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Copenhague : une approche scientifique ?


kyrilluk

Le consensus scientifique  

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Membre, Anarchiste épistémologique, 51ans Posté(e)
kyrilluk Membre 7 694 messages
51ans‚ Anarchiste épistémologique,
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Climategate-UN.jpg

Copenhague : une approche scientifique ?


Vendredi 4 December - 22:02

© DR |



Le désormais célèbre Climate Gate a ravivé le débat sur l'origine des changements climatiques et pose la question de la manière dont est parfois conduite la science : de quoi inspirer les décideurs à Copenhague.

La science est un processus d'accumulation de la connaissance par la critique:
des théories ou des hypothèses sont proposées et examinées (du point de vue de leur cohérence interne et de leur adéquation avec les observations). Les théories mauvaises sont écartées ou améliorées : la science « avance » dans un processus d'essai-erreur-correction.

Il existe alors à tout moment du processus scientifique deux catégories de débats.
Ceux qui sont réglés parce que toutes les preuves ont été apportées pour corroborer les hypothèses ou théories dominantes et que la critique a cessé (la Terre n'est pas plate, et aucun scientifique ne revient sur cette question). Ceux qui sont encore ouverts et nécessitent que le processus critique continue.

Le débat sur le réchauffement climatique relève de la deuxième catégorie : la climatologie est d'abord une science du complexe qui est loin d'avoir intégré tous les déterminants de l'évolution du climat (comme les nuages par exemple). Ensuite, il existe un débat entre scientifiques respectables sur la question des causes du réchauffement, avec, il est vrai, une minorité (estimant que l'activité solaire est un facteur majeur de l'évolution du climat) face à une majorité. Le débat est d'ailleurs tel que l'Académie française des sciences la semaine dernière s'est refusée à trancher tant les divergences de ses membres étaient importantes.

Ici, le concept de « consensus scientifique » est problématique.
Veut-il dire vérité ? Celle-ci ne serait alors plus déterminée à l'aune de preuves et de falsification de théories, mais de ce que « croit » la majorité des scientifiques à un moment t. Dans les années 1950 le consensus était qu'il n'y avait pas de dérive des continents¿ Vingt ans plus tard c'était l'inverse, parce que de nouvelles preuves avaient été apportées. Les difficultés à trouver des preuves et à apporter la critique, ainsi que parfois l'utilisation commune de données de mauvaise qualité et des mêmes modèles peuvent expliquer le consensus erroné. Le consensus s'explique aussi par des raisons sociologiques : effets de réseau, « reproduction » par la formation même des jeunes scientifiques, non exposition de ces derniers aux théories minoritaires, intérêts économiques (en termes de financements de la recherche) à soutenir le consensus. D'où parfois un affaiblissement du processus critique de la science et l'amplification « non-scientifique » du consensus.


Suite de l'article...
Source: Liberation - Journal marocain



La question du debat est donc celle-ci (et vous pouvez vous servir de l'exemple du ClimateGate ou autre): Faut-il accorder de l'importance au declarations faisant etat d'un consensus scientifique sur certain domaine?

Ou etes-vous de l'avis que si une preuve scientifique n'est pas repetable ou refutable, elle ne merite pas d'etre appelle scientifique?
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Invité Mad_World
Invités, Posté(e)
Invité Mad_World
Invité Mad_World Invités 0 message
Posté(e)

Salut,

Voila un débat qui aurai du ne pas passer inaperçu... En effet, l'idée de consensus scientifique peut paraître parfois brutale, et la question est posée de savoir, finalement, quelle importance, ou quel crédit lui apporté. Cette question est posée de sorte à confronté le consensus à la preuve.

A mon sens, cette tournure n'est pas tout à fait correct dans certain domaine scientifique (je pense ici au mien... puisque je ne suis pas assez pluridisciplinaire pour me lancer dans ceux des autres).

Le consensus n'est pas à opposer à l'idée de preuve. Il s'agit en quelque sorte de fixer certaines variables. Par exemple dans ce cas, nous ne pouvons pas dire que les scientifiques "se mettent d'accord" sans plus de précision. Il se mettent d'acoord pour envisager des solutions SI nous considérons, dans un premier temps, que l'idée majoritaire est correcte. Le consensus ne signifie pas ADMETTRE, mais faire une hypothèse. Sans cette hypothèse, nous serions nécessairement forcer de d'abord résoudre le débat scientifique critique avant de chercher des solution... or le temps presse. Il nous est même peut être compté.

