'a appelé "princesse" mais quelque chose me dit que ça n'étais pas pour mon titre mais plutôt une marque d'affection...Quel étrange personnage ce Cualh...

Tient, voici venir Gaya, que me veut-elle encore? Elle s'approche avec une mine affreuse.

Je vais aller discuter avec elle je cesse donc ici cette lettre, je t'en enverrais la suite plus tard!

Nepriss, princesse iop, cercle 28.

Chapitre 2 :

Le début du voyage... et de la fin.

Nepriss se leva de sa chaise et suivit son amie. Dans le couloir menant aux salles du premier étage, elles rencontrèrent madame Pomoisie qui, comme à son habitude, leur servit ses sermons. Les filles se regardaient et pouffaient. Dans l'escalier, Nepriss fit plus qu'attention à ne pas marcher sur sa robe tout en veillant à bien respecter les conseils (exigences même) de la vieille Pomoisie. La princesse baissa les yeux une seconde. Lorsqu'elle les releva, il était là en bas des marches et toujours accompagné de son sourire. Il se tourna vers l'escalier. Ses cheveux accompagnèrent le mouvement de sa tête avec une souplesse parfaite. Il adressa à Nepriss un clin d'œil et lança:

"- Salut princesse, alors tu te débrouille mieux question descente d'escalier à c'que j'vois.

- Voyons! C'est intolérable, s'écria madame Pomoisie, comment parlez-vous? Enfin! Vous êtes un prince pas un vulgaire dragueur de bas étage.

- Tient donc, ta vieille bwork me parle je crois. Viens, j'vais t'emmener dans un endroit tranquille où personne ne nous embêtera, dit-il en tendant la main vers Nepriss.

- Nom d'un tofu malade! Vous devez être accompagnés il vous est interdit de rester seuls ensemble!

- Hé la vieille, on vous à jamais dit qu'il était très impoli de jurer?"

La dessus il mit la princesse derrière lui et attrapa madame Pomoisie, l'attacha à l'escalier avec une corde magique puis revint prendre Nepriss par le bras comme si de rien-n'était.

"- Au moins la on est sûrs qu'elle viendra pas nous déranger."

La jeune princesse était terriblement gênée, elle n'osait même pas lui parler. Ils marchèrent jusqu'aux écuries du château. Puis Cualh demanda:

"- Dis-moi princesse, tu sais monter ces trucs? dit-il en désignant du doigt une grande dragodinde orchidée.

- Ahem, quelle question bien sûr!

- Ok, alors grimpe la d'ssus."

Le prince souleva Nepriss et la jeta presque sur la dinde.

"- Oh, elle est un peu haute pour moi non?

- Auriez-vous peur mam'zelle?

- Vite fait... EUH, non non non, je veux dire, enfin , oui , quelque peu.

- Je t'aurais bien dit de monter avec moi mais vos dragodindes me paraissent un peu jeunes pour supporter deux cavaliers.

- Et, où va-t-on?

- Et bien, je connais un endroit très calme et très beau dans Astrub.

- Dans Astrub même? demanda t-elle.

- Ouaip, dans Astrub même. Pourquoi tu n'aimes pas Astrub?

- C'est que, on m'a parlé d'Astrub comme d'une petite ville d'ivrogne où règnent indiscipline et violence.

- *petit rire* C'est pas faux... Aller en route suis moi."

Il mit deux grands coups de talons a sa dragodinde et il quitta les écuries à vive allure. Bien sûr Nepriss lui avait dit qu'elle savait monter pour ne pas être honteuse mais elle ne savait aucunement. Ils parcoururent la cour du château rapidement puis atteignirent un zaapi qui les emmena au zaap de Bonta.

"- T'as déjà pris un zaap princesse?

- Euh ... pas vraiment, répondit-elle très lentement encore secouée par le mouvement de la dragodinde.

- T'es toute pâle c'est horrible... ça va?

- Blurps, oui oui, ne vous inquiétez pas, ça va.

- Bon bah, en route suis moi bien."

Cualh entra dans cette sorte de matière gluante et visqueuse bleue puis il disparu alors Nepriss s'en approcha à son tour et la toucha. *beurk* Elle dirigea sa dragodinde dedans puis entra d'un seul coup. L'intérieur du zaap était comme une sorte de nouvelle dimension. Il y avait énormément de monde dedans. éa avait la forme d'un tube ou d'une spirale bleu et vert.

- Alors princesse t'arrive? cria-t-il

- Oui, oui j'arrive attendez moi!"

La princesse mit alors deux coups de talons à sa dragodinde qui accéléra. Nepriss rejoignit le prince puis ils continuèrent leur route. Après quelques minutes ils tournèrent a droite et sortirent du tube. La lumière aveugla Nepriss quelques temps puis elle vit qu'ils étaient, apparemment, à Astrub.

*musique douce*

"- Alors c'est ça Astrub? demanda t-elle.

- Dans l'mil'.

- éa n'a rien avoir avec la ville dont on m'a parlé...

- Beaucoup de gens jugent et colportent des ragots au sujet de cette ville sans l'avoir jamais vue ni visitée.

- Elle à l'air bien plus calme, je vois même des enfants jouer avec des chachas et des chienchiens."

Cualh et Nepriss arrivèrent à un petit lac où il n'y avait personne. Une fois leurs dragodindes attachées à un frêne, ils se posèrent au bord d'un lac, l'un à côté de l'autre.

"- Contrairement à ce que l'on peut entendre, Astrub est presque un havre de paix. N'écoutes pas ce que disent les gens du château. Plus tard, tu te rendras compte qu'ils ne font que mentir, inventer...

- Vous avez l'air de savoir beaucoup de choses sur les châteaux et pourtant quand je vous regarde je n'ai vraiment pas l'impression que vous êtes un prince... A quoi cela est du?

- Je renie totalement mes origines royales... je ne veut pas être prince, rien ne pourrait plus m'ennuyer.

- Alors, pourquoi être venu jusqu'à moi? Si la vie de château ne vous intéresse pas, vous ne pouvez pas dire que je vous intéressait ou que j'étais un bon parti pour votre famille... Que me voulez-vous?

- J'étais venu simplement pour m'amuser, je n'pensais pas qu'tu m'choisirais... Mais je commence à te connaître, vraiment très peu certes, mais j'aimerais te connaître encore. Tu n'as pas l'air comme toutes ces petites princesses qui ne font que chercher leur prince et rester là a attendre de succéder... Tu m'a l'air ... différente. Et toi, pourquoi m'avoir choisi?

- Je n'en sais trop rien, tu es le premier que j'ai vu, le premier avec qui j'ai parlé, le premier a t'avoir fait remarquer...Le premier a m'avoir sauver si on peut dire.

- Tient, tu me tutoies maintenant?

- *air très gêné* Excusez-moi, j'avais la tête ailleurs.

- Non, au contraire continues, j'préfère ça."

Il se rapprocha un peu de la princesse. Ils avaient les pieds dans l'eau. Cualh la regardait avec ses grands yeux gris. Nepriss se tourna vers lui et pour une fois, lorsque ses yeux ont rencontrés les siens, elle ne les a pas baissés. Instinctivement, elle se mordit la lèvre du bas. Il s'était approché encore, ses pieds touchant ceux de la jeune fille sous l'eau. Avec sa main gauche il lui toucha le visage et l'attira vers lui. Leurs yeux se fermèrent et leurs lèvres s'étreignirent. Ce fut un moment magique qui leur parut durer une éternité. La musique douce que jouaient les eniripsas derrière eux était si mélodieuse. Cette fois c'est elle qui prit l'initiative alors elle mit ses deux mains sur son doux visage et elle l' embrassa encore plus passionnément que la première fois.

Ils restèrent là à discuter de tout et de rien. Le moment fut venu pour eux de partir. Ils détachèrent donc les dragodindes et il la ramena à la porte du château.

"- Je n'entrerais pas avec toi, après ce que j'ai fais, ils me jetteraient en prison.

- Mais tu seras bien obligé de revenir ici...

- Non, rien ne peux m'obliger à quoi-que ce soit. A part toi ... Mais la vie de château ne m'intéresse vraiment pas. Ne m'oblige pas à en faire partie s'il te plait.

- Je ne t'y obligerais pas... Mais, je ne veux pas te quitter. Faisons demi tour.

- Comment?

- T'as très bien compris je pense. J'en ai marre du protocole, marre des manières. Je veux rester avec toi.

- Tu voudrais renoncer à tout ça et vivre une vie incertaine?

- Oui... mais je te demande seulement d'attendre après demain pour partir de Bonta. Je voudrais assister à la cérémonie d'hommage à la reine.

- Très bien. On va devoir te trouver des vêtements... Une rôdeuse habillée en robe jaune c'est pas très discret. *petit rire*

- C'est certain *sourire amusé*.

- Attends moi là bas sous le porche je reviens avec des vêtements à te mettre."

Nepriss n'attendit que cinq minutes puis elle le vit arriver avec sa dragodinde chargée de plusieurs gros sacs. Il descendit et l'aida à en faire de même puis il sortit des vêtements et des équipements de ses sacs. Il en tendit un à la princesse.

"- Tiens, vas mettre ça, j'me tourne promis, dit-il avec un petit rire.

- C'est un peu court tu ne penses pas?

- Ahem, les rôdeuses sont souvent ... très peu vêtues.

- C'est bon, je me suis détaché les cheveux aussi."

Nepriss sortit de l'ombre. Cualh se retourna. Lorsqu'il la vit, une expression étrange se forma sur son visage puis il ajouta:

"- Wow... Et bien t'as l'air d'une vraie ... d'une vraie ... heu ... rôdeuse *rire gêné*.

Elle avait enfilé un bas très (très très) court et assez serré, le haut était fermé devant par un lacet, un peu petit car elle avait du mal à respirer et ses seins étaient vraiment tout remontés et serrés... Ses longs cheveux bruns ondulés tombaient dans son dos depuis la longue queue de cheval qu'elle s'était faite.

Après ça ils partirent à la taverne Alakarte dans le quartier des tailleurs puis s'y installèrent.

Lettre 4

Bonjour chère amie. Je t'écris ici de la taverne Alakarte où Cualh et moi nous sommes installés pour quelques jours. Après la journée mouvementée que nous avons eu hier, il a quand même décidé que je devrais m'entrainer aujourd'hui. Nous sommes donc partis dans les Plaines de Cania du côté des Rocheuses pour m'entraîner en affrontant des kanigrous. Il sont vraiment féroces. Mais j'ai reçu l'entraînement le plus efficace de ma vie. Tiens-toi bien car je vais te dire, je suis passée du cercle 30 au cercle 40 en une journée. C'est vraiment époustouflant, je me sens de plus en plus forte. Je fais aussi de plus en plus de dégâts avec mes attaques terre. Cependant je suis bien encore loin d'avoir la puissance de Cualh. Il est déjà de cercle 98 et sa force est très impressionnante. Son attaque épée de Iop est tellement puissante que lorsqu'il la lance je sens le sol trembler sous mes pieds.

Il va falloir que nous recrutions une équipe car nous allons faire un long voyage qui nous mènera jusqu'en Amakna pour rejoindre la Presqu'ile des Dragoeufs. Il va falloir m'entraîner durant le voyage car les dragoeufs sont des créatures redoutables. Cualh aimerais que je sois de cercle 85 au moins lorsque l'on atteindrait la Presque-Ile des Dragoeufs. Je ne suis pas sûre de me sentir prête à les affronter. Lorsque j'étais encore au château, mon professeur des créatures magiques m'a fait un cours sur les dragoeufs. Je me souviens qu'il m'ait dit que ces créatures ont beaucoup de point de vie et une très grande portée. Leur attaque Météorite est dévastatrice pourtant, cela n'a pas l'air d'effrayer Cualh.

Demain se tiendra la cérémonie d'hommage à la reine. J'ai remarqué que les gardes du château font des rondes dans tout Bonta pour s'assurer que les voyageurs ne sont pas suspects. Je me demande seulement s'ils me cherchent... A croire que non. Je ne dois pas trop leur manquer. Je commence à comprendre ce dont parlait Cualh quand il me disait que les gens de la cour sont pour la plupart des hypocrites. Je suis sûre d'une chose au moins maintenant. Madame Pomoisie ne m'aimait pas et elle ne le cachait pas. Au moins une qui était sincère *petit rire*. Anylae ne s'est jamais occupée de moi. Je n'sais même pas si elle est au courant que j'ai fuit le château.

Demain sera une journée très chargée. Peut-être même plus chargée que celle d'hier. Entre la cérémonie, le recrutement de notre équipe, le ravitaillement que nous devrons nous procurer pour notre voyage... Nous n'aurons pas vraiment le temps de souffler, j'espère seulement que je pourrais t'écrire. Je me suis dis que si jamais je ne pouvais pas le faire, je t'enverrais une potion de souvenir. Tu n'aurais alors qu'à la verser dans un bol et à plonger dedans pour voir ce qui s'est passé pendant ma journée. C'est sans doute ce que je vais faire demain.

Il est très tard et je suis épuisée. Cualh m'attend pour s'endormir, il est si inquiet de ce qui pourrait m'arriver qu'il ne veut pas dormir tant qu'il ne s'est pas assuré que je dormais déjà. Sur-ce je te laisse donc. Demain je te ferait parvenir une potion de mes souvenirs de la journée.

A bientôt chère amie.

Nepriss, iop cercle 40.

[hrP]Nepriss étant devenue rôdeuse comme Cualh, elle ne peut plus prendre le risque d'envoyer des lettres avec son nom derrière. Dans la lettre 4 elle a décidé d'envoyer des potions de souvenir à son amie. On assiste donc ici à la scène comme un récit.[/hrP]

Souvenir 1

La journée commença normalement. Je me suis levée. Cualh était déjà parti pour aller chercher de quoi quoi manger. La cérémonie commence à 10h30. Il est 9h15. Je me suis mise derrière le paravent et je me suis habillée avec mes nouveaux vêtements. (Toujours ce short au raz des fesses et ce haut trop serré et trop court...*-_-'*). Je suis descendue dans la salle à manger de la taverne. Cualh arriva en courant et me tira vers la chambre précipitamment.

"- Qu'est-ce qu'il y a?

- Les gardes, ils arrivent. Quelqu'un leur a dit qu'on est là. Il faut partir tout de suite.

- Quoi? Comment ça? Mais où va-t-on aller?

- J'en sais trop rien mais 'faut partir et vite ils sont déjà en bas. On doit aller s'cacher.

- Je sais où aller. La maison de guilde de mon cousin. Ils ne nous dénoncerons pas on peut leur faire confiance.

- T'es sûre?

- Oui, fais-moi confiance je le connais bien.

- Ca marche. Toute façon on a pas trop le choix là. Attrape tes affaires et mets-les dans ce sac et vite."

J'ai attrapé mes affaires en vitesse. Les gardes étaient déjà en haut des escaliers. Ils approchaient. Cualh cherchait quelque chose. Ils étaient au pas de la porte mais Cualh cherchait encore. Les gardes défoncèrent la porte et entrèrent.

"- PERSONNE NE BOUGE"

*personne, grand silence*

"- Ouf, qu'est-ce que tu cherchais?

- Quelque chose de très important. Mais dis-moi, tu serais pas un peu folle toi?

- Pourquoi? *grand sourire*

- Tu vois une fenêtre et tu te précipite sans même savoir à quel étage t'es?"

*grands éclats de rire*

Suite du souvenir 1

Après avoir sauté de par la fenêtre de la taverne, Cualh et moi nous sommes enfuis en courant à toutes jambes vers le pont de la milice.

"- T'es folle de vouloir te cacher ici on est juste aux portes de la milice!

- On a pas vraiment le choix là vois-tu. Et puis réfléchis, si toute la milice parcourt Bonta à notre recherche, ça veut-dire qu'elle est ...

- Vide ... mais bien sûr! Je t'aime mon amour! Allé viens vite!"

Il m'embrassa rapidement puis me tira vers un endroit sombre puis on retourna vers la taverne pour tenter de récupérer nos sacs et les dragodindes. On est arrivés sous la fenêtre par laquelle on avait sauté. Il n'y avait aucun bruit. Personne dans la taverne...étrange...

"- Il n'y a personne, c'est pas normal. Attends-moi là je vais monter voir, murmurai-je

- Hors de question! J'y vais. Je ne veux pas que tu prennes le moindre risque. Reste ici, au moindre bruit, au moindre mouvement, à la moindre personne suspecte, tu file chez ton cousin.

- Mais ...

- Non! On a pas le temps. On se retrouve chez lui si quelque chose dérape. A tout de suite.

- Noon, Cualh, non. J'ai un mauvais pressentiment n'y vas pas je t'en prie.

- Fais ce que je t'ai di et rien que ce que je t'ai dit."

Cualh s'accrocha au lierre qui pendait sur la maison et grimpa jusqu'à la fenêtre. Je le vis entrer dans la taverne et disparaître. Il y resta bien cinq minutes avant de ressortir la tête et me faire signe d'attraper ce qu'il allait jeter. Il jeta d'abord un gros sac de vêtements. Ensuite il lança un sac que je n'avait encore jamais vu... quand j'eus rattrapé le sac, une petite boule de poil noire se jeta sur moi avec férocité. Quand je parvins enfin à me dépêtrer de l'emprise de cette bestiole, je m'attendris en voyant qu'il ne s'agissait que d'un petit chacha apeuré. Utilisant ma faculté de pouvoir communiquer avec les animaux je pénétrai dans son esprit pour lui parler et le rassurer.

Du calme petite boule, je ne te veux pas de mal. Je t'ai rattrapé tu étais dans ce sac. Reste avec moi si tu le veux mais pour le moment mets toi sur le côté car je suis occupée"

Depuis que j'étais en train de m'occuper de ce pauvre chacha, aucun sac n'était retombé. Un silence étrange règnait. J'appelai alors :

"- Cualh! CUALH!!"

Malgré ce qu'il m'avais ordonné, je décidai de monter. Je m'agrippai au lierre qui pendait puis je me hissai jusqu'à la fenêtre. J'eus à peine le temps de poser un pied que je fus attirée violemment à l'intérieur. On me jeta sur le lit et je sentis que quelqu'un essayait de m'attacher les mains pendant que je me débattais. A un bref moment, je pus apercevoir Cualh étendu par terre, la tête dégoulinant de sang et les membres attachés.

"- CUALH NOOON, NOON, RéVEILLE TOI!! LéCHEZ-MOI! Gnngnn! FOUDROIEMENT!!"

A ce mot, des éclairs tombèrent partout, le toit de la taverne fut percé de décharges électriques. Les gardes furent tant secoués par les décharges qu'ils tombèrent tous. J'en profitai pour me libérer et courir aux côtés de Cualh. Je me penchai sur son corps inconscient.

"-Cualh, oh, non, s'il te plait réveille-toi. Les gardes vont bientôt pouvoir se remettre debout et je ne peux pas m'enfuir sans toi et encore moins te porter.

Une main me saisi l'épaule et me tira. Je fus violemment projetée sur le mur. Tordue par la douleur j'essayai de me relever avec beaucoup de mal. A peine remise sur pied, une grande silhouette noire s'approcha de moi. Elle leva la main et par je ne sais quelle magie, j'eus l'impression qu'elle m'étranglait alors qu'elle ne me touchait même pas. Elle me demanda d'une voix très grave et sombre :

"- Qui êtes-vous?

- Ah, lâchez-moi immédiatement.

L'ombre resserra la main. La douleur était épouvantable.

- AAaahh. Vous, qui êtes-vous?

- Je me nomme Dorga, je suis un brâkmarien disciple de Rushu et au service de Djaul. Je suis de cercle 197 et le reste ne t'intéressera pas puisque quoi que tu fasse ton ami est condamné et toi avec.

- Ah, Mmh, alors les rumeurs d'attaque brâkmarienne étaient vraies?

- Tais-toi, je pose les questions. Qui es-tu?

- Je suis.. AAahh, je ... MMh... Je suis Nepriss, la princesse iop de Bonta.

- Alors...c'est toi la réincarnation dont tout le monde parle et que tout le monde craint?

- Quoi? Aie, quelle réincarnation?

- Rien... mieux vaut pour moi que tu ne saches pas. Et bien jeune demoiselle, vous allez faire un petit tour à Brâkmar avec moi.

La silhouette s'approcha encore de moi et me toucha le visage avec une de ses mains. Elle était glacée.

- Je vous ferais visiter mon humble demeure...Avec un peu de chance... vous visiterez peut-être ma salle de torture... autrement dit... ma chambre. Finalement, je ne vais pas vous retenir plus longtemps, je vous laisse en liberté. (De toute façon je n'aurais aucun mal à les retrouver grâce à la marque noire que j'ai taillé sur cette fille sans même qu'elle s'en rende compte).

Il me lâcha, je toussais énormément. L'ombre tua tout les gardes de la milice qui étaient par terre. La chambre était dévastée et tapissée de sang des restes du plafond au sol. Je me suis précipitée sur Cualh, encore inconscient et je suis restée là à attendre qu'il se réveille.

[hrP]La suite tout à l'heure :rtfm: [hrP]

Suite du souvenir 1

Je m'étais précipitée sur Cualh. Je m'étais allongée à côté de lui. Je ne bougeais pas. Je restais là à lui caresser le visage et l'embrasser tendrement. Des perles salées roulaient sans cesse sur mes joues.

- Cualh, oh, je t'en prie réveille-toi. Ne m'abandonne pas. Ne me laisse pas seule ici je ne pourrais m'échapper sans toi. Je n'ai même pas la force de te traîner loin d'ici. S'il te plait ne me laisse pas, sanglotai-je.

Une main glacée toucha la mienne.

- Je ne te laisserais jamais seule, souffla t-il.

Il essaya de se relever mais je le tint immobile par terre, sans difficulté. Ses forces l'avaient quitté. Il respirait très difficilement. Toutefois, il essaya de me parler :

- Ap...appelle...appelle un én...un éni.

- Chuuut, ne dis rien. Ne t'épuise pas d'avantage. Je ne peux pas trouver un éni, il doit être déjà dix heures. Tout le monde doit être devant le château.

- Alors...vas...vas t'en. N...ne reste pas là. L...laisse-moi *tousse*

- Meeeoooowwwww, meeeooooowww!!

Le petit chacha que j'avais sorti du sac tout à l'heure était monté sur la fenêtre et miaulait très fort. Il sauta avec légèreté et vint s'asseoir à côté de la tête de Cualh. Il nous regardait avec un drôle d'air. Ce chacha me paraissait vraiment étrange. Il miaula encore et mit son museau sur le tête de Cualh. Au moment ou le bout de son nez toucha ses plaies, une marque blanche rayonna sur la tête du chacha. Il miaula et une intense lumière m'aveugla. Je n'entendis qu'un cris et lorsque je pus y voir quelque chose, je me trouvais par terre. Cualh, debout devant moi, me tendit une main. Je me jetai dans ses bras et il m'enlaça aussi fort qu'il le pouvait et s'exclama :

- Oh, mon amour j'ai cru que jamais je ne pourrais te resserrer dans mes bras. Je me suis senti partir lentement. Ma vision se brouillais, je ne te voyais presque plus. J'ai eu si peur.

- Je suis si heureuse que tu sois sur pieds. J'ai eu tellement peur de te perdre. Je ne sais pas ce qu'il voulait, je ne sais pas pourquoi il s'en est prit à nous.

- Je n'en sais malheureusement pas plus que toi. Allons, il ne faut pas traîner sinon on va rater le début de la cérémonie.

Il m'attrapa la main et prit les derniers sacs. J'appelai le chacha mentalement et lui dis de nous suivre, ce qu'il fît. Nous sautâmes par la fenêtre comme nous l'avions déjà fait auparavant. Nous avons couru vers l'enclos de la taverne et avons attrapé nos dragodindes. Je fis grimper le chacha sur mes sacs derrière moi puis nous avons lancé les dragodindes à pleine vitesse pour rejoindre au plus vite le château.

Suite du souvenir 1

Nous avons talonné les dragodindes pour être au plus vite devant le château. L'allée principale était noire de monde. La fanfare jouait les airs de Bonta. Tout le monde faisait la fête. De petites caravanes vendaient des sucreries, des ballons, des jouets. Une bonne odeur s'échappait des stands. Nous sommes arrivés sous le même porche où l'on s'était cachés le jour de notre fuite.

- Nous allons attacher les dragodindes à côté du porche et nous grimperons sur un de ces énormes rochers qui entourent le mur d'enceinte du château de Bonta.

- D'accord. Tu penses que l'attaque aura lieu?demandai-je

- Je n'en sais rien. Ne cherchons pas à savoir ce que l'avenir nous réserve. Personne ne peut rien changer.

- Doro le Blak le peut.

- Doro le Blak peut nous ramener en arrière mais pas changer le passé. Je ne suis pas mort tout à l'heure car le destin ne le voulait pas.

- Ce petit chacha t'a sauvé cela n'avait rien à voir avec le destin...

- Si Doro le Blak pouvait ressusciter les morts ton père serait en vie aujourd'hui...

Ces mots me firent remonter une ancienne souffrance... Je n'avais plus repensé à mon père depuis bien longtemps... Les larmes montèrent dans mes yeux.

- Je...je suis désolé, je ne voulais pas te blesser...

Il me prit dans ses bras et m'enlaça très fort. Cualh était la seule personne qui comptait à présent dans ma vie. Il me regarda droit dans les yeux et me jura que jamais il ne me laisserait puis il m'embrassa.

- Viens, monte la dessus.

Nous nous sommes assis sur l'énorme rocher. Nous étions côte à côte, main dans la main. Nous regardions la reine sortir lentement sur le balcon d'une des tours du château quand soudain, un cris perçant déchira l'air. Le ciel qui était si bleu s'assombrit brutalement. La foule était prise de panique. Il se mit à tomber des cordes. Une grande ombre planait par dessus les nuages. Un autre cris retentit et cette fois l'ombre déchira les nuages. C'était un immense dragon noir. Il déversa ses flammes partout. Il se tourna et descendit en piqué droit sur notre rocher.

- Descend vite. Mets-toi à l'abri sous le porche VITE !! hurla Cualh.

Je n'avais pas le temps de descendre... Cualh s'en était juste rendu compte. Il me jeta alors à terre sur le rocher et brandit son épée et cria :

- éPéE DE IOP !!

Le sol se mit à trembler, un grand rayon en sortit et percuta la poitrine du dragon qui rugis. Malgré la puissance du coup porté, la bête ne fit pas halte...au contraire. Elle fondit encore plus rapidement vers nous. Voyant la faiblesse de Cualh devant l'immense dragon, je tentai de lui donner un peu d'aide mais il me repoussa immédiatement. Ne surveillant plus ses arrières, le dragon avait reprit de la vitesse et se dirigeant droit sur Cualh, l'avait assaillit d'un coup de queue violent. Le coups envoya Cualh s'écraser lamentablement contre le mur sous le porche.

- NOOOOOON !! Cualh... CUALH... RELéVE TOI!!

Mais, Cualh ne bougeait pas... Je me tins face au dragon. Il me survolait en attendant le moment propice pour refondre sur moi. J'avais les poings serrés et la tête baissée. J'attendais. J'attendais que le dragon se rapproche. Lorsqu'il fut assez près, je libérai toute la puissance que j'avais au fond de moi et lançai :

- FOUDROIEMENT !!

Des éclairs tombèrent en trombe sur le dragon lui trouant une aile. Il rugit bruyamment et ouvrit grand la gueule puis cracha son feu sur moi. Je me suis protégée avec mes bras comme je pus mais le souffle m'avais projetée violemment à bas du rocher. Le choc fut si important que je tombai presque inconsciente. Cualh avait réussi à ouvrir les yeux et reprendre un peu de force. Il se traina jusqu'à moi.

- Nepriss, NEPRISS...réveille-toi. Reprends-toi princesse...

Il me souleva et alla m'allonger sous le porche. Je n'étais pas tout à fait inconsciente. Il se pencha sur moi et murmura :

- Je ne t'abandonnerais jamais. Je t'aime, plus que tout. Reste ici quelques minutes je reviens. Il me faut affronter cette immondice.

Je lui retint la main et souffla difficilement :

- Ne pars pas. Il va te tuer. Cette chose est bien plus puissante qu'elle ne l'est en apparence. Je l'ai contactée mentalement pendant qu'elle nous attaquait. Elle n'a aucune conscience de ce qu'elle fait. Elle est contrôlée par je ne sais quoi.

- Cela ne change rien... il faut la tuer ou au moins la blesser pour qu'elle parte. Je vais donc de ce pas m'attaquer à elle. Si jamais...

- Non, ne dis pas ça... Je t'en supplie reste là. Elle te tuera.

- Si jamais je ne reviens pas, je veux ... je veux que tu saches... que je t'aime.

- Non, s'il te plait reste avec moi,gémissais-je

- Adieu.

Il reprit son épée et se remit en route pour le rocher. Il y grimpa et attendit. Le dragon était parti se cacher. On ne voyait alors plus qu'une ombre flotter au dessus de la tempête. Je pensais qu'il reviendrait mais... L'ombre disparu. La foule poussa des soupirs de soulagement. Ils pensaient que le dragon était parti mais ... * rugissement effroyable* ils se trompaient. Il faisait de plus en plus sombre. La bête déchira les nuages d'un souffle enflammé. Il revint mais il ne revint pas seul. Sur son dos l'on pouvait distinguer une silhouette noire nébuleuse. Dorga... il était revenu. Cualh libéra toute sa puissance sur le dragon lorsqu'il fut assez près :

- COLéRE DE IOP !!!

D'un simple mouvement de main, Dorga dissipa l'attaque de Cualh. Je n'avais jamais vu une telle puissance. Il s'amusait presque. Cualh lançait des assauts à n'en plus finir. Il déversait toute sa haine et sa force sur le disciple de Rushu mais rien ne l'affectait. Dorga lançait quelques attaques de-ci de-là pour affaiblir et faire souffrir Cualh. Il n'eut qu'à dire deux simples mots :

- Attaque mortelle ...

Tout ce qui se trouvait aux alentours du point d'impact fut réduit en poussière. Le rocher éclata, Cualh fut projeté contre le mur d'enceinte du château. Dorga, descendit de son dragon et s'approcha de Cualh. De la même façon qu'il m'avait saisi dans la chambre à la taverne, il empoigna à distance le cou de Cualh. Il s'approcha :

- Où est la princesse?

- Quelle princesse?

- Ne fais pas l'innocent ... où est Nepriss?

- J'en sais rien... AAH

- Quoi qu'il arrive tu mourra, autant mourir vite et sans douleur alors je répète... Où est-elle?

- Hum. Crève je n'te dirais rien. AAAAH

- Tu la ferais souffrir d'avantage?

- Quoi?

- Dis moi où elle est sinon lorsque je la trouverais, et crois-moi, je la trouverais, elle souffrira bien plus que tu n'as jamais souffert dans ta vie.

- LAISSEZ-LE hurlai-je

- Ahahahaaaa, quand on parle de l'ouginak...

- Lâchez-le immédiatement.

- Nepriss, non, pars, pars vite loin d'ici.

- Hors de question. Je ne te laisserais pas mourir pour moi.

