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«On tapait sur tout le monde»


Yavin

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«On tapait sur tout le monde»


Dimanche 12 octobre - 17:24

Un ouvrage volumineux raconte l'épopée du mensuel satirique cofondé par Cavanna

Le chroniqueur Delfeil de Ton (toujours actif dans le «Nouvel Obs» ou dans «Siné Hebdo») et l'écrivain François Cavanna, jeudi à Paris: deux agitateurs de génie instigateurs et témoins d'une saga éditoriale qui aura fait frémir la Ve République au siècle dernier. Né en 1960, «Hara-Kiri» est définitivement mort en 1985




«Qu'est-ce que la provocation au XXIe siècle? C'est d'éditer un beau gros recueil d'images qui raconte l'histoire d'un magazine que tout le monde méprisait!» François Cavanna, 85 ans, sourit et observe les représentants de la presse réunis pour la sortie de «Hara-Kiri 1960-1985, les belles images», un ouvrage volumineux cosigné avec l'historien Stéphane Mazurier qui résume un quart de siècle de provocations visuelles inouïes. A côté de lui, bien calé dans l'élégant canapé, le truculent Delfeil de Ton ajoute: «La provocation aujourd'hui, c'est échanger des propos aimables en buvant du thé et en croquant des pâtisseries. Pour des rebelles, c'est pas mal, non?»

La moulinette pour tous
Les convives de ce goûter «bête et méchant» organisé dans le cocon luxueux d'un hôtel du VIe arrondissement de Paris jubilent. Malgré les ans, les deux mythes de la presse satirique, s'ils redoutent que les rhumatismes finissent par les changer en pierre, n'ont rien perdu de leur verve.

Face à un public conquis, les «pépés flingueurs» se lancent dans l'évocation de la saga d'un mensuel qui ne s'est jamais privé de taper très fort sur tout et sur tous. Durant vingt-cinq ans, ni les politiciens, ni religieux, ni les riches, ni les pauvres, ni les femmes, ni les personnes âgées, ni les enfants, ni les animaux de compagnie n'ont échappé à la moulinette du journal «Bête et méchant».

Au fait, pourquoi «Bête et méchant»? «Simplement parce qu'un colonel m'avait adressé une lettre pour me dire que j'étais non seulement bête mais aussi méchant, explique Cavanna. La formule était bonne, on l'a gardée. Au départ, Hara-Kiri, c'était moi et George Bernier alias le professeur Choron», poursuit l'agitateur avant de brasser un flot de souvenirs qui fait pétiller son regard vif et doux: «Dans les années 1950, je travaillais dans un journal satirique qui s'appelait «Zéro». Il était vendu uniquement dans la rue. Le chef de ces vendeurs n'était autre que Choron. De son passé dans l'armée, il tenait des qualités de meneur d'hommes hors du commun. Il était aussi très intelligent même s'il l'ignorait. Il n'aurait rien pu faire sans moi, mais je n'aurais rien pu faire sans lui...»




Jean-Philippe Bernard
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Source: Le Matin
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