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Comment décrire ce que c'est sans maman, et avec maman

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Naluue

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Membre, 23ans Posté(e)
Naluue Membre 1 179 messages
Mentor‚ 23ans‚
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Comment puis-je expliqué cette douleur foudroyante. Une épine grosse comme une flèche, en plein coeur. Mais ce n'est pas cupidon, ce n'est pas une flèche.

J'y suis passée, les années, les dents dans le gravier, la bosse au front, l'estomac vers le bas, les yeux brûlés, la mort sur la langue et l'espoir coincé sous le pied. La gorge terrorisée, les larmes découlinant les cheveux, une petite boule de corps dans un écran indescriptible de douleur. La frayeur du deuil sans la mort et du vent en guise de rêve. 

Je veux les bras de maman, les mots de papa. Je veux qu'on m'aime sans raison, juste parce que j'existe, parce que j'ai été sage. Mais alors pourquoi M.Noël ne m'a pas donné la maman que j'ai pleuré, pourtant si proche, à vole de traîneau quelques minutes oh, mais elle aurait oublié de me laver. Elle a oublié d'aimer, et papa, et papa m'a moins nourri que le monsieur un peu rond, oui, lui qui range les rayons au Carrefour de l'Ecusson. 

Comment expliquer ? Comment expliquer qu'après toutes ces années, à 23h46, une phrase dans un film me poignarde, m'éteint... C'est beau l'image d'une famille, j'aurais tellement besoin d'une maman, j'aurais tellement besoin d'un papa.

Je suis triste. J'ai peur. Je voudrais pouvoir respirer, me dire qu'au pire, et bah je devrais raler parce je retourne à la maison. Que maman n'achète pas les bons céréales et qu'elle insiste pour que je tri le linge blanc et coloré. Je donnerais une main pour rentrer et entendre "y a des restes de bolognaise dans le frigo, ton père dort tu peux les terminer". Juste pour marcher jusqu'à ma chambre d'enfant, toute simple, toute belle, toute douce, verte sapin et verte pomme.

Payer un loyer à mes parents. Pouvoir rester à leurs côtés et les aimer jusqu'à leur lit de mort. J'aimerais qu'ils m'aident quand je me perds dans mes papiers administratifs, quand j'ose pas faire un scandale au service client.

Il y a une fille qui parle de son lien avec sa maman, et je me dis "c'est fou, elle n'a rien fait de spécial, pourtant dans son cerveau est gravé : inconditionnellement elle sera aimée, aidée" Pourquoi moi, j'aurais toujours une vie à gagner ? Que je le veuille ou non, dans mon cerveau il est gravé "ne dois pas déranger, tout juste le permis d'exister, rends plus que tu ne prends".

Ce soir j'ai peur, j'ai mal. Je veux avoir une maman et l'appeler parce que je pleure. Je lui dirai

"Maman j'ai fait un cauchemar, tu n'existais pas. Viens vite à la maison j'ai peur que tu disparaisses. Surtout, agace moi, dis moi plein de choses qui vont me saouler, mais aime moi, parce que moi je t'aime, j'ai besoin de toi. Je ne sais pas ce que c'est de t'avoir, mais je perçois ta douceur. Prends mes yeux, c'est pas grave tant que tu toques à ma porte et que ça me saoule parce que je trainais en pyjama. Que tu te rappelles de mon adresse, que tu te rappelles de moi." 

Une toute petite fille comme Coraline Jones

 

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Membre, 48ans Posté(e)
lycan77 Membre 17 312 messages
Maitre des forums‚ 48ans‚
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Il y a 2 heures, Naluue a dit :

Comment puis-je expliqué cette douleur foudroyante. Une épine grosse comme une flèche, en plein coeur. Mais ce n'est pas cupidon, ce n'est pas une flèche.

J'y suis passée, les années, les dents dans le gravier, la bosse au front, l'estomac vers le bas, les yeux brûlés, la mort sur la langue et l'espoir coincé sous le pied. La gorge terrorisée, les larmes découlinant les cheveux, une petite boule de corps dans un écran indescriptible de douleur. La frayeur du deuil sans la mort et du vent en guise de rêve. 

Je veux les bras de maman, les mots de papa. Je veux qu'on m'aime sans raison, juste parce que j'existe, parce que j'ai été sage. Mais alors pourquoi M.Noël ne m'a pas donné la maman que j'ai pleuré, pourtant si proche, à vole de traîneau quelques minutes oh, mais elle aurait oublié de me laver. Elle a oublié d'aimer, et papa, et papa m'a moins nourri que le monsieur un peu rond, oui, lui qui range les rayons au Carrefour de l'Ecusson. 

