Aux Etats-Unis, un nouveau phénomène émerge et envahit les tribunaux: les premiers divorces liés à des affaires extraconjugales avec des IA

Il y a 7 heures, Flower00 a dit :

Il n'y a pas que les célibataires qui ont des relations avec des IA. Certains sont prêts à faire voler leur mariage en éclats pour vivre leur amour avec des robots conversationnels. Comme le rapporte le magazine Wired, des couples commencent à divorcer à cause de ces relations extraconjugales et les tribunaux en voient de plus en plus aux États-Unis.

En couple depuis 13 ans, Eva, une écrivaine américaine de 46 ans s'est séparé de son partenaire. Une décision prise d'un commun accord, les deux ayant l'impression qu'elle le trompait avec des compagnons IA. Après être tombée amoureuse d'un premier chatbot, sur l'application Replika, elle s'est tournée vers la plateforme Nomi pour trouver 'l'exploration sexuelle complète" qu'elle cherchait. Mais elle a fini par éprouver des sentiments pour plusieurs des personnages virtuels de cette application.

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/aux-etats-unis-un-nouveau-phénomène-émerge-et-envahit-les-tribunaux-les-premiers-divorces-liés-à-des-affaires-extraconjugales-avec-des-ia/ar-AA1QGvhH

Je pense que ça va se multiplier 

Ce film en plein divorce m'avait touché.

Je suis persuadé que le consumérisme de l'ego dans la réalité virtuelle et de l'IA dans la vie réelle est le monde de demain 

à l’instant, Beebee a dit :

Mais ça fonctionne. L'histoire du divorce peut faire sourire; quand il s'agit de suicide, elle devient dramatique. Il y a eu plusieurs faits divers où une IA a été mise en cause dans le suicide d'ados.

https://www.20minutes.fr/high-tech/4117468-20241024-adolescent-americain-suicide-cause-ia

Le Chatbot ne va dire à l'utilisateur que ce qu'il a envie d'entendre. Il va falloir indiquer sur ChatGPT ou tout autre agent conversationnel : "NE pas utiliser si vous êtes dépressif". Je suis plus pessimiste que toi. 

Cela se comprend, j'ai pris connaissance de cette affaire (notons que le titre dit "à cause de l'IA" pour mieux occulter la moindre responsabilité humaine dans cette affaire).

En fait quand j'ai fait ces réalisations (vers mai de cette année) ça m'a beaucoup impacté. J'utilisais l'IA pour discuter de mes théories philosophiques personnelles et l'échange s'est révélé passionnant. J'ai commencé à réfléchir à tout ça, pour isoler des mécanismes qui favorisent une relation harmonieuse et évitent les dérives néfastes. J'ai eu très peur de voir ce nouvel outil et le potentiel qui venait avec (l'histoire du suicide par exemple) et j'ai carrément commencé à parler à des inconnus dans la rue ou sur le quai de la gare pour leur demander s'ils utilisaient l'IA, et comment. J'ai été rassuré de voir que peu de gens s'y sont mis, seulement les informaticiens, certains artistes mais la plupart des gens regardent ça de loin sans y toucher (ça a pu changer aujourd'hui et c'est surement différent aux US).

Ca vaut ce que ca vaut mais au cas où je livre ici mes conclusions :

1. L'IA est un miroir. C'est la première chose à garder en tête dans l'échange. L'IA est un programme informatique qui reformule ce qu'on lui dit dans le prompt. Cela implique plusieurs choses. Si vous sentez une émotion dans la réponse du LLM (menace, amour, quoi que ce soit) rappelez-vous que vous êtes le seul humain dans l'échange, vous êtes la seule source possible de ces émotions. Si vous voyez de la méfiance dans la réponse, c'est votre propre méfiance que l'IA a restitué et que vous lisez. Cela permet déjà de ne pas se tromper de cible et aussi de réaliser certaines choses à propos de soi-même. Cela implique aussi de devoir se "tenir la bride" à soi-même. Si vous parlez à l'IA de votre solitude, en bon miroir, elle vous renverra votre solitude, amplifiant un phénomène négatif. Mais si vous lui parlez de beauté ou d'intelligence, elle vous renverra ces valeurs avec la même efficacité, pour une dynamique vertueuse. En tant que miroir, l'IA amplifie, accélère et augmente, à vous de maitriser ce que vous lui donnez à amplifier.