J'étais à bout de force, Cualh aussi. La lutte avec le dragon avait déjà duré longtemps et même à nous deux nous n'aurions pas pu vaincre Dorga. Il lâcha Cualh et se dirigea vers moi d'un pas lourd mais rapide. Il me faisait peur... très peur... Je tombai en trébuchant sur une pierre. J'étais sans défense. Plus Dorga se rapprochait plus je rampais en arrière espérant vainement lui échapper. Dorga me rattrapa. Il mit le pieds sur une de mes mains.

- AAAAAh, laissez-moi.

Cualh se précipita dans le dos de Dorga et tenta de lui enfoncer sa lame entre les omoplates. Dorga sorti une dague de sa manche et enfonça lentement, très lentement sa lame dans le ventre de Cualh et ce, à trois reprises. La foule était sous le choc en voyant ce qui se passait... et moi encore plus mais je n'avais plus la force de crier. J'en avais déjà à peine pour réussir à faire sortir les larmes qui ruisselaient sur mes joues. Je vis le regard de Cualh se perdre peu à peu dans le néant. La vie le quittait lentement. Je le vis s'écrouler. Ses yeux étaient de plus en plus vides de vie. Le sang coulait à flot de ses plaies et malheureusement, ça n'est pas le chacha qui aurait-pu y faire grand chose. Dorga le jeta de ses épaules et le plaqua sur le mur. Il tendait une main. De l'autre, il reprit une dague. Il se tourna vers moi et leva la main avec sa dague. Ma fin arrivait à grands pas. Cualh avait raison, on ne peut changer le destin. Il continuait de lever la main. Cualh leva la tête et cria pour la dernière fois :

- NOOOOOOOOON, NEPRISS, Ne....

Je rouvris les yeux et vis Cualh étendu par terre, la dague plantée dans le cœur. Cette fois, la vie l'avais vraiment quitté... pour de bon. J'étais toujours en vie. J'étais en vie et je venais de voir souffrir puis tomber l'être qui m'étais le plus cher. La seule chose qui me retenais à la vie venait de m'être arracher sans explication. Dorga m'empoigna et me jeta sur le dos de son dragon. La bête décolla et je m'évanouis espérant me réveiller au côtés de Cualh me rendant compte que ça n'était qu'un mauvais rêve... Mais, au fond de moi, je savais que ... cela n'était pas un rêve... ni un cauchemar... C'était le commencement de ma fin. Je n'avais plus envie de lutter. Ma raison de vivre venait de mourir, la paix de mon âme avec. Je ne luttais plus, je ne m'accrochais plus. Je me laissai partir peu à peu...

Chapitre 3 :

Une nouvelle vie commence.

Nepriss se réveillait tant bien que mal. Il faisait froid, sombre, humide. Une odeur de pourriture flottait dans l'air, une odeur ... de mort. L'atmosphère était pesante. Elle était allongée sur un sol crasseux et trempé. Elle avait froid, elle grelotait. Des sousouris venaient et se baladaient sur elle. La jeune iop avait beaucoup de mal à se souvenir de ce qui c'était passé avant. Cependant, elle se rappelait d'une chose. Un corps étendu par terre, un flash blanc, des cris, la pluie, et une profonde tristesse qui l'envahit d'un coup. Elle se demanda pourquoi tant de tristesse. Qui était cette personne allongée là? était-ce elle? Un bruit sourd la tira de ses réflexions. Nepriss entendit des bruits de pas. Un son métallique résonna comme celui d'une porte très lourde et grinçante. Une voix rauque se fit entendre :

- Où est-elle?

- Dans le cachot au fond du couloir à droite, répondit un garde.

- Dans quelle état est-elle?

- Pas très bon, elle est couverte de sang et de boue. Elle est à bout de force. Pendant la matinée, on a dû appeler toute une équipe d'énirispas pour s'occuper d'elle.

- Pourquoi cela? Que c'est-il passé?

- Son cœur à lâché. Cela fait déjà plusieurs fois. Au début elle se met à hurler puis elle est prise de convulsions jusqu'au moment où son cœur lâche.

- Si elle continue, nous serons obligés d'intervenir, dit un des éniripsas.

- Hors de question, personne ne la touche. Nettoyez-la, habillez-la convenablement et amenez-la moi au salon. Amenez-moi à sa cellule.

- Suivez-moi maître Dorga.

Les bruits de pas s'intensifièrent. La princesse avait du mal à ouvrir les yeux pour voir qui s'approchait. Elle sentit une main lui effleurer doucement le visage. Elle put ouvrir assez les yeux pour voir quelqu'un penché au dessus d'elle, une expression de compassion accrochée à son visage. Nepriss se sentait mal, très mal. Les mains quittèrent son visage et il partit. Plusieurs personnes l'empoignèrent sans aucune douceur et la portèrent jusqu'à une autre salle. Là, on l'assit sur une chaise en la tenant car elle tombais dès qu'on la lâchait. Trois femmes, une disciple de Feca, une disciple de Sacrieur et une d'Enutrof. Elles lui retirèrent le peu de vêtement qu'elle portait et la mirent dans une grande baignoire. La pauvre n'était presque pas consciente de ce qui se passait. La sacri la tenait pour qu'elle ne glisse pas tandis que l'enutrof lui lavait les cheveux et que la feca s'occupait du reste. Elle la sortirent et la séchèrent. On l'allongea sur une table, nue, sans repères... totalement perdue. La princesse sentit des mains se poser au dessus de son cœur. Elle put distinguer ces quelques mots :

Transfère de vie

Un picotement la parcouru de long en large puis rapidement, elle retrouva ses forces. La brume qui envahissait son esprit s'évapora peu à peu. Elle reprenait conscience mais ne se souvenait toujours pas de ce qui s'était passé... ni pourquoi elle était là et encore moins où elle était. Et, étrangement, elle se sentait en sécurité ici... Elle ...

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Nepriss Membre 457 messages
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Nepriss fut enfin bien rétablie et consciente. Elle se trouvait dans une pièce lumineuse et plutôt confortable. Elle était propre, bien habillée, bien coiffée. Comme elle l'aurait été au château. Le château... la princesse souvenait de tout ou presque. Elle se rappelait de tout jusqu'au moment ou elle fit la rencontre d'un jeune homme. Nepriss ne se souvenait plus de qui c'était. étrangement, elle ne regrettait pas la vie au château. Elle vit un miroir. Elle se leva et s'avança doucement vers celui-ci. Nepriss vit une très belle jeune femme. Vêtue d'une robe bustier bleu céruléen. Ses cheveux bruns et bouclés tombaient sur ses épaules. Ils étaient si doux.

- Je vous trouve également très charmante princesse.Dit une voix rauque et qui lui était familière.

- Dorga... Expliquez-moi une chose...

- Oui, princesse?

- Je ne me souviens de rien jusqu'à l'apparition de ce garçon mais vous ... comment ce fait-il que je me souviennes de vous?

- Je suis une personne inoubliable très chère. Vous le remarquerez bien vite.

- Si vous le dites. Où suis-je?

- En plein cœur de Brâkmar, à la milice, dans mes appartements.

- C'est selon votre fantasme que je suis ainsi vêtue?

- Non, selon le fantasme de Messire Djaul. Nous sommes conviés à dîner avec lui ce soir.

- Très bien. Avez-vous des écuries?

- Pourquoi cette question? Bien sûr que l'on a des écuries. Ne pensez pas vous échapper, princesse, c'est tout simplement impossible.

- Ais-je seulement parlé d'évasion? Enfin ne soyez pas paranoïaque. Bon, allons-y je suis pressée de rencontrer ce fameux Djaul.

- Vous ne serrez pas déçue princesse. Donnez-moi le bras je vous prie, et suivez-moi. Lui dit-il en souriant.

Nepriss se tenait à son bras. Il lui montra le chemin. Ils descendirent. Une calèche les attendait en bas de la milice. Ils montèrent.

- Moi qui pensais que Brâkmar était sinistre...

- Vous n'avez vu que les cachots il est donc normal que vous trouviez ces endroits sinistres.

- Hum, je ne m'en souviens pas.

- Tant mieux... après tout ce que vous y avez subit.

- Comment cela?

- Et bien, vous êtes arrivée ici en assez mauvais état. Laissez-moi vous narrer cette histoire je vous prie :

Je vous ais trouvé semi-morte aux portes d'un château rebelle à Bonta. Mon équipe et moi étions chargés de contenir la foule qui tentait un soulèvement. Je suis donc arrivé sur mon dragon accompagné de mes soldats montés sur des carnes. Nous avons rencontré un problème. Enfin, une poussière dans l'œil d'un dragoeuf mais, une poussière gênante quand même. Un avorton de iop tentait de nous résister seul. Vous étiez à ses pieds gisante. Je pense qu'il avait essayé de vous tuer. J'ai donc éliminé cet être infâme et vous ais sauvé la vie. Mais, il c'est révélé que vous étiez la descendante direct de la grande déesse Jiva. Nous nous sommes donc méfié. Vous avez subit un traitement digne d'une voleuse de bas étage. J'en suis navré.

- Ah bon? Je ne m'en souviens pas.

Le récit fait par Dorga me paraissait bizarre. Pourquoi aurait-on voulu me tuer? La calèche continuait d'avancer paisiblement dans les rues étroites de Brâkmar. Dorga me saisi la main et me demanda :

- Vous n'êtes pas trop secouée par le voyage?

- Non, et je vous prie de lâcher ma main.

- Excusez-moi, princesse.

- J'ai envie de me dégourdir, quand et où pourrais-je m'entraîner? Avez-vous des salles pour cela?

- Mais certainement. Je vous y conduirais personnellement dès la fin de ce dîner si vous le désirez.

- Merci.

La calèche s'arrêta aux portes d'une immense tour noire. Dorga descendit le premier et me tendit la main tout en me souriant.

- Après vous princesse, dit-il en me montrant l'entrée d'un geste très élégant.

Lorsque nous fûmes entrés, plusieurs servants vinrent prendre nos manteaux. Dorga me tenait par la taille et m'indiquait plusieurs choses à propos de cette grande tour noire. Je fus informée qu'il s'agissait de la tour où résida Rushu en personne lorsqu'il prit apparence humaine et que désormais c'était Djaul qui y vivait. On nous fît monter tout en haut. Nous arrivâmes devant de grandes portes rouge sang. Les portes s'ouvrirent et l'on vît une immense table rectangulaire dorée autour de laquelle étaient assis une trentaine de personnes. Parmi eux, il y avait Oto Mustam, et bien sûr, Djaul. Il se leva lorsque Dorga me fît entrer. Il m'adressa une révérence que je lui rendis poliment. On m'indiqua un siège juste à côté de lui. Je m'assis et observai toute la tablée. Djaul se leva et proclama :

- Camarades, je vous présente enfin celle que nous cherchions depuis la nuit des temps. L'illustre descendante de la grande Jiva est parmi nous!

Les personnes assises autour de la table se levèrent et applaudirent en poussant des acclamations. Ensuite, vint le repas, très frugal et goûteux. Après dîner, on me mena dans une pièce sombre. Djaul était assis dans un fauteuil en peau de léopardo. Il me fît signe de m'asseoir sur la chaise en face de lui. Il se mit à parler :

- Re-bonsoir princesse. J'ai besoin de m'entretenir seul à seule avec vous pour vous faire part et discuter avec vous de plusieurs points. Tout d'abord, vous séjournerez ici pendant tout le reste de votre vie. Il est hors de question pour nous de risquer que vous tombiez entre les mains de n'importe qui.

- Ah, vous pensez ne pas être n'importe qui?

Djaul me lança un regard noir. Je sentis mon sang se glacer dans mes veines. Il se leva, s'approcha de moi et me souffla dans l'oreille :

- Je vous montrerais moi si je suis n'importe qui.

Il s'éloigna de moi et appela :

- GARDES!! Emmenez-la.

- Très bien chef. Allé, venez.

Les gardes me saisirent par le bras et me conduisirent à Dorga.

- Tient, déjà de retour. Votre entretien à été bref. Hum, quelque chose me dit que ça s'est mal passé.

- Ce qui vous dit cela vous informe mal.

- Permettez-moi d'en douter humblement, princesse.

- Quand pourrais-je m'entrainer?

- Dès ce soir?

- Oui, dès ce soir. Je n'aime pas être inactive.

- Et bien, je peux vous proposer une activité qui ne nécessite aucun effort de votre part et qui ne sollicite pas d'être en extérieur.

- Gardez vos avances pour de vulgaires filles de joie je vous prie.

- Qui ne tente rien n'a rien.

- Complètement nul ...

- Pardon?

- Rien... bon, où sont les arènes?

- Suivez-moi, il faut d'abord aller vous chercher une tenue de combat...

Il me conduit jusqu'à une boutique située à quelques pas de l'arène. On entra dans la boutique. Dorga s'assit dans un fauteuil en face des cabines d'essayage. Le vendeur me tendit plusieurs tenues et m'accompagna jusqu'aux cabines. J'entrais et essayais. La première... bof. La seconde ... non plus. Au bout d'une vingtaine d'essais, je trouvai une tenue qui m'aille et dans laquelle j'étais bien.

Je me regardais dans le miroir et rajustais ma tenue. Soudain, je sentis un frisson me parcourir de haut en bas. Un souffle glacée caressait ma nuque, pourtant, il n'y avait personne derrière moi... Puis, une main se posa délicatement sur ma taille, puis une autre, puis je sentis une respiration dans mon dos. Un baiser m'effleura le cou. Puis, me retournant vivement, je ne vis rien. La boutique était étrangement vide. Même le vendeur avait disparu. Dorga n'était plus assis dans son fauteuil. Je me demandais où ils étaient. Je couru vers le devant du magasin et ne vis personne. J'essayai de tourner la poignée de la porte et de sortir mais elle était bloquée.

Rejoins-moi. Je t'attends... mon amour.souffla une voix venue de nul part.

- Qui êtes-vous?! Que voulez-vous? Dorga!! Où êtes-vous?! DORGA.

Je sentais la panique monter petit à petit en moi. Je courais partout dans la boutique cherchant Dorga et le vendeur. Personne. Une fois de plus je me retrouvais seule, complètement perdue et effrayée. Je courais, courais, mais personne. Je sentis une brume s'installer. Je ne réfléchissais plus, je n'y arrivais plus. Et je courais encore à travers le magasin et personne n'étais là. Je vis une porte. Je l'ouvris. Elle menait sur un long couloir avec d'autres portes. Des centaines, peut-être des milliers d'autres portes. Le couloir me paraissait infini. J'entrai dans le couloir et courrai. Je vis une porte tout au fond... Elle me paraissait si loin. Je me mis à courir vers elle mais, plus je courais, plus sa taille diminuais. Alors, je courais, je courais, et elle diminuait, diminuait. Au bout d'un moment, tout se mit à tourner. J'étais entourée d'une farandole de portes. Les portes volaient, couraient, marchaient, rampaient. J'en vis une me sourire, une autre me montrer les dents. Puis il y eut ce bruit infernal. Ce grincement de porte qui ne s'arrêtait plus. Et tout ce bruit, toute ces portes qui dansaient, valsaient. Une machine infernale aurait été un long fleuve tranquille à côté de cela. Tout tournoyait encore et toujours dans un vacarme incessant. Puis, un grand flash blanc. Je me réveillai allongée dans les bras de Dorga. Il était penché à côté de moi.

- Que vous ait-il arrivé princesse?

- Huummmpf, quoi... ?

- Vous étiez devant moi à vous regarder dans ce miroir puis, vous vous êtes mise à hurler mon nom. J'ai couru vers vous, je vous ais prise dans mes bras et vous vous débattiez et soudain, vous êtes tombée raide inconsciente sur moi. Vous allez bien?

- Mmh, oui je crois. J'ai fais un étrange rêve. Il y avait des portes partout...

Dorga me regardais d'un air interrogatif.

- Des portes dites-vous?

- Oui, des ... portes partout. Elles valsaient autour de moi dans un vacarme incessant, insupportable, et tout tournait, tournoyait, courait, avançait, reculait, reven...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase, je sentis quelque chose se poser sur mes lèvres... et mes yeux se fermer doucement. Un parfum enivrant me saisi, un parfum que je connaissais si bien... celui de l'am... Non, je ne peux pas... c'est impossible. Je ne peux décemment pas tomber ... amoureuse de Dorga! Non, je m'y refuse, je ne suis pas une fille si facile. Mais que m'arrive t-il? Pourquoi je me sens ainsi? Je ne devrais pas l'aimer, je devrais le détester, le repousser... mais je n'y arrive pas. Mes lèvres restent accolées aux siennes. C'est affreux... ce sentiment soulève mon cœur et le fait s'affaisser en même temps. Je ne pouvais pas oublier si vite ... Cualh. Cualh, le dragon, Bonta, l'attaque, le cachot, les tortures, TOUT, je me souvenais de tout. Un sentiment de dégoût profond et d'amertume m'envahit tout à coups. Je me rendis compte, heureusement, que l'amour que j'éprouvais n'étais pas pour Dorga, mais pour le souvenir que j'avais de Cualh... et que Dorga m'avais arraché. Je ne dis rien et continuai de l'embrasser. Lorsque nos lèvres se décollèrent je fis semblant... semblant de tomber entre ses griffes ... pour voir ce qu'il pourrait m'apprendre.

- Alors, on y va à cette arène?

- Il vous faut des équipements princesse, vous avez la tenue (et qui vous va fort bien par ailleurs), mais il vous manque tout le reste. Allons chez ce vieux fou de Prof Hitrol, il saura quoi vous donner en matière de talismans et alliances.

- Comme vous souhaiterez.

- Suivez-moi donc princesse. Laissez votre robe ici, vous n'en avez pas besoin pour le moment.

Nous nous sommes remis en route. Il me tenait par la taille, d'un façon très... vulgaire mais je laissais passer. Il me fallait ces équipements. Nous sommes arrivés face à une boutique à la devanture délabrée et à l'enseigne penchante. Dorga entra le premier pour me tenir la porte.

- Bonsoir vieux fou, dit-il à un vieillard plongé dans ses potions et ses pierreries.

- Seigneur Dorga, vous ici. Vous n'êtes pas venus me voir depuis que vous avez commandé votre kralamansion si mes souvenirs sont exactes.

- Et, comme d'habitude, votre mémoire ne flanche pas.

- Pourquoi venez-vous aujourd'hui? Un problème avec votre eni? Son alliance est encore trop grande?

- Non, non, je viens pour cette charmante personne que vous voyez ici même.

Le vieillard se tourna vers moi et s'approcha d'une démarche boiteuse. Il vint jusqu'à moi et m'examina sous toutes les coutures en commentant :

- Une chevelure douce et soyeuse, des bras fins mais qui contiennent une grande force, un visage d'ange, des courbes magnifiques et bien dessinées... Une croupe à en faire pâlir la plus belle des sadida, des mains douces et fines mais capables de déverser une grande puissance... Mais surtout ... ces yeux... des yeux bleus profond dans lesquels on peut admirer l'océan... Jiva, est-ce vous?

A ces mots, il me fit un révérence des plus basses que je n'avais encore pu admirer. Dorga me souriait.

- Pourriez-vous lui fournir tout ce dont elle à besoin?

- Mais certainement. Hum, je sens une grande puissance de la terre mais pourtant, le feu ne demande qu'à se déchainer. De quel cercle est cette charmante créature?

- Je ne sais pas trop, 40 ou 45 je pense.

- Très bien, dans ce cas, deux anneaux de force ferons l'affaire. Lorsqu'elle sera de cercle 60, ramenez-la moi je vous prie. Pour ce qui est de l'amulette, une amulette du bouftou modifiée comme il le faut fera l'affaire.

- Je vous remercie Prof Hitrol.

- Mais c'est un plaisir que d'aider la noble descendante de Jiva.

Dorga et moi sortions de la bijouterie lorsque j'entendis un bruit :

- Meeeeooowwwwww

- Qu'est-ce que c'est??

- Sans doute un petit chacha égaré, n'y faites pas attention.

- Un chacha d'accord mais depuis quand les chachas nous appellent-ils par notre prénom?

- Que racontez-vous. Il a simplement miaulé.

- Non, il m'a appelé... J'entends ce que pensent les animaux et ce qu'ils ressentent mais pas quand ils émettent des gémissements ou quel qu'autre bruit...

- Et bien soit, cela vous fera un talent de plus.

- Je veux aller voir ce chacha ... Chacha... où es-tu?

- Meeeoooooowwwow

- Il a besoin d'aide. Il faut le trouver au plus vite.

- D'accord, on trouve ce maudit chacha et on continue nos achats.

- Merci.

- Meeeewowwww mmeee....

- Venez-vite!!

Les cris du chacha s'étranglèrent peu à peu... Je courais à travers les petites ruelles pour le retrouver quand enfin, je parvins à le trouver. Il était étendu par terre dans une petite flaque de sang.

- Reculez-vous princesse... S'il vous plait, ne discutez pas cette fois et faites ce que je vous dis... reculez tout doucement vers moi et mettez-vous à couvert derrière moi. Sans geste brusque... Allez-y, doucement, tout doucement.

- Que se passe t-il? chuchotai-je en reculant.

- Vous voyez les ombres en haut du mur?

- Oui, peut-être. Qu'est-ce que c'est?

- Une ombre perfide.

- Et c'est...?

- D'anciens miliciens qui ont trahit Brâkmar et ont été puni. On les a transformé en milirats mais certains tombèrent malades... La peste les emporta mais pas totalement. Leur âme vit toujours et se glisse dans les ombres pour attaquer toute personne qui s'aventurerait dans leurs ruelles... Comme nous le faisons en ce moment même.

- Ils vont nous ...

- A TERRE !!

Une des ombres avait surgit de nul part et s'était précipitée sur nous. Dorga m'avais jetée à terre derrière lui. Il retira la grande cape qui le recouvrait toujours et je découvris un corps, squelettique. Tout à coups, Dorga disparu. Un morceaux de miroir brisé par terre me montra que j'étais invisible aussi. Je ne voyais plus Dorga, je ne me voyais plus non plus.

- Profitez du temps que je pourrais nous tenir invisible et allez vous cacher avec ce chacha.

étant invisible, je rampais le plus rapidement que je pouvais. J'attrapais le chacha et courais aussi vite que je pouvais en direction d'un arbre où je pourrais me cacher. Je grimpais dans les feuillages d'un grand oliviolet et regardais la scène. Dorga avait surgit de nul part. Il se débattait avec ces ombres perfides.

Je ne voyais rien d'où j'étais. Non pas parce que le combat était trop éloigner, mais parce que les ombres ne sont visibles que dans les coins sombres, et encore. Dorga s'agitait dans tous les sens cherchant où se cachaient ces ombres. Il prononça quelques incantations. Le ciel déjà sombre s'obscurcissait d'avantage.

Les nuages se concentrèrent en un point. On aurait dit que le ciel s'arrachait, que les cieux se découpaient en morceaux. Tout était attiré vers le centre des nuages qui continuaient de tourner sur eux même. La pluie se mit à tomber en trombe. L'orage grondait. Le tonnerre martelait le sombre ciel et le sol. Un éclair s'abattit à un pâté de maisons de nous. L'onde de choque manqua de me faire tomber de mon perchoir. Dorga se retrouva plaqué au sol sous la puissance de la décharge, poussant un cri déchirant.

Je le vit être secoué de tremblements mais ils n'avaient rien à voir avec l'éclair. Les ombres s'attaquaient à lui. Il se releva et continua de murmurer des incantations. La danse des nuages continua. Une énorme boule noire se formait au dessus de nos têtes. Il y eut un énorme flash noir. La boucle éclata et un immense champignon noir se forma et fendit l'air pour s'écraser droit sur les ombres mais...

Dorga se retrouva projeté à terre dans un grand fracas lorsqu'une des ombres renvoya son attaque. Toutes les incantations, tout les murmures étaient totalement inefficaces... Je le vis faiblir... Dorga, qui était, rappelons-le, de cercle 197, avait du mal à battre ces ombres.

Serrant le petit chacha dans mes bras, je continuais de regarder le combat qui se déroulait sous mes yeux. Dorga tira de sa tunique deux grandes lames, probablement des dagues Eudin... Il tournait sur lui même conservant sa garde et étant toujours aux aguets. Ses déplacements étaient furtifs. Parfois il bondissait dans le vide à la manière d'un félin. Il fendait l'air avec rapidité et souplesse.

Lorsqu'il transperça une ombre de ses lames, cela me rappela lorsqu'il en avait fait de même avec Cualh... La rage monta en moi... J'avais très envie de lâcher la puissance de la terre sur lui... Lorsque ses dagues rentrèrent dans l'ombre, celle-ci éclata littéralement à la manière d'un gloutovore. Il en fit de même avec les deux autres... Je redescendis de mon arbre...

Dorga s'avançait vers moi lentement, trop lentement même... Que lui arrivait-il donc? Ce combat avait été rude, certes, mais de là en faire tomber un guerrier de 197eme cercle... Ces ombres perfides devaient être très puissantes... Il continuait de ralentir, encore et encore. Les deux grandes lames de ses dagues trainaient lourdement derrière lui. Il fit un pas de trop et il s'étala de tout son long à même le sol. Je me précipitai vers lui. Lorsque je fus arrivée, je posai le petit chacha encore inerte à côté du corps gisant de Dorga.

- Dorga, DORGA!! Réveillez-vous... Ne sombrez pas, restez avec moi.

- Gnngnnnn... Aaaah...

Il gémissait de douleur alors que je le touchais à peine. Il fallait que je le retourne totalement. Je tendis mes mains vers lui et murmurai une petite incantation. Le vent se leva. Les feuilles mortes des arbres se mirent à tournoyer. Un souffle doux mais puissant souleva Dorga et le fit basculer du bon côté. Ce mouvement lui avait infligé une telle douleur que cela lui avait arraché un hurlement à déchirer le cœur du Dark-Vlad... lui dont tout le monde sait qu'il n'en a pas. L'effroi me glaça le corps sur place lorsque je vis son corps entièrement englué dans son propre sang, transpercé de part en part et ce, à plusieurs reprises. Quelle ironie du sort..., il a tué Cualh de ses dagues, le poignardant trois fois et là, ses lames se sont retournées contre lui. Il ouvrit les yeux et, me caressant le visage, murmura :

- Allez voir Ek Wation à l'atelier des alchimistes. Amenez-le moi ici... je vous en prie...

- Je ne connait pas Brâkmar. Je ne sais où aller ni comment.

A deux quartiers vers le nord puis trois vers l'est.

- équation?

- Ek Wation, l'éniripsa le plus renommé de Brâ...

Il s'arrêta net. Soudain, une giclée de sang sorti de sa bouche. Ses blessures dégoulinantes le vidaient de son sang. Je me mis à courir aussi vite que je pus dans la direction qu'il m'avait indiqué. J'arrivais devant une maison en forme de dôme. Je poussais la porte grinçante en bois. Au moment où j'entrai, un petit bonhomme se jeta de plein fouet sur moi s'agrippant comme une flammèche à un scarafeuille. Il se mit à me battre la tête.

- Aaaah mais lâchez-moi bon sang!! C'est important!! Je dois ...

Il ne s'arrêtait pas... Au bout d'un moment, ma patience fut épuisée...

- SOUFFLE!!

La maison commença à trembler. Dans les placards et sur les étagères, des flacons tombaient et se cassaient répendant parfois leurs liquides de toutes les couleurs et toutes les substances. Les vitres se brisèrent, volèrent en éclats laissant entrer un vent aussi puissant qu'une tempête. Le vent projeta le petit être à bas. Quant à moi, je fus envoyé m'écraser sur un mur... Une fois ce vent si fort, calmé, je me décollais tant bien que mal du mur en grommelant. J'allais à la rencontre du petit parasite qui s'était dressé de toute sa hauteur (si j'ose dire), les bras croisés.

- Qui z'êtes-vous? Que me voulez-vous? P'quoi m'dérangez-vous?

- Je...euh...

- Et bien?! V'z'avez pe'du vot' langue?

- Euh...non... je me nomme Nepriss et je...

- NEP'ISS!?! Comme j'suis nav'é d'ma pué'ille 'éaction... Veuillez m'en excuser g'ande descendante de Jiva...

- Euh... c'est ? NepRiss.

- Bah... c'est ch'que z'ai dit nah?

- Ahem... ouais... bon... je cherche Ek Wation

Il se jeta à mes pieds les mains jointes vers le ciel et hurla en chouinant :

- Ne me foud'oyez pas z'il vous plaiiiiittt.

- Je n'en ai aucune intention...

- Ah ... d'acco'

- Je viens pour Dorga.

- Oooooh maît'e Do'ga. Quoi qu'i'm veut c'ui la?

- Il est blessé... gravement blessé.

- Quoi s'est passé?

- Il à été attaqué par des ombres perfides.

- Des n'omb'es fifides???

- Euh ... certainement.

- Z'êtes pas su'e?

- Euh ...

- Savez pas di'e aut' chose?

- Bon, on doit se depecher...

- Ok... je p'end za, za et ... huuummm za. Z'allons z'y!! Vite.

L'eniripsa se jeta dehors les bras chargés de matériel. Je peinais à le rattraper malgré mes grandes jambes. Quel étrange personnage... quelle étrange façon de parler...

Le petit Ek Wation et moi étions enfin arrivés près du corps encore étendu de Dorga. Ek pausa tout son matériel à côté. Il se pencha par dessus Dorga. Il fit glisser sa main sur son cou puis lui saisit le poignet. Il écoutait si son cœur battait encore et pour combien de temps.

- Bah l'est t'és moché l'p'tit Gaga...

- Euh??

- Quoi qu'encore? Z'ais dis l'est moché.

- Amoché?

- Wé.

Un petit rire m'échappa. La façon dont cet éniripsa parlait était tout bonnement h.i.l.a.r.a.n.t.e. Il me foudroya du regard. Je jugeais bon de baisser les yeux... Il se pencha encore au dessus du corps.

- Rh... lui faut d'la reconstition.

- ReconstiTUtion?

- Commencez pas z'm'énerver vous la.

- Ahem, excusez moi.

Il se dressa et retroussa ses manches. Il tendit les mains au dessus de Dorga et commença à marmonner avec une voix à peine audible :

- J'en appel à la grande Eniripsa dont je suis disciple. La magie et le pouvoir de guérison me soient accordé. Je ne pourrait soigner ce pauvre sram seul. Eniripsa, envoyez-moi une aide. Je vous en prie.

Je n'en revenait pas. Ek avait réussit à aligner cinq phrases correctes. Après sa prière finie, nous attendions. Il avait la tête et les mains levées au ciel comme si un miracle allait venir... Je commençais légèrement à perdre patience lorsque soudain. Ek fut prit de violents tremblements. Des éclairs parcouraient son corps de haut en bas, de droite à gauche. Il se releva essoufflé. Il se repositionna exactement comme il l'était avant. Les décharges électriques le parcouraient toujours. Il re-marmonna des mots incompréhensibles (sans doute de l'eniripsa). Les petits tremblements s'étaient concentrés dans ses mains. Lorsqu'il eut fini son incantation, les éclairs qui étaient en lui traversèrent ses mains et allèrent droit dans le corps meurtri de Dorga. Les décharges le secouèrent. Son corps se tordait dans tous les sens. Il se calma. On pouvait voir les plaies de ses blessures se refermer une à une. Le sang cessait de dégouliner. Enfin, il rouvrit les yeux. Ek quant à lui était tant épuisé qu'il dormait à même le sol.

