le calvaire des travailleurs ubérisés exploités par la plateforme Brigad

Plus de 200 cuistots, plongeurs et serveurs attaquent aux prud’hommes la plateforme proposant des missions dans la restauration. Ils n’en peuvent plus de subir tous les défauts du statut indépendant, sans quasi aucun de ses avantages.

Alors qu’il faisait la plonge au centre national de rugby de Marcoussis, lieu d’entraînement du XV de France, Frédéric ¹, entouré de gardes du corps attentifs, a servi et débarrassé le président de la République, Emmanuel Macron. Une belle anecdote à partager avec ses proches.

Mais le jeune homme la racontera surtout aux conseillers prud’homaux de Créteil, probablement début 2026. Avec plus de 200 travailleurs de la plateforme Brigad, il demande en effet la requalification de son statut d’indépendant autoentrepreneur en salariat.

Travail dissimulé et mission prolongées

« D’ailleurs il y a bien un contrat type de prestation de service sur l’application, mais ni les travailleurs ni l’entreprise ne l’ont signé », remarque avec amusement Maître Kevin Mention, l’avocat des « Brigaders », comme la plateforme les appelle. Si Brigad s’est ouvert ces dernières années au médico-social, fournissant des cohortes d’aides à la personne aux Ephad notamment, elle s’est créée et développée dans le domaine de la restauration et de l’hôtellerie.

https://www.humanite.fr/social-et-economie/plateformes-numeriques/il-ny-a-aucune-limite-plus-on-travaille-plus-ils-gagnent-de-largent-le-calvaire-des-travailleurs-uberises-exploites-par-la-plateforme-brigad

Il y a 18 heures, Marcuse a dit :

ls n’en peuvent plus de subir tous les défauts du statut indépendant, sans quasi aucun de ses avantages.

Donc 200 personnes, mais le chiffre importe peu, ont choisi de travailler avec un statut d’auto entrepreneur. Ces personnes ont découvert avec le temps que ce statut était très défavorable pour les personnes concernées.

Ils ont les inconvénients des auto-entrepreneurs mais sans avoir les avantages des salariés classiques. C’est tout à fait exact. Sinon les entreprises ne choisiraient pas d’embaucher avec ce statut.

Et ils voudraient faire en sorte que leur statut d’indépendant et d’autoentrepreneur soit transformé en contrat de salarié « normal ».

Mais personne ne les a obligés à s’inscrire comme auto-entrepreneur. Ils savaient très bien quels étaient les inconvénients et les avantages de chaque statut.

Si certaines entreprises préfèrent engager des auto-entrepreneurs au lieu de salariés ordinaires, c’est évidemment parce que ce statut est plus avantageux pour elles.

Des quantités de sites, dont ceux du gouvernement, expliquent en détail la nature du statut d’auto-entrepreneur. Ainsi que les avantages et inconvénients de chacun des systèmes.

Il y a trois possibilités visibles immédiatement.  

Soit ils n’avaient pas compris de quoi il retournait. Mais ce n’était pas la faute des entreprises pour lesquelles ils travaillaient. Ils auraient pu connaître tous les détails de ce sujet sur Internet ou auprès de n’importe quel syndicat.  

Soit, ils le savaient parfaitement, mais ils ont décidé de passer outre. Ils ont accepté ces conditions volontairement. Personne ne les avait contraints à choisir ce statut. S’ils ne comprennent pas ce qui leur est dit, ce n’est pas la faute des entreprises.

Soit ils ont constaté que certains tribunaux avaient, dans des cas spécifiques, décidé de l’obligation pour l’entreprise d’accepter la transformation de statut. Et ils l’ont accepté dans l’intention d’obliger l’entrepris à accepter le changement.

Mais si leur statut professionnel ne leur convient pas, ils n’ont qu’à en changer.