Comment expliquer ? Comment expliquer qu'après toutes ces années, à 23h46, une phrase dans un film me poignarde, m'éteint... C'est beau l'image d'une famille, j'aurais tellement besoin d'une maman, j'aurais tellement besoin d'un papa.

Je suis triste. J'ai peur. Je voudrais pouvoir respirer, me dire qu'au pire, et bah je devrais raler parce je retourne à la maison. Que maman n'achète pas les bons céréales et qu'elle insiste pour que je tri le linge blanc et coloré. Je donnerais une main pour rentrer et entendre "y a des restes de bolognaise dans le frigo, ton père dort tu peux les terminer". Juste pour marcher jusqu'à ma chambre d'enfant, toute simple, toute belle, toute douce, verte sapin et verte pomme.

Payer un loyer à mes parents. Pouvoir rester à leurs côtés et les aimer jusqu'à leur lit de mort. J'aimerais qu'ils m'aident quand je me perds dans mes papiers administratifs, quand j'ose pas faire un scandale au service client.

Il y a une fille qui parle de son lien avec sa maman, et je me dis "c'est fou, elle n'a rien fait de spécial, pourtant dans son cerveau est gravé : inconditionnellement elle sera aimée, aidée" Pourquoi moi, j'aurais toujours une vie à gagner ? Que je le veuille ou non, dans mon cerveau il est gravé "ne dois pas déranger, tout juste le permis d'exister, rends plus que tu ne prends".

Ce soir j'ai peur, j'ai mal. Je veux avoir une maman et l'appeler parce que je pleure. Je lui dirai

"Maman j'ai fait un cauchemar, tu n'existais pas. Viens vite à la maison j'ai peur que tu disparaisses. Surtout, agace moi, dis moi plein de choses qui vont me saouler, mais aime moi, parce que moi je t'aime, j'ai besoin de toi. Je ne sais pas ce que c'est de t'avoir, mais je perçois ta douceur. Prends mes yeux, c'est pas grave tant que tu toques à ma porte et que ça me saoule parce que je trainais en pyjama. Que tu te rappelles de mon adresse, que tu te rappelles de moi." 

Une toute petite fille comme Coraline Jones

 

C'est à la fois très bien écrit et très poignant ...

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Membre, 62ans Posté(e)
MadeleinedeProut Membre 5 708 messages
Maitre des forums‚ 62ans‚
Posté(e)
Il y a 18 heures, Naluue a dit :

Comment puis-je expliqué cette douleur foudroyante. Une épine grosse comme une flèche, en plein coeur. Mais ce n'est pas cupidon, ce n'est pas une flèche.

J'y suis passée, les années, les dents dans le gravier, la bosse au front, l'estomac vers le bas, les yeux brûlés, la mort sur la langue et l'espoir coincé sous le pied. La gorge terrorisée, les larmes découlinant les cheveux, une petite boule de corps dans un écran indescriptible de douleur. La frayeur du deuil sans la mort et du vent en guise de rêve. 

Je veux les bras de maman, les mots de papa. Je veux qu'on m'aime sans raison, juste parce que j'existe, parce que j'ai été sage. Mais alors pourquoi M.Noël ne m'a pas donné la maman que j'ai pleuré, pourtant si proche, à vole de traîneau quelques minutes oh, mais elle aurait oublié de me laver. Elle a oublié d'aimer, et papa, et papa m'a moins nourri que le monsieur un peu rond, oui, lui qui range les rayons au Carrefour de l'Ecusson. 

Comment expliquer ? Comment expliquer qu'après toutes ces années, à 23h46, une phrase dans un film me poignarde, m'éteint... C'est beau l'image d'une famille, j'aurais tellement besoin d'une maman, j'aurais tellement besoin d'un papa.

Je suis triste. J'ai peur. Je voudrais pouvoir respirer, me dire qu'au pire, et bah je devrais raler parce je retourne à la maison. Que maman n'achète pas les bons céréales et qu'elle insiste pour que je tri le linge blanc et coloré. Je donnerais une main pour rentrer et entendre "y a des restes de bolognaise dans le frigo, ton père dort tu peux les terminer". Juste pour marcher jusqu'à ma chambre d'enfant, toute simple, toute belle, toute douce, verte sapin et verte pomme.