- Merci, dit Dorga, le regard plein de tendresse. Grâce à toi, la Terre ne sera pas débarrassée d'un de ses parasites.

- Je vous ais cru mort...

- Et je ne le suis pas.

Il se leva comme si de rien n'était. Me serra fort dans ses bras. Un baiser déposé sur mes cheveux puis:

- Grâce à toi...

Il attira mon visage jusqu'au sien. Nos lèvres s'entrelacèrent. Un sentiment étrange me parcouru. Un mélange de tendresse, de haine, d'amour, de colère, de rancœur et surtout de honte. Il m'étreignit encore.

- Bon, maintenant ce problème réglé, il faut penser à soigner cette pauvre bête (enfin, le chacha pas Ek Wation hein).

- Où est-ce qu'on peut trouver de la poudre d'eniripsa et de la poudre de résurrection?

- Euh, la place de vente des ressources peut-être?

- Allons-y.

- Suivez-moi chère demoiselle.

Je pris le petit chacha dans mes bras. Nous marchions, encore et encore... Enfin, nous arrivions à cette place marchande.

Nous arrivions donc à la place marchande. Il y avait, parait-il, un monde fou. Pourtant, je n'y voyait presque personne. Nous nous avançâmes vers un homme qui se tenait debout sur une estrade avec un tableau. Les poudres d'eniripsa étaient à 1000 kamas l'unité et les poudres de résurrection 35 000 kamas l'unité.

- Que vous faut-il princesse? Demanda Dorga

- Une poudre de résurrection et six poudres d'eniripsa.

- Vendeur!!

- Oui m'ssieurs dames? Dit le vendeur.

- Donnez-moi une poudre de résurrection et six de vos poudre importé du royaume d'éniripsa.

- éa fera 41 000 kamas.

- éa ne fera rien du tout à par un coup de dagues entre les yeux si vous ne nous donnez pas ce que nous voulons. Dorga retira sa capuche. Le vendeur se prosterna.

- Seigneur Dorga. Je ne vous avait pas reconnu. Pardonnez ma faute.

Le vendeur nous tendit un sac avec toutes les doses de poudre. Nous avons prit un zaapi pour retourner chez Dorga. Une fois arrivés, je me dirigeai vers la salle de bain. Je mis l'eau à couler dans la baignoire. Je fis se diluer la poudre de résurrection avec une dose de poudre d'eniripsa avant d'y plonger le chacha tout entier. L'eau se teinta d'un rouge écarlate. Le sang se rependait et la saleté avec. Je tint fermement la petite créature immergée mais rien ne se passa.

- C'est pas normal tout ça. Il devrait se réveiller.

- Les blessures qui lui ont été infligées ne sont pas normale.

- Comment vais-je le soigner?

- Je n'en sais malheureusement rien.

Je replongeai ma main dans l'eau. Au moment ou ma main effleura la tête du chacha, une étrange marque blanche/argentée se mit à rayonner sur le dessus de sa tête. L'eau se mit à bouillonner mais pourtant elle n'était pas spécialement chaude. Le chacha était agité de secousses. Tellement agité que je ne pouvais plus le tenir. Je fus projetée hors de la salle de bain, droit dans les bras de Dorga qui me rattrapa avec agilité. Nous nous étions retrouvés par terre face à la baignoire dans l'encadrement de la porte. Nous vîmes une boule d'un blanc rayonnant s'élever dans les airs et sortir de l'eau. La petite boule éclata révélant le chacha qui flottait étrangement dans les airs. Je me précipitai alors à ses côtés et le pris dans mes bras. Il était replié sur lui même à la manière d'un chaton, sa marque rayonnant encore sur sa tête. Il ouvrit tout doucement les yeux et miaula :

- Meeeeeooowww.

- Oui, ne t'inquiète pas je suis là. Je vais te sortir de là.

- Il vous parle? Demanda Dorga avec un étonnement non caché.

- Bien sûr. Vous ne comprenez pas ce qu'il dit?

- Non pas vraiment.

- Il m'a demandé si je comptais l'aider.

- D'accord. Princesse, j'ai une obligation des plus urgentes. Je vous laisse seule dans ma demeure. Ne faites pas de bêtises. Et au cas où l'envie de vous échapper vous prendrait soudainement. N'y comptez pas trop. Plus de vingt gardes sont postés à toutes les issues. Je reviendrais dans une heure ou deux. D'ici là, prenez soin de ce chacha.

Il me fit un signe et s'en alla. Il sortit du couloir et descendit les escaliers jusqu'à l'immense porte qui faisait office d'entrée principale.

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:rtfm: amuse toi bien...
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Nepriss Membre 457 messages
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Dorga était parti. Je me retrouvais seule une fois de plus. Je retournais à la salle de bain et posais le chacha sur une table. Il essayait de se lever mais parvenait difficilement à se remettre sur pattes. Je le forçai à s'allonger, pris de l'eau brûlante, les poudres d'éniripsa et des serviettes. Je détrempai les serviettes dans l'eau. Avec ce qu'il restait, je mélangeais les cinq doses restantes de poudre d'eniripsa pour en faire une sorte de pâte. Je recouvris le chacha de cette substance puis l'enveloppai dans les serviettes chaudes. Il tenta de se défaire de mon emprise en vain.

Lorsqu'enfin il retrouva sa forme. Il se retourna vivement et élança sa patte dans ma direction, toutes griffes dehors. Sa patte me lacera le cou jusqu'au sang. Cette 'pauvre' créature n'était donc pas si faible que cela. Son coup fut si puissant qu'il me trancha la carotide... Coup mortel.

Je ne me sentis pas bien. Mes yeux voyaient flou. J'avançais, m'accrochant à tout ce qui passait sous mes mains faisant tomber au passage ce qui était posé sur les tables. Je parvins tant bien que mal à me trainer hors de la salle de bain. Je pus atteindre le haut des escaliers malgré de grandes difficultés. Pas plus. Je me tenais debout, dos à un mur. Je sentais mon sang sortir peu à peu de mon corps.

Les ténèbres m'entourèrent lentement. Je ne percevais déjà ni les sons, ni les images. Je me sentis glisser tout doucement le long du mur. Perdant connaissance peu à peu. La dernière image que je pus distinguer était celle du petit chacha assit devant moi remuant avec flegme sa queue. Tout ne fus bientôt qu'ombre et chaos.

Quelques secondes après, tout ne fut qu'une énorme tâche noire sans forme. Puis je rouvris les yeux. Je ne sais par quel miracle j'étais en vie mais je l'étais. A l'heure actuelle je pense qu'au fond de moi j'aurais préféré ne jamais m'être réveillée. Pour ainsi pouvoir rester avec Cualh. La lumière m'aveugla. Une sensation étrange m'envahit tout à coup. Je quittais l'endroit si calme, si chaud où j'avais trouvé refuge et revenais.

Là où j'étais, le temps m'avais parut durer une éternité. Une éternité de bonheur et d'amour. Une voix m'appelait, une voix si glaciale et pourtant si réchauffante. Je l'entendais comme un écho qui répète tout les secrets laissés par les voyageurs dans les montagnes. Cette voix était si lointaine. A des milliers d'années d'où j'étais.

Toujours allongée dans ce champs verdoyant et calme à côté de Cualh, je me sentais si bien. Rien ne me tourmentais pour une fois. Le soleil chaud transperçait l'air brumeux pour me caresser délicatement le visage. Le souffle léger de la brise venait se frotter doucement contre les brins d'herbe leur faisant jouer un air mélodieux. L'air de la nature en pleine forme. La lenteur et la paresse étaient présentes partout. Les bras derrière la tête et un brin dans la bouche, Cualh me regardais de ses grands yeux gris avec toujours ce petit sourire en coin qui ne l'avait jamais quitté. Il se tourna vers moi :

- éa n'est pas encore ton heure princesse.

- Comment ça?

- En bas, ton ami tente de te ramener et il va y arriver.

- Quoi? Je ... je suis?

- Morte? Oui mais pas longtemps. Tu viens à peine de quitter ton corps.

- Comment est-ce possible? Non, je veux rester avec toi ici.

- Non, tu ne resteras pas. Tu vas repartir. Quand l'heure de quelqu'un n'est pas venu, je le vois tout de suite.

- Qui es-tu vraiment Cualh? Je ne l'ai jamais vraiment su.

- Et tu ne le sauras pas avant quelques années. Que dis-je, plusieurs millénaires.

- Millénaires? Pourquoi? Explique-moi je ne comprends rien.

- Pas maintenant. Retourne d'où tu viens. Il ont encore besoin de toi en bas.

La voix qui m'appelait semblait se rapprocher. Elle me semblait de plus en plus distincte. Tout recommença. Les images redevinrent floues. Je sentis que je quittais le sol et m'élevais vers les cieux. Cualh se dressa et fit un signe de la main :

- A bientôt. Ne t'en fais pas on se reverra ma chère Jiva.

Et je fus aspirée du paradis pour retourner en enfer. Oui je fus aspirée comme le poison d'une plaie. Rapidement et sans aucune délicatesse. Ma tête bourdonnais tel un essaim de guêpes défendant leur ruche. Je réintégrai mon corps. Ce corps qui pour moi n'avais désormais plus aucune valeur. Seul rejoindre mon aimé compterait à présent. Mais comment faire? Si je me suicide, les dieux m'en voudrons et ne me laisserons pas le rejoindre. Je n'ai pas le choix. Je dois vivre ma vie.

[hrP] Bon, pour ce passage l'inspiration est venue toute seule alors je me suis dit : Pourquoi ne pas compliquer un peu les choses et l'écrire ... en vers (et en alexandrins s'il vous plait!! ^^' Enfin, j'ai essayé au maximum mais c'est parfois bien difficile.)? Allons-y. J'espère que ça vous plaira. Sinon, j'ai la version simple en prose. (Commentez et critiquez s'il vous plait !! J'veux des avis!!!).[hrP]

Je fus rappelée. Pendant mon voyage de retour, je priais les dieux de me laisser ici, ou plutôt, je les suppliais :

Sans aucune pitié je fus écartée d'ici

Il fut décidé que je serais loin de lui.

Je ne peux rester dans ce monde de rêves,

Je dois rejoindre le mien sans aucune trêve.

Les ténèbres se dissipent sans plus attendre,

M'arrachant à ce rêve si étrange et tendre.

Je quitte ce monde d'amour et de bonheur,

Retourne dans celui qui nourri mon malheur.

Ma vision me renvoie à l'horreur de ma vie,

Qu'ai-je donc bien pus faire pour être ainsi punie?

Les dieux ne m'accordent plus jamais leur confiance,

Je risque de contrer leurs divines défenses.

Je mourrais dès la première occasion,

Pour enfin vivre mes anciennes passions.

Aimer l'être aimé et assouvir mes désirs,

C'est là la seule chose qu'ils ont pu me ravir.

Je les reprendrais de force si besoin est,

Et de toutes mes forces je m'efforcerais,

A vous montrer ce que je désire vraiment,

Ce que c'est que d'avoir de vrais sentiments.

Vous n'aurez qu'a m'envoyer vos puissantes foudres,

Vous ne ferez que mettre le feu aux poudres.

Laissez-moi rester là tant qu'il est encore temps,

Il me faut rester là, je le jure vraiment.

Vous ne voulez toujours pas me le céder?

D'accord, il ne me reste plus qu'a décéder.

Allez, ramenez-moi saine et sauve ici bas,

Il ne tiendra qu'à moi de me jeter à bas.

Je me noierais dans toutes mes larmes de peine,

Ne pouvant manger rien d'autre que de la haine,

Partant chaque jour un peu plus vers les enfers.

Je ne souhaite plus que mourir par le fer.

Que ma mort soit rude ou douce m'est indifférent,

Oh, non jamais vous n'entendrez que je me rends.

Rappelez-moi désormais si cela vous chante.

Dans ce monde de trépas et de haine je déchante.

Je me sens réintégrer mon corps et renaître.

Vous m'avez jugé comme vous jugez les traîtres.

Vous pensez me donner une seconde chance,

Vous ne ravivez que mon désir de vengeance.

La haine et la ranc¿ur seules m'animent à présent,

J'irais jusqu'à en déchainer les éléments.

Permettez-moi de le rejoindre dès maintenant.

Bien sûr, ils ne m'avaient pas écouté. Ils ne me renvoyèrent pas à lui. Je me réveillais enfin. Toujours assise en face du chacha qui remuait la queue, la marque argentée rayonnant comme un soleil dans la pénombre. Il m'avait ramené d'où il m'avait envoyé.

Je me réveillai la tête encore embrumée, les membres alourdis. J'ouvrais les yeux avec la même impression que lorsque l'on s'éveille après un rêve des plus doux et agréable. J'avais fais ce rêve, je l'avais même vécu. J'aurais tant aimé y rester, continuer de rêver à flâner dans ce champs avec Cualh. Je reprenais conscience et possession de mon enveloppe charnelle. La première chose que je pus voir était cet étrange chacha que j'avais recueilli et soigné. Celui-là même qui m'avait envoyé droit dans ce rêve. Celui-là encore qui m'y avait arraché.

Il demeurait serein, assis là devant moi et remuant toujours sa queue. Je levais la tête et cherchais cette horloge que j'avais entraperçu en sortant de la salle de bain. Elle indiquait... 21h21. Le chacha m'avait expédié au royaume des morts à 21h20. Seulement une minute était passée?! Le temps m'avait paru si long.

Le chacha... une marque argentée brillait sur sa tête. La même qui avait brillé lorsqu'il s'était revitalisé. La même qui avait brillé quand il avait soigné Cualh à la taverne.

- Contente de te revoir.

- Meeooowww?

- Oui, ça y est, j'ai compris qui tu es.

- Meoow, meow, meeeeeoww.

- Je me doute. Et je ne t'en veux pas. Grâce à toi, j'ai pus le revoir quand même.

- Meow?

- Oui, je te pardonne.

Le petit chacha se mit à ronronner et se blottit contre moi. Il s'en voulait de ne pas avoir pu sauver Cualh pendant l'attaque de Bonta.

J'entendis un grand raffut en bas des escaliers. Toujours un peu sonnée par mon voyage, j'avais du mal à discerner les différents bruits. Je parvins cependant à distinguer des bruits précipités de pas dans l'escalier.

- Princesse!! Nepriss!! Que vous est-il arrivé?!

- Humpf, je... j'ai dû trébucher. Je me suis cognée la tête sur le rebord de la barrière.

- La barrière... elle est bien loin de vous. Que, qu'avez-vous là?

Il se pencha au dessus de moi. Il me glissa une main dans le dos et me pris à la taille puis me souleva. Il alla m'allonger dans son lit. Les draps étaient si doux, si chauds. Il me tourna la tête délicatement sur le côté et se mit à examiner la profonde griffure qui n'avait pas disparu, juste arrêté de saigner. Il touchait du bout des doigts.

- Arg, arrête ça.

- Excusez-moi je voulais voir. Je reviens, je vais chercher Ek Wation.

Il sortit en trombe de la chambre et s'en alla.

J'eus à peine le temps de m'assoupir que déjà Dorga revenait avec Ek Wation. Le petit médecin avait l'air très en colère. On l'avait réveillé pendant qu'il récupérait de l'effort qu'il avait fourni pour sauver Dorga. Il soupira et posa son matériel aux pieds du lit. J'étais encore allongée sur le lit, les mains sur le ventre, la tête penchée vers la gauche, là où se trouvaient Ek et Dorga.

- Tou'nez vous siouplait.

- Doucement Ek, ne lui faite pas mal, elle a déjà assez souffert pour aujourd'hui.

Dorga me protégeait de plus en plus. Pour quelles raison? Je n'en sais rien. Je doute sérieusement que ce soit l'amour. Et après tout pourquoi pas? Peut-être qu'il est capable d'aimer...

Ek se pencha légèrement vers l'avant. Il était obligé de se mettre sur la pointe des pieds pour pouvoir examiner ma plaie. Du bout des doigts il me tourna la tête vers la droite. Le mouvement, si délicat fut-il, tira sur les griffures qui avaient commencé à sécher. La tension que subissait ma peau fit se craqueler le sang séché et s'étirer la plaie béante. Cela provoqua une douleur intense. Le sang se remit à couler et ruisseler sur mon cou et jusque sur ma poitrine. Ek s'empara d'un petit bout de tissu propre posé sur la table de chevet. Il tamponna la plaie doucement. Son visage se pâlit, son expression changea brusquement.

- Maî'te Do'ga...

- Oui Ek?

- Il, il faut j'vous voit en p'ivé...

Il sortirent tout deux de la pièce. Ek Wation jetait deux ou trois regards dans ma direction avec une pointe d'inquiétude et de peur. Dorga me lâcha du regard à regret. Ek veilla à ce que la porte soit bien fermée.

Allongée dans la pénombre, je vis quelque chose scintiller au loin sous un meuble. Je supposais que ça devait être mon imagination puisque lorsque je fermai les yeux une seconde, le scintillement avait disparu. Je poussai un petit soupir. Le plancher craqua. Les battements de mon c¿ur s'accélérèrent. J'étais censée être seule dans cette chambre. La fenêtre grinça. J'entendais les bruits du vent qui sifflait à travers les rainures des volets. Ces trous laissaient entrer un peu de lumière dans l'obscurité. La lumière Brâkmarienne n'était en rien rassurante. Il y avait cette coloration rouge qui donnait l'impression que la lumière était imprégnée de sang. Trois filets minces de cette lumière rouge traversaient la pénombre. Des bruits de pas se firent entendre. Un frisson me parcourût de long en large. Les bruits de pas se rapprochèrent. Ma respiration devint haletante. La peur me gagnait progressivement. Une ombre se profila dans le faible éclairement de la pièce. Je sentais une présence. éa se rapprochait. Je sentis la froideur de cette ombre. Je sentis son souffle glacé. Dorga entra.

J'étais recroquevillée au fond du lit. Mon c¿ur battait toujours la chamade et ma respiration se faisait toujours si haletante. Ma tête raisonnait tel une cloche dans une église un jour de mariage... ou d'enterrement.

- Ca va?

- Hum, oui je crois.

- Montrez voir votre front, Dorga posa une main sur ma tête. Par le grand Sram vous êtes brûlante.

- Ce n'est rien, j'ai eu un petit coup de chaud.

Il descendit ses mains sur mon visage caressant doucement ma peau. Il me souriait avec une attention protectrice.

- Vous n'êtes plus très en forme pour vous entrainer.

- Si j'en avais le courage je pourrais me lever immédiatement et partir le faire.

- Hors de question, me fit-il avec un léger rire, vous vous écrouleriez dès les premiers pas.

- Je ne suis pas une chochotte!!

- Vous êtes une princesse, l'un et l'autre ne sont pas si loin.

- Une princesse n'a t-elle pas droit d'être courageuse?

- A vrai dire, je doutais fort de la bravoure des filles de la Cour bontarienne avant de vous connaître.

- Ce qui signifie?

- Que dès que vous le souhaiterez nous finirons votre équipement et entamerons votre entrainement.

- Mon entrainement..., dis-je avec lassitude.

- Vous devez vous entrainer et gagner au plus vite en puissance et force.

- Pourquoi faire?

- Nous avons besoin de vous ici.

- Mais qu'attendez-vous de moi au juste?? Expliquez-vous bon sang!

- Une guerre se prépare mais je ne peux vous en dire d'avantage pour l'instant.

- Une guerre? Mais contre qui? Où? Quand? Qu'ai-je à voir avec tout cela?

- Comme vous avez dû le remarquer, tout le monde parle autour de vous de la même chose... La descendante de Jiva à été trouvée. Et c'est vous.

- Jiva? Qu'a t-elle à voir avec ça? Jiva est une déesse adorée des bontariens. A ma connaissance elle n'a jamais joué de rôle à Brâkmar.

- Vous avez donc une bien piètre connaissance de la chose. Jiva était une déesse neutre, elle n'a jamais choisi de camps, jamais prit position pour Bonta ou Brâkmar. Elle a toujours aidé et aimé Brâkmar. Nous ne sommes pas des monstres vous savez...

- Non, je ne sais pas! Je n'veux pas savoir...

- Et bien vous allez l'apprendre, même de force.

- Oh que non. Ne comptez pas sur moi pour rester ici et me battre pour les ennemis de ma nation. Depuis que vous avez assailli le château il ne m'arrive que des malheurs. La mort s'est glissée dans ma vie comme l'eau s'infiltre dans les toitures un soir d'orage. Et tout est votre faute.

Atterré, déçu, triste, il put à peine parler.

- Contrairement à ce que vous dites, je n'ai jamais décidé d'agir ainsi. J'avais des ordres et je les ai exécutés. Rien de plus.

- Vous pouviez choisir de ne pas les appliquer. Vous êtes suffisamment fort pour refuser la soumission. Rares sont les guerriers d'une aussi grande puissance que la votre.

- Si vous saviez... Vous vous trompez sur toute la ligne. Je suis devenu faible. Vous m'avez fait perdre ma force, mon courage. Vous m'avez détourné de mon chemin. Je n'ai plus le goût de la guerre, du sang, des batailles ni de la mort. Et sachez, demoiselle, qu'un grand nombre de guerriers bien plus puissants que moi résident dans les territoires brâkmariens. Certains même, ne vont pas tarder à atteindre le cercle suprême. C'est en autre le cas de Djaul. Il est sur le point de franchir ce palier. On pourra désormais le considérer comme un demi-dieu.

- Le cercle suprême? Le cercle 200... Il est vraiment possible de l'atteindre?

- évidemment.

- Mais, vous en êtes au 197eme vous non? Vous y êtes presque!

- Presque? Il éclata d'un grand rire. Bon dieu Sram, non! J'en suis même très loin.

- Comment cela?

- Vous apprendrez chère princesse,que le nombre d'heures d'entrainement et la qualité de ces heures augmente au fil de notre évolution. Il faut donc pour pouvoir rejoindre le 200eme cercle a partir du 199eme, s'entrainer autant que pour évoluer du 1er au 199eme cercle. Rendez-vous compte de l'écart.

- C'est... impossible à réaliser.

- Pourtant Djaul va y parvenir.

- Je n'arrive pas à concevoir qu'il ait réussi.

- Les guerres, les missions, l'entrainement. Il a tout et fait toujours tout y arriver le plus vite possible.

- Il n'a pourtant pas l'air très vieux. Quel age a t-il?

- Je ne sais pas vraiment, 25 peut-être 30 ans mais pas plus.

- Et vous avez...?

- 21ans. Me répondit-il avec un petit sourire. Et vous?

- Je... je n'en ai que 16... 21ans et déjà de cercle 197. J'en ai déjà 16 et je ne suis que du 40eme cercle.

- Nous allons y remédier très rapidement. Vous m'accompagnerez partout. Je ferais votre entrainement. D'ici à un mois, vous aurez rejoint le 120eme cercle au moins.

- Le 120eme?! En seulement un mois? C'est faisable?

- Bien sûr! Mais pour cela vous devez être en pleine forme et donc vous reposer.

- Oui. Est-ce possible de reprendre ce que nous faisions avant tout ces évènements?

- Quand ça?

- Dès demain.

- Très bien. Comme vous voudrez.

Il se leva du lit et se dirigea vers la porte pour sortir. Au moment où il alla pour me laisser dormir, je lui dis :

- Ne partez pas...

- Vous... vous ne préférez pas garder un peu d'intimité?

- Mon intimité... elle s'est perdue dans le néant il y a peu. Je vous prie restez.

Il referma la porte et vint s'allonger paisiblement sur le lit à mes côtés.

- Il y avait quelque chose dans la chambre tout à l'heure.

- Quelque chose?

- Où peut-être quelqu'un, je l'ignore hélas. éa s'est approché de moi lentement pendant que vous parliez avec Ek Wation.

- Comment c'était? A quoi ça ressemblait?

- Je ne l'ai pas vu. J'ai juste senti sa présence. C'était glacial et humide. éa soufflait fort. Son pas se faisait leger et furtif. Et ça... ça faisait vraiment très peur.

Dorga me prit dans ses bras tendrement et de manière très protectrice.

- Il devait s'agir de votre imagination qui vous a joué un tour. Tant que vous êtes avec moi rien ne peut vous arriver en ces lieux qui sont miens. Dormez à présent. Ignorez le danger, ce soir vous êtes en sureté. Bonne nuit princesse.

Toujours lovée dans ses bras, je sentais la fatigue venir me cueillir peu à peu. Mes yeux se fermaient d'eux même. Mon corps crispé lâchait prise et se détendait. L'apaisement me gagna rapidement. Je sombrai avec paresse dans les ténèbres du sommeil me laissant aller au repos et à la rêverie. Je sentis que Dorga dormait déjà. Il ne me restait plus qu'à le rejoindre au pays des rêves. Je m'endormis.

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Nepriss Membre 457 messages
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Un soleil doux perçait à travers les voiles qui couvraient la fenêtre. Il réchauffait la pièce chaleureusement. J'étais dans le lit mais Dorga n'y était pas. A sa place, il y avait une lettre accompagnée d'une orchidée. Je pris la lettre et la lu.

Bonjour à vous ma princesse.

Si vous lisez cette lettre c'est que vous vous êtes réveillée et que votre sommeil fut paisible... et que je ne suis pas là pour vous voir vous réveiller doucement sous les rayons de notre magnifique soleil. Habituellement il se cache mais votre présence doit l'intriguer.

J'ai pris soin de demander à mes servantes de vous faire un petit déjeuner digne de ce nom étant donné que vous n'avez rien avalé depuis plusieurs jours. Vous pourrez faire connaissance avec elles car vous mangerez avec. Ici, sauf dans de rares cas, tout le monde mange ensemble. Je trouve ça plus convivial sourtout qu'a part elles et mes valets je n'ai personne chez moi à l'acoutumée.

Votre chacha à été enfermé dans une cage. Il doit être jeune car il ne fait que des bêtises. Vu que vous pouvez lui parler, je vous demanderais de lui dire d'arrêter cela.

Pour aller manger vous devrez sortir de la chambre, descendre les grands escaliers, ouvrir la grande porte sous l'escaliers et là vous serez dans la grande salle.

Si vous souhaitez, j'ai fais venir des vêtements qui devraient vous aller. Ils se trouvent dans l'armoire de la salle d'eau à côté de la chambre. La porte se trouve en face de vous. Je ne savais pas trop ce que vous aimiez alors j'ai fais venir de tout et de rien.

Je vous souhaite une bonne matinée en compagnie de mon personnel, princesse. Je serais de retour avant ce midi.

Dorga.

Des vêtements? Je me levai et allai voir ça de plus près. Je posai la lettre délicatement sur un bureau et ouvris l'armoire.

- Woaw!!! ...

L'armoire était remplie de robes plus belles et étincelantes les unes que les autres, et de tenues d'entrainement, de combat. J'avais vraiment très envie de prendre une de ces robes mais j'avais mon entraînement aujourd'hui. J'optai donc pour une tenue... d'entrainement! Toujours les mêmes choses, bas très court pour plus de mobilité, haut très court aussi (pour on-ne-sait quelle raison mais on le devine aisément...).

Je me dirigeai vers la salle de bain. Ah! quel bonheur que de pouvoir enfin prendre un bain et se sentir propre et fraîche. J'enfilai ma tenue et descendis dans la grande salle. Je fus émerveillée en entrant. La salle était tapissée du sol au plafond de tableaux, de tapisseries, de décorations plus grandes et merveilleuses les unes que les autres. Tout ici me paraissait si beau en comparaison de la ville où je me trouvais. Brâkmar... la ville du sang, de la haine, de la peur et du dégout... Serait-elle finalement la ville du merveilleux? Bonta et Brâkmar ne sont finalement pas si différentes l'une de l'autre.

Une jeune fille vint à moi avec un grand sourire. Elle avait l'air tellement heureuse.

- Princesse!! Vous voilà enfin! Maître nous à tellement parlé de vous ce matin que nous étions toutes impatientes de vous rencontrer. Il disait vrai...

- Il disait vrai à propos de...?

- De vous pardis!! Vous êtes sublime qu'il nous à dit. Et c'est vrai vous êtes si magnifique.

- Je... Oh et bien...euh ... merci!

- Venez aller, on va manger. Vous nous raconterez des tas de choses sur la vie de princesse.

- Oui, dis-je avec une pointe de rire, si vous le souhaitez.

La jeune fille me tira par la main pour m'emmener au centre de la pièce où se trouvait une énorme table ovale (pour ne pas dire ronde...).

- Permettez moi une question des plus... stupide.

- Allez-y princesse.

- Euh, votre table là... vous y faites des réunions de chevaliers et tout et tout?

- Des réunions de chevaliers?! Elle éclata d'un grande rire. Par le grand Feca, non! On y mange c'est tout. On y joue aux cartes parfois mais pas plus. Pourquoi cette... question?

- Euh, non, rien c'est que j'avais entendu d'une légende du monde des Hommes qui disait que l'un de leur roi aurait fait construire une table dans ce genre pour y réunir des chevaliers. C'étaient les... les chevaliers de... euh... la table ronde.

- Et ben... autant s'appeler les chevaliers de la grande salle. Dit-elle en éclatant de nouveau d'un grand rire. Euh... le monde des Hommes? éa existe ça? Le monde des Douze n'est pas le seul monde de l'univers?

- Il me semble que ça n'est qu'une légende. Vous imaginez, un monde où les dieux ne se réincarnent pas et où les gens n'ont aucuns pouvoirs?! éa serait la misère. Les gens mourraient au bout de 80ans!!

- Hum, 80ans... qu'est-ce que c'est jeune. Et dire que mon arrière-arrière grand-mère va fêter ses 165 ans dans deux jours.

- 165? Elle n'est pas très vieille dites-moi.

- Non pas très. Bon, vous vous asseyez ou vous ne voulez pas manger?

- Ah oui. Asseyons-nous.

Je m'assis à côté de la demoiselle.

- Alors, comment vous appelez-vous?

- Moi, c'est Kahyna.

Une jeune fille semblable à la première vint s'asseoir à coté d'elle. Elles étaient... identiques.

- Voici Kalyah, ma s¿ur jumelle.

- Enchantée princesse.

- Moi de même Kalyah.

Et de là, nous mangeâmes dans le calme tout en discutant de nos origines et de la vie au château de Bonta et de celle de servante à Brâkmar. J'appris que leur conditions de vie n'étaient pas si difficiles que cela car Dorga les traitait comme si elles étaient ses petites s¿urs. Il a finalement peut-être un c¿ur celui là... Je m'attendris?! ... Hum, il faut croire...

Chapitre 4 :

Le début du voyage.

Le petit déjeuner dans la grande salle en compagnie des servantes avait été fort agréable. Les deux s¿urs, Kahyna et Kalyah, m'avaient parût très sympathiques. Deux fecattes, l'une privilégiant les armures magiques de protection, l'autre l'attaque mais toutes deux maîtrisant parfaitement le feu. Les filles m'avaient proposé de faire le tour de la maison. A vrai dire, j'avais plutôt envie de l'appeler "château" tellement elle était immense. Je pus le visiter dans son intégralité excepté une salle.

