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Kairos

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  1. Kairos

    De la nature de l'Être

    Posté le 09/12/2021 à 18:28 L'ontologie, c'est la nature de l'Être tel que le définit Parménide : "car le penser et l'Être sont une même chose". Φ Posté 12/12/2021 à 18:52 Pour en définir encore davantage la substance précise, il convient d'ajouter que c'est uniquement à la reconquête consciente de l'unité perdue de l'Être (générique) que doit s'attacher la vraie critique sociale au travers d'une incarnation radicale de l'ontologie dans l'Histoire. "Ce qui peut être dit et pensé se doit d'être : Car l'être est en effet, mais le néant n'est pas. À cela, je t'en prie, réfléchis fortement, Cette voie de recherche est la première dont Je te tiens éloigné. Ensuite écarte-toi De l'autre voie : c'est celle où errent des mortels Dépourvus de savoir et à la double tête ; En effet, dans leur cœur, l'hésitation pilote Un esprit oscillant : ils se laissent porter…" Extrait d'un des Fragments de Parménide Φ Posté le 15/12/2021 à 22:43 […] Ce que nous dit le fragment de Parménide sus-cité avec une force de concision singulière, n'est autre que le cri de funérailles aphoristique de l'unité perdue de l'Être. Dès lors, dans le lent et long processus de la dialectique historique, l'Être coupé de l'Être et coupé de ses semblables devient l'Être de l'anti-naturalité. […] Φ Notes liminaires : une nouvelle fois, la signification réelle du terme "radical" (brièvement : du latin radicalis, dérivé de radix - racine) n'a évidemment pas la connotation péjorative qu'on lui prête couramment. Maints exemples de glissements sémantiques sont hélas à déplorer ("primaire", "primitif", "archaïque", etc.), une acceptation usuelle souvent défavorable dictée par un large consensus (pour euphémiser…) n'invalide pas pour autant son sens originel. Cette remarque fait régulièrement l'objet d'une réitération de ma part, pour la bonne et simple raison qu'elle est un rouage essentiel dans le processus d'anti-dénaturation (plus encore lors de traductions de textes anciens) sémantique. "De la dénaturation à l'inversion" ; s'applique aussi dans nombre de disciplines, et en particulier celle qui nous occupe ici, à savoir l'Histoire rationnelle critique. Peut-être est-il utile de rappeler aussi que le nécessaire saisir doit mettre un frein (au moins le temps d'une lecture...) au "cogito en roue libre" (c'est à dire le penser pratique du dessaisissement) pour être en mesure d'assimiler pratiquement et exclusivement ce qui est. Il va de soi que les présupposés contenus ici, ne se corroborent que dans une pratique opiniâtre, constante et assidue du creuser en désir radical, aux antipodes du "prêt à penser" servi sur le plateau du parlotage et du claviotage insanes. Les procès d'intention et autres extrapolations issus de lectures à l'aune d'idées préconçues ou simplement d'ignorance plus ou moins assumée, même s'ils sont légion, n'en demeurent pas pour autant moins condamnables. Montaigne dira justement de "Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien" que "Cette phrase ne nous invite pas à nous satisfaire de l’état d’ignorance. Au contraire, elle nous enjoint toutes et tous à chercher le vrai par nous-mêmes, et à le vérifier." C'est un labeur copieux particulièrement exigeant, plus encore aujourd'hui qu'hier ! "Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien" ne signifie pas un état "postnatal à vie" mais bien le prélude à toute humilité. (cf. L'Humus fertile du croître de l'Homme...) Φ Parménide à l'épreuve du temps ! Sans jamais rien perdre de son actualité, sauf pour le penser creux des vastes perditions de l'insipidité critique contemporaine. ... To gar auto noein estin te kai einai ... L'explication détaillée de ce fragment sous forme de développement dynamique (en 2022 dans une autre section), ne sera pas de trop pour l'appréhender au mieux. Ici, la signature présocratique est toute contenue : accessible par la forme ne signifie pas pour autant la même chose pour le fond, bien au contraire ! Le sens véritable se vérifie en amont tout autant qu'en aval - à la fois "postulat et conclusion". Rien ne vient de nulle part, la recontextualisation historique, mais pour autant qu'elle soit le résultat d'une approche dialectique historico-pratique, est bien souvent la clé. Ce sont les conditions historiques de l'époque, c'est à dire celles de la déstructuration finale des communautés primordiales (c'est toujours lors de fractures historiques majeures - quand l'Histoire se met en relief - que l'on peut y déceler sa substance.), qui suscite chez lui ce cri de funérailles aphoristique (en tant qu'il recueille avec humilité le Logos du monde, l'inverse exact donc de la pensée subjective aliénée du solipsisme des espérances égotistes du "moi Je"). En tant que Jalon de Conscience de son époque, Parménide sera reconnu (d'autant plus !), mais bien plus tard, par ses pairs… (Ceux-ci y reviendront dialectiquement après avoir effectivement pris connaissance et constatés l'inanité des ouvrages de leur temps.) Il nous dit donc le scinder de l'Être. (L'exemple se porte aujourd'hui sur lui, mais tout ne repose pas sur ses seules épaules !) Autrement dit, et comme déjà évoqué dans "De la nature de l'Être" : l'Être, c'est le penser de l'agir en l'agir du penser consubstantiel au parler, sans séparation. L'autonomie du penser (le cogito en roue libre !) n'advient que lors du scinder de l'Être, c'est donc bien de l'unité dialectique en la primordialité dont il est question. Par ailleurs, sachant que (pour ceux qui ne restent pas en lisière de creusement s'entend) les raisons de l'unité perdue