Dans ce que je dit plus haut, chaque mot à son importance, notemment la petite expression "dans un premier temps". Oui, uniquement dans un premier temps, car à l'image d'une démonstration mathématique ou physique, il peut s'avérer que l'hypothèse elle même ne peut être démontrer que allant plus loin que cette hypothèse. Exemple. Je fait une expérience physique. Par cette expérience je mesure des observables, et de ces mesures je calcule des paramètres. Ensuite par la théorie, je relie les paramètres à un processus physique, à un phénomène. Dans ce cas, je prends des hypothèses à deux niveaux :

1/ Au moment du calcul, où je considère, à minima, que le modèle que j'utilise est une bonne approximation

2/ Au moment ou je relie les paramètre à un phénomène, je considère très souvent que d'autres phénomènes sont négligeables.

Ce ne sont que des hypothèses, qu'il m'est totalement impossible de démontrer SANS faire la manip. Par contre, en faisant cette expériementation, si je retrouve une corrélation très bonne de mes résultats à ma théorie, c'est que mon/ mes hypothèse(s) étai(en)t certainement correct.

L'idée du consensus est un peu la même. Pour faire avancée la science, il faut parfois prendre des hypothèses dont on a aucune idée de l'exactitude réelle. Nous prenons le risque de nous tromper, mais nous prenons aussi et surtout, la chance de résoudre le problème. Le consensus n'interdit cependant pas la critique et la discussion. Des désaccord argumentés sont nécessairement pris en compte, et l'idée de consensus ne se conçoit que de manière évolutive : l'hypothèse peut varier dans le temps, en fonction des arguments, des observations...

Parlons maintenant de preuve. Je ne comprends pas tout à fait la notion de "preuve non réfutable". La nature même d'une preuve est irréfutable. Si une preuve est réfutable, c'est que ce n'est pas une preuve. TOUTEFOIS, ce discourt s'applique très aux mathématiques mais beaucoup moins à des science très expérimentales comme la climatologie ou la physique. En effet, les science expérimentales utilisent la notion de modèle. Un modèle est une forme mathématique qui approxime, dans une certainemesure, un phénomène réel. Le modèle n'a pas vocation a être une vérité, mais reste avant tout un moyen mathématique d'approximer une réalité. Dans cette configuration des choses, un modèle peut être prouvé souvent par la REPETABILITE des observation qui permettent de corréler expérience et théorie (théorie = modèle ou ensemble de modèles). Le preuve est donc dans ce cas lié au modèle et est donc liée à l'approsimation. Ce qui signifie qu'une preuve, en physique par exemple, n'est pas irréfutable si elle n'est pas clairement bornée : tout modèle, toute théorie a un DOMAINE DE VALIDITE au delà duquel il n'est plus considéré comme une bonne approxcimation de la réalité. Si une preuve n'est pas bornée par un tel domaine de validité, elle est nécessairement, dans l'état actuel des choses, réfutable, car nous sommes dans l'incapacité de faire corréler TOUS les modèle de la physique sur un même domaine de validité. Certains de ces modèles peuvent même être contradictoire, cela n'influe pas s'il n'oppère pas sur le même domaine. Tout l'enjeu consiste alors à étendre au plus les domaines de validité en MODIFIANT les modèles existant. C'est un processus de généralisation.

J'en conclu qu'une preuve n'est répétable et irréfutable que sur le domaine de validité du modèle auquel elle s'applique... et dans la mesure ou la science n'a pas et n'a jamais eu d'autre vocation que d'approximer plus ou moins finement une réalité, la notion de preuve est nécessairement soumise elle même à une idée d'incertitude (à l'image de l'incertitude sur la mesure par exemple...).

J'espère avoir été au moins un peu clair...

Amicalement,

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Le GIEC n'est pas un consensus scientifique. Ses chercheurs refusent de partager leurs données, ce qui ne permet pas de vérifier leur théories. Sinon d'habitude, le consensus scientifique est une bonne approximation de la réalité, et on s'approche toujours plus au fur et à mesure du progrès de la science. Mais cela n'a pas grand chose à voir avec le GIEC.

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