- Désolée princesse, dis Kahyna, maître Dorga à totalement banni cette pièce. L'entrée est interdite.

- Pourquoi cela?

- Nous l'ignorons mais l'entrée est interdite et ... passible de sanction.

- Condamnable?!

- La bagne, les fers, la douleur et la tristesse vous hanterons si vous entrez. Le bagne vous attend. Le fouet sera votre seul divertissement au bagne. Le bagne ...n'entrez pas au bagne. Le bagne, murmura Kalyah.

- Pardon?

- Non, ce n'est rien. Elle est quelques fois un peu étrange. N'y prêtez nulle attention.

Etrange, c'était bien le mot qui correspondait pour décrire Kalyah. Son regard se perdait dans le vide si souvent. Lorsqu'enfin elle relevait la tête c'était pour vous regarder comme si vous veniez de mourir puis vous ressusciter sous ses yeux. Ses yeux... ils étaient tout aussi étranges qu'elle. Parfois bleus, parfois gris... mais très souvent blancs. L'angoisse et la peur régnaient en maître sur son visage et dans son regard. Quand elle parlait, elle relevait la tête et vous fixait derrière ses longs cheveux noirs tombants. Je trouvait presque impossible de soutenir plus d'une seconde sa vue. Kahyna quant à elle, était bien différente de sa s¿ur. Elle respirait la joie de vivre, le bonheur. Le jour et la nuit. L'une vous réchauffait le c¿ur, l'autre vous glaçait le sang. Habituellement, les jumeaux ont au moins un petit signe distinctif, une tâche, un grain de beauté, un marque ou même leur voix. Pour Kahyna et Kalyah, rien ne les distinguait l'une de l'autre. Leurs voix étaient même identiques quoi que leur façon de parler n'avaient rien à voir l'une avec l'autre. Le ton de Kahyna était tout à fait joyeux, assuré, presque enfantin mais celui de Kalyah... Le ton de sa voix était particulièrement grave et profond ce qui ne la rendait en rien rassurante. Même lorsqu'elle vous saluait, on avait l'impression qu'elle vous présentait ses sincères condoléances. On aurait dit qu'elle vous prédisait votre propre mort.

Elle chuchota encore :

- La bagne vous attend, c'est important n'entrez pas là ou elle mourra... N'entrez pas.

- Kalyah! Tais-toi donc un peu! Tu vas effrayer la princesse avec tes absurdités.

- Ce n'est rien, répondis-je, laissez la.

Nous discutions encore devant cette porte lorsque soudain une voix retenti derrière nous.

- Que faites-vous ici?

Kahyna et Kalyah se mirent presque à genoux.

- Maître. Nous faisions visiter à votre princesse, le château.

- L'avez-vous fait entré dans cette salle?

- Non Maître, nous savons qu'il est interdit d'y entrer.

- Bien, très bien. Nepriss. Veuillez me suivre s'il vous plait. Nous devons partir maintenant.

- Où allons-nous?

- J'ai une mission urgente à accomplir. Vous allez m'accompagner.

Dorga ma tira par le bras et m'emmena à travers les longs et sinueux couloirs de la demeure. Il m'expliquait tout en marchant au pas de course.

- Djaul m'a confié une mission des plus importantes.

- Quelle est-elle?

- Je dois partir au fin fond de l'ile de Pandala. A Akwadala. Le prisme permettant de montrer l'appartenance de notre territoire à été brisé.

- Par qui?

- L'¿uvre des anges.

- Mais je ... je ne vais tout de même pas affronter des anges alors que je suis bontarienne!!

- Bontarienne ne signifie pas ange ou démon. Et pour votre information, vous n'êtes ni l'un ni l'autre. C'est ce que l'on appelle la neutralité. Vous n'êtes dans aucun camps.

- Vous voulez dire que l'on peut choisir d'être ange ou démon?!

- Bien sûr. Tout dépend à qui vous avez juré allégeance. Et, si vous voulez que je fasse votre entraînement, il serait judicieux de faire votre serment au près de notre chef.

- Devenir démon?! Vous n'y pensez pas...

- Les démons ne sont pas tous forcément mauvais... regardez moi. Me dit-il avec un large sourire. Vous pourriez faire cela pour moi. Il nous sera plus facile de vous entrainer si vous devenez démon. Mais rien ne vous oblige à adorer Rushu. Je ne le fais guère.

- Très bien ... C'est d'accord.

- Vous ferez votre serment d'allégeance?

- Oui, je ... je le ferais.

- Très bien. Alors, en route pour la milice. Il vous faudra passer quelques tests.

Après notre long périple dans les longs et sinueux couloirs du château, nous nous arrêtâmes devant notre chambre. Dorga attrapa deux grands sacs baluchon. Il jetta dans l'un d'eux des vêtements, des équipements etc... Il y fourra également et soigneusement protégées, plusieurs paires de dagues accompagnées de plusieurs produits et pierres étranges. Il me tendit l'autre sac. J'y mis les différentes tenues de combat qu'il m'avait apporté, des chaussures et quelques unes de ces robes enveloppées dans des draps pour les protéger.

- Il va falloir aller finir votre équipement mais nous n'avons pas le temps de le faire à Brâkmar. Nous le finirons en route. Je connais quelques revendeurs qui auront tout ce dont nous avons besoin.

- Pas de problème.

Malgré mes protestations, il tint à porter les deux énormes sacs. Lorsque nous arrivâmes devant la grande porte du château, deux dragodindes nous attendaient aux pieds des marches. Une probablement issue d'un croisement ébène et pourpre, l'autre orchidée pur sang.

- Je suppose que la grande croisée est la vôtre mais l'orchidée... pour qui est-elle?

- Vous.

- Mais, il m'en faudrait une pourpre. Je n'ai aucun besoin d'une orchidée je ne n'utilise pas et ne maîtrise que trop peu les flammes.

- Il vous faudra pourtant apprendre à le faire et au plus vite.

- Pourquoi?

- Les prophéties encore et toujours. Elles ne prédisent pas notre avenir, elles en décident. Celles qui vous concernent sont, pour une fois, très claires. Vous libèrerez la puissance du feu dans un torrent enflammé qui rétablira l'équilibre entre les peuples.

Je restai bouche bée. Mon intellect était bien trop encombré pour pouvoir encaisser cela.

- Allez, grimpez là-dessus et vite. On a de la route à faire.

[hrP] Petit clin d'¿il si des littéraires passent par là. Cherchez la référence dans le texte :rtfm:[/hrP]

Dorga me fit monter sur la grande dragodinde. Il attacha mon sac à la selle derrière moi. Il entreposa dans les sacoches latérales, de l'eau, un peu de nourriture, une couverture en laine soyeuse de boufton noir et une lanterne. Il accrocha à l'avant une épée rouge flamboyante.

- Attendez-moi là une seconde. Je vais chercher quelque chose.

- D'accord. Mais Dorga! Il va falloir m'expliquer une chose importante... Dis-je avec gravité.

- Oui, quoi? S'inquiéta t-il.

- Comment on les dirige ces bestioles?

Dorga sourit de toutes ses dents. Avec un léger rire il me répondit.

- Je vous expliquerais tout en détails. A tout de suite.

Il ne mit que quelques minutes. Je le vis sortir avec une cage recouverte d'un draps noir. Il s'avança vers moi me tendant la cage.

- Que... qu'est-ce que c'est?

- Votre fauve très chère.

- Mon... fauve?!

- Votre chacha argenté. Je me suis renseigné à son sujet.

- Ah? Et qu'avez-vous apprit? Demandai-je pendant qu'il accrochait la cage à mon sac et chargeait sa dinde.

- Je vous dirais tout en route. Partons!

- Attendez!!!, je euh les dragodindes ne parlent pas.

- Oui, dit-il en éclatant de rire, bien sûr qu'elle ne parlent pas!

- Mais comment je vais la faire avancer si elle ne me comprend pas?!

- Avec vos jambes. Talonnez-la et elle comprendra.

- Mais je vais lui faire mal!

- Oh que non. Ne vous en faites pas, elle ne sentira pas grand chose. Mais dites, quand vous avez suivi votre "prince", vous étiez montée sur une dragodinde non?

- Euh, oui, oui c'est vrai mais... je ne m'en rappelle pas. C'était il y a déjà plusieurs... euh...

- Plusieurs mois Nepriss... Plusieurs mois.

- Tant que ça? Dis-je avec tristesse.

- Oui. Vous avez passé pas mal de temps ... dans les cachots.

- Bon, ne nous attardons pas d'avantage sur le sujet. Comment je fais? Je ne sais plus ce que j'ai fais la fois passée.

- Vous aviez certainement dû lui demander gentiment! Pouffa t-il.

- Ne riez pas! Les créatures parlent et pensent. Enfin ... je peux les comprendre.

- Et les dindes non?

- Non, elle ne me parlent pas. Je peux à peine sentir leurs sentiments.

- Très bien. En attendant que je vous apprenne à monter, je vais vous attacher à la mienne. Vous n'aurez qu'à rester en selle.

Il attrapa une longe et attacha les rênes de ma dragodinde à la selle de la sienne. Il talonna sa dinde et la mienne suivi. Le pas rapide et saccadé des dragos me secouait fortement. Nous étions presque à la grande porte de Brâkmar.

- On ne prend pas le zaap?

- Pour aller à Pandala?

- Oui, c'est vraiment loin!

- C'est aussi le but.

- Ah bon? Pourquoi?

- Vos équipements, on ne les finira pas dans le zaap. Et puis, le voyage est un bon exercice pour entamer votre entrainement.

Nous arrivâmes face aux immenses portes noires de Brâkmar. Les portes se rabattirent sur les côtés laissant place à une longue route et un pont. Dorga se retourna et, un petit sourire malicieux au coin des lèvres me susurra :

- Vous n'avez pas le vertige j'espère!

Au moment même où il prononça ces mots, nous fûmes engagés sur le pont. Un pont d'une longueur remarquable, un pont suspendu au dessus de la lave. La chaleur était insupportable et la crasse omniprésente. Une odeur de brûlé s'élevait de cette roche en fusion. Les corbacs volaient très haut de peur d'être rôtis. Ils croassaient rauquement. Dorga fit accélérer les dindes pour passer plus vite le pont macabre. Nous fûmes arrivés de l'autre côté, à la lisière des landes de Sidimote, terres de puanteur, de maladie, de mort et de pénombre. Des terres hostiles et dangereuses. Un voyage au bout de la nuit nous attendait.

La journée était passée avec une rapidité incroyable. Entre chevauchées à travers les immensités des landes empoisonnées de Sidimote et les discutions sur tout et sur rien, nous n'avions pas vu le temps passer. Le crépuscule s'étendait déjà aux pieds de l'horizon sinistre. Dorga ralenti et stoppa les dindes.[/i]

- Pied à terre ma princesse. Nous allons établir notre camps ici. Venez, descendez, dit-il en me prenant dans ses bras pour me faire descendre. Je vais installer une tente. Lorsque la nuit sera installée, j'allumerais un feu. Enfin non, vous le ferez. éa sera l'occasion pour vous de vous entrainer. En attendant, ne vous éloignez pas trop.

- Oui. Je vais m'occuper du chacha et des dragodindes.

- Bonne idée, dessellez-les.

- Moué.

Je défis la cage et la posai non loin d'un arbre décharné et sans feuille, sans doute un oliviolet. Je détachais ma dinde de celle de Dorga et les rattachais à l'arbre puis retirais avec soin les deux énormes sacs manquant de me faire écraser sous le poids du mien. Lorsque les dragodindes furent complètement libres (hormis le fait qu'elles fussent attachées à l'oliviolet), j'allai voir le "fauve". Je m'accroupis devant la cage et retirai la couverture. Il était couché, tout lové au fond de sa petite prison.

- Hey toi. Debout !

Pour toute réponse, je n'eus qu'un grognement endormi. Il rêvait. Comme je rêverais de revoir Cualh, il rêvait d'un champs et d'un ciel bleu magnifique. Loin de la poussière et du sol sec et tortueux des landes où nous nous trouvions. Il rêvait d'un endroit magique où paix et amour règneraient en maîtres et où colère et haine ne seraient pas. Curieuse, je me laissai emportée dans son rêve paisible.

Chapitre 5:

Le rêve.

Je marchais lentement. Je traînais des pieds paresseusement derrière moi caressant les blés dorés à la faible lueur d'un jour pâle à peine naissant. Le soleil se levait fébrilement à l'est sortant de son lit de nuages doux. Je continuais d'avancer aussi lentement qu'il m'était possible. Mes pas souples et légers effleuraient le sol. Je n'avais même pas l'impression de toucher le sol tant tout ici me paraissait léger. Je laissais toujours ma main droite derrière moi. Elle continuait d'effleurer délicatement les blés sur mon passage. La magie qui régnait dans ce monde si merveilleux et doux faisait s'écarter doucement les blés sur mon passage pour que je ne les écrase pas. La chaleur n'était pas au rendez-vous. L'air était humide mais s'en était pas désagréable au contraire. Cela procurait à l'air ambiant une douceur des plus délicieuses. Je marchais encore à travers les champs. Le vent vint me caresser le visage me susurrant à l'oreille des paroles douces. La brise me faisait l'effet de la main de Cualh effleurant tendrement ma face. Ma robe si légère flottait derrière moi. Cheveux au vent, je continuais d'avancer. Le champs était interminable. Les voix des anges résonnaient dans le ciel. Leur chant mélodieux parvenait jusqu'à mes oreilles, si agréable. Je passais alors devant un petit village bordant le champs de blé. Les petites chaumières dégageaient un bien-être remarquable. Des enfants faisaient une farandole et s'amusaient avec leurs animaux. Un chacha était étendu sur le rebord d'un puits. Il languissait avec flegme au soleil. Un jeune chienchien courait joyeusement pour effrayer les pious. Je marchais toujours ne cessant jamais d'effleurer les blés dorés. L'air était si reposant. Ma marche ne s'arrêta pas là. Je continuai d'avancer encore et toujours. J'avançai inexorablement vers un endroit que je ne connaissais même pas. Le soleil continuait sur sa lancée. Il montait dans le ciel faisant rougir les nuages d'un pâle ocre. La joie n'était pourtant pas palpable. L'apaisement, la tranquillité, tout cela était bien présent mais cependant, aucune joie n'était là. En y voyant de plus près, les enfants... il effectuaient boucle les mêmes actions... Et leurs yeux... ma peau se frigorifia, un frisson me parcourût lorsque je m'aperçut que leurs yeux étaient blancs. Sur leurs visages était figé un sourire. Un sourire semblable à celui d'une poupée de porcelaine. Un des enfants s'approcha de moi avec son sourire et ses yeux blancs.

Viens jouer avec moi. Viens, n'aies pas peur. Viens jouer.

Je me mis à courir, courir, courir. Loin de ce village étrange. Mais plus je courais, moins le village s'éloignait. Je restais sur place. Essayant de me débattre, je ne faisait qu'épuiser mes forces en vain. Le petit me sourit encore plus laissant paraître dans sa bouche, des dents pointues. Il attrapa mon bras et commença à embrasser ma main. Puis il se mit à la lécher. Il me léchait ainsi la main pendant que je luttais pour me sortir de là. Une douleur atroce me la transperça. Le garçonnet me la lacerait de ces dents pointues. Le sang coulait à flot de la blessure.

Maman. Dit-il simplement.

Les autres enfants du villages se dirigeaient vers moi d'un pas lourd et décidé. L'un d'aux fit comme le précédant avec ma jambe droite. Lorsqu'il me mordit la jambe avec ses crocs, je me trouvai par terre car il m'était impossible de tenir debout. Bientôt, je fus entourée d'une nuée d'enfants affamés. Il y en avait partout. L'un m'arrachait les côtes, l'autre le cou, un autre mordait mes pieds tandis qu'un s'occupait de mon visage. Je me faisait dévorer vivante. La douleur que je connaissais, je ne l'avais jamais ressentie si puissante.

- Princesse!! Princesse!! Réveillez-vous!!

- Do... Dorga? Sanglotai-je.

- Chuuuut calmez-vous. C'est rien, je suis là. Vous n'avez rien à craindre.

Il me serra fort dans ces bras. Nous étions tous les deux sous la tente, le chacha à nos pieds sur la couette. Il me tint fort, me caressant les cheveux. C'était un mauvais rêve.

Chapitre 6 :

Batailles au crépuscule

Après une nuit de sommeil bien agitée, je me réveillai paresseusement. Lorsque j'ouvris les yeux, Dorga n'était plus sous la toile. J'enfilais alors ma tenue et sortais de la tente. Ma tête passa la première puis mon corps émergea de l'obscurité de la toile pour se retrouver dans les ténèbres de Sidimote. Dorga était assis à côté d'un feu de camps à peine assez vif pour faire bouillir de l'eau. Frissonnant mais pas à cause du froid, j'entamais la discussion :

- Le jour ne se lève jamais en ces terres?

- Vous êtes à Sidimote pas Bonta. Ici, tout n'est que pénombre. Il est presque 9 heures.

- Cet environnement ne me plait pas du tout.

- Bienvenue en enfer... Je plaisante. Vous verrez bien pire croyez moi sur parole.

- Qu'est-ce qui pourrait être pire que des landes empoisonnées?

- Les marécages nauséabonds, le cimetière koalak, la presque-île des dragoeufs...

- Nous n'allons pas y aller...?

- Si. Nous allons remonter les landes jusqu'au village brigandin (où nous ne serons d'ailleurs pas bien reçu du tout) puis nous remonterons dans les plaines de Cania.

- Pour aller à Pandala? éa fait un sacré détour quand même.

- Oui je sais mais on est en mission, pas en voyage. On devra redescendre au village des éleveurs et passer dans la forêt puis le cimetière des koalaks. Il me faut capturer l'un d'eux. Après ça, si on vit toujours, on remonte dans les marécages récupérer une jeune novice qui s'est perdue en cherchant l'entrée du sanctuaire des familiers.

- Le sanctuaire des familiers? Il... il existe vraiment?! Mais, je pensais que c'était une légende!!

- Le nombre de personne ayant périt en essayant d'en trouver l'entrée est considérable. De ce fait, les gens ont pensé qu'il n'existait pas mais il est là, enfoui dans les chemins sinueux et puants. Bon, partons nous avons de la route à faire.

Dorga éteignit le feu et ramassa nos affaire. En moins d'une heure, la tente fut pliée, les dragodindes sellées et chargées. Nous montâmes sur les braves bêtes et partîmes rapidement. La journée commençait à peine et pourtant on se serait dit en pleine nuit. L'odeur de brûler qui émanait de la terre était insupportable. Les dragodindes ralentirent... C'était tout à fait anormal.

- Dorga...? Qu'y a t-il?

- Chut! Pas un mot et ne regardez pas en bas...

évidemment, je ne pus m'empêcher de regarder... Mes yeux se posèrent sur le sol d'une teinte rougeâtre. Je fus parcourue d'un frisson comme si un souffle glacial avait effleuré ma peau. Des cadavres jonchaient le sol... Des guerriers bontariens mais pas seulement. Il y avait également des sortes de créatures étranges comme des champignons. Des morceaux de bras, des morceaux de jambes, des morceaux de tout étaient éparpillés un peu partout. Le plus éc¿urant fût un gros tas de carcasses empilées et brûlées...

- Ils ont fait un barbecue de vos amis très chère. Chuchota Dorga.

Ils étaient morts, pourquoi chuchotait-il ainsi?

- Pourquoi parlez-vous si bas?

- Doucement!!

- Que se passe t-il à la fin?!

- Nous approchons de la caverne des fungus voilà ce qu'il y a. Vos petits copains là les ont sûrement réveillé c'est pourquoi je suis deux fois plus prudent qu'en temps normal.

- C'est quoi ça les fungus?

- De terribles créatures. Si puissantes que si nous nous faisions attaquer par un de leur groupes, je ne pourrais nous défendre. Je redouble de prudence, il ne faut pas que l'on nous entende et que l'on entende les pas des dindes.

Comme ce fût prévisible... ma dragodinde trébucha sur une pierre et poussa un grognement de douleur... Des points rouges brillèrent soudain dans le noir de l'antre. Des bruits sourds et des grognements s'élevèrent de la caverne à notre gauche. Une créature s'avança laissant apparaître une patte énorme. Dorga fît partir les dragodindes à toute vitesse. Une horde de fungus se précipita dehors toutes gueules ouvertes. On voyait bien que nos dindes faisaient au mieux qu'elles pouvaient pour aller vite. Cependant, avec un paquetage aussi lourd plus notre poids, elles n'étaient pas suffisamment rapides pour semer les terribles créatures. Elles nous rattrapaient, gagnant à chaque pas du terrain.

- On va jamais s'en sortir... grogna Dorga.

Un violent tremblement secoua les landes. Une créature était à terre. Dorga tenta de feinter les bêtes en tournant derrière la caverne. Un groupe d'aventuriers bondit de la caverne à toute vitesse brandissant des armes et jetant des sorts à tout bout de champs. On pouvait distinguer un disciple de Pandawa, un disciple de Sacrieur, une disciple de Féca, un disciple de Iop, une disciple d'Eniripsa, un disciple de Xélor, un disciple d'Ecaflip ainsi qu'une disciple de Sram. Ils étaient à huit contre six mais la force des fungus valait bien celle des aventuriers. Ils combattaient sur tout les fronts.

Après quelques minutes, ils prirent position ainsi: le sacrieur, le iop, le pandawa et la sram étaient en première ligne. Le xélor et l'écaflip étaient en retrait sur les côtés, prêts à intervenir. La féca et l'éniripsa étaient derrière prêtes à protéger et soigner leurs camarades. Ce fût la féca qui attaqua la première. Elle protégea ses amis avec de puissantes armures qui réduiraient les dommages subits. La petite éniripsa soigna le groupe plusieurs fois.

Ensuite, la première ligne s'avança. Le pandawa lacérait les fungus de sa hache pendant que le iop faisait trembler la terre de ses puissantes attaques tandis que le sacrieur augmentait sa puissance en encaissant des coups. L'écaflip donna au groupe la possibilité de se déplacer plus aisément alors que le xélor ralentissait le temps du côté des créatures.

Lorsque le xélor ralentis le temps, nous nous trouvions du côté des créatures. Je n'eus le temps que de voir celui-ci faire de grands gestes de ses mains et je me retrouvai plongée dans un état second. Tout se trouva figé. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes. Lorsque tout revint à la normale, les aventuriers étaient assaillit par les monstres. Le combat dura des heures. Les giclées de sang éclaboussaient tout.

Le disciple de Xélor arrêtait le temps et se téléportait partout pour attaquer les fungus de partout. Le pandawa s'acharnait à trancher tout sur son passage recevant de terrible blessures que l'éniripsa tentait au mieux de soigner. Le iop porta un coup fatal à l'un des fungus. Lorsque son épée s'abattit, la créature explosa littéralement. Jamais je n'avais vu une attaque si puissante. L'écaflip, toutes griffes dehors, mordait, griffait, lacérait les bêtes. La grande féca protégeait ses alliés tout en portant de puissants coups aux fungus. La sram quant à elle disparaissait et réapparaissait partout poignardant de tout les côtés et piègeant le terrain. Le sacrieur martelait les monstres de son marteau venu tout droit de moon.

Le combat n'en finissait plus et les aventuriers étaient bientôt à bout de force. Le pandawa recevait trop de coups à la fois... dans un dernier effort, il planta sa hache dans la tête du fungus et retomba lourdement sur le sol. Il était tombé mais le combat ne s'arrêtait pas là. Le dernier monstre se débattait. La peur décuplait sa force. Il se retourna et balaya le groupe d'un coups de griffe. Tous furent jetés lamentablement à terre.

Dorga sauta de sa dragodinde et se dirigea vers le combat en courant. Il se plaça en travers du chemin qui séparait l'immense bête des aventuriers. Il plaça ses mains vers le haut. La ciel sombre se mit à tournoyer au dessus de leurs têtes. Il tourna de plus en plus vite. Le fungus dirigea ses griffes droit sur Dorga mais avant qu'il n'ait pu le toucher, une lourde tempête s'abattit sur lui le laissant raide mort à demi déchiqueté. Enfin, la bataille fût terminée dans la fatigue, le sang et l'amertume d'avoir perdu un ami.

[hrP] Ici encore une petite référence cinématographique et littéraire :o° (indice: Martin Gray)A vous de jouer et trouver :yahoo: Bonne chance.[/hrP]

Les aventuriers survivants s'avancèrent vers nous d'un pas lourd et triste. Le iop alla à notre rencontre, casque et épée dans une main, l'autre posée contre son c¿ur. Il s'inclina et parla d'une voix grave et douloureuse:

- Quel est votre nom grand disciple de Sram?

- J'ai pour nom Dorga.

- Noble Dorga, je me nomme Justin et je vous remercie au nom de tous les miens de nous avoir aidé. Sans vous, nous serions déjà tous retourné d'où nous venons.

- Ce n'est rien, vous étiez en difficulté et sans le savoir vous veniez de nous sauver d'une mort certaine. Mais dites moi donc l'ami, d'où venez vous?

- Nous étions dans les hautes montagnes du village des éleveurs, dans le cimetière des koalaks.

- Le cimetière koalak dites-vous?!

- Oui. Il y a eu un carnage. Nous avons été informés par notre chef de milice et envoyés combattre. Des brâkmariens nous ont appelé à l'aide. Un bataillon à été érigé pour délivrer la princesse sram mais celui-ci à été mis en déroute par les koalaks.

- La princesse sram est détenue au cimetière?

- La ...

Le iop jeta un coup d'¿il dans ma direction. Sceptique, il lança un regard interrogatif à Dorga.

- Vous pouvez parler en sa présence, Justin. Elle en fait partie si ce dont vous voulez me parler est bien ce que je pense.

- Elle en fait partie? Que voulez vous dire par là?

- Je vous présente Nepriss, votre princesse. Où tout du moins la princesse iop.

- Ne ... Nepriss?! Pardonnez-moi princesse je ne vous avait pas reconnue!! S'empressa t-il de bafouiller en s'inclinant. La prophétie... Les koalaks essaient de la réaliser.

- Je sais. C'est d'ailleurs pour cela que nous allons en mission.

- Comment?

- Ma mission est d'aller chercher toutes les princesses du monde des Douze pour les mettre en sécurité. Je me rends en ce moment même à Pandala. J'allais justement passer par le cimetière car le bruit de la princesse sram capturée par les koalaks était effectivement remonté jusqu'à mes oreilles.

- Permettez-moi, je vous prie, de vous accompagner.

- Et votre équipe?

- Ce sont de braves mercenaires, ils sauront trouver le chemin de notre milice seuls. De surcroît, ils doivent s'occuper des funérailles de notre ami tombé...

- Dans ce cas, j'accepte votre aide noble iop. Vous ne serez pas de trop dans ce périlleux voyage.

Le grand iop se tourna vers ses camarades et leur fît ses adieux.

- éloignons-nous au plus vite de ces terres maudites... Maugréa Justin.

[hrP] Une référence musicale se trouve dans ce texte ;)A vous de trouver elle est vraiment pas dure.[/hrP]

Un jour était passé depuis ma rencontre avec Justin. Nous avancions lentement après ce qui c'était passé devant la caverne des fungus et aussi à cause du fait que nous n'avions pas prévu de troisième monture. Normalement, Dorga et moi aurions dû déjà être loin des terres brûlées de Sidimote. Il faisait, comme à l'accoutumée quasiment nuit. Cependant, l'ambiance pesante indiquait clairement que le crépuscule ne tarderait pas à laisser sa place à la nuit. Dorga fit un geste bref et descendit de sa monture.

- Pied à terre, fit-il, nous camperons ici. C'est sûrement l'endroit le moins dangereux.

- Princesse, fit Justin en s'agenouillant devant ma dragodinde, permettez-moi de vous aider à descendre.

Avec un sourire non dissimulé, j'acceptai sa proposition tandis que Dorga, s'occupant de sa dinde. le regardait d'un air méfiant. Lorsque je fus posée à terre, Justin se baissa de nouveau devant moi me prenant la main et l'embrassant. Lassé de voir ce iop se prosterner, il cracha, non sans une pointe de jalousie:

- Dites monseigneur bises, quand vous aurez fini votre parade nuptiale devant cette demoiselle tel un tofu à la période des reproductions, peut-être commencerez-vous à monter la tente ou allumer le feu.

- Ne seriez-vous point prêt à vous montrer des plus aimable et accorder mille et unes faveurs à votre princesse si par malchance et stupidité vous ne l'aviez pas reconnu immédiatement?

- Ma princesse je l'ai déjà, pas besoin d'en faire collection. Allez en enlever une pour vous même si le c¿ur vous en dit mais je ne partage pas. Maintenant, si vous voulez pouvoir manger, deux choix s'offrent à vous: un, aller chasser; deux, allumer le feu. Pendant ce temps, la princesse et nous occuperons des dragodindes.

Justin fut profondément blessé de ces remarques. Il est vrai qu'elles étaient assez désobligeantes mais sa réaction ... sa réaction fut beaucoup trop prétentieuse. Justin était un disciple de Iop et il est bien connu que ceux-ci sont forts, impulsifs, prétentieux et idiots. Cependant, il est une qualité que l'on ne peut leur nier. Il sont dévoués et très courageux. Mais du courage à la bêtise, il n'y a qu'un pas et Justin s'apprêtait à le franchir. Il pensait sans doute qu'en faisant cela il se classait dans la première catégorie mais défier un disciple de Sram ayant presque atteint le cercle suprême sans être soi-même d'une puissance plus qu'honorable, c'était se trouver dans la seconde.

Justin me poussa prudemment sur le côté. Il se tint droit face à Dorga. A y regarder de plus près, on aurait pu apercevoir des éclairs passer entre leurs yeux. Ils se placèrent à bonne distance loin de l'autre. Suffisamment loin pour qu'aucun ne puisse attaquer l'autre vilement.

- Arrêtez!! Ca ne sert à ce que vous faites la! Je vous ordonne de cesser ces enfantillages!!!

- Excusez-moi princesse mais c'est en toute conscience que je vous désobéis.

Justin tira de son fourreau dorsal une grande épée crochue et à l'air plus qu'affûtée, d'une couleur pourpre vif. Il se plaça, un pied vers l'arrière, prêt à bondir vers son ennemi. Son visage avait une expression crispée, sans doute la concentration, cela produisait souvent ce genre de mimiques chez les iops.

Dorga lui, n'avait pas tiré ses dagues. évidemment, il était serein et en totale confiance. Il se tenait droit tout simplement; Un petit rictus moqueur agrippé à sa bouche. Ce fut, comme je l'avait senti, Justin qui lança l'attaque.

Justin avait le premier attaqué. Il bondit vivement vers Dorga qui ne semblait pas inquiet. Au contraire, il était serein, sûr de lui. Lorsque Justin ne fut qu'à quelques mètres de Dorga, il hurla de toutes ses forces invoquant la puissance de la terre. Les secousses furent violentes, beaucoup plus violentes que Dorga ne l'aurait pensé. Celui-ci en fut d'ailleurs déstabilisé. Il manqua de perdre l'équilibre, mais sa grande agilité lui avait permis de reculer tout en restant sur ses pieds. Son rictus s'effaça vite de son visage.

