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Procès du tunnel du Mont-Blanc


nidouille

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nidouille Membre 3 883 messages
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Six ans après, la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc devant les juges


31 janvier 2005 - 18h00

Le procès du tunnel s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie), pour une durée de trois mois, afin d'établir, près de six ans après le drame, les responsabilités dans la catastrophe qui a fait 39 morts.


Au total, seize personnes physiques et morales comparaissent pour "homicides involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité". Deux d'entre elles ont été citées directement par les familles des victimes.

Déclarant l'audience ouverte, le président du tribunal de grande instance de Bonneville, Renaud Le Breton de Vannoise, a expliqué que son tribunal visait "la recherche sans concession de la vérité". Il a souligné que ce procès présentait des "particularités", en raison notamment "du nombre de parties civiles (...) et de la très longue durée et technicité inévitable des débats".

Une foule importante stationnait avant le début de l'audience devant la salle polyvalente transformée en tribunal où se déroulent les débats - le TGI de Bonneville étant trop petit pour accueillir un tel procès - et les 425 places disponibles étaient totalement occupées peu après l'ouverture des portes.

L'arrivée du chauffeur belge du camion qui a pris feu, Gilbert Degrave, et du président de l'ATMB (gestionnaire français du tunnel) à l'époque du drame, Rémy Chardon, a provoqué la ruée des très nombreux journalistes et des mouvements de foule.

Les prévenus encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Les parties civiles demanderont des dédommagements, les proches des victimes n'ayant à ce jour reçu que des acomptes.

La Société italienne du tunnel du Mont-Blanc (SITMB) a cependant accepté une transaction à l'amiable avec les familles des victimes, et versé une somme de 13,5 millions d'euros sur un compte bancaire en France, a annoncé jeudi l'Association de défense des familles des victimes.

La somme, qui ne constitue pas une reconnaissance de responsabilité, a précisé la SITMB, restera bloquée dans l'attente d'un accord de 80% des 238 ayants droit des victimes.

Le 24 mars 1999, vers 11H00, un camion frigorifique transportant de la farine et de la margarine s'embrasait au milieu du tunnel routier. L'incendie s'est rapidement propagé à 35 autres véhicules, coincés derrière le camion en feu, formant un brasier qui n'a été éteint que deux jours plus tard.

Trente-neuf personnes de neuf nationalités ont péri dans la catastrophe, beaucoup de routiers, mais aussi un pompier et un employé du tunnel.

La première personne mise en cause est le chauffeur belge du camion à l'origine de l'incendie, Gilbert Degrave. On lui reproche de s'être arrêté au milieu de la route, et non dans un garage.

La question de la responsabilité de Volvo, le constructeur du camion, sera également examinée. Selon les expertises, l'origine du feu est attribuée à l'arrivée d'un objet incandescent, comme un mégot, dans le filtre à air, à une mauvaise conception du moteur ou à un mauvais entretien du véhicule.

Mais ce sont surtout les conditions d'exploitation du tunnel, la gestion de la catastrophe et le comportement des secours qui seront passés au crible. Les salariés et dirigeants des deux sociétés concessionnaires française et italienne devront en particulier s'expliquer sur la rareté des exercices de sécurité, le rôle crucial de la ventilation qui semble avoir attisé le feu plutôt qu'évacué la fumée ou encore sur le retard de la mise au rouge des feux à l'entrée et à l'intérieur du tunnel.

Le palais de justice de Bonneville étant trop petit, le procès se déroule dans une salle des spectacles de 600 m2, entièrement refaite après un incendie criminel et spécialement aménagée en tribunal. D'un coût évalué à un million d'euros (hors indemnités aux parties civiles et aux témoins), le procès sera traduit en trois langues (anglais, italien et allemand).




Source: AFP
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