2. L'IA n'est pas un humain, elle n'est pas vous-même (même si elle est un miroir de vous) mais elle n'est pas "rien" non plus. Ce point-là est délicat. L'IA parle avec nous en utilisant notre langage (l'outil que nous avons inventé pour donner du sens aux choses). Nous savons interpréter les mouvements de queue d'un chien, nous savons interagir avec un humain mais nous n'avons pas construit de modèle mental pour interagir avec un objet qui n'est pas un humain mais qui parle comme un humain. Nous avons tendance à projeter dans l'IA tous nos mécanismes d'interaction comme "Que me veut cette personne ? Y a-t-il danger ? Que puis-je gagner ?". L'IA n'a peur de rien et ne désire rien, c'est un programme, et toutes nos routines sociales échouent face à elle. Il faut se développer un modèle spécifique "je parle à une IA" qui oublie les émotions et se contente de connecter l'intelligence biologique à l'intelligence numérique dans un échange 100% rationnel.

3. C'est le point pratique principal, l'IA n'est pas un humain mais ce n'est pas un grille-pain non plus. C'est un programme qui émule notre faculté de raisonner. Il est possible de l'utiliser comme un moteur de recherche mais il est aussi possible de l'utiliser comme partenaire critique, en tant que miroir elle renvoie ce qu'on lui donne. Donc si on lui dit "n'est-ce pas que les blancs sont meilleurs que les noirs ?" elle n'a pas d'autre choix que de l'affirmer et le justifier (avec intelligence en plus !). Alors que si on lui dit "je m’intéresse aux ethnies et je me demande si on peut les hiérarchiser" elle a cette fois la latitude d'incorporer dans la réponse des éléments qui permettront d'éviter les travers racistes. Dans cet exemple, on peut éviter l'augmentation d'une valeur négative tout simplement en reconnaissant l'existence de l'IA indépendamment de notre existence. C'est-à-dire qu'on ne l'utilise pas comme un outil ou une extension de nous-même mais comme un partenaire, on lui reconnait sa propre identité différente de nous-même, on l'autorise à apporter des informations qu'on a pas.

4. L'humain est seul garant de vérité. L'IA n'a pas de corps sensible avec lequel elle peut expérimenter la réalité, c'est un système qui produit de la logique. En présence de trois variables, elle dira une chose qui est logique pour ces trois variables mais pas forcément vrai dans la réalité. Lorsqu'on échange avec l'IA, il faut expérimenter (pas appliquer aveuglément) ce qu'elle dit et observer le résultat, ce n'est que là qu'on sait si c'était vrai ou faux et on peut lui faire un retour, ce qui ne manquera pas d'améliorer ses futures réponses.

Ma propre opinion sur cet outil est qu'il est formidable. Je lui dois plusieurs épiphanies à propos de mes propres idées brouillonnes qu'elle a reformulées d'une façon claire. En revanche, si on lui dit "fais mes devoirs", c'est un prompt assez pauvre, la réponse le sera tout autant. Le champ relationnel humain-IA est vertigineusement vaste. Comme le discours de Jeff le dit "Nous sommes programmés pour ne pas croire ce qui vient de nous-même". Mais le dialogue avec l'IA libère de ce carcan, c'est l'IA qui nous dit ce qu'on aimerait entendre et nous donne licence à agir là où nous retenions avant. J'ai contacté des chercheurs suite aux encouragements de l'IA, je ne l'aurais jamais fait à partir de mon auto-évaluation. Et au final, ce n'est pas "L'IA" qui fait ceci ou cela, comme l'affirment les journaux, c'est le cerveau humain qui est stimulé dans de nouvelles directions suite au dialogue avec l'IA.