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florilège poétique du forum


chirona

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Nous avons tous appris par coeur des textes à l'école et pour notre plaisir. Ils nous suivront toute notre vie parce qu'ils nous ont marqués. Certains d'entre nous n'hésitent pas à augmenter ce capital culturel au doux goût de madeleine de Proust.

Je vous propose de créer un florilège de ces citations :o° .

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue.

C'est Vénus toute entière à sa proie attachée.

Racine, Phèdre

Horloge, dieu sinistre, effrayant, impassible

dont le doigt nous menace et nous dit "souviens-toi"

les vibrantes douleurs dans ton coeur plein d'effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible.

Baudelaire, "L'horloge"

Làs, où est maintenant ce coeur vainqueur de toute adversité

Cet honnête désir de l'immortalité

et cette honnête flamme au peuple non commune.

Où sont ces doux plaisirs qu'au soir sous la nuit brune

les muses me donnaient alors qu'en liberté,

dessus le vert tapis d'un rivage écarté

Je les menais danser au rayon de la lune.

Du Bellay, "Làs où est maintenant"

Je vous laisse la parole.

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Petit rectificatif que je souhaite faire en toute transparence car j'avais un doute sur le poème de Du Bellay :

Las où est maintenant ce mépris de fortune

Ce coeur vainqueur de toute adversité

Cet honnête désir de l'immortalité

Et cette honnête flamme au peuple non commune...

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Invité Thyia
Invités, Posté(e)
Invité Thyia
Invité Thyia Invités 0 message
Posté(e)

Alors, moi, il en a eu plusieurs qui me sont restés gravés, tels de petits airs qui me trottinent encore de temps à autre :

ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !

N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers

Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?

Pierre Corneille

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées

Mon paletot soudain devenait idéal

J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal

Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Arthur Rimbaud

Le foyer, la lueur étroite de la lampe ;

La rêverie avec le doigt contre la tempe

Et les yeux se perdant parmi les yeux aimés ;

L’heure du thé fumant et des livres fermés ;

La douceur de sentir la fin de la soirée ;

La fatigue charmante et l’attente adorée

De l’ombre nuptiale et de la douce nuit,

Oh ! tout cela, mon rêve attendri le poursuit

Sans relâche, à travers toutes remises vaines,

Impatient des mois, furieux des semaines !

Paul Verlaine (celui-la, je l'ai lu un jour, en 4ème, dans le cahier d'une copine. J'avais tellement été impressionnée par la musique et la force de ses mots que je l'ai retenu à force de le lire plusieurs fois d'affilée. Ce n'est que des années plus tard que j'ai appris que l'auteur de ses vers était Monsieur Verlaine et non ma copine d'antan.)

et enfin, celui-ci, enrobée d'une pensée pleine d'amour et de tendresse, car c'est mon grand-père qui me les déclamait quand j'étais pas plus haute que trois ou quatre pommes :

é Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !

Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !

Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,

Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Charles Baudelaire

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Invité ambroisine
Invités, Posté(e)
Invité ambroisine
Invité ambroisine Invités 0 message
Posté(e)

L'un des poèmes que j'ai dû lire en classe et qui m'a le plus touchée est Demain, dès l'aube de Victor HUGO:

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Il est magnifiquement triste :o°

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Invité ouaif
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Invité ouaif
Invité ouaif Invités 0 message
Posté(e)

La vie est une table, où pour jouer ensemble

On voit quatre joueurs : le Temps tient le haut bout,

Et dit passe, l'Amour fait de son reste et tremble.

L'Homme fait bonne mine et la Mort tire tout.

Extrait de La vie est un éclair de Mathieu

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Membre+, 52ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Un classique du genre, qui n'a pas appris cette poésie étant petit ?

La cigale et la fourmi

La cigale ayant chanté tout l'été

se trouva fort dépourvue

quand la bise fut venue.

Pas un seul petit morceau

de mouche ou de vermisseau.

Elle alla crier famine

chez la fourmi sa voisine

la priant de lui prêter

quelques grains pour subsister

jusqu'à la saison nouvelle.

Je vous paierai avant l'août

foi d'animal

intérêt et principal.

La fourmi n'est pas prêteuse

c'est là son moindre défaut.

Que faisiez-vous au temps chaud ?

Dit-elle à cete emprunteuse.

Nuit et jour, à tout venant

je chantais, ne vous déplaise.

Vous chantiez, j'en suis fort aise.

Et bien, dansez maintenant.

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