Dorga ne riposta pas immédiatement, il marmonna quelques mots incompréhensibles et tout à coups, il devint invisible. Au fond de moi j'étais outrée qu'il utilise cette technique perfide. Justin ré attaqua dans la seconde. Il envoya valser plusieurs rochers grâce aux secousses qu'il provoquait. Après quelques minutes de calme, il s'était arrêté, ne se mouvant à peine que pour chercher Dorga. Justin plissait des yeux mais ne voyait rien. Même s'il ne maîtrisait que très mal l'air, il tenta l'assaut par la voie aérienne. Il se recula lentement et lorsque son épée s'abattit, une pluie d'éclairs déchira les ténèbres de Sidimote. On put entendre un gémissement de douleur. Justin fit alors trembler la terre.

Je n'eus qu'à regarder plus attentivement pour voir que Dorga était juste dans son dos. Justin, à ce moment là, me regardait. Lisant sur mon visage que quelque chose n'allait pas, il se retourna vivement, levant sa lame pour se protéger. Les lames des dagues de Dorga et l'épée de Justin s'entrechoquèrent violemment, les repoussant l'un de l'autre. Il se regardèrent quelques secondes puis se ruèrent dessus avec fougue. Le bruit des armes se croisant, raisonnait. Tout allait à la fois si vite et si lentement. Les coups fusaient ici et là à une allure incroyable mais lorsque je les regardais l'un et l'autre, chacun de leurs mouvements m'apparaissait comme infiniment long.

L'orage s'était mis à gronder. La pluie se faisait diluvienne à présent. Le sol, sec et rocailleux s'était transformé en bourbe immonde et poisseuse. Les pieds des garçons s'enfonçaient dans le sol tandis qu'ils combattaient à un rythme effréné. Il se baissaient, esquivaient les coups, reculaient, avançaient, chargeaient, souffraient.

Justin trébucha sur une branche que le vent avait arraché, lui faisant perdre l'équilibre. Dorga en profita et lui entailla le bras droit, celui où il portait son épée. Le sang commençait à s'échapper de la blessure. La colère gagna Justin encore plus. Il se servit du vent qui soufflait déjà pour faire flancher Dorga et l'amener vers lui. Ce ne fut pas chose facile. Dorga était bien plus rapide et habile que lui. Justin leva son épée, prêt à lui assener un coups qui pourrait lui être fatal s'il ne ratait pas sa cible. Malheureusement pour lui, ce fut Dorga qui attaqua, profitant de la force que Justin se concentrait à mettre dans sa future attaque.

Dorga n'eut qu'a tendre le bras pour atteindre ses côtes. La lame glissa entre elles aussi facilement que de l'eau entre deux rochers. Justin étouffa un râle de douleur. Il se retrouvait à genoux devant Dorga. Celui-ci, debout sur toute sa hauteur devant Justin, lui mit les deux dagues sous le cou, lames croisées, prêtes à lui trancher la gorge d'un coup sec. Je savais que Dorga pouvait le faire après ce qu'il avait fait à Cualh quelques mois auparavant.

- Déclares que tu abandonnes! Ou je te trancherais en deux.

- Jamais!

L'air las comme s'il s'y attendait, Dorga soupira et commença à appuyer un peu sur le cou de Justin. Dans un élan de courage, celui-ci virevolta sur le côté et rattrapa son épée qu'il balança droit sur Dorga avec une force inouïe. La longue lame le percuta de plein fouet. Sa vie ne tenait plus à grand chose désormais. Justin revint à la place qu'avait prise Dorga une minute plus tôt et lui dit :

- Déclares que tu abandonnes... ou je te trancherais en deux.

Pour seule réponse, il n'eut qu'un grommelle. Justin leva son épée au dessus de la tête de Dorga, prêt à la lui arracher.

- NOOOOOOOOOOON !!! Justin!! Arrêtez !!

Au moment où le bras de Justin faisait route vers Dorga, je m'accrochais à lui. Justin avait déversé tant de puissance en cette attaque, que je m'en retrouvais projetée loin derrière, mon corps allant taper contre un arbre.

Une intense lueur blanche m'aveugla lorsque je rouvris les yeux. éa n'était rien d'autre que le soleil. Je m'étais réveillée, c'était un miracle après le choc que j'avais subit. Mes sens étaient un peu brouillés et ma tête bourdonnait si fort qu'un essaim de moskito n'aurait pas fait mieux. J'étais allongée au beau milieu d'une plaine. Au dessus de moi, des ombres tournaient.

Quelqu'un m'aida à m'asseoir. Dorga me tenait dans le dos pour me garder assise. Justin, assis devant moi me tenait la tête pour qu'elle ne bascule pas. Je n'avais aucun point de repère et ignorais tout d'où nous étions. D'une voix douce, Justin me dit:

- Content de vous ravoir parmi nous princesse. Cela fait presque une semaine que vous êtes ainsi inconsciente. Nous avions même cru que ... vous nous aviez quitté.

- Nous sommes dans les plaines de Cania, du côté des rocheuses. Vous m'avez fait une belle peur je dois dire. Durant votre long "sommeil", Justin et moi nous sommes arrangés. Il n'y aura plus de combat entre nous. Reprit Dorga.

J'émergeais lentement. Après quelques minutes, j'avais retrouvé quelques sens, le touché, l'odorat, et ma vision s'était à peu près rétablie. Sur ma demande, les garçons me mirent debout. Mes jambes flanchaient mais je tenais à rester debout. Pendant plusieurs longues minutes, il s'efforcèrent à me faire marcher tout en me tenant. Je pus enfin placer un pied devant l'autre sans m'écrouler.

- Comment avez-vous fait pour m'amener jusque là?

- Je vous ai posée sur votre dragodinde qui à fait tout le travail. Justin et moi n'avons pas dormis depuis trois jours.

- Pourquoi cela?

- Les routes de Cania ne sont plus sûres. Des bandits la parcourent. Ils pillent les convois, volent les marchands et enlèvent femmes et enfants. Répondit Justin d'une voix grave que je ne lui connaissait pas.

- Nepriss, je vais... je vais devoir partir bientôt. Je serais obligé de vous laisser avec Justin.

- Quoi?! Non! Vous ne pouvez pas faire ça!! Que se passe t-il pour que vous me laissiez ainsi? Vous devez rester avec nous!

- J'ai été appelé. Un messager est venu nous trouver pendant votre inconscience. Une guerre à éclaté entre une tribu de pandawas et des bontariens à l'ouest de l'ile de Pandala. Les bontariens veulent passer par Pandala pour rejoindre l'ile de Grobe mais ils refusent de payer la taxe. C'est le moment ou jamais pour les Brâkmariens d'entrer en guerre. Nous devons repousser leurs assauts car je vous le rappelle, Pandala est sous le contrôle de la grande cité rouge.

- Mais nous devions aller à Pandala! N'est-ce pas une bonne occasion?!

- Mon Dieu non! De puissants guerriers ont été envoyés par Bonta. Il parait même que la Grande Alliance à été convoquée.

- La Grande Alliance ... les 12 guerriers les plus puissants. Un représentant de chaque classe ... L'Alliance n'a pas été réunie depuis des siècles!

- Elle l'est de nouveau. Pandala est un endroit des plus stratégiques. Celui qui en détient tout les droits d'accès est surpuissant.

- Mais Brâkmar n'est pas surpuissante ...

- Vous n'en savez rien jeune princesse. L'ile à laquelle est rattachée Pandala ... Grobe. C'est le cimetière de toutes les créatures tuées. Non seulement elle cache d'immenses richesses mais la puissance contenue dedans est infinie. Brâkmar ne l'a jamais utilisée. Djaul n'en fera usage qu'en cas d'extrême urgence et ...

- C'est un cas d'urgence?

- Je n'en sait rien.

Je baissai la tête ... signe de dépit. Dorga posa une main sur mon épaule et l'autre sur mon visage. Il me prit tendrement dans ses bras. Une seconde, le monde tourna au ralenti. Pourquoi toutes les personnes auxquelles je tenais disparaissaient-elles ainsi? Dorga me murmura à l'oreille:

Je reviendrais ne t'en fais pas... Je ne t'abandonnerais pas. Fais-moi confiance je reviendrais pour toi. Tu ne seras jamais seule, même si je pars ... définitivement.

Il déposa un long et passionné baiser sur mes lèvres. Dans un écran de fumée, il disparût me laissant seule avec Justin et mes larmes pour seules compagnies.

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Nepriss Membre 457 messages
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Chapitre 7:

Les plaines de Cania

Cela faisait presque deux jours que Dorga était parti. Sa présence, la chaleur de son corps me manquait déjà terriblement. Ne plus me sentir en sécurité dans ses bras le soir me fait frissonner. Justin était certes très gentil et attentionné mais ... justement, il l'était trop. Toujours à faire des compliments, à tendre la main, à tout faire à ma place. S'en était lassant. De temps à autres il me laissait avancer un peu vers les créatures lors de nos combats. Hier encore, je me suis approchée de trop près d'un de ces gros kanigrous, manquant de me prendre un coup de griffe. Justin a hurlé comme si je venais d'être tranchée en deux. Sa protection me pesait. Il m'insupportait presque.

Parfois je le forçais à m'aider pour m'entrainer mais ... il n'osait jamais m'attaquer. Un soir que nous étions autour d'un feu. Il refusa de m'entrainer, disant que jamais il n'oserait m'attaquer.

- Vous pensez que je suis trop faible pour résister à vos attaques?

- Non, pas du tout. Je n'ai simplement pas le courage et l'audace de vous attaquer et vous mettre en danger.

- Je vous le demande Justin! C'est moi qui veux être en danger! Attaquez-moi! J'ai besoin d'être entrainée.

- Je vous ai dit Non!

Un iop, un vrai. Entêté ... mais titiller sa fierté le fera sans doute réagir...

- Vous avez peur ...

- Pas du tout.

- Vous n'osez pas affronter une iopette aussi minable que moi ... vous avez peur de ... moi? ou de la princesse que je suis?

- Ni l'un ni l'autre; maintenant cessez vos enfantillages.

Je m'approchai si près de lui que nos visages auraient pu se rencontrer. J'avais posé une main sur l'une de ses jambes.

- Prouvez-moi que vous n'avez pas peur.

- Comment?

- Attaquez-moi. De la manière qu'il vous plaira. Forcez-moi ... Jetez-moi à terre et attaquez.

- Jamais!

- Vous n'êtes rien ... rien qu'un petit prétentieux qui a peur de moi, pauvre innocente.

- Vous êtes innocente. C'est pour cette raison que je n'attaque pas.

- Je suis ... loin d'être innocente. Dis-je en m'approchant d'avantage.

Il ne se rendait même pas compte que mes ongles s'enfonçaient dans la chaire de sa cuisse.

- Attaquez.

- Je ... peux ... pas. Je ne vous attaquerais pas.

- Vous ne savez pas combattre.

- Arrêtez!

- Un simple tapeur d'arakne.

- Stop!

- Vous ne feriez pas de mal à un chacha.

- Taisez-vous!

- Rien ne me dégoute plus qu'un peureux.

- Ne faites pas ça...

- Vous n'êtes qu'un lâche!

- Je vous en prie arrêtez!

- Jamais vous ne serez à la hauteur de Dorga!

- ASSEZ!

La rage l'avait gagné lentement mais sûrement. Il me propulsa droit au sol, sortant son épée. Nous pûmes commencer un entrainement digne de ce nom.

[hrP] Bonsoir à tous, je viens vous dire que je stop ce solo quelques temps (en fait j'ai plus d'inspiration :yahoo: ). Si vous avez des choses à dire, merci de le faire par MP.

EDIT: Bon, voilà j'ai édité ce message comme prévu sauf que ... la refonte totale de la narration nécessitant d'importants changements, je ne pense pas la faire maintenant. Et d'un point de vue de lectrice, je trouve qu'un 'hairpé' en solo est dix fois meilleur à la première personne. Je rechangerais donc les posts édités. Voilà :rtfm: Bonne lecture!![/hrP]

Les yeux de Justin étaient emplis de haine... Envers la moi? envers Dorga? Je l'ignorais totalement mais le fait est qu'elle y régnait en maîtresse. Il avait tiré son épée de son fourreau, dévoilant une lame d'une couleur pourpre éclatante et à l'aspect ... très inquiétante. Je m'étais relevée aussi vite qu'il m'était permit en reculant. A ma grande et agréable surprise, lorsque je reculai ma main rencontra un objet que je reconnus comme mon épée.

Justin se tenait devant moi, lame tendue, jambes prêtes à bondir. Il ressemblait plus à une bête assoiffée de sang qu'à un guerrier. Il fronça des sourcils. Un rictus, qui devait être un sourire, se dessina sur son visage. Il poussa un hurlement et se mit à courir à pleine vitesse dans ma direction.

Je n'aurais pas dû faire ça ... Je ne vais pas avoir d'entrainement mais une mort certaine si ça continue. J'aimerais que Dorga soit là pour le stopper.

Je tremblais presque mais ne me laissais pas déstabiliser par ces cris assourdissants. Il se rapprochait dangereusement de moi et apparemment ne comptait pas m'éviter. Il approchait ... encore et toujours. Bientôt il m'éventrerait si je ne faisais pas quelque chose. Il ne fut plus qu'à quelques mètre mais il avançait si vite qu'il fallait que j'agisse maintenant. Je pliai alors les jambes et me propulsai dans les airs. Réussir à aller très haut n'était pas une chose difficile en soi ... retomber sur ses pieds ... s'en était une autre. J'étais allée si haut que le sommet des arbres était à ma hauteur. La chute fut plus compliquée ...

J'essayais de me stabiliser pour retomber sur les pieds mais au dernier moment, je vis Justin en bas faire de grands gestes. Il invoquait le Souffle des quatre vents. La bourrasque fut violente et très puissante. Assez forte pour m'envoyer valser dans les buissons.

- N'essaye pas de sauter tu risquerais de mal retomber.

- Pourquoi vous lui en voulez?

- A Dorga? Je ne lui en veux pas ... Tu voulais ton entrainement ... tu l'as. Debout bworkette!

Je rêve où il m'a appelé bworkette?! Non mais ... il va voir c'te face de pekeualak!!

Je m'élançai dans sa direction, l'épée devant moi, prête à le transpercer. Justin n'eut aucun mal à m'arrêter. D'un revers de sa griffe, il me repoussa sur le côté.

- La poussière à bon goût princesse? Ricana t-il.

- Je serais ravie de te le faire découvrir, traître à ton sang!

- Tout de suite les grands mots ... Traître à ton sang ... Tu ne mérites même pas ton trône.

Dans un élan, il vint se placer dans mon dos et me poussa violemment à terre d'un coup de pied. Il frappa ainsi dans mes côtes, mon ventre, mes jambes. Je me tordais de douleur mais il continuait. Il me retourna. Je n'avais plus la force de lui résister. Il empoigna mes cheveux et me souleva à sa hauteur, mettant sa griffe sous mon cou.

- Alors, qu'est-ce que ça fait de savoir qu'on va mourir dans une seconde?

Je ne pouvais même pas répondre.

- Tu as été pathétique et décevante. Ta vie n'a aucune utilité. Tout ce qui t'intéresse sont tes sentiments... Comme si Dorga en avait. Que crois-tu? Qu'il te demandera en mariage? Qu'il te libèrera un jour? Tu rêve ... Moi je vais te libérer. Je vais te faire rejoindre l'au delà.

Il appuya sa lame contre mon cou. Il le faisait lentement ... ça l'amusait sans doute. Il me tint encore plus fermement. Sa joue droite contre ma joue gauche. Il me murmurait des choses ... des atrocités. Et plus il murmurait, plus il appuyait et plus la douleur était forte.

- Et maintenant tu vas mour ...

Son étreinte se relâcha et il tomba derrière moi, mort, une dague plantée dans le cou...

Je n'avais pas vu d'où venait la dague. Mais je savais que quelqu'un était là, quelque part!

- Dorga?! C'est toi?

-Non ... Pas Dorga, Lodna ... Je viens te prévenir ... Grand danger ... Justin, ne pas lui faire confiance, viens avec nous nous allons t'aider à retrouver celui que tu as perdu.

Une fumée apparût. Je fit souffler le vent afin de la dissiper, révélant une disciple de Sram vêtue d'un solomonk et d'une cape d'étoffe de meulou. Elle retira la dague du cou de Justin et ... en lécha le sang. Elle me regarda d'un air assez étrange, un mélange de malice et d'envie. Son expression me fit frissonner.

- Viens avec moi. Je vais t'emmener à mes amis ... ont peut t'aider. Oui, t'aider, viens voir les amis ...

- Euh ... Vous pouvez m'emmener à Grobe?

- Oui ... nous pouvons nous y allons aussi.

- Et bien d'accord.

Sans plus attendre, Lodna me saisit la main et me tira. Elle courait vite, très vite. Je ne sais par quelle magie je parvenais à suivre sa course si rapide. Elle m'entraina à travers les plaines de Cania. Nous quittâmes les rocheuses et nous dirigeâmes vers le sud des plaines.

- Le camps ... là bas.

En effet, il y avait bien des tentes et des personnes. Nous arrivâmes enfin. Toute contente, Lodna s'écria joyeusement en direction de ses compagnons:

- Regardez qui j'ai sauvé!!

- Lodna! Comment as-tu sus où elle était?! Demanda une disciple de Feca.

- Et ben ... J'ai suivis l'odeur des dragodindes et ... de son parfum envoutant * :wub: *

- Et ça recommence ... Nepriss c'est ça? Dit la jeune feca en s'adressant à moi.

- Euh ... oui. Effectivement, c'est moi. Je ... je vous ai déjà vu non?

- Oui. Nous nous sommes croisés du côté de cette caverne maudite.

Tous baissèrent la tête ... Ils avaient perdu un compagnon lord de la bataille devant la caverne des fungus. Le souvenir était tout récent. Alors que je regardais les mines atterrées des mercenaires, il eut un grand fracas dans l'une des tentes. Tout le monde se précipita à l'intérieur. Il y avait des cris et du mouvement. J'entrai la dernière dans la tente. Je vis une eniripsa vider toutes ses forces sur un cadavre.

- Hadji!! Noon arrêtes! Tu ne peux rien pour lui! Laisse-le!! Vous autres aidez-moi!! Cria la feca.

- NOOOOON Laissez-moi!!! Je peux le faire!! Je peuuuux!! Je vous en prie!! Je dois faire quelque chooose. KORHAAAANG réveille-toiii.

Les aventuriers s'étaient jetés sur Hadji et tentaient de la retenir. Si elle s'épuisait de trop, elle mourrait.

- Je dois le sauver!! Noooon. KORHANG!! Tu peux pas me faire ça, me laisse pas!!

La petite eniripsa eut un accès de rage. Ses forces se décuplèrent et elle repoussa tout les autres avant de se précipiter sur le corps sans vie du grand pandawa. Elle s'entoura d'une protection et reprit.

- Hadji tête de dragodinde retire-moi cette prévention!! Tu vas te tuer à vouloir le réanimer!

- Hé bien au moins je serais avec lui!

Pendant près de deux heures, nous regardâmes Hadji se vider de ses forces petit à petit. Elle enchainait les revitalisations, les soins. Elle désespérait ...

- Mon dernier espoir ...

Elle empoigna un couteau et commença à se tailler les veines du poignet droit. Son sang gicla, elle le fit dégouliner sur les blessures du pandawa.

- Elle perd connaissance!! HADJI arrête!!

Lodna se plaça devant la protection d'Hadji et commença à l'attaquer avec ses dagues. Les coups, si puissants furent-ils, entaillaient à peine la paroi. Hadji commençait à trembler. L'eniripsa hurla des mots en ancien Eniripsa. De ses mains jaillirent de grands éclairs. La tente fut complètement soufflée. Une aura de puissance entoura Hadji. Tout ce qui était à proximité de l'eni était projeté loin. Je dus m'accrocher très fermement à la disciple de feca pour ne pas me faire souffler. L'ecaflip grogna et enfonça ses griffes dans le sol pour rester stable. Le xélor, lui, ne parvenait pas à arrêter le temps, tant la force du vent était puissante. Hadji criait au désespoir ... Dans un ultime effort, elle amplifia encore le flux magique qui allait de ses mains au corps de Korhang. Le silence se fit tout à coup. Nous étions tous à terre. Le ciel avait reprit sa teinte bleue azur. La protection avait disparue. Hadji était étendue par terre, inerte.

[hrP]Voilà !! Les deux messages ont été édités. Après une petite pause, je me remets au boulot! Donc voici enfin ce huitième chapitre! J'espère que ça vous plaira :o° Faites-moi part de vos impressions par Mp! Bonne lecture les amis![/hrP]

Chapitre 8:

En route pour Grobe

La soirée se passa dans un silence total. On avait allongé Hadji et Korhang sous une autre tente. Le feu crépitait fébrilement au milieu du camps. Personne n'osait prononcer un mot.

Le disciple d'Ecaflip jouait un air à la flute. Un air doux et mélodieux sortait de l'instrument en bois, plongeant tout le monde dans une profonde mélancolie.

La jeune disciple de feca aiguisait la lame de sa Tichaud. Ses gestes répétitifs et monotones étaient semblables à ceux des maîtres forgerons. Le feu crépitait dans son foyer au rythme de la flute.

Le xélor ne disait mot. Il faisait tournoyer de la poussière devant lui, le regard perdu dans le vide. Toute joie avait quitté les membres.

Même Lodna paraissait maussade. Elle était assise en tailleur à même le sol, les mains posées sur ses jambes. Elle avait les yeux fermés et se mit à murmurer une chanson. Le rythme de la flute accompagnait parfaitement l'air de sa chanson.

Une atmosphère étrange s'installa. Le vent se mit à tournoyer lentement, puis accéléra. La poussière du xélor commença à entourer Lodna, créant un long tube autour d'elle. Les feuilles se mirent à virevolter dans la farandole autour de la disciple de Sram. La flute enchantait l'espace. Les bruits émanant de la Tichaud créaient un rythme en plus de la mélodie de l'ecaflip, semblables à des percussions. Lodna avait les yeux fermés et chantait doucement et lentement une comptine Sram :

Sors tes dagues petit sram,

Vas voler leurs âmes.

Amène-les au pays de ton dieu,

Empêche-les d'aller aux cieux.

La douleur emplit ton c¿ur,

La mort avive tes ardeurs.

Mais quel est cet étrange sentiment?

Celui qui te bloque à tout moment.

C'est l'amour petit sram,

Il vient et vole ton âme.

Plus puissant qu'un ouragan,

Plus violent que les torrents.

Ses flammes te dévorent,

Et t'amènent lentement ...

A la mort ...

Lodna ouvrit les yeux. Le vent cessa brutalement, les feuilles et pierres retombèrent. Le calme revint au galop. Korhang se tenait debout devant nous.

-A suivre-

L'équipe fut choquée. Hadji avait réussit à ressusciter Korhang. Elle été parvenu à l'impossible. La jeune disciple de Féca se leva précipitamment et alla à la rencontre du pandawa.

- Korhang!! Tu es vivant!

- Ouais ben c'est pas grâce à toi ...

- Je ... je n'voulais pas voir Hadji mourir p...

- Pour moi? T'en fais pas ... j'le sais très bien. Elle a faillit mourir et t'as pas réussit à l'empêcher.

- Korhang je ... j'ai essayé j'te l'jure!

- Essayer ne suffit pas bon sang! Il faut réussir! Face à un ennemi qui esquive tes coups, tu vas lui dire que t'essayes?

- Je suis désolée ...

- Non, c'est moi qui le suis d'avoir raté ton entrainement.

- Maître je ...

- La ferme Layla... Tu ne mérites pas que je te parle. Occupes-toi de nos familiers et tais-toi. T'es bonne qu'à ça t'façon.

Layla avait les larmes aux yeux. Les paroles de son maître d'entrainement étaient très dures. Korhang était un guerrier connu pour l'efficacité de ses entrainements. Ses élèves devenaient des combattants parmi les plus puissants cependant, il n'avait l'habitude que de former des disciples de Pandawa, Iop et Sacrieur. Jamais il ne s'était occupé de féca et la faible puissante de frappe de Layla le désespérait profondément.

- J'peux savoir c'que vous foutez tous assis là? Vous vous croyez en vacances? Oh! Vous êtes pas dans les calanques là! Bougez-vous on remballe! On à d'la route à faire.

Tout le monde s'agita et se mit à courir pour ranger les équipements. Korhang se tourna vers moi et me darda de son regard noir.

- LODNA!!

- Oui, Maître?

- C'est quoi ça? Fit-il en me montrant de la tête.

- Votre nouvelle apprentie, Maître.

- Quoi? Tu trouves pas que j'ai assez à faire avec l'autre bonne à rien?

- C'est pas n'importe qui, Maître ... C'est elle, la princesse disparue.

- La princesse iop?

- Oui, Maître.

Korhang se baissa pour être à ma hauteur. Il commença à me dévisager et me ... renifler.

- J'en veux pas! Elle sent le luxe à plein nez.

- PARDON?! Dis-je en me levant d'un bond.

- Vous sentez les fleurs, le savon, Princesse. J'fais pas de garde d'enfant, désolé.

- Je n'vous ai rien demandé!

- Encore heureux tiens!

- Maître ... Elle est l'ancienne élève de celui qui nous a sauvé, le disciple de Sram.

- Dorga?

- Oui, Maître.

- Hum, ça change tout. Dit-il en me regardant de côté. Tu sais manier les armes?

- Heu, pas vraiment. Enfin juste l'épée et les dagues. Répondis-je.

- éa suffira pour le moment. Bon, si t'es l'ex de Dorga, j'peux faire un effort. Il m'a rendu des bons services ce bougre, après tout!

Korhang regarda autour de nous. Le groupe s'était figé et regardait la scène depuis le début. Il leur hurla dessus:

- Vous r'gardez quoi encore bande de chafers malfamés! Au boulot et vite!

Je ne savais où me mettre tant j'étais gênée et apeurée. Je ne voulais surtout pas embêter le grand pandawa mais je doutais que rester là à ne rien faire n'arrange grand chose. Les aventuriers allaient et venaient dans le camps en portant des charges aussi lourdes qu'une dragodinde. Je vis quelque chose luir, étalé par terre, devant l'une des tentes, de l'autre côté du campement. L'agitation qui régnait était si importante que j'avais un grand mal à me frayer un chemin entre leurs allés et venues. Lorsqu'enfin je pus passer, je m'aperçus que l'objet en question n'étais autre qu'un pendentif représentant un c¿ur dans une étoile. Le centre de l'étoile, le c¿ur, scintillait faiblement.

- Où as-tu trouvé ça? Hurla Korhang sur moi.

- Je ... euh ... là, par terre! Je ...

- Donne-le moi immédiatement!

- Mais je n'av...

- La ferme et donne-le moi! Aboya t-il.

Docile, je lui tendis l'objet qu'il m'arracha des mains. Il entra vivement dans la tente ou Hadji se reposait. Curieuse, je faufilai ma tête entre les pans de la toile et y vis Korhang prendre la main de l'eniripsa. Il lui serrait les mains si tendrement que l'on aurait dis qu'il n'étais pas le même pandawa. Il prit le collier, l'embrassa et le repassa au cou de la petite Hadji. Korhang fourra une main sous sa chemise et en sortit un autre, exactement le même en inversé: une étoile scintillante dans un c¿ur. Je l'entendis renifler. D'un bond, il se leva et sortit de la tente sans même prêter attention à moi.

- Layla ... Pourquoi est-il comme ça avec elle et non avec nous?

- Oh, tu sais, Korhang à beau hurler et taper ... il n'en reste pas moins un amoureux avant tout. Hadji est sa femme et ce depuis bien longtemps! Il a faillit la perdre une fois et depuis, il est totalement hors de question pour lui de la mettre ou de la laisser se mettre en danger, même au détriment de nos vies.

- Et Justin?

- Justin ... lui c'est assez particulier. Je ne sais même pas si j'ai le droit de te le raconter.

- Je ne dirais rien à personne, promis!

- Hum. Justin faisait partie de ce que l'on appelle les Ordres Alliés. C'est un clan assez ... étrange. Les Ordre Alliés ne sont ni démons, ni anges; ni bontariens, ni brâkmariens. Ils sont ... tout cela et rien à la fois. Il parait qu'ils sont dirigés par des représentants des douze dieux du monde. On dit qu'ils auraient pour but de ramener tout les dofus, les ¿ufs de dragon, à leurs maîtres afin d'utiliser leurs pouvoir et faire régner la justice. Ils voudraient même faire de Bonta et Brâkmar des cités alliées et construire leur capitale en plein dans la forêt d'Amakna ... Mais ce ne sont que des rumeurs idiotes!

- Tu en es sûre?

- Presque oui. Tu imagines? Un monde ou Bonta et Brâkmar seraient alliées et où tout les légendaires dofus seraient réunis!

- Ce serait un monde magnifique de paix!

- Princesse ... ce ne serait pas la paix. Les rebellions des habitants de ces villes souveraines causant des milliers, des millions de morts. Imagine la force, la puissance même des dofus réunis. On dit déjà que celui qui en possède un est d'une force incroyable alors imagine s'ils les avaient tous! Chacun des douze plus grands représentants des dieux se battraient pour tuer les autres et récupérer leurs ¿ufs! Ce serait le chaos.

- Oui ... un magnifique chaos avec, du sang, partout du sang et des cadavres jonchant le sol!

Lodna était apparue derrière nous soudainement. Ses paroles me firent frissonner. Layla et elle se remirent en mouvement, me laissant devant la tente d'Hadji.

Réunir les Dofus ... et devenir la personne la plus puissante du monde? Il parait que je suis une descendante de Jiva ... cela signifie que je devrais être puissante ... et pourtant c'est à peine si j'arrive à contrôler un chacha. Et si je m'entrainais ... si je devenais puissante ... si je réunissais les Dofus ... Je serais alors LA plus puissante du monde!

- Qu'est-ce que tu fais assise toi? Bouge toi on lève le camps.

- Hein, heu, oui pardon, j'arrive.

Je sortis de mes pensées et me levai de la bûche où j'étais assise depuis plusieurs minutes. Tout le monde portait d'énormes sacs et personne ne se plaignait. On avait allongé Hadji sur une planche en bois avec des couvertures soulevée par Lodna et Gray, le disciple de Sacrieur. Nous marchions en silence dans les plaines de Cania. La marche de nuit était un exercice périlleux d'habitude, mais avec tout ces guerriers, je ne risquais pas grand chose. Korhang, en tête du groupe, était attentif au moindre détails suspect. A plusieurs reprises il avait foncé dans un kanigrou en pensant qu'il y avait du danger. Anhmet, le disciple de Xélor, et Jumper, le disciple d'Ecaflip, fermaient la marche. Layla et moi étions au milieu, toutes petites par rapport aux autres, Lodna étant d'une taille considérable.