de l'Être (si vous butez sur ce terme "l'Être" dites-vous en raccourci que "l'Être", c'est "le faire du rapport social", mais ce serait fort incomplet et appauvrissant de s'en contenter) ne se cherche pas ailleurs que dans le rapport social pratique de l'Homme à l'Homme, toujours consubstantiel au rapport social de production. Hegel lui, nous le rappelle en le formulant ainsi : "Ce qui doit vraiment être est aussi en fait, et ce qui seulement doit être sans la puissance d'être n'a aucune réalité." Dès lors qu'une pensée s'isole de la pratique, la question de sa réalité ou de son irréalité devient exclusivement scolastique. (Puisque tellement actuel ou à venir, l'Être humanoïde de l'organicité numéraire, auto-légitime enfin son sacre en super scolastique de l'illusoire ! Pudiquement surnommée super IA ! En antithèse absolue donc de l'intelligence collective de la formation sociale communautaire du passé/futur.) Par retour dialectique, nous le savons depuis les présocratiques, mais rien ne peut l'empêcher tant que demeure le rapport social qui l'a engendré jusqu'à l'externalisation de tous ses termes. C'est à dire, jusqu'au bout de sa nécessité historique totaliste, qui sera en même temps l'automouvement de son impossibilité à pouvoir reproduire sa reproduction ! Par définition, l'abolition d'un rapport social aliéné ne se décrète ni par la pensée, ni par les actes, fussent-ils collectifs ! Une fois encore, et de la manière la plus succincte possible : le rapport social (de production) pratique de l'Homme à l'Homme détermine l'Être de l'humain dans le mode de production des Communautés de l'Être et ce rapport devient un rapport social aliéné dans celui des Sociétés de l'Avoir. Quand les Communautés produisent pour leurs besoins élémentaires stricts (cf. ouvrage déjà cité, qui rend compte spécifiquement de "l'économie" des peuples primitifs, il convient aussi d'ajouter que ces peuples étudiés par les ethnologues ne sont pas tous au même seuil historique du rapport social, nombre d'entre eux sont déjà en déliquescence accélérée vers leur mort programmée) sans division du travail, elles produisent en même temps les conditions sociales nécessaires à leur advenir Humain. Par exemple : temps de travail nécessaire pour subvenir à leurs besoins élémentaires bien inférieur. Le temps de travail nécessaire des Sociétés opère d'abord une spoliation ontologique (avant celle du surtravail) sur l'Homme chosifié. Tout le processus moderne de production est en vérité un processus d'expropriation de l'Être pour ne faire de l'Homme qu'un simple superflu nécessaire. Quand le chasseur-cueilleur produit communautairement l'Être de l'advenir humain de son humanité (dans ses limites localistes !), l'Homme de l'Avoir lui, en tant que simple atome d'un agrégat, travaille (cf. tripalium) la réification ontologique de sa dépossession humaine. L'être Humain n'est pas un donné initial mais un devenir. Le devenir du croître de la Phusis en tant qu'il est l'automouvement de sa Gemeinwesen (Communauté de l'Être), n'est autre que la dialectique entre l'Être de l'humain et l'humain de l'Être. Gardons toujours à l'esprit que l'Histoire prénéolithique de l'Homme moderne, c'est 95% de notre Histoire et que les 5% de celle des Sociétés se voudrait malgré tout, Histoire du Tout de la totalité historique ! Le questionnement du Tout indivisible exposé dans sa pure essentialité, ne se trouve ni dans un présent, ni dans un futur plus ou moins proche, mais bien dans le passé de la radicalité critique forcément impersonnelle en autodépassement d'elle-même. (Déjà en 1576 dans sa fulgurance autant lucide qu'intuitive, La Boétie dans son "Discours de la servitude volontaire", tentait vainement de sonder le rapport social aliéné… Mais à l'époque, La Boétie ne peut qu'analyser intuitivement ce rapport que seul son seuil historique détermine.) Le propre de cette critique de l'aliénation justement, est et à toujours été, de servir constamment de cible (pour mieux la dévitaliser ou la récupérer) aux pratiques d'idéologisation de l'aliénation elle-même dont la spécificité est de se moderniser et ainsi se réalimenter face à ceux qui la contestent. Pour aller plus avant, il me faudrait sortir des limites du cadre strict de ce condensé historico-critique, sachant que ces réponses, somme toute, se rejoignent sur le fond : l'indéfectible aspiration de l'Être à se retrouver lui-même dans sa naturalité achevée. Mais puisqu'il faut absolument tout catégoriser, étiqueter (sans rien oublier, surtout les Hommes…), classer, séparer, conformément à la division du travail et de l'Être, et que l'on ne trouve nulle part ailleurs que dans la critique de l'économie politique - dans sa forme la plus radicale, par conséquent la plus aboutie - ces réponses, il va de soi qu'elles ne peuvent figurer ici. (Vaste - mais complémentaire - sujet s'il en est ! Si toutefois il venait à voir le jour ailleurs, en préambule, ce serait d'abord une œuvre de réhabilitation tout aussi indispensable mais encore plus considérable que les Communautés de l'Être !...) Ce n'est que dans la trajectoire de l'Histoire rationnelle critique et de son héritage, comme Parménide en tant que Jalon de Conscience, que la dialectique historique des longues durées se chemine. Se pose alors la question cruciale : comment être à la hauteur de ce cheminement historique radical ? Point n'est nécessaire de brûler les étapes, c'est essentiel ! L'entrée en matière que constitue "De la nature de l'Être", se veut la trame impersonnelle du mouvement par lequel, en creusements méthodologiques, la conscience historique s'émancipe irrémédiablement de l'ordre psychique contemporain de la vérité inversée.
  2. Kairos

