Le fait français au Québec

Chère Québécoise, cher Québécois,

Si la défense d'une nation s'exprime à travers le fait d'interdire de chanter ou de s'exprimer dans une autre langue le soir de la fête nationale, il y a alors là un sacré affaiblissement du sentiment national.

Nous pensons que les défenseurs du fait français se trompent de cible et de stratégie en se réfugiant derrière des chants exprimés dans une autre langue. C'est la faiblesse des indépendantistes et des souverainistes qui oriente l'opinion publique vers un tel fait au lieu de s'atteler à préparer un référendum gagnant.

La vitalité et la vigueur d'une nation, et de sa langue, viennent de sa puissance économique et de la volonté de son peuple de vivre souverainement.

Le jour où le Québec aura une économie forte et capable de se passer des apports extérieurs, il sera alors en mesure de promouvoir, développer et faire épanouir sa culture et sa langue.

Le jour où les dirigeants indépendantistes auront le courage de bâtir des stratégies puisées dans l'âme même du Québec et non pas de l'assurance d'une relative quiétude matérielle, le Québec sera alors libre.

Le jour où les grands chefs québécois, indépendantistes notamment, n'iront plus étudier ou envoyer leurs enfants aux USA, ce jour là la langue française commencera à avoir réellement sa place au Québec.

Pendant que les enfants de ces ''dominateurs'' se développent, les fils du peuple sont cantonnés dans des universités sous-financées.

Le combat de la langue commence chez soi. Franchement, écoutez-vous uniquement des chanteurs québécois ?

Recourir à un empêchement de chanter en anglais le soir de la St-Jean n'est pas autre chose qu'une volonté de réduire au silence la minorité anglophone, en lui imposant brutalement une culture qui se voudrait dominante.