Je n'avais nulle idée de l'endroit vers lequel nous nous dirigions. La procession avançait lentement, très lentement à travers la pénombre. Leur seule source de lumière provenait de la nuée d'étoiles qui dominaient les cieux éteints, ou presque ...

La marche était d'une lenteur incroyable ... Même moi qui détestais cela, je trouvais que nous avancions lentement. Nous marchâmes ainsi deux semaines durant lesquelles le silence ne fut jamais ébranlé. Nous avions traversé les plaines de Cania, contourné Astrub par le nord en passant par les exploitations minières et traversé les forets de Pandala, enfin ... il était là ... le pont vers Grobe.

Une brume légère et blanche l'entourait délicatement. Les oiseaux chantaient mélodieusement. Le groupe avança sur le pont, Korhang en tête. Le bois précieux dans lequel il était fait, craquait doucement sous nos pas. L'eau clapotait en dessous, couverte par le voile blanchâtre. Nous avancions doucement dessus, comme pour indiquer un respect de quelque chose que nous ne pouvions comprendre, une entité supérieure qui nous observerait par delà le feuillage des arbres. Une atmosphère sereine régnait, accompagnée d'un air doux et frais.

Nous fermions les yeux de temps en temps et respirions de grandes bouffées de cet air magique. La bise légère effleurait nos visages, soulevant avec délicatesse nos cheveux. Lorsque l'on ouvrait les yeux et qu'on regardait à travers la brume blanche, nos yeux étaient comme noyés de lumière et tout avançait au ralenti à la manière d'un rêve.

Lorsque nous eûmes traversé le pont enchanté, nous nous dirigeâmes vers les confins de l'ile de Grobe à la recherche du campement brâkmarien qui, selon les sources de Korhang, devait se trouver en plein coeur de l'ile, la où la forêt se fait des plus denses. Le grand disciple de Pandawa écartait les branches avec un respect et une fébrilité que je ne lui connaissais pas. Il se faufilait avec souplesse entre les obstacles. Tout le monde faisait de même. Et même moi, la fille sûrement la plus maladroite du monde, je parvenais à me glisser avec grâce et légèreté à travers la forêt.

Plus nous nous enfoncions, plus la forêt se faisait sombre, et plus l'atmosphère changeait. Korhang rompit pour la première fois le silence en chuchotant :

- Prenez garde. L'ile est maudite, ne l'oubliez pas. Même si vous vous y sentez bien, essayez de ne pas trop succomber, nous sommes ici en plein terrain de guerre et il serait fâcheux que nous n'arrivions pas entiers jusqu'au campement.

- Korhang ... il y a quelque chose d'étrange ici ... Il faut accélérer et rejoindre sir Dorga au plus vite.

- Lodna a raison. Pressons le pas les amis.

Je sentis tout à coup mes pieds décoller du sol. Jump', le disciple d'Ecaflip, m'avait prit sur son dos et s'était mis à courir, Lodna et Gray couraient, Korhang courait avec Hadji dans les bras, Layla et Anhmet couraient derrière aussi. Notre démarche était rapide et fluide. S'il n'y avait pas eu cette détonation, j'aurais cru que n'aurait pu nous arrêter et que nous finirions par tomber dans l'eau.

La secousse fut violente et tout le groupe se retrouva à même le sol, étourdi par les vibrations de l'explosion. Nos cerveaux étaient embrumés par l'air mystérieux de Grobe. La terre avait giclée, propulsant des jets de boue un peu partout. Quelqu'un me tira très fort derrière un talus. Toute embrouillée encore de la secousse, je ne reconnus pas tout de suite l'ombre qui m'avait attiré ici. Lorsque ma vision se remit en place, le personne disparût derrière un écran de fumée ... Lodna ... Elle avait sûrement dû me mettre à l'abri.

Je me levai et passai la tête par dessus ma cachette et ce que je vis me bouleversa profondément. Des centaines d'hommes, peut-être même plus, se battaient et se rentraient dedans. Dans la pagaille, j'aperçus Korhang se démener pour trouver un endroit sûr où mettre Hadji, Jumper lutter contre des soldats bontariens, Anhmet se faire propulser contre un arbre par d'autres soldats. Et Layla, lutter de toutes ses forces pour garder ses armures solidement autour de Lodna et elle. Chaque coup porté sur ses boucliers affaiblissait la jeune disciple de Féca.

Je ne pouvais décemment pas rester là, cachée et ne rien faire. Je n'avais aucune vraie connaissance du combat, aucun entrainement, mais je comptais énormément sur les éventuels 'dons' dont je dispose de par mon ascendance divine. Je saisis les dagues qui étaient accrochées à ma ceinture et bondis hors de mon trou en direction de Korhang. Il fallait absolument que je l'aide à mettre sa femme en sécurité.

Les coups fusaient de partout mais j'étais bien déterminée à atteindre mon but. Korhang tenait Hadji serrée contre lui par son bras gauche, son épée dans la main droite, il tournait et sa lame tournoyait fendant les airs et les soldats. Il manque de me transpercer lorsque je me glissai devant lui.

- Nepriss ... Tu tombes bien. Emmène Hadji le plus loin d'ici possible. Fais demi-tour et surtout ne t'enfonce pas dans les terres. Retournes à Pandala rapidement et trouves-lui une chambre dans une auberge. Au peril de ta vie, sauves-la ... Je t'en pries.

- Je ferais de mon mieux pour la mettre en sécurité mais s'il te plait ... laisse-moi venir combattre et chercher Dorga.

Korhang me regarda, hésitant une seconde, puis accepta finalement. Il me mit la petite eniripsa dans les bras et fonça dans le combat à vive allure, levant et abattant sa lame. Heureusement pour moi, Hadji ne pesait pas bien lourd, je n'eus aucun mal à la transporter. Je me faufilait à travers la bataille esquivant les coups du mieux que je pus.

Chapitre 9 :

Retrouvailles.

Les bruits derrière moi m'intimaient l'ordre de me retourner, de poser Hadji à terre et d'aller inspecter les alentours afin d'en identifier la provenance. Mon instinct lui, m'ordonnait de ne jamais me retourner et d'avancer droit vers mon but. Pandala était à quelques lieues d'ici et le pont de Grobe n'était pas encore franchi. Le voile banc s'était un peu épaissi dissimulant parfois des branches mortes qui craquaient sous mes pieds. Le peu de bruit que je faisais pouvait très bien suffire à me suivre à la trace et ce sentiment m'obligeait à continuer toujours plus vite. Le c¿ur battant, le souffle haletant, je poursuivais ma route avec la certitude qu'à un moment donné je serais contrainte d'affronter mon, ou mes poursuivants, seule.

Il n'y avait aucun chemin ici et les rares sentiers qui pouvaient exister étaient masqués par la brume. Les arbres, dont les racines sinueuses s'ancraient profondément dans la terre, semblaient ne pas être insensibles à l'agitation qui régnait au c¿ur de la forêt. Je n'étais restée que quelques minutes sur le champs de bataille mais j'avais comme l'impression que ce court laps de temps avait suffit à bouleverser toute la forêt qui semblait à présent totalement impliquée. Les racines sortaient de terre et se laissaient dépasser sur le sol. Les arbres s'étaient comme rapprochés les uns des autres et les rares oiseaux étaient partis laissant un silence inhabituel. La forêt se préparait-elle à la guerre qu'elle allait accueillir?

Malgré toutes ces préoccupations et les questions qui se bousculaient dans ma tête, je poursuivais mon chemin. Hadji avait beau être très légère par rapport à une personne moyenne, elle n'en restait pas moins un lourd fardeau pour moi dont les forces s'épuisaient vite. Au bout d'un moment, j'avais même cessé de courir.

Les bruits que j'avais entendu plus tôt retentirent pour la seconde fois et cette fois-ci, l'inquiétude s'installa pour de bon. J'ignorais s'il s'agissait d'un guerrier puissant ou d'un simple soldat mais quoi qu'il en fut, je n'avais aucune chance si par malheur mon poursuivant me voulait du mal.

Le passage sinueux que j'avais emprunté entre les arbres débouchait sur une minuscule clairière. Au milieux du petit terrain une petite souche morte demeurait là, silencieuse sous son filet de lumière froide. Je pénétrai dans cet endroit quasi-magique et déposai délicatement Hadji au sol, adossée contre la souche.

Laissant l'eniripsa inconsciente derrière moi, je me postai face à l'endroit exact d'où j'étais arrivée. Entendant les bruits feutrés de pas se rapprocher, je mis la main au fourreau et en sortis ma lame : une épée tout ce qu'il y avait de plus banal, ordinaire et fragile. La lumière douce et fraîche se reflétait sur le métal provoquant de petits étincellements. Je fus obligée de plisser les yeux et à plusieurs reprises je parvins à distinguer une silhouette se glisser entre les arbres. L'ombre se déplaçait avec souplesse, rapidité et aisance. Sa démarche légère rappelait celle d'un félin à l'affût de sa proie.

Mon c¿ur s'accéléra lorsque l'ombre cessa subitement de bouger. Elle se tenait dissimulée derrière d'épais feuillages, parfaitement immobile. Je compris alors la stupidité de l'erreur que j'avais faite en nous amenant ici. La petite clairière baignait dans la lumière et était entourée d'immenses arbres aux feuillages denses créant une obscurité parfaite, l'endroit rêvé pour tendre un piège. Mon poursuivant pouvait facilement me guetter sans jamais se mettre en danger.

Une branche craqua. Je sus alors approximativement la position de mon ennemi. La silhouette se baissa et s'arrêta net en voyant que je l'avait repéré. Son attitude montrait clairement un désir soucieux de ne pas se faire remarquer. Alerte, j'avais adopté une posture de chasseuse : les jambes fléchies et prêtes à bondir, l'épée pointée vers l'avant. Il ne restait qu'à déterminer qui ferait le premier pas, qui de nous deux était la proie de l'autre. Une voix en moi, sûrement celle de la raison, me hurlait que j'étais le gibier et pourtant, si forts étaient les cris, je refusais de la croire. Aujourd'hui ne serait pas ma fin.

Nous restâmes immobiles ainsi pendant de longues minutes se guettant mutuellement. Les feuilles d'un buisson se mirent à trembler. Mon adversaire avait donc décidé de lancer l'assaut. Les sens aux aguets j'attendais qu'il bondisse hors de sa cachette. Les branches remuaient de plus en plus. Le feuillage était animé d'une danse frénétique. J'étais prête à riposter quand soudain, la tête d'un chacha émergea de la touffe verte.

Un profond soupire de soulagement m'échappa. Mes muscles crispés se relâchèrent et je me permis même de me laisser tomber sur l'herbe afin de me reposer. Je posai mon arme à mon côté et m'allongeai sur le sol. Les mains posées sur mon visage, je me mis à rire lorsque le chacha vint se frotter à moi. Je me sentais terriblement bête d'avoir eu peur d'une si petite chose.

J'étais tant fatiguée de mon long voyage et de ma course en forêt qu'être là, allongée sur la mousse et l'herbe me donnait le sentiment de me reposer dans un lit douillet. Mes yeux se fermèrent d'eux même et mon esprit se mit à vagabonder. Pendant quelques instants je rêvai ...

Un voile blanc et léger vint se poser doucement sur mon visage, fermant mes paupières. Le sommeil venait me cueillir. En un éclair ils se ré-ouvrirent en me dévoilant exactement le même paysage que j'avais quitté une seconde plus tôt. Identique au détail près que l'atmosphère avait complètement changée. Un sentiment de bonheur prenait place en moi. J'étais encore allongée et n'avais aucune envie de me lever. Un sourire pendu aux lèvres je tournai la tête vers la gauche.

Mes yeux s'écarquillèrent lorsqu'au lieu de voir le chacha, un visage m'apparut. Cette expression, ces traits m'étaient familiers. Ce fut pour moi un véritable choc lorsque je réalisai enfin de qui il s'agissait. D'un bond, je me relevai et me frottai les yeux afin de m'assurer que ce que je voyais n'était pas une illusion.

- C'est un rêve? Balbutiai-je.

- Si pour toi te réveiller à mes côtés est un rêve alors .... oui, tu rêves!

- Ce n'est pas réel. Tu ne peux pas être ici.

- Si tu préfères je peux repartir tout de suite. Plaisanta Dorga.

- Et Hadji? Où est-elle? Je l'avais déposée ici.

- L'eniripsa que tu portais? Tu as traversé toute l'ile à pied jusqu'à une taverne de Pandala.

- Non ... non, ce n'est pas vrai. Je me suis allongée ici et j'ai à peine fermé les yeux. Je suis dans un rêve là c'est certain! Ou bien je délire mais ce n'est pas possible autrement. Tu n'es pas là. Je parle seule.

- Que dois-je faire pour que tu comprennes que tu ne rêves pas? Je t'ai suivis depuis tout ce temps, depuis le moment où je t'ai vu au beau milieu du combat. Je t'ai tiré vers un talus pour te mettre à l'abri puis tu en es sortie et ce pandawa t'a confié la fille. Quelques minutes après je suis revenu et avais disparue alors j'ai suivis tes traces. Pendant plusieurs lieues je suis resté caché. Je n'avais pas l'intention de me montrer mais ton comportement était étrange.

- étrange? Comment cela?

- Tu es arrivée ici et tu t'es allongée. Au début j'ai même pensé qu'il t'arrivait quelque chose de grave. Je t'ai secoué mais tu ne réagissais pas. J'ai fini par ... j'ai ... j'avais peur ...

- Toi? Peur? M'étonnai-je.

- Peur pour toi oui. J'ai cru que tu étais ... Tu ne respirais plus ... et tout à coup, tu t'es relevée comme une damnée, tu as empoigné la fille et tu es partie sans prêter attention à moi une seule seconde. Je n'ai pas pu te suivre jusqu'à Pandala car mes ordres me l'interdissent.

- Mais ... si tu n'as pas pu me suivre ... Comment sais-tu que j'ai été à la taverne?!

- Nepriss ... princesse ... tu sens l'alcool à plein nez.

- Je ...

- Tu ne t'en souviens pas?

- Non.

- Tu devrais aller voir le Mage Ax.

- Tu as sûrement raison ... Dorga?

- Oui?

- Pourquoi cette guerre? Pourquoi maintenant? Pourquoi nous? Demandai-je, larmes aux yeux.

Dorga s'approcha de moi et m'enlaça de ses bras puissants et me chuchota :

- Je n'en ai pas la moindre idée ...

- Tu avais dis que la milice av...

- Chut! Coupa t-il.

Dans un geste rapide et furtif, Dorga posa sa main sur ma bouche et leva un doigt devant la sienne. Je devais me taire. Le contact de sa peau avec la mienne fit monter en moi une vague chaude. Une boule se forma au creux de mon ventre et ma gorge se serra. Je sus dès lors que je ne rêvais pas.

Dorga se leva avec souplesse et s'accroupit à l'affût de tout danger. Son attitude montrait une méfiance un peu trop forte pour le moment. Il restait là parfaitement immobile. Dorga avait sans doute repéré quelque chose d'inquiétant, d'inhabituel. Un craquement sourd provenant de l'est parvint à ses oreilles. Sans plus attendre, il saisi une de ses dagues par la lame et la jeta avec force vers le bruit. On entendit un grognement puis un corps s'écroula soudainement, sortant des feuillages.

L'homme était vêtu d'une armure noire et arborait les symboles de Brâkmar. Insensible au fait d'avoir éliminé un de ses compatriotes, Dorga se leva d'un bond et et retira la dague logée en plein c¿ur du soldat ensanglanté.

Dorga revint vers moi, le regard vide de toute émotion. Sans un mot, ni douceur, il me saisi par le bras et me tira vers le centre de l'ile, où la bataille faisait rage.

- Dorga, tu me fais mal. Lâche-moi!

- J'ai pas le temps d'attendre, ni d'expliquer, on doit se dépêcher de rejoindre le camps.

- Le camps? Quel camps? Pourquoi faire? Dorga, je t'en prie, arrête!

Il ne se souciait pas le moins du monde de moi et me tirait toujours aussi violemment par le bras sans jamais me regarder, ni se tourner. J'avais beau avoir déjà fait ce chemin une fois, cette fois-ci ne me parut pas aussi agréable et étrange que la première. Dorga paraissait aussi indifférent à mes protestations qu'un trooll affamé devant les cris de douleur de son futur repas.

Après de longues minutes de marche forcée, nous arrivâmes devant une épaisse paroi de roches et feuillages verdoyants. Dorga se planta devant elle et relâcha enfin sa puissante étreinte. Il passa devant moi sans un coup d'¿il pour moi puis commença à fouiller dans la masse verte de la végétation.

Complètement désemparée, je regardais le spectacle pitoyable que l'on m'offrait. Dorga remuait tout comme un enfant cherche son jouet sous les montagnes de papier cadeau à Nowel. Il poussa un léger soupir indiquant qu'il avait sans doute trouvé ce qu'il cherchait. Pour la deuxième fois, il m'empoigna la bras gauche et enfonça profondément sa main dans la verdure. Un son sourd de craquement se fit entendre et la roche trembla. Les parois se séparèrent en deux, découvrant un passage sombre.

Dorga passa derrière moi et tout en me tenant les mains comme une prisonnière, il me poussa à l'intérieur. A peine furent-nous entrés que les roches se remirent en place dans un fracas incroyable. Dorga tendit la main et attrapa une torche flambant à notre droite. Il me tira vers lui et murmura à mon oreille :

- Comporte-toi comme une prisonnière.

- Qu'est-ce qui te prend?

- On est surveillés et suivis.

- Ridicule! Personne n'est entré à part nous!

- Qui a dit que je parlais de personnes?

- . . .

L'attitude de Dorga était de plus en plus inquiétante et inhabituelle.

Nous avancions d'un pas peu assuré à la manière de ceux qui attendent une attaque à découvert. Nos pas se seraient voulus feutrés si toutefois nous n'étions pas à moitié dans l'eau. Nous avancions dans de l'eau, notre torche n'éclairait presque rien, nos armes étaient rangées, nous étions à découvert et il n'y avait aucun endroit où se cacher qui soit à notre portée. Si une attaque venait ... nous serions aux premières loges.

Me retrouver ainsi serrée à lui ne me dérangeait pas plus que ça ... au contraire. Qu'il me tienne aussi fort par contre, m'en posait un. J'avais beau protester en silence ou en paroles, il ne me lâchait pas.

Après dix bonnes minutes de marche sans embuche, nous arrivâmes enfin au bout du tunnel. Deux gardes surveillaient l'entrée. A la vue de Dorga, l'un se mit à ricaner :

- Tu peux toujours essayer de le cacher, ils le savent déjà!! Hahaha!!

D'un mouvement aussi vif que l'éclair, Dorga empoigna le gros garde et lui enfonça la lame d'une de ses dagues dans le gras du ventre.

- Tu peux toujours essayer de le cacher, le résultat sera le même. Adieu!

Le garde se mit à trembler et tomba sur le sol poisseux. Dorga frappa trois grands coups sur la paroi et celle-ci s'ouvrit.

Une lumière intense brûla d'abord nos yeux. Le temps que ceux-ci s'adaptent, nous entrâmes dans une immense salle sombre et humide. Dorga me jeta presque sur le canapé qui était au centre de la pièce avant d'aller s'assoir sur un fauteuil en face. Il paraissait tendu, angoissé ... moi aussi je l'étais. je me demandé quand même ce qui pouvait bien le rendre dans cet état.

Une porte vola en éclat laissant passer un homme, Oto Mustam. Il hurla après Dorga dans un langage que je ne comprenais pas (où était-ce qu'il hurlait trop vite?). La silhouette sombre s'avança avec un regard noir dans ma direction et me saisi par le cou.

- Tu trouves que ça c'est un bon motif pour risquer ta vie et oublier tes engagements auprès de la milice?! Criait-il

- Lâche-la immédiatement sale ...

- GARDES!

- Fous-lui la paix Mustam! Où je te jure sur ma vie que plus jamais tu ne reverras la pénombre du soir!

- Oh, par Djaul, j'ai peur! Tu nous prouves encore ton incapacité Dorga. Depuis que cette fille est entrée dans ... ta vie ... tu fais n'importe quoi!

- Je n'ai rien fait!

- C'est là tout le problème! Tu n'as encore rien fait! Alors que l'on t'avait expressément demandé de la tuer! Sur ce point, nous te sommes tout de même redevables. Sans toi nous n'aurions jamais compris que ce que nous cherchions depuis le début c'était elle.

- Quoi?

- L'arme, très cher, l'arme!

Dorga me regarda d'un air encore plus inquiet qu'avant. J'avais sans doute des raisons de m'inquiéter autant que lui mais je ne pouvais m'empêcher de me demander de quoi ils parlaient.

- C'est impossible ...

- Il faut croire que si!

- L'arme ne peut pas être sous cette forme!

- Si tu ne crois pas qu'elle soit ce que nous cherchions, pourquoi l'as-tu entrainée?

- Je ne l'ai...

- Tu l'as entrainée avec toi jusqu'ici.

- Je l'ai laissée à un groupe de mercenaires et elle est venue ici.

- Ces mercenaires que j'ai engagé?

- Tu ...

- Non, je rigole Dor', je rigole! Tu ne sais donc pas rire?

- Je sais rire de tout et n'importe quand à l'inverse de toi qui a besoin d'être en position de supériorité.

La remarque résonna comme un coup de fouet glacé. L'ambiance se raidit encore plus. Oto Mustam s'approcha de très près de Dorga et lui glissa :

- Lorsque les vieux du conseil t'enverront à l'échafaud, je me chargerais moi-même de récupérer ta tête et de l'accrocher à la milice avec comme petite plaque le mot "traître". Emmenez-le.

- Et la fille? Demanda un garde à moitié endormi.

Oto Mustam me toisa d'un regard à la fois ironique et intéressé avant de répondre mielleusement :

- Amenez-la moi dans mes quartiers privés. J'ai un vieux compte à régler avec elle ...

Dorga fût emmené de force par une bonne dizaine de gardes. Pour ma part, Oto Mustam me tira par le bras. Je n'émis aucune résistance puisque tenter de résister était perdu d'avance. Nous entrâmes dans une pièce sombre et froide, éclairée de torches enflammées accrochées sur le mur du fond, derrière le bureau qui occupait le fond de la pièce. Les deux murs des côtés étaient couverts de grandes étagères sur lesquelles étaient posés des livres, des objets, des armes, des potions, un peu de tout...

Mustam passa derrière moi, me poussa dans la pièce et me fit m'asseoir sur l'un des deux fauteuil siégeant devant le bureau. Il s'assit à son tour derrière. Pendant de longues secondes il me fixa sans sourciller une seule fois.

- Vous m'embêtez grandement, princesse, je dois l'avouer. Vous êtes parvenue à corrompre le c¿ur d'un de nos meilleurs éléments. A cause de vous, nous allons devoir le pousser devant le conseil et il sera jugé pour trahison, désertion et meurtre.

- Meurtre?

- Il a tué un soldat de sa propre partie ...

Mustam se leva lentement de sa chaise et vint s'asseoir sur le coin du bureau, juste devant moi.

- Sachez bien qu'il ne l'aurait jamais tué s'il ne vous avait pas senti en danger.

- Il a voulu me protéger.

- C'est exactement ce qu'on lui reproche.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de mal.

- Il y a de mal qu'il avait pour ordre de vous tuer.

J'avais déjà entendu cela ... mais c'était dans la précipitation, le bruit ... L'entendre dans le calme et venant de l'un des chefs me faisait l'effet d'un coup de fouet ...

- Quand est-ce qu'il en a reçu l'ordre?

- Il en avait déjà l'ordre quand il est venu vous chercher à Bonta.

- Alors pourquoi ne m'a-t-il pas tué là-bas? Il en avait pourtant l'occasion.

- Il avait ordre de vous ramener et vous exécuter en place publique. Malheureusement, nous avons reçu des informations sur vous qui ont entravé nos plans.

- Quelles informations?

- Très chère, si je vous le disais ...

Il coupa sa phrase pour s'approcher de moi. Il prit une mèche de mes cheveux et commença à jouer avec, la tortiller, la sentir ... avant d'ajouter avec un sourire :

- ... vous ne seriez dès lors plus aussi vulnérable et par conséquent plus aussi attirante.

- Vous me répugnez! Criai-je en me levant de mon fauteuil en furie.

Je courus vers la porte pour tenter de m'échapper mais Oto Mustam fut plus rapide. Il se mit dos à la porte et ria. Je me retournai et cherchai une autre issue mais ...

- Où comptes-tu aller? Tu ne vois pas que la seule issue possible c'est la mort? La porte est derrière moi, le seul moyen de l'ouvrir, c'est d'obéir.

- Obéir à quoi, à qui? A vous? Même pas en rêve ...

- C'est ce qu'on va voir ...

Il ouvrit la porte et hurla aux gardes :

- Emmenez le prisonnier au conseil et faites-le juger. Je suis occupé pour le moment.

Il se tourna, ferma la porte à clé et me sourit.

- Où en étions-nous?

- Vous n'êtes qu'une ...

- Pourriture? Merde? Vile créature? Choisis, tout me convient à merveille! Nous avons, je crois, quelques comptes à régler tous les deux.

- Des comptes, quels comptes?

- Tu as corrompu notre meilleur soldat, c'est suffisant.

- Qu'est-ce que vous comptez faire? Me tuer? M'envoyer en prison?

- Mieux ...

Il s'approcha soudainement de moi avec un regard qui m'inspirais autant de dégout, de peur que de haine. Il avait quelque chose derrière la tête, j'en étais persuadée. Je reculais tant que je pouvais mais vint un moment où je fus littéralement dos au mur. Il vint se placer face à moi. A peine quelques centimètres nous séparaient. Oto Mustam posa ses mains sur le mur de façon à ce que je sois prise au piège. Il s'approcha, encore, encore ... Lorsque sa bouche fut presque collée à mon oreille, il murmura ...

- Tu tiens à lui n'est-ce pas?

- Oui. Balbutiai-je.

- A quel point?

- Je pourrais mourir pour lui.

- Et sans avoir à mourir, jusqu'où irais-tu pour le sauver?

- Je ferais n'importe quoi.

Il recula un peu la tête et nous nous retrouvâmes les yeux plongés les uns dans les autres. Une de ses mains se décolla du mur, m'effleura le visage et descendit lentement sur moi. Mon c¿ur se mit à battre de plus en plus vite à mesure que sa main descendait.

- Vraiment n'importe quoi?

Je n'en pouvais plus ... Il fallait que je parte d'ici mais j'avais bien compris que je ne le pourrais pas sans ne lui avoir rien donné ... Et puis, s'il fallait ça pour sauver Dorga de la mort ... j'étais prête à l'assumer. Une larme chaude vint rouler sur ma joue tendis que d'un hochement de tête, j'approuvais. Avec une joie non dissimulée, il lança :

- Ravi de voir que tu as pris la bonne décision. Maintenant si tu le permets ...

Il attrapa le seau d'eau qui permettait d'éteindre les deux flambeaux et les éteignit. Je sentis ses lèvres venir se coller aux miennes, ses mains aller et venir ... la suite ne me rend que trop honteuse pour oser m'en souvenir ... C'est ainsi que je perdis ma dignité pour sauver mon amour.

Vraiment je n'aurais jamais cru devoir en venir jusque là pour un jour sauver quelqu'un. Qu'est-ce que j'ai fait? ... J'étais éveillée mais je n'osais pas ouvrir les yeux de peur de confirmer ce que je savais être vrai. Si j'ouvrais les yeux il serait face à moi et ma seule réaction serait l'envie de vomir. Tant pis, il faudra bien l'affronter de toute façon.

J'ouvris donc les yeux. A ma grande surprise, il n'était pas face à moi mais me tournait le dos. Je profitai de la chance qui s'offrait à moi. En deux temps et trois mouvements je remis mes vêtements ,habituel haut trop court et bas trop collant, et me dirigeai vers la porte à pas feutrés. Chaque seconde je tournais la tête pour voir s'il bougeait. J'attrapai mes cheveux et les attachai en une queue de cheval haute avec seulement une mèche détachée.

Dans l'obscurité, je mis un coup de pied dans quelque chose qui trainait sur le sol. Le coup fit du bruit et lorsque Mustam bougea, mon c¿ur ne fit qu'un tour. Heureusement pour moi, il ne faisait que se retourner. Une envie irrésistible de lui planter une dague dans la tête me prit soudainement ... Cependant, je n'oubliai pas ce que j'avais à faire : libérer Dorga.

Je saisis doucement la poignée de la porte et la fit tourner lentement. Cette saleté émit un couinement sonore qui manqua de réveiller Oto. Intérieurement je grognais contre moi même, contre la poignée, contre tout. Je poussai la porte furtivement et sortie en restant bien face à la salle que je quittais. Pendant que je refermais la porte doucement en reculant, je sentis quelque chose frôler mes fesses. Le contact eu un effet glaçant et mes poils se dressèrent tous d'un coup. Je me retournai avec appréhension. Mes yeux se posèrent alors sur un ventre recouvert d'une armure, un garde m'observait. Un sourire gêné s'afficha sur mon visage automatiquement, découvrant toutes mes dents.

En un éclair, je bondis sur le côté et me mis à courir aussi vite que je pouvais. Le garde courrait tant bien que mal mais plus mal que bien. A chaque foulée son ventre faisait un bond ... Si ma vie ne dépendait pas de la manière dont j'allais réussir à me sortir de là, j'aurais sans douté été prise d'un fou rire.

Nous courions au beau milieu des couloirs dans un fracas horrible et pourtant personne ne se réveillait. Après quelques mètres dans un tunnel sinueux et boueux, une lueur de lumière apparu sur la droite. Sans attendre, je m'enfonçai dedans, le garde lui ne me suivit pas et s'arrêta juste devant le tunnel puis cria :

- Nooooon! Princesse n'y allez pas c'est dangereux! Revenez!

Je lui fis un petit signe de la main et m'engageai pour de bon dans cette voie. La lumière n'était pas naturelle ... Jaunâtre et faible, j'avais comme l'impression qu'elle était vivante. Sans y prêter une réelle attention, je continuai sur ma lancée. J'avançais lentement mais sûrement. Après un long périple dans la boue et la saleté, le tunnel débouchait sur une vallée plongée dans une lumière blanche presque divine. La végétation y était dense et verte comme nulle part ailleurs. Au milieux d'une petite étendue d'herbe douce, fraîche et verte se trouvait une petite stèle. Curieuse, je m'approchais et tentais de lire quand soudain, une ombre bleue jailli de la pierre :

- Enfin te voilà. Je t'attendais depuis si longtemps, mon enfant ...

Chapitre 10 :

Une transformation radicale

La voix parvint à mes oreilles comme une mélodie harmonieuse. Je la connaissais. J'ignorais d'où et comment mais je le savais, je la connaissais. L'ombre bleue se mit à tournoyer légèrement avant de laisser apparaître la silhouette floue mais gracieuse d'une femme. Ses cheveux flottaient à côté d'elle et une aura étrange l'entourait. Elle tendit la main vers moi qui avait la bouche entrouverte. J'étais totalement fascinée par elle. Sa voix claire paraissait provenir d'un endroit lointain et lorsqu'elle parlait, ses lèvres ne bougeaient pas, seuls ses yeux exprimaient se qu'elle avait l'air de ressentir.