    De la nature de l'Être

    À peu de chose près, vos questions se résument à une méconnaissance de la communauté primordiale, ne croyez pas que vous pouvez faire l'économie de lectures et de creusements en amont comme déjà précisé. L'écueil le plus courant, c'est de sous-estimer l'ampleur et la portée de ce travail indispensable, tant pour la connaissance de l'Histoire critique des longues durées que pour sa conscientisation. Impossible pour quiconque d'en faire un résumé de quelques lignes en guise de réponse, c'est même la raison d'être de ce présent condensé. C'est uniquement la lecture d'ouvrages choisis (comme outils méthodologiques !) qui vous aidera à ne pas rompre le fil d'Ariane de la critique radicale. Mais ayez toujours en tête que la difficulté d'assimilation ne réside pas tant dans la connaissance que dans la conscience. L'œuvre de réhabilitation des communautés organiques de l'Être - en son unité dialectique - (toujours consubstantiel au rapport social de matérialité), est "l'alètheia" (consultez mes archives sur ce forum, aucun de mes commentaires n'est fortuit...) de la discipline ethno-anthropologique. "La vérité de la certitude de soi-même passe par la connaissance et la compréhension de la vérité de la certitude historique, c'est cette relation pratique qui peut faire surgir la conscience de soi ou auto-conscience ; laquelle est le passage de la conscience fausse à la conscience vraie, telle que cette dernière peut alors se retirer des impasses existentielles des claustrations de maîtrise et de servitude."
  3. Kairos

    De la nature de l'Être

    Vous faites erreur tant sur la forme que sur le fond, d'autant qu'il est absolument inopportun de le clarifier ici, vous le savez. Laissez donc aux autres la chance de ne pas succomber à la tentation du rejet sur de simples présomptions, merci. En allant droit à l'essentiel lors de mes interventions, l'impasse est faite sur bon nombre d'éclaircissements, c'est un risque à courir qui hélas m'échoit. "L'idée" c'est de prendre ce qu'il y a prendre ou… de ne rien prendre le cas échéant. À plusieurs reprises il est indiqué de creuser par vous-même(s), avec par exemple l'ouvrage cité dernièrement. Relisez plus attentivement mes précédentes interventions, une réponse plus détaillée sur le Divin y figure. Le Divin du Tout de l'Être est la parfaite antinomie d'une extériorisation d'un Dieu quel qu'il soit (le choix des termes est primordial).
  4. Kairos

