Si vous aviez une maladie grave ?

Supposons que vous apprenez que vous avez une maladie grave.

Le diriez-vous tout de suite à vos collègues de travail, à votre famille, vos amis ?

Ou bien attendriez-vous soit de guérir (en prétextant être fatigué pour une sortie, en posant des jours de congé pour passer des examens par exemple) soit de ne plus pouvoir faire autrement quand ça deviendrait vraiment impossible à dissimuler ?

Le dire tout de suite implique que vos collègues vous regardent autrement, vous parlent avec cette compassion et cette gêne réservée aux mourants. Cela implique que votre entourage va s'inquiéter, se faire énormément de souci (et peut-être pour rien si au final vous guérissez).

Bien sûr ça peut vous faire du bien d'en parler (à moins qu'au contraire en parler vous fasse y penser davantage, donc vous angoisse), mais au final ils se sentiront impuissants, ne pourront vous donner que des mots apaisants qui ne changeront rien aux faits.

Qu'en pensez-vous, que feriez-vous si ça vous arrivait, et si c'était un proche ou un collègue qui était malade, préfèreriez-vous qu'il vous le dise ou vous le taise le plus longtemps possible ?

Merci.

Edit : en raison de gentils mp, je précise qu'il ne s'agit que de suppositions, liées à une conversation que j'ai eue avec une amie et aux drôles (hum :blush: ) d'idées qui me viennent depuis que j'ai l'âge vénérable de 40 ans !

Non je dirais rien à personne...

Parce que ça changera rien qu'ils sachent ou pas, puis autant pas faire ce plaisir à ceux qui vous aiment pas...

J'aimerais pas qu'on m'enterre trop vite, donc tant que je pourrais le cacher je le ferais...

D'un autre côté donner l'info peut être aussi une façon vacharde de se venger et de donner un max de mauvaise conscience à certains...

Je pense que je n'en parlerai pas.

D'une, parce que sauf si ça colle à la discution, ça ne me viendrait pas à l'esprit d'en parler, et que si ça colle avec la discution, je n'aurai certainement pas envie d'en parler pour ne pas risquer de briser la conversation et parce que je ne supporte pas qu'on puisse se dire "oh le pauvre" à mon propos, ni quoique ce soit qui s'en approche.

De deux, parce que je sens qu'on me ferait bien chier avec ça après et qu'on me dirait de faire attention à moi et patati et patata, et ça me gave.

De trois, parce que je ne vois pas d'intérêt à le signaler.

Quatre, j'aime faire des surprises, et si j'en parle et qu'on me retrouve crevé, bah l'effet de surprise sera vachement atténué. :blush:

Si quelqu'un dans mon entourage était gravement malade, j'aimerai qu'il me le dise à deux conditions. Qu'il en ait l'envie. Qu'il ne le dise qu'à peu de personnes, et qu'il ne le fasse que pour partager une certaine complicité, et peut être se soulager quelque peu du fardeau du secret.

(Là, par exemple, la discussion se prette à la révélation, mais si j'étais moi même très malade ou si je connaissai des gens qui le sont, je n'en parlerai pas, parce que ça pourrait nuire à la conversation, et que ça me soulerait tout bêtement. )

Moi je dirais tout à ma famille, pour une bonne et simple raison : eux seuls peuvent me soutenir pour me battre contre une maladie...et puis la famille n'est pas censé vous rabaisser comme un "mourrant" mais plutot vous aider à combattre...

Je garderais pour moi, jusqu'à guérison si c'est possible, par contre à mon conjoint, je pense qu'il serait au courrant, on ne sait jamais ce qui peut se passer....

Je ne le dirais à personne non plus.

Je n'aimerais pas que l'on s'apitoie sur mon sort.

Par contre si c'est un proche ou un collègue j'aimerais le savoir.

Il est parfois mieux de rien dire pour ne pas faire de peine a son entourage

Merci pour vos réponses claires. :blush:

Louvalou, pourrais-tu me dire pourquoi si c'était un proche ou un collègue, tu aimerais le savoir, alors que toi tu ne le dirais pas ? Ca me semble contradictoire : si tu aimerais le savoir, pourquoi penses-tu que les autres ne voudraient pas le savoir si ça te concernait toi ?

+1 avec avec minou, j'allais poser la question :blush:

pour ce qui me concerne, aux collègues, je le dirai pas tout simplement parce ce qu'il peuvent ne pas comprendre.

A ma famille oui, je le dirai et particulièrement à ma mère. A ma moitié et à ma meilleure amie aussi. Tout simplement parce que j'aurais besoin de leur amour pour me battre et tenir le coup.

pareil que kege ^^.

Bonsoir

Moi, je pense que je le dirais aux personnes qui me sont chères, lorsque la détresse nous bouscule, la tendresse des êtres qui nous sont chers, est la seule barrière contre le désespoir.

