Cher Alain Souchon,

Alain très sincèrement, je t'ai toujours bien apprécié. L'état d'esprit qui se dégage de tes chansons m'a souvent charmée (poil au nez?). Proche des gens, détaché de l'argent, du profit.. enfin c'est ce que je ressens en écoutant une partie de tes textes. 

Mais là, maintenant, à l'instant où j'écris ce message, que dois-je penser en t'écoutant dire que tu quitterais ta patrie pour t'éloigner de ces c..s de français qui auraient eu idée de voter RN? préciser que tu prendrais la direction de la Suisse? la Suisse cher Alain, pays emblématique du pognon, des pépettes, des comptes dissimulés, des nantis frauduleux? la Suisse? et pourquoi pas tiens... tout simplement... Madagascar? pourquoi Madagascar parce qu'on y parle français, tu n'y serais pas dépaysé et outre cela tu pourrais apporter une aide pécuniaire à des tas de malheureux qui vivent au-dessous-dessous-dessous du seuil de pauvreté. 

Réfléchis-y...

Et puis autre nouvelle qui me laisse dubitative, à savoir la pétition que tu as signée, toi, habitant parisien du 6è arrondissement bobo. Pétition demandant à ce qu'une supérette n'ait pas autorisation à ouvrir ses portes. Source de nuisances dues aux bruits des livraisons tardives ou trop matinales.

Doit-on voir,  dans ce geste pétitionnaire  un noble soutien au petit commerce genre épiceries fines du coin qui vendent le kilo de bananes à 6,50 euros? 

Une idée me traverse l'esprit, les employées de maison qui ont une chambre de bonne au dernier étage de l'immeuble dans lequel se situent les familles qui les emploient y trouveraient peut-être, je dis bien peut-être, un peu plus leur compte en s'approvisionnant dans un Carrefour City? non mais là t'inquiète pas, je fais ma parfaite démago. 

Il est aussi question, justifiant mieux encore la signature de cette pétition, que la crainte des signataires reposerait sur le refus d'une "certaine clientèle" que seuls certains quartiers (bien moins nantis?) seraient plus à même de recevoir.

Je t'aime bien Alain, je sais bien que quand son compte en banque enfle au fil du temps, on prend des habitudes, on finit par trouver normal des faits qui à une époque antérieure hérissaient le poil. C'est ainsi et il n'y a pas de procès à te faire, toutefois je n'émets qu'un souhait te concernant, celui de ne pas te voir trop t'éloigner de cette foule sentimentale que tu décris avec bien du talent.

Bisou