    De la nature de l'Être

    Le point le plus fondamental et le plus décisif sur lequel se fonde la loi du développement de l'histoire humaine, qu'il est crucial de saisir et surtout de retenir, se formule ainsi : la conscience et l'inconscience n'ont pas d'histoire autonome, pas non plus de développement propre. Tout au contraire, ce sont les Hommes dans le développement historique de leur production matérielle et leurs rapports de matérialité sociale qui transforment avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. C'est la condition essentielle - encore faut-il l'assimiler - sur laquelle repose la méthodologie invariante de la genèse de toute compréhension critique radicale. Par conséquent, la nature de l'Être n'est pas autre chose qu'une détermination dialectique de son rapport social en tant que production de sa pratique matérielle à travers l'Histoire. À rebours de l'Histoire phénoménologique du savoir spécialisé/spécialisant, les prérequis fondamentaux pour saisir la substantialité de la nature de l'Être restent invariablement les mêmes. Encore une fois, seule la connaissance profonde du Tout de l'Histoire, et non celle de sa partie, est à même d'en désigner sa substance. Ce rapport social serait sans doute suffisamment intelligible par tout un chacun s'il n'était pas aliéné. (Si vous n'avez pas encore travaillé en amont, cette lecture risque de rester vaine. Pour le lecteur qui se sent vraiment concerné : après tout pour quelle raison feriez-vous cet effort ? D'abord et avant tout pour vous-même, et en aucun cas de manière subsidiaire mais bien...vitale !) L'historicide toujours à l'œuvre (qui ira crescendo), indique s'il en était besoin, le degré d'aliénation (en son mode de production) d'une civilisation. (À toutes fins utiles, ce n'est pas un hasard si ce présent déroulé figure dans la rubrique "Histoire"...) En se référant à l'Être générique du paléolithique, en appréhension d'une critique radicale de l'Histoire, indubitablement la dépossession humaine contemporaine est bien la marque de notre temps et, contrairement à l'idée largement répandue, n'a pas toujours existé, loin s'en faut. Toute l'étendue de la richesse humaine réside dans l'indivision du Tout de l'Être (c'est à dire non médié par l'échange). Ce n'est pas tant l'Histoire prénéolithique - prétendument inconnaissable - que la longue histoire de son déni qui est à considérer. La difficulté d'assimilation ne réside pas tant dans la connaissance que dans la conscience. (Sans être exhaustives en tous domaines, au sujet des rapports sociaux les études ethno-anthropologiques de terrain sont suffisamment éloquentes.) "Les Hommes de joies n'ont pas d'Histoire". La temporalité mesurable naît et se développe à partir des déterminations post-paléolithique, tout comme l'Histoire. Pour les chasseurs-cueilleurs le temps n'existe pas, l'Histoire non plus. Mais toujours dans une perspective dialectique, il faut se réapproprier l'Histoire et la culture (à défaut !) pour mieux les renverser, puisque le temps actuel marque encore leur avènement. Jusqu'ici "De la nature de l'Être" ne mentionne qu'un ou deux ouvrages, et plus particulièrement celui-ci : "Âge de pierre, âge d'abondance" de Marshall Sahlins. À l'instar du livre de Mauss "L'Essai sur le don", qu'un lecteur novice n'aura aucun mal à parcourir, "Âge de pierre, âge d'abondance" se veut accessible. Ne surtout pas se fier à leur date respective de parution, il est évident qu'aujourd'hui de tels ouvrages ne pourraient voir le jour (les principaux protagonistes ayant été tous plus ou moins décimés), ce qui leur confère davantage de valeur encore. Voici quelques courts extraits (ô combien difficile à sélectionner !) : - Concernant le Tout du cosmos sacral indivisible - Page 274 "Tout se passe comme si" les Maoris reconnaissaient un concept de portée très générale, un principe de productivité, le Hau : une catégorie qui n'admet pas de distinctions, n'appartenant ni à cette sphère que nous nommons "spirituelle" ni à la sphère dite "matérielle", et applicable néanmoins à l'une et l'autre indifféremment. S'agissant de biens et de valeur, les Maoris pouvaient concevoir le Hau en tant que produit concret de l'échange. S'agissant de la forêt, le Hau est ce qui fait foisonner le gibier ailé, une force invisible et cependant clairement appréhendée par tous. Mais en tout état de cause, les Maoris éprouvaients-ils la nécessité de distinguer le "spirituel" du "matériel" ? L'apparente "imprécision" du terme Hau ne s'accorde-t-elle pas parfaitement avec une société où "l'économique", le "social", le "politique" et le "religieux" sont agencés indistinctement au moyen des mêmes relations et étroitement mêlés au sein des mêmes activités ? Et ceci étant, ne devons-nous pas, une fois encore, revenir à l'interprétation de Mauss ? Il avait fort probablement tort en ce qui concerne les caractéristiques spirituelles du Hau. Mais dans un autre sens, plus profond, il avait raison. "Tout se passe comme si" le Hau était un fait social total. Kaati Eenaa. - Cet extrait renvoie à l'introduction de ma présente intervention et à son impérative centralité - Page 251 Donc, à propos du Hau de la forêt. Ce Hau n'est pas le Hau qui souffle (le vent). Non. Je vais soigneusement te l'expliquer. Donc tu as quelque chose de précieux que tu me donnes. Nous n'avons aucun accord quant au paiement. Donc, je le donne à quelqu'un d'autre, et le temps passe et passe et cet homme songe qu'il a cet objet de valeur et qu'il doit me donner quelque chose en retour et ainsi fait-il. Or cet objet de valeur qui m'est donné, c'est le Hau des biens qui m'avaient été donnés auparavant. Je dois te le donner à toi. Il ne serait pas convenable que je le garde par-devers moi ; que ce soit quelque chose de très beau ou de mauvais, cet objet de valeur, il doit t'être donné par moi. Parce que cet objet est le Hau de l'autre objet. Si je gardais pour moi cet objet là, je deviendrais mate (malade ou mort). C'est ça, le Hau, le Hau des objets de valeur, le Hau de la forêt. Kaati Eenaa (assez là-dessus). Il y a donc bien là ce qui va constituer le fondement du MPD (mode de production domestique), la réciprocité généralisée du don en tant que production aussi bien matérielle que morale du rapport social. Pour rappel : la conscience et l'inconscience n'ont pas d'histoire autonome, pas non plus de développement propre. Tout au contraire, ce sont les Hommes dans le développement historique de leur production matérielle et leurs rapports de matérialité sociale qui transforment avec cette réalité qui leur est propre, et leur pensée et les produits de leur pensée. - Hiérarchisation au sein du MPD - Page 230 Aucun Bochiman n'ambitionne de devenir un personnage mais Toma ("chef" de tribu) poussait plus loin que d'autres la démarche contraire : il ne possédait pratiquement rien et donnait tout ce qui lui passait entre les mains. Mais c'était diplomatie de sa part, car cette pauvreté délibérément provoquée lui valait le respect et l'adhésion de tous (Thomas, 1959, p. 183).
  5. Kairos