Ben si tu chope le sida... vaut quand même mieux le dire à ta, ton partenaire... sinon vaut p't'être mieux te taire pour les autres...

La discrimination !! c'est injuste, mais réel !

Merci pour vos réponses claires. :blush:

Louvalou, pourrais-tu me dire pourquoi si c'était un proche ou un collègue, tu aimerais le savoir, alors que toi tu ne le dirais pas ? Ca me semble contradictoire : si tu aimerais le savoir, pourquoi penses-tu que les autres ne voudraient pas le savoir si ça te concernait toi ?

Oui je trouve aussi que c'est contradictoire

mais c'est ainsi.

Pourquoi?

J'ai vécu dernièrement l'attente de savoir si j'avais une maladie grave.C'était un calvaire quotidien pour moi.Seul mon mari était au courant.

Et la seule chose que je faisais était de me renfermer,me couper du monde.Et je m'y plaisais.Me plaindre me suffisait.

Et bien je n'aimerais pas que les autres le fassent aussi.Ma belle soeur quand elle m'a annoncé son cancer et bien j'étais là pour l'écouter quand elle avait besoin d'en parler.Mais jamais je lui montré qu'elle était malade.Je ne n'avais rien changé à ma façon d'être avec elle.

J'ai une vision différente pour les autres par rapport à moi.

Je ne le dirais à personne non plus.

Je n'aimerais pas que l'on s'apitoie sur mon sort.

Par contre si c'est un proche ou un collègue j'aimerais le savoir.

Bonsoir

Pour pouvoir préparer ta lettre de motivation et ton curriculum vitae afin de postuler à son poste (après sa mort) si c'est ton supérieur hiérarchique :blush:

Impossible pour ma part Boul2killeR,mes collègues si je peux les appeler ainsi sont des familles d'accueil tout comme moi!! :blush:

Louvalou, en fait tu penses que les autres ne seraient pas capables de trouver du bien-être à se renfermer comme toi tu l'as fait ? Que ce ne serait pas bon pour eux ? C'est pour ça que tu veux savoir, pour les aider ?

Et tu penses qu'ils ne seraient pas capables d'agir envers toi comme tu as agi envers ta belle-soeur, c'est à dire de te comporter naturellement ? C'est pour ça que toi tu ne dirais rien et que tu n'as d'ailleurs rien dit ?

J'ai bon ?

En quelque sorte Chapacha!!

Quand j'ai appris que je n'avais rien pour le moment j'étais heureuse et soulagée à la fois.

Je sais que cela se déclareras un jour le plus tard possible j'espère!

Je comprend se que tu essaie de me faire comprendre.

Mais j'ai une vision des choses qui n'est que dans un sens pour ma part.

Donner et ne pas recevoir.

Je le dirai.

D'une part, parce que je detesterai qu'un proche soit gravement malade et ne me le dise pas et d'autre part, parce que je ne voudrai pas les blesser.

De plus, cela leur laisse le temps aussi de se préparer, au cas où...

Une maladie au sein d'une cellule familliale et amicale c'est un tsunami à son annonce mais ensuite la vie reprend son cours, chacun s'organise à sa manière en incluant cette nouvelle donnée, avec des hauts et des bas.

Ne pas dire c'est aussi se priver d'un dialogue qui me semble salutaire et pour le malade et pour l'entourage, chacun peut libérer ses peurs, ses angoisses et ainsi les canaliser.

Taire son mal ne le fait pas s'enfuir, le dire on plus, mais bon, apres, il n'y a pas de bonnes réponses, que des réponses adaptées à soi et aux siens.

Pour le boulot, à part à ma direction pour des raisons pratiques et professionnelles tout simplement, je n'en parlerai pas, c'est trop intime.

edit: Je me demande si le refus d'en parler n'est pas un rejet de la réalité?

Je le dirai pour plusieurs raison:

- ne pas en parler c'est se priver de soutien qui en cas de maladie peut pourtant s'avérer indispensable. Je ne me considère pas comme un surhomme, et je ne suis pas certain que je pourrais mener le combat seul.

- ne pas en parler c'est priver les autres de la possibilité d'offrir leur aide. Et je pense que c'est particulièrement blessant de se rendre compte qu'on a pas pu aider l'autre.

- ne pas en parler c'est empêcher les autres de se préparer au pire si il devait arriver. J'ai l'exemple d'une personne qui est décédée cet été 3 semaines après le diagnostic de son cancer. Ces 3 semaines là auront été bien courtes, mais ses proches si ils n'avaient pas été au courant n'auraient pas pu passer plus de temps qu'ils ne l'auraient fait habituellement. Et quoi de pire que de se faire prendre de court par les vicissitudes de la vie ?