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Sans titre 1


Aloysius

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Membre, 30ans Posté(e)
Aloysius Membre 216 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

é l'origine, ce texte n'avait pas de titre, si ce n'est une citation issue d'un jeu vidéo. Je l'ai écrit en janvier dernier, et je ne l'ai encore jamais publié sur un forum. J'attends vos réactions !

La détonation perfora le silence dans un cri déchirant. Le son ne se prolongea que l'espace d'une seconde, frappant les murs de son atroce rumeur funeste, avant de s'éteindre sur une ultime note mortuaire.

Dès lors, le temps parut stopper sa course. Il lui sembla compter mentalement deux, puis trois secondes avant que la balle ne perfore ses organes dans une explosion de chair et de douleur. Et il y eut ce bruit, ce bruit humide et sourd de sucions que lui seul pouvait percevoir.

La violence du coup le fit subrepticement perdre équilibre et il bascula en arrière d'un mouvement qui lui parut infiniment long. Il eut le temps d'apercevoir ce trou immense, dans son torse, d'un noir profond, si profond qu'il en eut le vertige et qu'il en oublia d'éprouver cette douleur lancinante. Trois, quatre, cinq, puis dix secondes passèrent avant que son corps ne touche lourdement le sol. Des particules de poussière volèrent en tous sens devant ses yeux d'un bleu tranchant avec la pâleur de son visage sans qu'il ne les vit. D'un regard vide comme s'il eut été déjà mort, il fixa le plafond morne, frissonnant de la sensation de froid qui gagnait son corps et engourdissait peu à peu ses membres, tandis qu'un épais liquide noir aux reflets pourpres s'écoulait par vagues successives du trou béant de son torse.

Dans ce silence immuable, il entendit jusqu'aux moindres battements étouffés de son c¿ur qui martelait faiblement dans une ultime tentative de survie sa peau en lambeau ; sa respiration se fit difficile, saccadée, et chaque soubresaut de sa poitrine provoquait un élancement d'une souffrance sans nom.

Onze, douze, treize secondes fictives le quittèrent. Une larme roula paresseusement sur sa joue qu'il tenta d'essuyer d'une main incapable de tout mouvement. Ce n'était pas la fin qu'il avait espérée.

D'ailleurs, en avait-il espéré une ?

Il fixa plus intensément encore ce plafond gris, comme s'il allait soudainement se muer en un ciel bleu vertigineux, et faire disparaître cette angoisse de la mort qui lui obstruait la gorge pour ne plus laisser place qu'à une sensation de bien-être extrême.

Il s'imagina alors, face à ce ciel, tandis qu'une légère brise d'une tiédeur agréable caresserait sa peau glacée et repousserait ses mèches noirs parsemées de sang reposant sur son front. Il se plongeait dans cette infinie douceur, et ses yeux semblaient refléter les volutes bleues de ce monde inaccessible, et pourtant si proche, si proche qu'il avait le sentiment de pouvoir le toucher, le saisir.

Il oublia peu à peu qui il était et ce qu'il avait été, jusqu'à son propre nom. Il oublia la douleur, tout ce sang qui l'entourait. Tout cela n'avait plus aucune importance pour lui. Seule la beauté de ce qu'il voyait semblait posséder une signification.

Dans un bruissement tel un soupir, le sol rugueux de la pièce s'évapora en une longue étendue de sable blanc et les murs austères en l'infini de l'horizon. Ses doigts s'enfoncèrent parmi ces millions de grains et ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire lorsqu'il entendit, tout proche, le ressac de la mer. Il ne se souvenait pas avoir éprouvé un jour un sentiment aussi indéfinissable de bonheur. Il savait que pour lui il n'y aurait plus aucun espoir d'avenir, mais il y avait ce calme qui l'empêchait d'y songer. Peu importait ce qui pourrait lui arriver ensuite, s'il avait la chance de pouvoir l'éprouver encore et encore, ne serait-ce que l'espace d'une seconde.