    De la nature de l'Être

    Dans une nouvelle remise en perspective contextuelle de ces présentes lignes, il faut souligner qu'il n'y a rien de plus difficile que d'aller à rebours de son propre rapport de production aliénatoire, puisqu'il reste effectif tant que demeure le mode de production actuel en sa dialectique produit/producteur de celui-ci. Et ce ne sont pas de vains mots... Mais une pratique réelle, celle du dessaisissement de l'Homme de sa naturalité humaine depuis le Néolithique jusqu'à la crise terminale (au demeurant déjà amorcée, de plus amples détails me contraindraient à sortir du sujet) de son mode de production (dont la nécrologie déjà écrite - en Conservation/Dépassement - est l'une des pièces du puzzle de la radicalité critique mais n'est pas l'objet du présent exposé) et son impossibilité, à l'externalisation de tous ses termes, (autrement dit plus il tend inlassablement vers son universalité et son autodépassement, plus il tend vers la pire de ses entraves qui n'est autre que lui-même...) à reproduire la contradiction radicale de sa reproduction. (Au passage, il ne vous a pas échappé que le terme "radical" est usité ici en tant que synonyme de "racine", "radical" reste conforme à son étymologie et n'a donc pas la connotation péjorative qu'on lui prête couramment...) La première des désaliénations (partielle donc mais totalement salutaire !), c'est la conscience émancipée de l'Histoire de la civilisation par définition écrite (le support principal des historiens sont les sources écrites, et à ce titre elles restituent seulement les histoires de l'Histoire). L'enjeu ici, vous l'aurez compris, c'est de prendre en compte la totalité de l'arc historique, la préhistoire et la protohistoire sont inclusives, puisque l'Histoire tronquée devient ainsi pour elle-même un support idéologique civilisationnel qui s'ignore. Par conséquent, il est indispensable de prendre un minimum de recul sur l'idée profondément ancrée et inculquée de l'Histoire telle que le commun des mortels l'a en tête. En soi cette démarche peut vous aider à vous familiariser avec l'outil méthodologique qui vous évitera les écueils spéculatifs de l'angoisse endémique propre à l'atome narcissique subjectivé. "La méthode c'est la structure du Tout exposée dans sa pure essentialité", et cela englobe la totalité des approches méthodologiques en tous domaines... La question n'est pas tant l'autonomie supposée (par exemple : la machinerie technique ou technologique, les sciences, etc...) de l'un d'entre eux que la dialectique d'interdépendance qui le maintien au sein d'une totalité. Le connaître de la méthode de l'automouvement de la dialectique historique ne peut s'accueillir et se recueillir qu'avec humilité (le saisir du Logos du monde c'est à minima le taire du sensible immédiat et de l'empirisme surfacier) en le Tout de son essentialité radicale. Pour ne pas vous perdre davantage dans ce trop bref exposé par définition lacunaire qu'est "De la nature de l'Être", qui (faut-il le rappeler ?) n'est pas une banale recette d'interprétation personnelle ex nihilo de juxtaposition plus ou moins hasardeuse d'ingrédients hétéroclites du fragmenter mais le transmetteur impersonnel du Tout indivisible issu de la radicalité critique maximaliste et intransigeante (non exhaustive bien sûr dans ce présent condensé) de la rationalité historique du devenir humain depuis les présocratiques. Bien loin des dogmes sociétaux de la conscience historique domestiquée, le préliminaire primordial à toute conscience historique émancipée, et le premier pas vers le saisir du réel, est celui de la prise en compte de l'Histoire rationnelle telle que dispensée par les différentes disciplines scientifiques de terrain, parmi lesquelles la paléontologie et l'archéologie, en recoupement des diverses études ethno-anthropologiques de terrain sur feu les derniers groupes de chasseurs-cueilleurs. Celles-ci ont clairement mis en évidence (étymologiquement elles sont toutes mal nommées mais celle-ci en particulier : Révolution Néolithique) l'existence de deux modes de production principiels aux antipodes l'un de l'autre : le mode de production domestique (M.P.D.) des chasseurs-collecteurs du Paléolithique VS le mode de production actuel qui débute à la période Méso-Néolithique. (Suivant son degré d'évolution celui-ci se définit en sous-ensembles : esclavage - servage - salariat, prière de n'en rien déduire à la hâte, lesquels sont contenus en deux phases : domination formelle - domination réelle. Cela dit évidemment dans les grandes lignes...) La dialectique déterministe de l'humanité (désormais totalement inféodée à divers degrés au déploiement global du monothéisme de l'Avoir) en son essence n'a pas d'autre fondement véritable que son rapport historique de matérialité aliéné en son mode de production qui produit et reproduit son rapport social de matérialité autant qu'il produit et reproduit la matérialité sociale de ce rapport (le rapport social réellement effectif à l'autre). Si cette primauté du rapport social, dans le creuser de sa réalité historico-critique, tant ignorée reste incomprise, l'advenir humain l'est encore moins, même et surtout maquillé d'un faux ciel d'espérance objectivé en divers avatars idéologico-techno-scientistes, religio-économico-politiques, littero-philosophico-spéculatifs, etc... du hors-sol stérile anhistorique. L'antagonisme absolu entre les communautés chasseurs-collecteurs de l'Être d'une part et les sociétés de l'Avoir d'autre part ne se caractérise donc QUE par leur mode de production respectif. Pour autant, les chasseurs-collecteurs des communautés en tant qu'Êtres génériques en leur humanitude manque pourtant de complétude, leur unité substantielle et sacrale se heurte immanquablement à la condition localiste et étriquée des limites intrinsèques de leur conscience non-universelle (dans les conflictualités interethniques notamment). Dès lors, ces communautés organiques vont peu à peu se désagréger dans la tri-fonctionnalité sociétale qui voit l'indivision communautaire éclater sous la pression des échanges entre communautés. La tri-fonctionnalité prêtres, guerriers et paysans (le chasseur-cueilleur n'a pas de fonctionnalité précise il est tout à la fois, et quand par exemple après la chasse il peint spontanément sur une paroi, ce n'est pas loin s'en faut une activité spécialisante confinant à l'autolâtrie d'un artiste en mal de refuge compensatoire, il peint l'allégresse et la joie immédiates du vivre véridique de sa naturalité cosmique) va articuler les anciens régimes permettant la longue et lente ascension de l'Avoir vers la totale profanation de l'authenticité du vivre humain en sa qualité primordiale. La troisième et la dernière phase à venir sera la simultanéité dialectique entre d'un côté la reconquête de l'unité perdue de l'Être lorsque l'humanité pourra enfin faire ontologiquement (au sens parménidien) retour à soi en la communauté consciente de son universalité historique et que de l'autre l'exubérance de l'Avoir tuera l'Avoir. Le degré d'assimilation de ces présentes lignes (ainsi que l'inévitable questionnement qu'elles impliquent !) dans leur contenu substantiel ne se trouve point dans leur simple lecture et relecture mais dans un travail de réflexion méthodologique de longue haleine en désir de creusement sans cesse renouvelé des Jalons de la radicalité. Seule la substance critique qui va au bout d'elle-même ne réitère pas un énième fétiche de la critique (mieux vaut alors s'abstenir de toute critique) mais réaffirme en sa trajectoire intégrale la critique du fétiche insubordonnable.
  6. Kairos

