A peine annoncé et déjà sur les nombreux sites d'informations que j'ai visité, les débats font rage entre les pro- et les anti- Hulot (qu'ils soient écologistes ou pas, si tant est que ce terme représente "un" groupe, ce que je ne crois pas) et le sang coule... m'enfin. Moi, plus que le texte de la voix-off, ce sont les images qui me parlent. Je trouve la démarche de mettre côte à côte des tranches de vie de niveaux de vie élevé ou très bas, très parlante, pertinente.

Quant à la solution à apporter, ça me rappelle une énormité qu'avait dit Kouchner récemment : "la solution, c'est que les pays sous-développés adoptent le plus vite possible le niveau de vie et la croissance occidentale" (je paraphrase) : au lieu de réduire donc nos surconsommations, il préfère que tout le monde se mette à vivre au-dessus de ses moyens, au-dessus des moyens de la Terre... c'est inquiétant. :blush:

Trop cool ce film, je crois que je vais le télé.... euh je vais aller le voir au ciné :blush:

Je cherchais le topic ce midi..

Merci Yavin !

Nicolas Hulot dit vraiment que la belle nature sauvage est la grande absente ? Et les chutes d'eau, les iles, les forêts ?

J'avais entendu avant de voir ici la bande annonce que c'était différent de Home.. Sur la base de la BA je ne vois pas bien la différence. Ou plutôt elle me semble faible : des images très belles,très "Photo", des prises de vue d'en haut estampillées "Arthus Bertrand" , même sur la misère (il y en avait moins probablement dans Home mais tout de même quelques unes. Disons que la proportion est inversé). Ce film devient alors le pendant à celui du copain d'Hulot.

Au passage, heureusement qu'il dit qu'on ne nait pas écologiste et qu'on le devient car effectivement avec le passif des deux compères on aimerait voir la cohérence entre les actes et les mots (c'est à ça, comme Onfray, que je juge une pensée - et non que je l'évalue).

Et puis il y a la musique (un vrai documentaire n'a pas réellement besoin de musique d'ambiance comme celle des supermarchés), les paroles avec des fausses rimes diffuses pour donner un petit côté rap donc jeune donc proche etc...

Et .. Il y aura aussi des produits dérivés comme pour Home ? Qui iront à la fondation ? Pour quelle masse salariale ? Diplômée d'où et de quoi ? Qui auront trouvé leur niche d'emploi et d'entrée dans les classes dirigeantes de demain ?

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On en reparlera s'il s'agit toujours un peu plus de cette belle peinture verte avec laquelle se peint rapidement le développement durable, c'est à dire, avant durable : développement, croissance, multiplication des êtres humains, des objets, des extractions, des exploitations, des accumulations.

Et cette peinture verte a un but : essayer de redonner une longueur d'avance au Nord dans le partage de la puissance et des pouvoirs à l'heure de l'éveil d'une partie du sud. Discréditer le sud émergent qui a encore besoin de polluer et n'a pas la même plasticité industrielle qu'au nord. Tenter de conserver la main quelques décennies encore... Le temps de s'organiser pour après..

Criterium,

Tu le sais, il faudrait 4 planètes pour ça. Mais il y a une impasse mentale entre le principe de croissance et un individu intégré à ce modèle, qui valorise les diplômes qu'il obtient ou a, le travail salarié qui le fait vivre, les supermarchés qu'il utilise, les objets qu'il possède, les médias avec lesquels il s'informe etc.. ne peut penser contre la croissance. Le blocage mental est total, étanche, il est une question de survie psychique pour cet individu qui est dépendant, construit psychiquement autour du présent, de l'immédiat. Le passé et l'ailleurs, le temps et l'espace sont des fictions pour cet individu. Il peut en parler, y jouer d'érudition, ce sont pour lui des objets fictionnels, des jouets, sans réalité performative, structurante de son monde.

Le dépassement, ne serait-ce que mental du modèle de croissance demande un parcours intellectuel élaboré car à contre-sens du modèle actuel. Il ne s'improvise pas. éventuellement il se prépare dés que possible par des questionnements, des doutes, puis des lectures, une attitude critique permanente, fatigante pour la plupart des individus.

Tout le travail de l'idéologie dominante est d'orienter tous les efforts psychiques (intellectuels) vers

la reproduction du capital, la croissance de la valeur, de manière, entre autre, à ce qu'il ne reste plus de force pour réfléchir... (Petite voix douce : jouez, détendez-vous, amusez-vous, reposez-vous, vous l'avez bien mérité si, et seulement si, vous travaillez, vous y êtes le meilleur, pourvu d'un bon stress, d'une bonne efficacité, en tension permanente.. Alors vous n'avez plus à penser à rien d'autres, le modèle fonctionne, tout va bien, les erreurs sont humaines, normales, tout est sous contrôle, détendez-vous, regardez un bon polar ou un bon match pour évacuer vos frustrations et trop plein d'agressivité dans une utile catharsis)

Quant à la solution à apporter, ça me rappelle une énormité qu'avait dit Kouchner récemment : "la solution, c'est que les pays sous-développés adoptent le plus vite possible le niveau de vie et la croissance occidentale" (je paraphrase) : au lieu de réduire donc nos surconsommations, il préfère que tout le monde se mette à vivre au-dessus de ses moyens, au-dessus des moyens de la Terre... c'est inquiétant. :blush:

Kouchner n'a effectivement rien compris... Je ne savais pas qu'il avait dit ça.

A mon sens, ce sont les occidentaux qui doivent réduire leur train de vie, la décroissance, est peut-être un bout de solution.