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Quand le Danemark transforme ses étudiants en "salariés" de la connaissance

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Marcuse

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Membre, 25ans Posté(e)
Marcuse Membre 908 messages
Mentor‚ 25ans‚
Posté(e)

Le Danemark propose depuis plus de 50 ans un modèle d'aide financière directe aux jeunes en études supérieures. Conçu pour éviter les inégalités d’accès, ce système est devenu une référence mondiale, à rebours des logiques de prêts qui dominent ailleurs.

Dans une Europe où le coût des études pèse lourdement sur les familles, un pays nordique a fait un choix radical en conférant aux jeunes une autonomie financière inédite. Les étudiants au Danemark perçoivent un soutien mensuel de l’État, non comme une faveur, mais comme un droit social inscrit dans la continuité d’un modèle égalitaire. Depuis des décennies, cette politique a façonné une jeunesse indépendante, considérée comme un investissement national, dans un pays qui a fait du savoir sa principale ressource.

Le “SU” danois, un salaire étudiant pensé comme un droit social

Au Danemark, entrer à l’université ne rime ni avec frais de scolarité ni avec dettes. Depuis plus de cinquante ans, les jeunes Danois bénéficient d’un soutien financier direct de l’État, appelé SU — pour “Statens Uddannelsesstøtte”, ou soutien public à l’éducation. L’idée est simple : chaque étudiant majeur perçoit une bourse mensuelle, comprise entre 170 et 860 euros selon sa situation familiale et son logement, afin de suivre ses études sans contrainte financière.

Ce modèle repose sur un principe fondamental, l’éducation supérieure est un droit universel, non conditionné aux revenus des parents. Comme le souligne Le Monde, le SU fonctionne via 70 “bons mensuels” utilisables au cours de la vie, y compris en reconversion. Les étudiants peuvent également contracter un prêt public à taux préférentiel. Résultat, près d’un demi-million de jeunes perçoivent aujourd’hui cette aide, sans distinction sociale ni universitaire.

Les conditions pour en bénéficier sont strictes mais accessibles. Il faut être inscrit dans une formation reconnue, passer ses examens, ne pas dépasser un certain revenu mensuel. Et surtout, ne pas dépendre de l’aide parentale. Car au Danemark, l’entrée dans l’âge adulte commence dès 18 ans, avec une autonomie institutionnelle assumée.

Une politique d’investissement à long terme pour le pays

Loin d’être un simple dispositif de redistribution, le SU est aussi un outil stratégique pour l’État danois. Dans un pays sans ressources naturelles majeures, le savoir est considéré comme une richesse nationale. C’est ce qu’explique Philipp Schröder, professeur d’économie à Aarhus University, interrogé par The World : “Le Danemark est une petite économie ouverte, sans matières premières, hormis les cerveaux. L’éducation est donc un investissement politique assumé”.

Ce choix a un prix. Le SU représente chaque année plus de 2,7 milliards d’euros, soit 1% du produit intérieur brut. Cette dépense publique est financée par un système fiscal progressif, où les plus hauts revenus peuvent être imposés à plus de 50%. Mais dans une société où l’enseignement supérieur, la santé et les retraites sont gratuits, cette contribution est largement acceptée. Les étudiants, eux, peuvent se consacrer à leurs études avec moins de pression économique. “Cela enlève du stress à la vie étudiante”, confie Tobias Washeim, en licence de physique à Aarhus.

Le modèle encourage aussi la mobilité sociale, en théorie. L’objectif affiché depuis 1970 est clair. Que “personne ne soit empêché d’étudier pour des raisons financières ». Dans les faits, cette ambition a permis d’augmenter significativement le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur.

https://www.science-et-vie.com/cerveau-et-intelligence/quand-le-danemark-transforme-ses-etudiants-en-salaries-de-la-connaissance-198218.html

 

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Membre, 77ans Posté(e)
hybridex Membre 10 060 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)
il y a 11 minutes, Marcuse a dit :

Le Danemark propose depuis plus de 50 ans un modèle d'aide financière directe aux jeunes en études supérieures. Conçu pour éviter les inégalités d’accès, ce système est devenu une référence mondiale, à rebours des logiques de prêts qui dominent ailleurs.