    Philosophons

    Bonne idée d'avoir eu la saine curiosité d'y regarder d'un peu plus près... Malgré toutes ses qualités d'homme (entre autres "de terrain"...), concernant le rapport social Reclus n'a eu que "quelques fulgurances". (Rien ne remplace l'outil méthodologique, pas même la meilleure des compréhensions instinctives.) La fin de mon précédent commentaire renvoyait plutôt à d'autres auteurs dont la complexité fait barrage (voire carrément repoussoir radical !) à leur claire intellection. Il est donc crucial de saisir en quoi la conscience est fondamentalement l'obstacle principiel à tout entendement substantiel. Et parmi ces auteurs, s'il devait en être un à connaître en tant que dernier "écrivant" contemporain en renversement du vrai renversé, c'est bien G. Debord. En faisant ce premier pas vers le saut réellement qualitatif des très rares auteurs de la critique radicale (qui prend donc source à la racine, et pas au milieu et encore moins à la cime...), vous vous donnez la chance d'accéder aux prémices d'une herméneutique sociale simplifiée mais pas simpliste. Dans "Commentaires sur la société du spectacle" (d'approche moins "rebutante" que "La Société du Spectacle") Debord vous met le pied à l'étrier (non sans effort !), faites donc votre choix... Quant aux second intervenant, point n'est nécessaire de subir la phraséologie ampoulée de Sartre et de son pendant féminin SdB, en règle générale évitez les philosophes, surtout contemporains. D'ailleurs Debord ne se qualifiait pertinemment pas de philosophe (qui ne signifie plus rien en soi depuis belle lurette) mais de "stratège" (rapport à la théorie de Clausewitz...). Lisez le Debord de l'anti-aliénation littéraire, ne le lisez pas comme un vulgaire bouquin mais avec la joie émancipatrice et passionnelle de l'anti-spectateur du Spectacle ! Bonne lecture
  7. Kairos

    Philosophons

    Me concernant le vouvoiement est de rigueur mais cela ne doit pas vous contraindre à faire de même bien sûr. Rassurez-vous, il n'y a aucune "direction intellectuelle" sous-jacente dans mes propos mais plus sûrement une surinterprétation abusive et quasi-systématique de ceux-ci (dont l'origine causale est parfaitement identifiable). Trêve de remarque d'ordre général, revenons avec davantage de précisions sur la question qui nous occupe en répondant également au passage à un second intervenant. Cette compréhension de l'origine de la conscience ne peut en aucun cas être une pièce rapportée, elle nécessite une appréhension d'unicité et de totalité du Tout du cosmos de vie. Mais pour les besoins explicatifs seulement, bornons-nous à séquencer, donc à retrouver la logique du morceler si bien intériorisée... À l'instar de l'origine du langage qui démontre que sa naissance découle du rapport social communautaire par excellence en tant qu'expression de l'Être historique de l'Homme comme être pensant de la conscience de soi (il n'y a conscience de soi pensée bien entendu que dans le rapport aux autres), la conscience n'apparaît qu'avec la nécessité du vouloir intentionnel. L'Humain est l'être de la communauté consciente parce qu'il va produire les premiers outils techniquement élaborés (certains animaux en produisent eux aussi mais de façon rudimentaire). La comparaison avec les animaux confirme l'origine de la conscience humaine née des spécificités du produire l'outil de la vie intentionnelle et l'accompagnant en conscience de volonté. La production d'outils techniquement élaborés n'est pas tant le fait d'une supposée intelligence supérieure, ou d'une dextérité particulière ou autres, que de sa capacité de conscience dans un rapport intentionnel. Cette capacité de vouloir conscient n'en fait pas un être supérieur au reste du règne animal mais seulement un être singulier. Pour finir, il ne faut prêter aucune surinterprétation à la phrase de Reclus, elle ne signifie nullement que l'Homme est la Nature dans sa totalité en tant qu'être supérieur (c'est mal connaître Reclus) mais qu'il en est seulement une singularité par sa conscience. Par ailleurs, la conscience spécifiquement humaine a une longue histoire et corolairement ses écueils du raccourci amalgamant entre autres... C'est un point d'achoppement particulièrement complexe (mais essentiel !) et pour cause... C'est la raison pour laquelle la simplification s'impose mais pas le simplisme. Si certains auteurs paraissent en premier lieu complexes, encore une fois ce n'est pas par posture mais par nécessité, la récompense pour le lecteur assidu est toujours à la mesure de l'effort engagé.
  8. Kairos