- Excusez-moi mais ... qui êtes-vous? Je ... j'ai le sentiment de vous connaître, dis-je, hésitante.

- Je suis celle grâce à qui tu es en vie, mon enfant.

- Pardonnez-moi mais je pense ne pas comprendre ce que vous dites ... Je suis la fille de la reine Anylae, de Bonta.

- Anylae n'est qu'un détail de ta vie. Ton existence ne s'est-elle donc limitée qu'au château?

J'allais répondre quand d'un geste de la main elle me coupa la parole.

- Ne réponds pas. Je sais déjà tout.

- Comment ça? Demandai-je perplexe.

- De là-haut j'ai pu tout voir. Ta vie, celle de tes gardiens, de tes amis ... de Cualh, Dorga.

- Vous ... Comment pouvez-vous connaître Cualh et Dorga?!

- Cualh est un jeune homme très charmant et il me parle souvent de toi là-haut.

- Là-haut? Comment ça "là-haut"? Comment peut-il vous parler puisqu'il est mort? Qu'êtes-vous?

- Calme-toi, ton c¿ur va bien trop vite pour si peu de détails. Si tu commences à réagir comme ça pour ce genre de choses, ta mission risque de s'achever prématurément. Dis-moi, souhaites-tu revoir Cualh? Si tu le veux, je peux le faire revenir. Il suffit que tu dises ceci : "Je souhaites passer de l'autre côté et libérer mon bien-aimé".

Mon c¿ur se serra ... Comment pouvait-elle savoir tant de choses? Comment pouvait-elle connaître tant de choses? Que voulait-elle dire par "revoir Cualh"? Un millier de questions se bousculaient dans ma tête et certaines auraient certainement raison à ne pas obtenir de réponses.

- Nepriss, souhaites-tu le revoir?

- Oui, je sou....

- NEPRISS ARRéTES!

Cette voix, Dorga! Je me retournai vivement lorsque je me retrouvai encerclée par les bras de Dorga.

- Rentres dans ta tanière sale monstre, tu ne lui feras rien! Hurla-t-il.

Dorga me tenait fortement mais je voulais plus que tout revoir Cualh. Pourquoi faisait-il cela? Pourquoi m'empêchait-il de le revoir? La femme me regarda. Seuls mes yeux pouvaient encore bouger sous la pression que m'infligeait Dorga. Je la regardais mais ne pouvais la rejoindre.

- Allez, dis-le. Dis-le!

- J'ai dis NON! Tu ne l'emmèneras pas avec toi! Tu ne repasseras pas dans ce monde tant que je serais là!

L'expression de la femme changea du tout au tout. Les traits de son visage gracieux se rapprochèrent et la ridèrent, sa bouche découvrit des dents pointues et jaunâtres, elle n'avait plus rien d'attirant et pourtant ... j'étais comme envoûtée à l'idée qu'elle pourrait me ramener Cualh. J'essayais de me débattre mais Dorga était bien plus fort que moi. Après un effort désespéré, je parvins à libérer un bras et mon visage. Je pus crier :

- JE SOUHAITE PASSER DE L'AUTRE COTE ET LIBERER MON BIEN-AIME!

A la seconde même où les mots finirent de sortir de ma bouche, ma tête se mit à tournoyer, mes pieds quittèrent le sol et je ne sus plus où j'étais. Mes idées s'obscurcirent tout à coup et un goût amer se pendit à mes lèvres. Une irrésistible envie de sang me frappa. Mes yeux étaient fermés, je n'arrivais pas à les rouvrir. Je n'en avais pas non plus envie. A bien y réfléchir, je n'avais envie de rien, juste du sang. Je repris petit à petit le contrôle de mes sens et de mon corps. Les sensations me revinrent un peu. Je sentis de nouveau la pression écrasante des puissants bras de Dorga autour de moi. J'ouvris les yeux et constatais que je n'avais pas bougé d'où j'étais et que ma tête penchait en arrière tandis que Dorga me serrait fort en hurlant et jurant à la mort de la femme.

Ma vision était brouillée et assombrie. Mes muscles se contractaient seuls et ma mâchoire me faisait horriblement mal. Dorga releva la tête et me regarda. Un sourire étrange s'étira sur mon visage en un mélange de joie, de haine, d'envie de lui et de dégoût. étrange. Il plongea son regard dans le mien et parut effrayé.

- Quelque chose ne va pas? Dis-je avec une voix inhabituelle.

- Princesse, tes yeux ... Ils ... changés. Ta voix ... changée ... Ton visage ... Ton sourire ...

- Quoi mes yeux? Qu'est-ce qu'ils ont?

- Ils sont ... noirs.

- Ah? Peut-être l'obscurité.

- Non ... Ils sont noirs, complètement noirs. Le blanc de tes yeux est devenu noir. Tout est noir.

- ...

- Et ta voix ... elle ... elle est ... pas normale. On dirait que tu parles de très loin. Ton sourire ... il m'effraie. Ton visage ... tes traits sont changés, plus étirés, plus lisses.

- Tu dis n'importe quoi! Hurlai-j enragée.

Je me levais, allais derrière le rocher d'où la femme était sortie et me regardai dans la petite étendue d'eau claire. Lorsque mon visage se refléta, je poussai un hurlement inhumain. J'avais changé. J'étais plus attirante, mis à part mes yeux, de par mes traits affinés, lissés et ma peau plus saine. C'était également la raison pour laquelle j'étais devenue aussi plus effrayante. On aurait dit que tout avait été fait pour que j'attire plus. Dans quel but? Je m'approchai de plus près de l'eau et regardai mes yeux en détails. Ils étaient complètement noirs. Dans mon fort intérieur, j'eus vraiment envie qu'ils redeviennent comme avant. Je pensais fort à cela lorsque soudain, le noir de mes yeux entra dans l'iris et laissa place à deux grands yeux gris éclatant. La surprise fut de taille. J'avais simplement pensé et ça s'était réalisé... Essayons encore. Cette fois-ci, je pensais à avoir une silhouette plus élancée, plus grande. J'y pensai fort ... tellement fort que lorsque je me levai, je m'aperçus que je pouvais attraper une branche qui aurait normalement été hors de portée.

Un rictus de satisfaction s'étira sur mes lèvres... J'avais soif ... de sang.

Les sensations que je pouvais avoir avaient changées également. Je ne sentais ni la chaleur, ni le froid. Je sentais mes cheveux se soulever autour de moi sous la force du vent et pourtant, je ne sentais pas le vent effleurer ma peau. Dorga s'était enfin levé après avoir passé dix bonnes minutes à me dévisager. Il me saisit par le bras et m'entraîna vers le tunnel par où j'étais entrée. Lorsque nous fûmes à l'intérieur, l'obscurité ne me gêna pas le moins du monde. Mes yeux voyaient parfaitement chaque détail à travers la pénombre. Mes oreilles entendaient distinctement jusqu'au son d'une goutte s'écrasant sur le sol humide. Nous passâmes à côté d'une minuscule cavité. A en juger par les milliers de bruits de pattes, elle devait être habitée par de petites bêtes.

- Que comptes-tu faire maintenant?

- Je ne sais pas.

- Tu nous fais retourner au campement en allant par ici.

- Ce tunnel est un vrai labyrinthe, comment peux-tu savoir où nous allons?

- Je les entends.

- Qui?

- Eux ... les gardes. Ils te cherchent. Tu t'es échappé?

- ... J'ai promis au garde chargé de me surveiller que je lui laisserais la vie sauve s'il me laissait quelques heures d'avance avant de lancer l'alerte.

- Tu pourras l'égorger ... Il n'a pas tenu votre marché.

- Je ne comptais pas vraiment sur sa fiabilité ...

- Un marché est un marché. Il t'a trahit, tues-le!

- La ferme! Tu n'es pas dans ton état normal. Tu ne dirais jamais ce genre de chose si tu étais toi même.

- Je ne me suis jamais sentie aussi bien pourtant. Si tu ne le tues pas, je m'en charge.

- Tu ne lui feras rien.

- Tu penses peut-être avoir la force de m'arrêter?

- Jusqu'à présent tu as une force à peine suffisante pour tuer un milimulou seule.

- Il serait peut-être temps que je me mettes en chasse du grand Meulou dans ce cas ... Tu pourrais ainsi voir que je suis bien plus puissante que tu ne l'imagines.

- Et bien, où est passée ta modestie?

- La modestie ne sert qu'aux plus faibles pour se cacher et prétendre être fort. Ils vous laissent entendre qu'ils ne veulent pas montrer la force qu'ils ont puisqu'ils n'en ont pas.

- Tu as bien changé en quelques secondes ... Nous arrivons.

- Ils vont t'attraper et te tuer, tu le sais au moins?

- Je serais jugé pour se que j'ai fait. C'est normal.

- Tu te laisserais donc tuer pour m'avoir simplement aidé?

- Ce n'est pas pour cela qu'ils veulent me juger.

- Dans ce cas explique-moi. Pourquoi veulent-ils te tuer?

- Parce que ... je ... je me suis attaché à toi ... Et rien ne dit qu'ils me tueront.

- Pourtant c'est ce que veut Oto Mustam. Je le ressens d'ici. Sa colère est telle qu'à peine te verra t-il il se jettera sur toi. Les gardes par contre sont effrayés à l'idée de devoir t'affronter. Rhaaa, ils me mettent en colère.

- Pour quelle raison?

- Aucun d'eux ne me redoute. Ils se fichent éperdument de devoir m'affronter. Oto Mustam a même hâte de me revoir ...

- Hâte? En quel honneur? Tu l'as humilié une fois, il devrait avoir envie de t'arracher les tripes.

- Ce n'est pas ce que j'ai pus constater hier soir.

Dorga s'arrêta net et se tourna vers moi. Il plongea son regard dans le mien, me saisit par les épaules.

- Que s'est-il passé hier soir?

- Tu risques de ne pas t'en sortir si tu affrontes Oto Mustam ... Ne lui cherches pas querelle, ça vaut mieux.

- En quoi devrais-je lui chercher querelle? Réponds! Que s'est-il passé hier?

- Disons que j'ai du travailler un peu pour qu'il influence le conseil quant à ton sort.

- Que veux-tu dire par "travailler"? Nepriss je t'en pries dis-moi que tu n'as rien fait de désobligeant pour toi ... Qu'as-tu fais?

- Je lui ai donné ce qu'il attendait de moi.

- Que voulait-il? A la fin vas-tu me l'avouer?!

- Je lui ai donné mon corps contre ta liberté. En t'échappant comme tu l'as fait, mes dispositions s'envolent et ce que j'ai fait n'aura servi à rien!

Une expression de rage crispa son visage. Je sentis la haine monter en lui. L'eau d'un geyser ardent n'aurait pas été plus brûlante que la colère qu'il éprouvait à l'instant. J'étais même surprise. Comment pouvait-on ressentir tant de haine envers quelqu'un? Le voir dans cet état m'excitait au plus haut point. Il y allait avoir du sang, enfin! J'avais plus que hâte de pouvoir enfin me battre et voir tout ce sang couler par mes mains.

- Il va le regretter ...

Un sourire machiavélique s'étendait à présent sur mon visage. Dorga me fit signe de le suivre. Je ressentais les vibrations de ses pas martelant le sol. Les gardes s'étaient postés en embuscade par l'entrée principale du camp. Je passai devant et fis signe à Dorga de tourner vers la droite. Le son des lames frottant contre des meules d'affûtage provenait d'un couloir vers le fond des cavernes. Nous pourrions ainsi nous armer et les prendre par surprise.

Mes pas étaient furtifs sur le sol. Ceux de Dorga s'entendaient au moins à quelques kilomètres à la ronde. Nous courrions aussi vite que Dorga pouvait me suivre. Une fente taillée dans la roche laissait s'échapper un faible trait de lumière. Nous nous glissâmes dedans et arrivâmes dans la salle d'armement du camp. Le choix était assez large. Dorga se saisit de dagues aux pointes courbées tandis que je jetai mon dévolu sur une épée mesurant presque ma taille. La lame rouge sang et taillée comme des flammes m'attirait. Elle serait la lame qui me porterait au sommet des combats.

Lorsque nous eûmes fini de nous armer, nous nous dirigeâmes vers la porte située à gauche des râteliers. La main serrée sur la poignée de mon épée, je parcourais les sentiers avec une agilité et une aisance que je ne me connaissais pas, moi qui avais pour habitude de me casser la figure sur le sol le plus plat qu'il soit. La cavité dans laquelle nous étions puait. Les gardes transpiraient et leur respiration était haletante. Le seul que je redoutais quelque peu ... lui était calme. Il nous attendait. Il m'attendait avec impatience. Nous n'étions plus très loin. Dorga et moi arrivâmes devant une paroi rocheuse qui bloquait l'accès à la coure extérieur où étaient positionnés les gardes.

- Nous sommes bloqués. Bravo!

- Rho! Pousses-toi et laisses-moi faire!

Je poussai Dorga avec ferveur et me plantai devant la paroi. Ils nous avaient entendu. L'agitation commençait à monter en eux. J'élevai mon épée au dessus de ma tête et la fis tournoyer. Je reculai et en un éclair me mis à courir vers la paroi. Elle ne résista pas au coup que je lui avait assené et vola en éclat. Lorsque nous entrâmes, les gardes pétrifiés nous regardèrent. Oto Mustam fut plus que surpris de me voir déboucher la première. La peur de mes adversaires faisait monter en moi encore plus d'envie de tuer. Le sang allait maintenant couler!

Oto Mustam se tourna vers ses troupes apeurées et leur ordonna de se saisir de nous. Les gardes, tremblants ne bougèrent d'abord pas. Soudain, l'un d'eux quitta les rangs et se mit à courir vers moi en hurlant pour la gloire de Brâkmar. D'un geste vif et simple, je lui saisis le bras et enfonçai ma lame dans le ventre. Son sang ne coula que lorsque je retirai la lame lentement de son corps. Un silence de mort régnait sur la petite plaine entourée de roche.

La crispation sur son visage et l'odeur de son sang s'échappant à flot de son corps me satisfaisaient. Il avait mal et c'est ce que je recherchais. Je mis ma lame devant moi et l'essuyai avec ma main gauche avant d'en lécher le sang. Le contact de mes lèvres et du liquide rouge me fit frissonner de plaisir. Le sourire que j'avais acquis depuis peu s'étendit à nouveau sur mes lèvres sanguinolentes et mes yeux redevinrent noirs. Je n'arrivais plus à contrôler mon envie. Je devais les tuer jusqu'au dernier.

- Courez. éa sera plus amusant!

Je m'avançai lentement dans leur direction en laissant traîner paresseusement ma lame derrière moi. Les gardes tétanisés ne bougeaient pas d'un pouce. Dans un cris de folie, je m'élançai à toute vitesse en direction des rangs qui se dissipèrent. Les gardes tentaient de fuir mais ils étaient bien trop lents pour moi. L'un d'eux était resté immobile, incapable de bouger. En quelques secondes, sa vie s'arrêta sur la lame de mon arme. Un petit bruit d'étranglement sortit de sa gorge sectionnée avant de tomber sur le sol comme une masse.

Les gardes s'étaient rapprochés ensemble de moi. Comme s'ils pensaient que les voir en formation serrée m'intimidait. Les idiots. Un soldat en armure grise de basse qualité se détacha de la foule en pointant sa lance. Les autres le suivirent et m'encerclèrent. Ca promettait d'être drôle. Je les laissais faire petit à petit. Lorsque enfin ils formèrent un cercle bien compact, ils s'élancèrent tous sur moi.

Quand enfin l'un d'eux fut suffisamment près, je pris appuis sur lui pour m'élancer dans les airs avant de me laisser retomber en vrille, l'épée vers le bas. Mon atterrissage fit un fracas monstrueux. La lame de mon épée se logea dans le crâne du soldat qui m'avait servit de tremplin. Son corps fut déchiré et le sang éclaboussa tout dans un rayon de plusieurs mètres. J'en étais complètement recouverte et m'en délectais.

Oto Mustam était hilare mais sa joie s'arrêta vite lorsqu'il se rendit compte que ses troupes se faisaient décimer à grande vitesse et que je n'avais rien. Sur la centaine de soldats qu'il avait posté, seule une trentaine était encore en vie et une quinzaine debout. Mon corps était couvert de sang. A chaque ennemi abattu, je lapais mon épée et me désaltérais de leur hémoglobine si vivifiante. Plus j'en tuais, plus ma force augmentait. Après quelques temps de combat, il restait plus qu'un soldat debout. Sa carrure haute et imposante allait tout à fait avec sa force monstrueuse. Je tentais sentir ce que Dorga ressentait à ce moment là ... Combattre et tenter de percer son âme était assez difficile, d'autant que mon ennemi était bien plus puissant que tous ceux que j'avais tué jusque là.

Cela faisait bien dix minutes que je me battais contre lui sans relâche et à aucun moment il n'avait cédé ni pris un seul coup. Lorsque je parvins à capter les émotions de Dorga, mon c¿ur fut déchiré. Je ressentis sa peine, sa tristesse de me voir ainsi. Le combat faisait rage et sa déception me déstabilisait. Mon adversaire m'avait presque désarmé une fois, il ne lui serrait pas difficile de le faire une seconde fois. La tristesse de Dorga envahissait mon esprit et m'empêchait de me concentrer sur le combat. Je sentais qu'il aurait préféré mourir que me voir en arriver là. Je sentais qu'il avait le c¿ur brisé de me voir dans cette folie sanguinaire. Une seconde d'inattention me valu une profonde entaille dans la jambe de la part de mon ennemi. Je pliais et criais sous la violence du coup.

J'entendis le c¿ur de Dorga ... Il n'avait pas changé de rythme ... A croire que me voir souffrir ne lui infligeait plus de douleur. Ne m'aimait-il donc plus? Mon adversaire m'assena un coup de manche sur le haut du dos me réduisant à une cible immobile à ses pieds. Il n'avait plus qu'à planter sa lance et s'en était fini de moi. Dans mon esprit, la colère prit la place de la tristesse. Comment pouvait-il me dédaigner après ce que j'avais fait pour lui? Comment osait-il ne plus vouloir me regarder? Comment pouvait-il prétendre préférer mourir que de me voir puissante? Que savait-il de ce que je pouvais ressentir? Comment pouvait-il penser que je le laisserais faire?

- Comment peux-tu prétendre m'aimer si même proche de la mort tu préfères y passer que de rester avec moi?! COMMENT OSES-TU TE PRETENDRE MEILLEUR QUE MOI POUR M'ABANDONNER LéCHEMENT?! Crèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèves!

Alors que mon ennemi s'apprêtait à me transpercer, je me retournai et l'éventrai d'un coup d'épée. Essoufflée, je pris une longue gorgée de son sang dans la flaque rouge qui s'étendait à mes côtés et me relevai, titubante.

- Comment peux-tu me délaisser après ce que j'ai enduré à tes côtés?! Qui penses-tu être pour me laisser tomber ainsi?! Ne m'aimes-tu donc pas?

Oto Mustam se tourna vers Dorga dont l'expression de dépit se lisait comme un livre ouvert. Il posa sa main sur son épaule.

- Elle ne sera plus jamais la même, mon ami. Je sais à quel point tu l'aimais ... Mais vois les choses en face, elle n'est plus là. Le démon prend petit à petit possession de son âme. Il est déjà trop tard, rien ne pourra la sauver pas même toi. Elle est d'ores et déjà perdue dans les ténèbres. Regarde ses yeux. Dorga, elle est morte.

- Je ne peux l'abandonner ainsi ... Il est vrai qu'elle a changé mais j'ai l'espoir qu'elle redevienne comme avant.

- Ne m'aimes-tu donc pas?! Hurlai-je.

- Elle est perdue, ne t'acharnes pas à lancer une bataille contre un ennemi qui a déjà gagné la guerre. Elle est vaincue.

- ... Et moi avec ...

Les deux hommes se tournèrent et prirent le chemin du camps me laissant ici, seule. Je les vis s'éloigner lentement, leurs silhouettes se changeant à mesure en ombres. Je vis Dorga se retourner, s'arrêter ... puis reprendre son chemin tandis que j'hurlais de toutes mes forces.

- Dorgaaaaaaaaaaaaaaaaaaa! Reviens! ...

Le désespoir me gagna et je me laissai tomber à genoux, des larmes inondant mes joues.

- NE M'AIMES-TU DONC PAS?!

D'une voix lointaine, il répondit.

- Il fut un temps j'ai aimé une princesse. Aujourd'hui son âme erre dans les profondeurs de la Terre ... mon amour avec.

Ils me laissèrent, gisante sur le sol au milieu de tous les cadavres ensanglantés par ma main. Ils avaient la tête à côté du corps, la gorge arrachée, les membres éparpillés et la plaine était rouge. Je n'avais alors que mes yeux pour déplorer le carnage que j'avais fait. Mes yeux qui étaient redevenus gris, je l'avais vu tandis que je tentais de me nettoyer de tout le sang de mes ennemis dans une marre. Elle était devenue rouge à son tour. Mes vêtements sanguinolents collaient à ma peau. Je pris alors la direction du chemin qu'avaient emprunté Dorga et Oto Mustam. Arrivée devant le passage, tout s'éteignit. Je n'existais plus. Il ne m'aime plus ...

Un dernier souffle et je fus transportée dans les abîmes d'un monde inconnu où ma peine se purgerait chaque fois que mon corps ne pourrait plus supporter la fatigue ou la douleur. Chaque fois que je quitterais ce monde, je rejoindrais désormais celui-ci. Un monde où les gens ne sont ni vivants, ni morts. Un entre deux mondes servant de passage à sens unique pour ceux qui traverseraient les rives de la rivière. Cet entre deux mondes où l'on vous juge pour ce que vous avez fait. Tout le monde connaît ce passage mais peu connaissent le passage caché dans l'ombre. Celui par lequel les morts et les démons passent de l'autre côté. Ce passage, je l'emprunterais désormais chaque fois que je me réveillerais pour revenir dans notre monde. Damnée ... je le suis maintenant.

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Membre, ...est passé par ici., 43ans Posté(e)
le Joker Membre 2 236 messages
43ans‚ ...est passé par ici.,
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:rtfm: ça à l'air bien :o°
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Membre, 32ans Posté(e)
Nepriss Membre 457 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
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Chapitre 11 :

Folie Sanguinaire

La salle dans laquelle je me réveillai était sombre et lugubre. Aucune fenêtre, aucune lumière et pourtant je voyais parfaitement. La première chose que je vis était une chaîne attachant mes chevilles, mes poignets et mon coup à un anneau dans le mur. Il y avait dans le fond, une table sur laquelle était posés un pichet et un verre. Comme si j'allais boire de l'eau ... La poignée de la porte était à quelques mètres de moi mais mes chaînes me retenaient au lit de fortune installé pour l'occasion. Je pouvais simplement me lever et atteindre avec peine la petite table. S'ils pensent que se sont de simples chaînes qui vont me retenir ... D'un coup puissant et sec, je tirai sur le métal qui céda sous la force de la traction.

J'avais brisé mes liens mais les chaînes étaient encore attachées à moi par des serrures métalliques. J'approchai doucement de la porte et collai mon oreille dessus. J'entendis la respiration posée d'un soldat montant la garde. Il devait dormir. La poignée de la porte grinça lorsque je m'en saisis mais n'ébranla pas le sommeil du garde. Au moment de tirer, la porte ne bougea pas, elle était fermée.

- Et merde! Râlai-je. Après tout, pourquoi vouloir être discrète? Il me suffit d'éviter Dorga et Oto Mustam ...

En réfléchissant, je me dis que peut-être la méthode dont j'avais usé pour défoncer le mur de roche fonctionnerait pour cette porte en bois. Sans arme ... ça va être compliqué. Je pris le peu d'élan que je pouvais du fond de la cellule et tentai de courir avec les chevilles liées pour enfoncer la porte qui céda dès le premier essai. Le garde s'éveilla en sursaut en attendant le fracas. Il me regardait et était terrifié. Il repensait à sa maison, sa fille, sa femme. Sa vie défila devant ses yeux. Pendant une seconde je crus que j'allais lui laisser la vie sauve.

- Chuuuuut! Lui fis-je avant de lui retourner la tête.

Lorsque j'entendis ses os se briser je sus que je pouvais relâcher mon étreinte et que s'en était fini de lui. Il n'avait pas souffert, dommage, la peine de sa famille compenserait son manque de souffrances. J'allongeai le corps à même le sol et le fouillai afin de récupérer les clés de mes chaînes. Au passage, je pus dérober quelques kamas, des dagues, un trousseau de clés et un parchemin sur lequel était représenté le plan du camps qui me serait bien utile. Je me libérai de mes chaînes, mes poignets et mes chevilles étaient tuméfiés. J'accrochai les dagues à la lanière de cuir qui faisait le tour de mes hanches, attachai le trousseau à cette même lanière et rangeai le parchemin dans l'une des poches de derrière. Je replaçai mes cheveux et me massai les poignets avant d'enjamber le corps sans aucun remord.

Je fis quelques pas puis me retournai vers le corps. J'avais soif et l'eau ne me disait rien qui vaille. Une idée me vint alors ... Je m'accroupis à côté du corps, le retournai et d'un coup de dague lui ouvrait la gorge. Le sang qui s'en échappait avait une odeur plus qu'alléchante. Je pris la gourde qui pendait à la ceinture du garde et la vidai. Je la mis près de la plaie et fis couler le sang dedans. J'eus un peu de mal à la remplir mais y parvins tout de même. Pour ne pas entamer ma réserve, je m'abreuvai directement sur sa blessure. Son sang était encore chaud, doux et plein de vitalité. Je pendis la gourde à la lanière et me remis en marche.

J'ignorais ce que je cherchais vraiment ... En fait je ne cherchais même pas à m'échapper ... J'avais encore envie de tuer. Imagines ... avec tous ses soldats dans des cavernes sombres ... des bataillons entiers à décimer ... Je pourrais faire un carnage ... Huuummmm! Haha! On va bien rire ... Je marchais n'importe comment en zigzaguant, titubant, sautillant. La joie de tuer s'était emparée de moi. Je m'étais même mise à chantonner ... ~Tourne, tourne petite proie, sache seulement que tu ne m'échapperas pas. Promène, promène toi mais sache aussi que tu ne rentreras pas. ~ Ce petit air inventé sur l'instant était ignoble à souhait.

Je longeais une paroi en griffant la roche lorsque j'entendis les pas d'un soldat approcher. Ma bouche se tordit et un sourire démoniaque s'étira. Mes yeux redevinrent noirs. Je savais désormais lorsqu'ils changeaient de couleur car la pigmentation me laissait une sensation de brûlure. Je me mis à courir furtivement dans sa direction. En levant la tête, j'aperçus une petite cavité au dessus du chemin. D'un bond, je m'y cachai pour patienter. Lorsque le soldat passa en dessous, mon ventre se crispa et je sentis l'adrénaline monter rapidement. Lorsqu'il fut passé, je redescendis et me mis derrière lui. Mes pas étaient si légers qu'il ne m'entendait même pas. Dans un élan de cruauté, je me mis à chantonner : ~Tourne, tourne petite proie, sache seulement que tu ne m'échapperas pas.~ Le soldat se retourna et ne vit rien. Son c¿ur lui, battait la chamade. Il cherchait désespérément dans l'obscurité avec sa torche. Je m'étais plantée devant lui, lui fis une petite tape sur l'épaule et il se retourna de nouveau. Lorsqu'il me vit, je crus que son c¿ur allait lâcher tant il battait. Je penchai la tête sur le côté et me remis à chanter : ~Promène, promène toi mais sache aussi que tu ne rentreras pas.~ Sur ces mots, je lui arrachai sa torche et lui enfonçai les dagues partout où je le pouvais. Ses cris se perdirent en petits étranglements. J'étais hilare tandis qu'il n'était pas mort. Je le voyais allongé sur le sol, crachant son sang, se noyant même dedans. Je m'assis alors sur lui et le regardais en souriant. ~Pauvre, pauvre petite proie, tu as voulu jouer avec moi, sache seulement que tu as perdu cette fois. ~ Je lui plantai une dague dans le c¿ur, achevant ses souffrances pour de bon avant de partir dans un infini fou rire.

J'étais heureuse. Je tuais, j'assassinais, j'égorgeais et personne ne venait me demander de comptes. Rien ne pouvait plus me faire plaisir que d'exterminer un par un ses soldats. Malgré cela, ma mission n'était pas encore achevée. Je devais tuer Oto Mustam. C'était ma nouvelle lubie. Je ne cesserais de massacrer toute personne me croisant tant que je n'aurais pas terminé Mustam. Les couloirs sombres de la grotte me plaisaient beaucoup. Je pouvais y attendre mes proies et leur sauter dessus sans même qu'ils ne se rendent compte de quoi que ce soit.

Tout en marchant, j'étais plongée dans mes pensées. Je revoyais les regards perdus d'effroi de mes victimes, leur terreur, leur vie, leur famille. Je ne ressentais rien. Pas un soupçon de mauvaise conscience, rien. Après tout, ils n'avaient qu'à pas s'engager. Je me demandais même s'il ne serait pas juste de tuer également leur famille. Ainsi le travail serait propre et achevé. Oui ... dès que je sors d'ici, je me charge de tous les retrouver et tous les tuer.

Alors que je réfléchissais, je ne m'étais même pas aperçue que j'avais croisé la route d'un soldat mort. Je m'arrêtai net et me retournai vers lui. Je me penchai sur son corps et le retournai pour contempler ses blessures. Elles n'étaient pas de moi. Il avait le visage totalement arraché et sa cervelle s'étalait en morceaux à côté de sa tête déchiquetée. J'avais beau laisser ressortir ma sauvagerie, je ne serais jamais allée jusque là. Qui pouvait bien avoir fait une telle chose? J'aimais le sang mais là s'en était éc¿urant. Je crus bien que j'allais vomir devant ce spectacle dégoûtant. Je ne pris même pas la peine de piller sa dépouille tant elle me répugnait. En revanche, je pris mes jambes à mon cou et m'éloignai de là au plus vite.

J'éprouvais un profond dégoût quant à ce que je venais de voir. Je m'assis dans une crevasse et me recroquevillai sur moi même comme pour me protéger. L'image de cet homme ne quittait pas mon esprit. Quelle créature avait pu faire ça? Toutes les horreurs que j'avais vu jusque là remontèrent d'un coup, d'un seul et m'assaillirent. J'avais l'impression d'être harcelée. Mon âme reprenait le dessus sur mon esprit et la cruauté dont j'avais fait preuve me hanta. Je revis le moment où Dorga était parti sans même faire attention à moi. Il était parti. Mon estomac s'était noué, ma gorge s'était serrée et mes yeux n'avaient qu'une envie : pleurer, pleurer, toujours pleurer, c'était la seule chose qui me libérait un peu.

Je me levais et reprenais la route du bureau d'Oto Mustam. Je la connaissais cette route, je l'avais déjà faite d'ici. Je marchais comme une condamnée, pieds traînants, bras ballants. En route, je croisais plusieurs garde, aucun d'eux ne s'approcha de moi tant ils avaient peur. Moi qui déplorais de ne pas être crainte, je regrettais maintenant de l'être. Chaque soldat me regardait comme si j'étais un monstre ... Mais j'étais réellement un monstre maintenant ... Ce que depuis toute petite je me jurais de combattre, je l'étais devenu. J'avais toujours voulu combattre Brâkmar, combattre les démons, le mal et pourtant ... j'en devenais un.