Payer un loyer à mes parents. Pouvoir rester à leurs côtés et les aimer jusqu'à leur lit de mort. J'aimerais qu'ils m'aident quand je me perds dans mes papiers administratifs, quand j'ose pas faire un scandale au service client.

Il y a une fille qui parle de son lien avec sa maman, et je me dis "c'est fou, elle n'a rien fait de spécial, pourtant dans son cerveau est gravé : inconditionnellement elle sera aimée, aidée" Pourquoi moi, j'aurais toujours une vie à gagner ? Que je le veuille ou non, dans mon cerveau il est gravé "ne dois pas déranger, tout juste le permis d'exister, rends plus que tu ne prends".

Ce soir j'ai peur, j'ai mal. Je veux avoir une maman et l'appeler parce que je pleure. Je lui dirai

"Maman j'ai fait un cauchemar, tu n'existais pas. Viens vite à la maison j'ai peur que tu disparaisses. Surtout, agace moi, dis moi plein de choses qui vont me saouler, mais aime moi, parce que moi je t'aime, j'ai besoin de toi. Je ne sais pas ce que c'est de t'avoir, mais je perçois ta douceur. Prends mes yeux, c'est pas grave tant que tu toques à ma porte et que ça me saoule parce que je trainais en pyjama. Que tu te rappelles de mon adresse, que tu te rappelles de moi." 

Une toute petite fille comme Coraline Jones

 

Combler une part du vide affectif en étant maman à son tour? en donnant tout ce que l'on n'a pas reçu?

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Membre, 23ans Posté(e)
Naluue Membre 1 179 messages
Mentor‚ 23ans‚
Posté(e)
Il y a 5 heures, MadeleinedeProut a dit :

Combler une part du vide affectif en étant maman à son tour? en donnant tout ce que l'on n'a pas reçu?

Je n'ai qu'un rêve, avoir ma famille.

Il n'y a rien à gagner si ce n'est le sentiment d'appartenir. Seule, la vie n'a pas de sens, seule on y pense, souvent, à tous ces médicaments, à toutes ces bouteilles, qui remplissent la main au milieu de la nuit, et donnent à la torpeur de la douleur, du silence dans le coeur une chaleur. La chaleur de disparaître, de rester ce qu'on est déjà : LA personne de personne... la petite soeur dans son studio, qui attend toujours d'ouvrir un jour la porte sur quelque chose à aimer, du crayon de papier jusqu'au yeux d'une belle âme.

Devenir maman je ne le voulais absolument pas. Qui aurait pu m'en vouloir, j'étais la malade dans les bruits de couloir, qui fait peur ou qu'on oublie. 

Les années ont passé, mon coeur et mes cuisses ont grandit, je me suis dit que si j'avais un enfant, voyez-vous, j'arracherais à la machoir la cher de mes adversaires pour le protéger. 

Mais j'ai surtout pensé que ce serait beau, parce qu'avant d'avoir un petit bonhomme dans les bras, un petit être que me donnerait une raison de vivre, une raison d'abîmer mon corps le plus d'année possible, pour qu'il devienne grand et fort et que je le regarde avec sourire... Parce que grâce à moi, il serait en bonne santé, grâce à nous. Oui ce qu'il y a de beau et présupose cette tendre idée d'un bébé, c'est celle d'un foyer, d'un papa, d'une histoire, des journées et des années à vivre et construire ce qui donnera une laine pour les pieds d'un tout petit. Pour mon coeur aussi.

Mais élever un enfant c'est extrêmement difficile. C'est un rêve facile et sublime pour un coeur vidé de son sang et de sa raison, ce qu'il faut et ce qui condamne encore un peu, c'est aller au bout des milliers de déchirures qui allourdissent la vie, assoment dans au fond du lit, et posent mes pupilles sur les pilules, une bouteille, faut-il attendre ? De tristes idées oui, qui étrangement, aident à vivre dans la peur.

Quoi qu'il en soit, ça ne fait rien, je serai là pour ma grande soeur qui devient une femme merveilleuse, je serai là pour sa famille qui sera certainement une part de la mienne. Et si je meurs seule, j'aurais déjà bien assez de beaux souvenirs à emmener. Après tout, personne n'échappe à la peine. :fleur:

Peut-être un jour devenir mère à mon tour ! Oui 

 

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