    Philosophons

    Vous faites sans doute allusion à "L'Homme est la Nature prenant conscience d'elle-même." d'É. Reclus ? "l'Homme est la Nature" en tant que cette Nature n'est pas une extériorité justement, par opposition à "l'Homme et la Nature" ou "l'Homme et son environnement", etc... De façon concise et fort pertinente, Reclus nous rappelle que nous sommes, pour en faire partie intégrante, aussi la Nature (des Hommes de la Nature, des Hommes en la Nature...) mais surtout consciente d'elle-même en tant que telle, en tant que Nature consciente (dans notre rapport social d'intentionnalité). Pour rappel : ma conscience c'est mon rapport intentionnel avec ce qui m'entoure. Là où existe un tel rapport, il existe pour moi ; en d'autres termes, le rapport d'intentionnalité est bien perçu comme tel c'est à dire intentionnel. Pour l'animal, son rapport social n'existe pas sous cette forme de rapport. C'est ce rapport d'intentionnalité qui contribuera de manière déterminante à l'avènement de sa capacité si singulière d'être social à travers l'Histoire.
  9. Kairos

    Philosophons

    À maintes reprises, le sujet a déjà été évoqué dans mes commentaires... Petit condensé : l'Homme diffère de l'animal (différence n'est pas prédominance...) par son rapport social d'intentionnalité avec les autres et son milieu, c'est cette force d'intentionnalité qui fera différence primordiale de sa capacité d'être social. Là où existe un rapport, il existe pour l'Homme. Chez l'animal, les rapports sociaux n'existent pas en tant que rapports conscients. La dynamique conscience/inconscience de ce rapport est donc un produit social exclusivement humain. Le rapport social chez l'Homme est un rapport conscient, l'animal n'a qu'un rapport social grégaire et instinctif. À l'origine, pour l'Homme la conscience ne l'est qu'en tant que conscience grégaire ou instinct conscient, puis elle va s'autodéterminer dans sa pratique sociale réelle. C'est ce rapport social d'intentionnalité (le "vouloir rencontrer" mais pas en tant que déterminisme instinctif ou grégaire !) qui est décisif, l'animal conscient qu'est l'Homme ne l'est que dans son rapport social et la conscience réelle ne se rapporte qu'à l'unité de l'Être. "L'Homme est la Nature prenant conscience d'elle-même."
  10. Kairos

    La citation du jour

    L’ensemble des connaissances qui continue de se développer actuellement comme pensée du spectacle doit justifier une société sans justifications, et se constituer en science générale de la fausse conscience. Elle est entièrement conditionnée par le fait qu’elle ne peut ni ne veut penser sa propre base matérielle dans le système spectaculaire. G.Debord
  11. Kairos

    La vérité, c'est quoi ?

    Bonjour Tout indique dans vos questions/réponses que vous m'avez mal lu ou mal compris, difficile pourtant d'être plus limpide. Quant aux "Grecs archaïques", il s'agit bien des Grecs anciens. Point de coquetterie sémantique cependant, pour réhabiliter "archaïque" dans un sens mélioratif et non péjoratif, "l'alètheia" tombe fort à propos.
  12. Kairos

    La vérité, c'est quoi ?

    Les Grecs archaïques utilisaient le mot plus évocateur "alètheia" pour dire "vérité". De manière succincte : l'alètheia est un mouvement interprétatif de négation du voilement, il n'y a donc pas de dévoilement direct en "la vérité" mais à contrario un cheminement qui présuppose sa négation afin de parvenir à son dévoilement véritable. Ce n'est pas tant le mensonge qui s'oppose à la vérité que la vérité inversée qui s'oppose à la vérité proprement dite. Quand vous exprimez une opinion, vous êtes dans cette vérité inversée, qui n'est pas un mensonge puisque vous l'exprimez en toute bonne foi, vous êtes dans le voiler de l'opinion première. Quand vous exprimez cette opinion, vous singez le monde tel qu'il se présente à votre conscience. Ce qui vous renvoie à mes différentes interventions ici et ailleurs sur l'aliénation, l'aliénation est le voiler du monde, la vérité fétiche de ce monde en tant qu'expression véridique de ce voilement. Si l'aliénation de la conscience en tant que vérité fétiche inversée n'est pas saisie correctement en compréhension radicale et fondamentale, absolument rien ne peut être appréhendé en son essence, ni vérité ni réel. Il va de soi que le passage à une désaliénation, même partielle, est une étape décisive, tout autant décisive d'ailleurs...que difficile ! C'est d'abord un travail de lecture, de relecture, de re-relecture s'il le faut...et de degré d'aliénation. La critique du spectacle fétiche n'est pas complexe par posture mais par nécessité, c'est à vous d'aller la chercher. La question n'est pas tant son prétendu accès difficile que notre propension à l'idiotie généralisée... "Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux." Debord La critique situationniste, par exemple, nous rappelle que la mise en scène domesticatoire du fétiche marchand, que Debord nomme "La société du spectacle" (qui n'est pas, tant s'en faut, une critique du spectacle médiatique, encore faut-il ne pas passer à côté... Lire aussi "Commentaires sur la société du spectacle") ne peut que se valoriser dans cette vérité inversée.
  13. Succinctement, prenons par exemple ce qui nous intéresse ici (ou ce qui devrait !) en premier lieu : "Philosophie". Son étymologie grecque en traduction statique qui fixe son sens contemporain grossier et très appauvri, (comme déjà évoqué au détour d'un fragment d'Héraclite) comme "amour de la sagesse" n'a donc aucune signification substantielle. "L'amour" n'a ici qu'une vague définition, on peut aussi bien aimer faire du vélo, des claquettes, de la trottinette. On peut aussi bien aimer le bridge, la pétanque et le clafoutis aux cerises... Sans entrer dans les détails d'une définition dynamique en grec ancien, (et pour ne pas focaliser sur "le petit détail", c'est lorsque que l'on focalise "en spécialiste" que l'on se spécialise...en passant à côté de l'essentiel) en réalité l'amour dont il est question, y est signifié dans son sens le plus noble, le plus vaste, le plus passionnel, c'est à dire l'Amour fraternel en tant que Fraternité Humaine. Quant à la sagesse, celle-ci ne vaut que pour les enfants, voire des contes pour enfants... Comme dirait l'autre : "il y a plus de fous que de sages et dans le sage même, il y a plus de folie que de sagesse", inutile donc de mystifier davantage ce terme, tendre vers la sagesse de manière individuelle, c'est oublier que l'Homme n'est Homme qu'en tant que produit d'un rapport social. L'Amour fraternel au sens le plus large c'est donc l'Amour de la sagesse des Hommes. Il m'est déjà arrivé de mentionner ici la signification authentique de la philosophie en recherche des causes profondes de ce qui est, encore faut-il saisir véritablement et dans sa pleine expression ce qui est... L'Amour ("comme l'on doit aimer lorsque l'on aime vraiment") de la sagesse des Hommes, c'est d'abord comprendre que l'amour du savoir ou de la connaissance n'est pas un faire-valoir individualiste pour rendre l'individu seul plus heureux parmi les moins heureux (ce qui relève du mythe puisque le socle social est le fondement de notre humanité) mais le moyen de connaître pour quelles raisons cette sagesse justement (même à minima) leur fait tant défaut.
  14. Kairos