Dans une Europe où le coût des études pèse lourdement sur les familles, un pays nordique a fait un choix radical en conférant aux jeunes une autonomie financière inédite. Les étudiants au Danemark perçoivent un soutien mensuel de l’État, non comme une faveur, mais comme un droit social inscrit dans la continuité d’un modèle égalitaire. Depuis des décennies, cette politique a façonné une jeunesse indépendante, considérée comme un investissement national, dans un pays qui a fait du savoir sa principale ressource.

Le “SU” danois, un salaire étudiant pensé comme un droit social

Au Danemark, entrer à l’université ne rime ni avec frais de scolarité ni avec dettes. Depuis plus de cinquante ans, les jeunes Danois bénéficient d’un soutien financier direct de l’État, appelé SU — pour “Statens Uddannelsesstøtte”, ou soutien public à l’éducation. L’idée est simple : chaque étudiant majeur perçoit une bourse mensuelle, comprise entre 170 et 860 euros selon sa situation familiale et son logement, afin de suivre ses études sans contrainte financière.

Ce modèle repose sur un principe fondamental, l’éducation supérieure est un droit universel, non conditionné aux revenus des parents. Comme le souligne Le Monde, le SU fonctionne via 70 “bons mensuels” utilisables au cours de la vie, y compris en reconversion. Les étudiants peuvent également contracter un prêt public à taux préférentiel. Résultat, près d’un demi-million de jeunes perçoivent aujourd’hui cette aide, sans distinction sociale ni universitaire.

Les conditions pour en bénéficier sont strictes mais accessibles. Il faut être inscrit dans une formation reconnue, passer ses examens, ne pas dépasser un certain revenu mensuel. Et surtout, ne pas dépendre de l’aide parentale. Car au Danemark, l’entrée dans l’âge adulte commence dès 18 ans, avec une autonomie institutionnelle assumée.

Une politique d’investissement à long terme pour le pays

Loin d’être un simple dispositif de redistribution, le SU est aussi un outil stratégique pour l’État danois. Dans un pays sans ressources naturelles majeures, le savoir est considéré comme une richesse nationale. C’est ce qu’explique Philipp Schröder, professeur d’économie à Aarhus University, interrogé par The World : “Le Danemark est une petite économie ouverte, sans matières premières, hormis les cerveaux. L’éducation est donc un investissement politique assumé”.

Ce choix a un prix. Le SU représente chaque année plus de 2,7 milliards d’euros, soit 1% du produit intérieur brut. Cette dépense publique est financée par un système fiscal progressif, où les plus hauts revenus peuvent être imposés à plus de 50%. Mais dans une société où l’enseignement supérieur, la santé et les retraites sont gratuits, cette contribution est largement acceptée. Les étudiants, eux, peuvent se consacrer à leurs études avec moins de pression économique. “Cela enlève du stress à la vie étudiante”, confie Tobias Washeim, en licence de physique à Aarhus.

Le modèle encourage aussi la mobilité sociale, en théorie. L’objectif affiché depuis 1970 est clair. Que “personne ne soit empêché d’étudier pour des raisons financières ». Dans les faits, cette ambition a permis d’augmenter significativement le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur.

https://www.science-et-vie.com/cerveau-et-intelligence/quand-le-danemark-transforme-ses-etudiants-en-salaries-de-la-connaissance-198218.html

 

Ce petit pays est leader dans certaines technologies d'avenir. L'éolien, les machines de gravure de microprosesseurs, certains aspects de l'informatique

On peut supposer que l'investissement socialement équitable réalisé est de plus très payant

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Membre, 56ans Posté(e)
Zora80 Membre 505 messages
Forumeur alchimiste ‚ 56ans‚
Posté(e)

C'est peu vu le prix des logements, au Danemark les locations sont moins chères ? Je paye 800€ la location de mon fils...

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