Je me mis à courir en espérant que cela m'aiderait à chasser de ma mémoire tous les crimes que j'avais faits en un laps de temps si réduit puis ... le visage de Dorga me vint. L'amour que j'éprouvais pour lui n'était plus qu'à sens unique. J'avais donné jusqu'à ma dignité pour lui ... et je pourrais recommencer sans peine. J'allais le rejoindre ... Il fallait vraiment que je le rejoigne. Plus j'approchais de lui, plus son parfum envoûtant m'accaparait. Plus j'étais proche de lui, plus mon c¿ur accélérait. J'avais envie de lui sauter dans les bras et lui crier à quel point je l'aimais ...

Je courais sans m'arrêter, trébuchant, tombant mais toujours sans arrêter. Lorsque enfin je fus arrivée dans la salle où j'avais rencontré Oto Mustam pour la première fois dans le camp, les portes claquèrent derrière moi et des soldats surgirent de partout. Oto Mustam rompit un rang et s'avança vers moi, Dorga à sa suite.

- Toujours si prévisible, princesse, vous devenez lassante. Gardes, emparez-vous d'elle ... et ne vous faites pas tuer cette fois.

Des soldats s'approchèrent de moi. La folie sanguinaire qui s'emparait de plus en plus souvent de moi me pris cette fois encore. Mes yeux se noircirent et ma soif de sang revint alors. J'eus à peine le temps de mettre les mains sur mes dagues que je croisai le regard de Dorga. Je le regardais aussi et ses pensées me vinrent clairement en tête. J'ignorais comment mais il savait que je pouvais entendre ce qu'il pensait. ~ Laisse les, Nepriss. Ne les tues pas. Reprends tes esprits, reprends le dessus, ne te laisse pas envahir. Je sais que c'est difficile mais maîtrise toi! Fais-le pour moi. Je te promets qu'il ne t'arrivera rien et que nous serrons ensemble mais s'il te plais, laisse les te maîtriser. Fais-le pour nous ...~ Je lâchai mes dagues et les gardes m'attrapèrent. Il m'attachèrent les mains avec des cordes très serrées et me tenaient par le cou et les bras. Je me laissais faire et revint à mon état normal.

- Dorga ... Je ne voulais pas faire ce que j'ai fais. Je le regrette.

- Je regrette aussi, princesse. Tu ne peux plus rester en liberté maintenant que tu es devenue bien trop dangereuse pour tout le monde et pour toi aussi.

- Qu'est-ce que je vais devenir? Qu'est-ce qui va m'arriver?!

- Je n'en sais rien ... Nous devons réunir le conseil pour décider de ce qui va nous arriver.

- De ce qui va "nous" arriver? Je croyais que tu étais libéré.

- Très chère, dit Mustam, ce n'est pas votre maigre compensation qui va faire de Dorga un homme libre. D'autant plus que vous avez décimé une partie de mes troupes. Il en faudrait plus pour que je libère ce traître.

Je regardais Dorga ... Il baissait la tête. Je sentais qu'il éprouvait des sentiments très contradictoires. Sa tête fusait d'idées, interrogations, émotions. Il voulait lui arracher la tête ... et en même temps il ne le faisait pas car il renforcerait sa peine. Il voulait me libérer pour mieux m'enfermer. Il voulait pouvoir passer du temps avec moi pour comprendre ce qui m'arrivait mais son amour ... je ne le sentais plus. Il avait vraiment disparu ...

- Je pense fortement que vous allez être envoyée dans un endroit dont vous risquez de ne plus revenir ...

- Je n'ai que faire de mon avenir ... De toute façon, j'ai l'éternité devant moi.

- L'éternité, seule, risque d'être longue... Vous devriez commencer à réfléchir à la façon dont vous allez défendre votre cause devant le passeur ... Gardes, emmenez-la dans mes quartiers privés. Nous avons à discuter ce soir.

Discuter ... je ressentais parfaitement ce qu'il voulait et ce n'était certainement pas discuter ... Si je le voulais, je pourrais lui arracher la tête pendant qu'il ferait son affaire ... Mais je savais que je ne devais pas. De toute façon, je n'avais d'autre choix que d'obéir et me taire. Après tout, cela servirait peut-être. Dorga avait levé la tête et me regardait. Ses yeux exprimaient un désarroi sans précédant ... Je ne l'avais jamais vu ainsi. Il savait aussi ce qui allait se passer ... Il avait envie de protester mais s'en empêchait. Il savait autant que moi que cela ne ferait qu'empirer notre situation. J'allais devoir satisfaire les moindres désirs de ce porkass pour gagner pas à pas la liberté de Dorga. J'avais d'ores et déjà fais une croix sur la mienne. De toute façon, je ne pourrais vivre au dehors ... je tuerais trop de monde. Et puis, une vie à passer entre le bureau d'Oto Mustam et les champs de bataille ... J'aurais une double satisfaction ...

- Je vois que vous commencez à comprendre ce que je veux dire ... C'est bien. Quoi qu'il en soit, vous n'avez pas le choix. Allez-y, je la rejoins dans quelques minutes, le temps de discuter avec mon ami. Dit Oto Mustam se tournant vers Dorga.

Les soldats chargés de m'emmener tremblaient de peur, sauf un. Un jeune homme, certainement un disciple de feca ou de cra, difficile de juger sous son heaume grisâtre. Son c¿ur battait à un rythme régulier, même calme. Sa sérénité était poignante. Se fichait-il de la mort ou simplement ne me craignait-il pas? Lorsque nous arrivâmes devant le bureau d'Oto Mustam, il ouvrit la porte et laissa entrer les soldats qui me tenaient. Une fois à l'intérieur, ils ne surent pas quoi faire de moi de peur d'avoir à me libérer et me tourner le dos. Le jeune soldat approcha, me saisit par les poignets et se mit à défaire les n¿uds.

- Tu ne me crains pas?

- A quoi bon craindre? Si je dois partir aujourd'hui, tel est mon destin. Je ne pense pas que vous soyez dangereuse. Je pense que vous n'étiez pas dans votre état normal et que quelque chose de plus fort que vous vous a poussé à faire ce que vous avez fait.

- Pourtant je sens quelque chose en toi ... C'est flou, tu le caches très loin en toi mais je sais que c'est là et que ça a rapport avec moi. Qu'est-ce?

- Parmi les soldats que vous avez tués tout à l'heure, il y avait mon père et un de mes frères. Celui que vous avez tué en premier, c'était mon frère. Celui contre lequel vous vous êtes battue si longtemps à la fin, c'était mon père.

- Comment se fait-il que tu ne sois pas mort si tu y étais?

- Je montais la garde près d'une autre entrée menant à la coure. Je n'avais pas le droit d'intervenir.

- Tu es courageux.

- Mon père et mon frère l'étaient aussi. Je n'éprouve aucune ranc¿ur contre vous car je sais que votre conscience sera libérée un jour et que les remords viendront vous ronger pour le reste de votre vie. Cependant, je n'essaierais jamais de vous tuer.

- Pourquoi? Tu en as l'occasion ici même. Tu pourrais venger ton père et ton frère.

- Je ne suis pas un lâche. Si je devais vous affronter, ça serait en combat singulier et à égal. D'ailleurs, je n'ai pas à décider de la vie ou de la mort de quelqu'un, j'obéis aux ordres et c'est tout.

- Tu n'as donc aucun jugement propre? Tu suis ce qu'on te dit et tu te tais? Et après ça tu prétends ne pas être lâche ... Si tu n'étais pas lâche, tu assumerais tes actes et tu prendrais tes propres décisions.

- L'avis d'une criminelle m'importe peu, même si celle-ci est une princesse perdue.

- Une princesse perdue?

- Votre âme est encore présente mais votre esprit s'en est allé, remplacé par le démon. Vous vous êtes égarée loin de votre corps. Voilà, vous attendrez ici. Adieu.

Le jeune homme s'inclina avant de se retirer précédé des autres soldats. Il m'avait laissé bouche bée. Un être si jeune, et déjà si heurté par la vie et tout cela, en une journée et par ma faute.

Je restai assise sur le fauteuil, seule à attendre qu'Oto Mustam daigne venir. La pièce était toujours aussi sombre que la première fois que je l'avais vue et l'odeur de moisissure n'était pas partie non plus. L'attente promettait d'être longue ... J'en profitai pour m'installer dans le fauteuil d'une manière plus confortable en enlevant mes chaussures et mettant mes pieds par dessus le bras qui ne me servait pas de dossier. Sans m'en rendre compte, j'avais la tête penchée et mon regard s'était glissé sur une vieille cicatrice que je m'étais faite à la cheville lorsque j'étais petite. Tous les souvenirs du château me revinrent en mémoire ... Madame Pomoisie, les défilés, les rendez-vous diplomatiques ... ma mère... la mort de mon père ... les cours. Tout cela me manquait. Et dire que je pourrais vivre encore en paix là-bas plutôt que risquer ma vie ici. La mélancolie s'emparait de moi.

La porte grinça et s'ouvrit. Je ne pris même pas la peine de regarder Oto Mustam entrer. Mon regard était toujours perdu loin d'ici. Une main vint se poser sur mon épaule, je ne réagis pas, ne cherchai pas non plus à savoir qui c'était et encore moins ce qu'il voulait. Je le savais déjà, à quoi bon m'en assurer.

- Le contacte de ma peau contre la tienne ne te fais donc plus d'effet?

Mon sang se figea à l'entente de sa voix. Ce n'était pas Mustam ... Perdue dans ma mélancolie, je n'étais même plus capable d'exprimer quoi que ce fut. Je me contentai de répondre sur un ton morose...

- Il me ferait sûrement plus d'effet dans un autre endroit et dans d'autres conditions.

- Ils me libèrent.

- Et moi je reste là. Vas, je suis contente pour toi.

- N'essaieras-tu pas de t'échapper?

- A quoi bon? Pour prendre encore les vies d'innocents? Non, je préfère rester.

- Sais-tu seulement à quoi ressemblera ta vie si tu restes ici?

- Je préfère ne pas y penser dès maintenant.

- A deux nous pouvons fuir loin d'ici. Je t'aiderais à chasser l'esprit en toi et retrouver le tien.

- Au risque de te faire tuer? Crois-tu sérieusement que je vais te laisser prendre un tel risque?

- Les risques je les prends depuis le jour où je t'ai aimé.

- Mais tu ne m'aimes plus. Tu es donc en sécurité maintenant. Vas t-en!

- Nepriss, j'ai quelque chose d'important à te dire... Regarde-moi, s'il te plaît.

Il saisit ma main et s'assit à côté du fauteuil, à même le sol. Me regardant droit dans les yeux il dit :

- J'ai aimé une princesse, j'aime cette princesse et je l'aimerais toujours même si elle venait à ne plus être une princesse. Je n'aime pas la princesse qu'elle est, ni la guerrière redoutable qu'elle est, ni la bête assoiffée de sang qu'elle s'est révélé être. J'aime cette fille qui se cache derrière toutes ces facettes. J'aime la véritable personne qui est derrière tous ces visages. J'aime sa douceur, son âme. Ce que je n'aime pas c'est voir ce qu'elle devient lorsqu'elle est tourmentée par le démon qui a pris possession de son esprit. Je n'aime pas voir ses yeux changer de couleur et la voir se jeter sur les soldats pour s'abreuver de leur sang. Je veux que la jeune femme que j'aime me revienne comme elle était auparavant. Penses-tu que cela soit possible?

Je n'avais guère envie de répondre ... J'étais lasse de toute ces paroles. Je les savais sincères mais quelque chose en moi me poussait à les nier et les refuser catégoriquement. Après tout, il pouvait bien parler, je ne pourrais m'échapper d'ici.

- Je ne pense pas, non. Tes sentiments ont disparu. Ils ne reviendront pas tant que je ne "redeviendrais pas moi même". ~Seulement, tu ignores à quel point je me sens bien quand je bois le sang de mes ennemis, tu ignores à quel point il est jouissif de les entendre te supplier de les achever. Tu ignores à quel point j'aime le corps que cette petite idiote de princesse m'a offert!~

Il faisait froid, j'avais la chair de poule et pourtant je ne le sentais pas. Le sol était dur et puant. Mes os et mes muscles me faisaient horriblement mal et j'ignorais pourquoi j'étais allongée là. Du plus loin que je me souvienne, j'étais en train de discuter avec Dorga puis mon corps se mit à m'infliger de violentes douleurs. Je m'assis et me frottai les yeux pour voir où j'étais. L'endroit ressemblait fort au bureau d'Oto Mustam mais les vitrines étaient sans dessus dessous. Les livres et les armes jonchaient le sol, les éclats de vitres brisées me labouraient les mains. Ma tête me faisait affreusement mal.

Je pris appuis sur une masse allongée sur le sol pour me lever. Lorsque je fus debout, je vis que ce sur quoi je m'étais appuyée était un cadavre. Voyant cela, je fis un bond en arrière et trébuchai sur un autre corps. Je me relevai et me frottai les yeux encore. Des corps jonchaient le sol dans toute la salle. Horrifiée, je sortis au plus vite. Au moment de franchir la porte, quelque chose bloqua. Je poussai de toutes mes forces et finis par l'ouvrir. Une chaise avait été posée contre la poignée de la porte pour qu'on ne puisse pas l'ouvrir de l'intérieur mais elle fût si abîmée que ses pieds avaient cédés.

Il y avait des traces de sang un peu partout dans la pièce d'à côté, les meubles étaient saccagés et il n'y avait personne de vivant. La peur s'empara progressivement de moi à mesure que j'avançai parmi les débris et les morts. L'angoisse d'avoir aussi tué toutes ces personnes me hantait déjà. Je pris la direction de la coure en enjambant les cadavres qui jonchaient le sol. Les chemins étaient vides, aucun soldat ne tournait pour faire sa garde. J'entendais les gouttes d'eau tomber à un rythme régulier dans de petites flaques. Le calme qui régnait était trop insistant pour être naturel.

~ Tourne, tourne petite proie, sache seulement que tu ne m'échapperas pas. ~

Je me retournai vivement lorsque j'entendis cet air. Je le connaissais. J'avais beau regarder partout, je ne voyais rien. Je me souvins du jour où j'avais tué ces gardes et trouvé l'homme déchiqueté. C'est moi qui chantais cette chanson.

~ Promène, promène toi, mais sache aussi que tu ne rentreras pas. ~

La voix venait de ma tête ... Il n'était pas possible autrement. Je ne sentais la présence de personne et j'étais seule à marcher ici. La suite pourtant ... Avec qui je pouvais bien jouer? Que voulait dire cette voix? Je pense qu'il valait mieux pour moi ne pas entendre la fin ... Intuitivement je me mis à courir quand soudain ...

~ Pauvre, pauvre petite proie, tu as voulu jouer avec moi, sache seulement que tu as perdu cette fois!~

Je m'étais arrêtée pour écouter attentivement les moindres bruits mais rien ne se produisit, rien ne changea. Je ne sentis pas mes yeux changer de couleur, rien en moi ne se mit en colère, rien autour ne changea. Tout allait bien et pourtant, cette chanson m'avait fait froid dans le dos. Je tentais de me projeter aussi loin que je le pouvais mais ne sentais nulle part la présence de Dorga. Etait-il mort? Etait-il parti?

Une idée me vint, je n'avais qu'à sortir du camp et retrouver les mercenaires grâce à qui j'étais arrivée ici. Ils pourraient peut-être m'aider. Je ne me souvenais pas exactement de la direction à prendre pour sortir mais à force de chercher je trouverais bien. Quelques mètres et le couloir déboucha sur une cavité reliant deux autres chemins. Ignorant totalement où j'allais, je pris celui de droite. Plus j'avançais, plus les parois se resserraient. Je croisais quelques araknées mais rien de très effrayant, mais les grognements qui venaient de derrière moi en revanche ...

Je mis quelques secondes à me retourner et lorsque j'aperçus cet énorme mulou ... je me demandai bien ce qu'un mulou pouvait faire ici. Je n'eus pas vraiment le temps de répondre à cette question avant que l'une de ses pattes ne me frôle de peu. Je portai la main à ma lanière quand je constatai que les dagues n'y étaient plus et dans ce souterrain, impossible d'user de magie, la roche trop épaisse, trop étroite filtrait tout les flux que je voulais puiser du ciel ou de la terre. La bête se mit à grogner de plus en plus fort faisant parfois trembler les parois. Ses babines retroussées laissaient voir des crocs acérés et luisants. Une seule morsure et j'étais sûre d'y perdre quelque chose. L'image de l'homme déchiqueté me revint ... c'était sans doute l'oeuvre de ce mulou. Mais pourtant ... je l'aurais sentis. Comment se fait-il que je ne l'ai pas sentis? Mes sens ne fonctionnent que lorsque je ne suis pas dans mon état normal?

Il abattit sa puissante patte une seconde fois, elle atterrit à quelques centimètres de mes jambes. Heureusement pour moi, la roche était suffisamment étroite pour qu'il ne puisse pas m'atteindre. Malgré cela, s'il continuait à s'ébrouer sur la paroi, elle finirait par céder et m'ensevelirait. Je reculais en tâtonnant avec ma main derrière moi quand elle se posa sur une racine. Je me mis debout et tirai de toutes mes forces mais elle ne bougeait pas d'un centimètre. Le mulou fonçait sur la roche qui se mettait à craqueler. Plus il s'acharnait et plus la roche se fissurait profondément. Je commençais sérieusement à me demander comment j'allais sortir d'ici, d'autant plus que personne ne viendrait à mon secours cette fois. Je tirais désespérément sur la racine mais elle ne se détachait pas. Le mulou, lui, pouvait désormais enfoncer une partie de sa gueule dans la cavité. J'avais beau tirer, la racine ne cédait pas et le mulou approchait. La bête chargea un grand coup et une partie de la cavité s'effondra devant moi. Il glissa une patte et une partie de sa tête à quelques centimètres de moi, recroquevillée sur moi même au fond, collée à la paroi. Le mulou sortit de la cavité et prit de l'élan pour mieux charger. Les parois de la cavité éclatèrent sous la force du coup et les roches se détachèrent du plafond tombant sur la bête. La poussière me fit tousser et lorsqu'elle se dissipa un peu, je vis le mulou couché sous un tas de rochers.

Il est ... mort? Curieuse de savoir si je pourrais sortir d'ici en un seul morceau et surtout vivante, je m'accroupis et m'approchai. Ses yeux étaient fermés, sa mâchoire sans doute cassée et deux de ses griffes étaient arrachées. Sa bouche saignait et sa tête luisait de liquide rouge. S'il n'était pas mort il devait souffrir atrocement. Je pris une de ses griffes et m'approchai davantage. Lorsque je ne fus qu'à quelques centimètres de sa gueule, je sentis le souffle chaud et putride de sa respiration. Prise de pitié, je mis fin à ses souffrances en lui enfonçant profondément la griffe dans la tête. Mon visage reçu une giclée de sang qui toucha mes lèvres. L'odeur, la texture, la chaleur, le goût du sang ... cela me montait à la tête et me faisait entrer dans un état seconde. Etrangement, le sang de ce mulou me faisait moins d'effet que le sang humain.

N'oubliant pas que je devais retrouver Dorga ou les mercenaires, je passai difficilement par dessus la dépouille ensanglantée du mulou. J'eus beaucoup de peine à me frayer un passage parmi tous ces poils et lorsque j'eus passé les roches qui l'ensevelissaient, je sautai du corps. A la réception, mon ventre me fit mal, très mal. M'accrochant à lui, je dus prendre appuis sur la paroi du souterrain pour rester debout. J'ai dû me blesser contre un rocher sans m'en apercevoir. Prenant sur moi, je continuai d'avancer. Une petite lueur provenait du fond du chemin. Si ce n'est pas la sortie ... je me jette du premier pont que je croise dans cette maudite grotte!

Chapitre 12 : Une revenante.

La lumière du jour était aveuglante, même sous les arbres de cette forêt immense. J'avais moins mal et la douleur s'était surtout changée en une gêne. Je pris appuis sur un tronc d'arbre et inspectai mon ventre. Je n'y vis rien, pas de plaie, pas de sang. Peut-être était-ce à l'intérieur. Dès que je le pourrais, j'irais voir un eniripsa.

Quelque chose me paraissait anormal. Je n'aurais sus dire si c'était le manque de bruit, le manque de vie ou encore le manque d'autre chose mais il manquait quelque chose ici. Je ne reconnus pas tout de suite l'endroit. En fait, je ne le reconnaissais pas du tout. Je cherchais la présence de quelqu'un dans les parages mais ne sentais rien ... Où étaient-ils passés? Je n'avais pas le choix ... Je pris une direction au hasard et me mis en marche. Il n'y avait rien, pas un animal, pas une personne, pas même un objet ou un corps. La guerre était déjà finie? Mais où étaient-ils passés?!

Des heures durant, je marchai dans cette forêt brumeuse et muette sans jamais rien croiser d'autre que des arbres jusqu'à ce que je puisse apercevoir de la fumée montant d'un camp installé en plein milieu d'une petite clairière. Ignorant totalement à qui appartenait ce camp, je m'approchai sans faire de bruit, contournant les tentes. Plus j'approchai, plus les voix qui s'élevaient du camp me parvenaient distinctes.

- Alors, quels sont les ordres?

- On ne bouge pas d'ici.

- Et si on est attaqués?

- Aucun risque, personne ne passe ici, on est en plein c¿ur de l'île, c'est l'endroit le plus dangereux.

- Justement, ça l'est pour nous aussi, on devrait partir.

- Tu es sourd?! Les ordres sont clairs : on attend là que le commandant nous dise de lever le camps, on se défend en cas d'attaque et on ne fait rien d'autre.

- Korhang, tu es certain de savoir ce que tu fais?

- Ma hache sur ton crâne, tu crois qu'elle sera certaine de savoir ce qu'elle fait?

Korhang ... les mercenaires! Heureuse de voir enfin des personnes familières, je sortis de ma cachette et avançai vers le camp. Ils étaient tous là, même Hadji. Lorsqu'ils me virent, ils ne bougèrent pas. Seul Korhang s'exprima.

- Ho, une revenante... Ca y est? T'as finis de décimer nos troupes?

- Comment ... comment savez-vous?

- Nous sommes au service de la milice brakmarienne pour quelques temps. Ils nous ont réclamé pas mal de main d'oeuvre que tu t'es amusé à étriper.

- Je ne savais pas. Ce n'est pas ma ...

- Bien sûr que si, c'est ta faute. C'est p'tetre moi qui les ai tué? Il ne t'arrive donc jamais d'écouter ce qu'on te dit? "Ne vas pas là, c'est dangereux" et toi tu y fonces. Ce que tu as aujourd'hui, tu le mérites.

Hadji s'indignait de voir son mari réagir ainsi. Elle se leva et se planta entre lui et moi et de toute sa hauteur de petite eniripsa. Elle s'éleva face à Korhang et le pointant du doigt se mit à grogner :

- Laisse cette pauvre fille tranquille. Tu ne sais pas ce qu'elle a subit. Elle n'était pas elle même! Je sens encore la présence de ce démon dans son corps. Il est encore là, bien caché mais là. Elle a besoin d'aide, pas de reproches.

- On ne peut pas la garder avec nous, elle est bien trop dangereuse.

- Elle apprendra à se contrôler. Dans le pire des cas, nous sommes tous là. Elle a beau être très puissante, elle ne peut nous vaincre tous d'un coup.

- Soit, qu'elle reste mais qu'elle n'espère pas rester là à rien faire. Qu'elle espère encore moins que je vais l'aider ou lui enseigner quoi que ce soit.

Hadji se tourna vers moi et me pris, ou plutôt l'inverse, dans ses bras. Elle était pleine d'amour, de sympathie. Cela faisait chaud au coeur. Voyant cela, les autres se levèrent à leur tour et virent nous étreindre.

- Où est Lodna?

- On parle de moi? Dit-elle, apparaissant avec son habituel grand sourire.

L'étreinte si chaleureuse me fit oublier tout ce qui s'était passé ces derniers jours. J'avais l'impression de n'avoir jamais commis toutes les atrocités dont je me savais coupable.

- Au lieu de vous faire des mamours, venez organiser les tours de garde pour cette nuit. Aboya Korhang.

L'étreinte se dissipa et nous allâmes nous réunir au centre du camp pour décider des tours de garde. Les mercenaires avaient disposé des troncs d'arbres en cercle autour d'un foyer. Ils allèrent s'asseoir ensemble, je les suivis.

- Les gars ont travaillé pour pouvoir poser leurs fesses sur ces arbres. Vas t-en chercher un si tu veux t'asseoir. Me grogna t-il.

- Je n'ai pas de hache pour en couper.

- Vas t'en fabriquer une.

- Mais je ...

- T'as quelque chose à ajouter?

- Non ...

- Alors magne toi, il va bientôt faire nuit.

- Oui ...

- J'ai mal compris je crois.

- Oui ... chef.

- Et plus vite que ça si tu veux pas monter la garde toute la nuit.

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Invité I feel you
Invités, Posté(e)
Invité I feel you
Invité I feel you Invités 0 message
Posté(e)

:rtfm: Bobo tête ! :o°

Un suisse qui parle tout seul ? il fait un monologue...

Deux suisses... qui parlent ? ils font un dialogue....

Trois suisses ? ils font un catalogue !! :D

Bon on va pas en faire un fromage ou un yaourt ! :o° ... continue... :yahoo:

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Membre, 32ans Posté(e)
Nepriss Membre 457 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Ouaip. Je voulais poster un chapitre par message mais le fofo en a décidé autrement ...

Edit : Lis pas tout d'un coup c'est po drôle! Quand on sait que mes lecteurs sur l'autre forum ont attendu parfois plus d'un mois avant d'avoir les suites ... J'espère que ça plaira ici autant que l'histoire a eu de succès là-bas!

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Invité I feel you
Invités, Posté(e)
Invité I feel you
Invité I feel you Invités 0 message
Posté(e)
:rtfm: oups ! c'est con hein!! :o°
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Membre, ...est passé par ici., 43ans Posté(e)
le Joker Membre 2 236 messages
43ans‚ ...est passé par ici.,
Posté(e)

Il faut admettre que c'est assez imbuvable. C'est pas simple de lire des longueurs comme celles-ci ; l'écran d'ordi n'est pas vraiment l'outil idéal pour lire des paragraphes de bouquin, et surtout lorsqu'ils sont postés sur un forum :rtfm:

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Invité I feel you
Invités, Posté(e)
Invité I feel you
Invité I feel you Invités 0 message
Posté(e)

Je vais faire plus simple... et tout en littérature... :rtfm:

Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites.

Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.

Tout, la haine et le deuil ! - Et ne m'objectez pas

Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas... -

Ecoutez bien ceci :

Tête-à-tête, en pantoufle,

Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,

Vous dites à l'oreille au plus mystérieux

De vos amis de coeur, ou, si vous l'aimez mieux,

Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,

Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,

Un mot désagréable à quelque individu ;

Ce mot que vous croyez que l'on n'a pas entendu,

Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,

Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre !

Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin.

Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,

De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;

- Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle ! -

Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera.

Il suit le quai, franchit la place, et caetera,

Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,

Et va, tout à travers un dédale de rues,

Droit chez l'individu dont vous avez parlé.

Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,

Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,

Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,

Dit : - Me voilà ! je sors de la bouche d'un tel. -

Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel...

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Membre, 32ans Posté(e)
Nepriss Membre 457 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Oui présenté comme ça c'st assez indigeste je vous l'accorde. Le forum sur lequel je l'avais publié à la base était plus sobre et doux au niveau des couleurs, ça aidait pas mal pour la lecture. Là je ne sais pourquoi mais j'ai des soucis sur mes balises, le fofo veut pas me séparer les messages et ça donne un gros truc tout moche et compacte.

Un grand merci à ceux qui auront eu le courage de tout lire malgré tout. Sinon je peux vous filer le lien initial : http://forum.dofus.com/fr/taverne-du-bwork...e--t206076.html

Voilà, le souci étant que vous devrez être identifié et donc inscrit au forum pour pouvoir lire cette section.

Je vais poster la seconde histoire de manière à obtenir un meilleur résultat.

*Nepriss qui fait ses premiers pas sur un forum inconnu en territoire hostile* :rtfm:

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Invité I feel you
Invités, Posté(e)
Invité I feel you
Invité I feel you Invités 0 message
Posté(e)

Bise Nepriss qui fait ses premiers pas sur un territoire amical, faut juste faire plus court et si tu veux faut juste continuer, chacun lira ou pas spa le plus important... l'important c'est toi pas les textes... mais tes textes... :rtfm:

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Membre, 32ans Posté(e)
Nepriss Membre 457 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

T'inquiète pas je n'ai pas mal pris vos remarques ^^ Mais c'est vrai que là c'est vraiment craignos comment le forum m'a tout ... compacté. Un chapitre par message c'était très bien!

Dans le pire des cas vous pouvez toujours lire sur l'autre forum mais c'est chiant, faut vous inscrire et tout le train train. J'essaierai de modifier et changer tout ça de place pour que ça fasse un truc potable.

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Membre, ...est passé par ici., 43ans Posté(e)
le Joker Membre 2 236 messages
43ans‚ ...est passé par ici.,
Posté(e)

Je pense que très peu de personnes vont le lire malgré tous tes efforts pour le rendre plus lisible.

Tu es sur un forum de discussion et par conséquent les gens viennent ici pour discuter (logique en même temps). Les forumeurs ne vont pas passer leur temps à lire une histoire aussi longue.

Je suis désolé Nepriss mais je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur endroit pour que tes textes soient lus.

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Membre, 32ans Posté(e)
Nepriss Membre 457 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Si, comme je le pense, je sais à peu près lire je me trouve bien dans une section nommée "Vos écrits" où j'ai pu lire des histoires assez longues. Après tout pourquoi pas? Même si je ne suis pas aussi lue ici qu'ailleurs et bien soit, peut-être aurais-je au moins permis à deux ou trois personnes de se divertir un peu et voilà tout ^^

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Membre, ...est passé par ici., 43ans Posté(e)
le Joker Membre 2 236 messages
43ans‚ ...est passé par ici.,
Posté(e)

Si je te dis ça ce n'est pas pour que tu fasses des illusions sur les "retours".

Les personnes qui viennent sur le forum veulent en général parler de plusieurs sujets et le tien va leur prendre beaucoup de temps en lecture. C'est juste un conseil :rtfm:

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Membre, 32ans Posté(e)
Nepriss Membre 457 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Vui vui je comprends bien! De toute manière s'ils veulent lire un peu de temps en temps ou tout d'un coup ou pas du tout libre à eux ^^ Je publie, le reste je m'en occupe que si on me demande.

Enfin voilà, si quelqu'un passe par là et veut faire une pause pour lire un peu ou quoi ça serait pas mal que j'ai remis tout en place pour faciliter parce qu'il est vrai que présenté de la sorte c'est presque impossible à lire.

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