    La citation du jour

    "Dans le domaine de l'intelligence, la vertu d'humilité n'est pas autre chose que le pouvoir d'attention.” Simone Weil
  15. Kairos

    De la nature de l'Être

    En éludant éternellement la question de l'Être générique de l'Homme, la détermination historique depuis les présocratiques (qui seront donc les derniers à saisir la centralité de ce primat ontologique) a neutralisé (à quelques rares exceptions près) le sens critique autant que la critique du sens de manière généralisée et adéquatement à la reproduction du rapport social de production aliéné en l'Avoir. Le "bien-être" ou "développement personnel" tant en vogue actuellement (et l'étape supérieure le "psy"), en bon pis-aller des nécessités de représentation sociale narcissique de la civilisation ne fera que remédier ou soulager illusoirement et à la lointaine périphérie les symptômes de sa douleur au monde...de l'inhumanisation. En clair, il est évident que cette aspiration à une vie authentiquement Humaine vient de bien plus loin et est ancrée bien plus profondément en nous que le laisse supposer les apparences... Tant que la question ontologique de l'Être n'est pas posée, les différentes techniques qui entendent incarcérer l'humain à divers degrés de réagencement dans le système des valorisations de l'image et réinsérer celui-ci en amélioration positive de sa valeur d'objet de rentabilité servile n'existent qu'en tant que soutiens inconditionnels dans sa trajectoire réifiante. Encore une fois, l'essence ontologique de l'Homme ne se dénoue que dans sa trame historique ! Il faut aussi saisir entièrement la définition d'un mode de production... Un mode de production est d'abord et surtout le mode par lequel l'Homme produit et reproduit son rapport social de production...de l'Homme avant tout ! (Dans son propre rapport à lui-même, aux autres et au cosmos sacral, via la matérialité de ses besoins élémentaires, en durées longues depuis le Néolithique et ses premiers stocks à compter...) Les communautés de l'Être qui représentent en pourcentage 80 à 90% de la longue Histoire de l'humanité n'ont jamais cessé d'être jusqu'au siècle dernier ! Dans la communauté organique de l'Être sans argent, sans concurrence possessoire et sans États, les éventuels malaises existentiels ne dégénèrent jamais en angoisse endémique et l'inquiète poussée d'orgueil ne se transmutait jamais en pathos de narcissisme systémique. Quant à la violence tout court ou guerrière, déjà évoquée ici au travers de vidéos, elle se systématise et ne s'autonomise véritablement qu'à la période Méso-Néolithique. Il y a peu, il existait encore au sein de ces communautés, quelques rares espaces de vie Humaine sans crises cardiaques étendues, sans diabète, sans cancer, sans pathologie mentale, sans pulsion sadique, sans viol, sans suicide, des territoires où les nombreux maux qui frappent la société moderne étaient inconnus. Il en était ainsi au pays des Hunzas aux confins de l'Inde et du Cachemire ou des habitants de l'île d'Okinawa entre autres, ces populations pratiquaient surtout un mode vie et d'être ensemble suffisamment archaïque pour maintenir des relations non-concurrentielles et non-toxiques entre des membres qui ne connaissaient donc que fort peu la maladie corporelle (dans la plupart des communautés, chaque membre connaissait plus de 3000 plantes médicinales pour subvenir lui-même à ses besoins éventuels) pendant qu'ils ignoraient les troubles et les dérives de l'esprit. Comprenez bien qu'il n'y a jamais eu de "Paradis" au sens où on l'entend mais la Communauté primordiale était très loin des affres persistantes de la Société actuelle. Quant à la violence lorsqu'elle survenait n'avait pas "d'autonomisation" possible. Ainsi l'omniprésence du mal-être vient là signaler en premier lieu "l'omniabsence" de l'Être écrasé par le poids des lourdes compensations du paraître et de la possession. L'Être captif dont la puissance vitale d'émerveillement ne bénéficie en guise de lots de consolation que de loisirs, de divertissements (pour faire diversion...), d'art et de religion pour faire oublier sa vraie pulsation de naturalité cosmique et la perte du sacral organique de la Communauté originelle.
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