Soudain, le bruit sourd d'un revolver heurtant le sol et ceux de pas tremblants lui parvinrent. Il l'imagina passer le seuil de la porte, là-bas, dans ce monde auquel il n'appartenait plus, sans même un regard pour lui.

-Tout ira mieux à présent, dit-il dans un murmure.

Ses pas cessèrent.

-Pardonne-moi, dit-elle d'une voix qui se brisa.

-Pourquoi ? C'était mon choix... de partir maintenant.

Elle disparut. Il accorda un dernier regard à sa silhouette qui s'éloignait et qu'il n'était plus trop sûr de connaître. Elle avait été l'unique personne à lui avoir procuré la sensation de posséder une chose qu'il n'avait pas : un c¿ur. Cependant, malgré l'affection sans bornes qu'il lui vouait, et alors que sa silhouette découpée par un ciel toujours plus éclatant s'éloignait et que le son de ses pas était étouffé par l'étreinte du sable, son souvenir s'effaçait inéluctablement.

Puis il ferma les yeux. Le flux et le reflux des vagues qui le berçaient lui donnèrent cette impression enivrante de liberté. Un sourire paisible éclaira ses traits.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, le soleil baignait le ciel d'intenses rayons vifs. Il tendit le bras vers cet univers riche de couleurs et de lumières et se sentit comme aspiré par lui. Sa chaleur le submergea tandis qu'il quittait le sol, et les battements de son c¿ur ainsi que le bruissement des vagues se turent simultanément dans une note parfaite.

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Invité I'm Sexy
Invités, Posté(e)
Invité I'm Sexy
Invité I'm Sexy Invités 0 message
Posté(e)

Je trouve ton texte bien ecrit malgrés ton jeune âge, mais lorsque l'on decrit une action il serait plus judicieux d'utiliser une detonation qui eviterait les repetions, l'utilisation abusive des verbes :blush:

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Membre, nyctalope, 40ans Posté(e)
Criterium Membre 2 874 messages
40ans‚ nyctalope,
Posté(e)

Bienvenue :blush:

Alors, avant toute chose, je dois t'avouer que j'aime énormément ton pseudonyme. Aloysius est un nom médiéval qui me plaît beaucoup — et les poèmes en prose d'Aloysius Bertrand, Gaspard de la Nuit, sont magnifiques. Cependant, fidèlement à la tradition, je t'avoue immédiatement que ton texte ne me plaît pas trop ; non pas à cause de l'idée — qui est bonne, la mort désirée, le coup de feu, décrit lentement comme une agonie — mais à cause de sa réalisation.

Voilà donc ce qui me gêne principalement : non pas les quelques fautes d'orthographe çà et là, mais surtout la lourdeur de beaucoup de phrases et de tournures. L'on a nettement l'impression que tu as voulu habiller chaque mot en l'enrobant d'épithètes. Et c'est d'autant plus dommage que ces adjectifs sont parfois assez rebutants ; soit qu'ils fassent buter la lecture ("la violence du coup le fit subrepticement perdre son équilibre" ; "le sol rugueux de la pièce s'évapora en une longue étendue de sable blanc et les murs austères en l'infini de l'horizon"), soit qu'ils apportent des connotations négatives et péjoratives qui n'ont a priori pas lieu d'être (ainsi la larme roule "paresseusement", le plafond est "morne", etc.). Je trouve cela dommage car c'est le plus gênant, plus que le fait que l'aspect temporel de ton texte soit assez hésitant (il est parfois questions de secondes, parfois de "soudainement", l'on a sans cesse l'impression de trébucher — alors que justement, le fait de traiter en longueur une mort au final assez rapide aurait pu être l'occasion de développements intéressants au niveau du rythme du récit).

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Membre, 30ans Posté(e)
Aloysius Membre 216 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Merci beaucoup pour vos avis. Comme l'a souligné I'm sexy, je suis jeune, et je cherche avant tout à m'améliorer. ^^

Puis, je suis flattée que mon pseudo te plaise, Criterium.

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